Kenavo Sarzeau, bye bye Dubai

Alors là, il y en a qui vont péter les plombs ! « Qu’est-ce que c’est que cette histoire, ils parlent de Dubai alors qu’on les croit en Bretagne ? », « Ah bon, ils ne sont pas à Taiwan ? », etc.
Pour rassurer Lili, les filles de St Gin et les autres qui en perdent le nord, explicages :

  • Peu avant Noël nous avons quitté Taiwan en y laissant nos vélos, pour cinq semaines de vacances en France
  • Peu avant la fin des cinq semaines, décès de la maman de Joël à Sarzeau (golfe du Morbihan)
  • Prolongation du séjour breton jusqu’à la fin des vacances scolaires de février
  • Le 12 mars re-départ pour Taiwan en faisant une longue escale à Dubai

Voilà, c’est clair comme ça ?
On peut donc vous dire un peu comment c’est à Dubai, une seule journée donne déjà un aperçu intéressant.


Un tour à la tour

L’emblème de la ville est la tour Burj Khalifa. Avec ses 830 mètres, c’est la plus haute structure humaine jamais construite, notre tour Eiffel paraitrait minuscule à coté.

Après une montée très rapide (l’ascenseur est évidemment le plus rapide du monde), la vue depuis le 124° étage est impressionnante ; âmes sujettes au vertige s’abstenir  :

On se dit que faire du vélo dans ce coin là doit être assez facile, c’est tout plat, par contre ce n’est pas vraiment fait pour ça, c’est le royaume de la bagnole. Même pour se déplacer à pieds, on reste dans des passerelles couvertes et climatisées, descendre sur le trottoir semble incongru. Passerelle de près d’un kilomètre longeant les tours avec des tapis roulants et parois de verre, ce qui nous permet de profiter de la vue sur ce coeur de quartier chicos qui n’en finit pas de se construire ; un immense chantier dans un quartier résidentiel. Ça pousse toujours, y’a encore de la place… incroyable ! L’audace architecturale témoigne des moyens financiers mis en oeuvre, visiblement l’argent coule à flots.

Au pied de la tour se trouvent d’immenses bassins avec des jets puissants qui tout à coup se mettent en marche. C’est tout d’abord un grand nuage de buée qui s’élève au son d’une jolie musique d’accompagnement. Quand le brouillard se dissipe apparaissent alors des figures et arabesques audacieuses qui jaillissent de part et d’autre. Nous sommes en arrêt, bluffés par ce petit intermède rafraîchissant. Nous irions bien faire plouf, il doit faire dans les 32° !!!

Shopping

Le Dubai Mall est à la même échelle avec une surface de 1,1 million de m², comprenant quinze centres commerciaux, 1 200 boutiques. Un souk consacré au commerce de l’or, un des aquariums les plus grands au monde où on voit des requins qui se baladent avec des raies manta énormes. Si l’aquarium venait à craquer ce sont dix millions de litres d’eau qui se déverseraient dans la galerie marchande en noyant la clientèle, ça serait bien un comble de mourir noyé ici ! Une patinoire olympique, une piste de hockey, un écran à LED de 20 m x 10 m, des chutes d’eau, etc. C’est le lieu touristique le plus visité au monde, comme quoi l’épidémie de fièvre acheteuse n’est pas près de s’éteindre. Que viennent chercher les touristes ici ? Du beau, du luxe, du rêve que la majorité ne peut pas s’offrir, néanmoins il y a bien une clientèle richissime puisque les commerces ont l’air d’être florissants. C’est le royaume de la démesure, du clinquant, de l’audace. Les hommes en robe blanche immaculée parcourent les allées, l’air affairé, le plus souvent le smartphone collé à l’oreille, pas de soucis de fin de mois pour eux, les affaires se portent bien.

Le coté obscur
Bien que l'argent coule à flots dans le pays, la plus grande tour du monde a été principalement construite par des ouvriers immigrés d’Asie du Sud-Est, dont les conditions de travail ont fait l’objet de critiques de la part des associations de défense des droits de l’homme. Des charpentiers qualifiés gagnent à peu près 5,50  par jour et les ouvriers 2,85  par jour. Les syndicats étaient interdits aux Émirats arabes unis jusqu’à une époque récente. Une réglementation "protégeant" les employés stipule qu'ils arrêtent de travailler quand la température atteint 50°, mais elle est mesurée à l'ombre donc ils doivent continuer même par 55°. On comptait environ un suicide tous les quatre jours !
En 2006, les ouvriers se sont révoltés, protestant contre leurs conditions de travail et rémunération, ainsi que contre l'obligation de vivre dans des quartiers réservés (on ne mélange pas les torchons et les serviettes) et la confiscation de leurs passeports par les employeurs.

Quand on baille à Dubai

C’est le grand luxe, et pourtant on n’achète rien (pas même une paire de sandales serties de brillants pour Irène), s’il n’y avait que des visiteurs comme nous ce serait les « Galeries Lafallite ». Il faut dire qu’on est épuisés, on passe notre temps à bailler, on se traine lamentablement jusqu’au Cereal Killer qui a le bon goût d’avoir installé des lits en guise de siège et de servir d’énormes bols de céréales à toute heure. Quand on trouve un siège confortable où s’asseoir, un gentil vigile vient nous voir et nous demande si tout va bien…sous entendu, « vous êtes en train de vous endormir, ça n’est pas permis »  » No sleep here »

Pourquoi une telle fatigue ? A cause de la compagnie aérienne, voilà le coupable. Les conditions à bord de l’A380 (Un avion énorme (deux étages)) étaient très correctes, avec des sièges confortables et un bon repas mais c’est le rythme qui est épuisant :  Après un départ à 21h30 la cabine est mise dans l’obscurité, alors forcément on fait comme les poules, on s’endort. Une heure plus tard, lumière, à table ! Bon sang, on est tout engourdis, faut boulotter puis essayer de se rendormir, et évidemment on n’y arrive pas. Un film plus tard, tentative de dodo mais ça demeure une classe « économique » alors il n’y a guère de place, ça ressemble à du sommeil mais ça ne repose pas. Puis on vous réveille à 7h en vue de l’atterrissage, mais ça c’est l’heure locale parce qu’en France il est trois heures de moins… Le vélo c’est bien moins fatigant, nous on vous le dit !

Le vieux souk

Loin de ces quartiers neufs, mais à portée de métro version luxe, on découvre la vieille ville, le Dubai véritable. L’ambiance est toute différente.
Dans les souks des anciennes ruelles, les commerçants essaient bien sûr de fourguer leur marchandise : écharpes en poils de chameau et le reste, mais ne sont pas collants, ils prennent tout avec le sourire. En déambulant un peu, on perçoit la différence entre les quartiers à touristes et ceux fréquentés par les locaux, ce ne sont pas les mêmes marchandises ni la même atmosphère, mais dans tous les cas c’est très relax.
On n’est plus du tout dans le luxe ostentatoire des nouveaux quartiers, les odeurs d’épices et de cuisine remplacent celles des parfums, les bâtiments sont un peu délabrés, les ruelles sont étroites et tortueuses, les chariots de marchandises se fraient un passage parmi les piétons, ça vit et c’est chaleureux.

Ce qui ne change pas, par contre, ce sont les types aux yeux vissés sur le smartphone et les femmes dont on ne voit que les yeux. Le progrès est à deux vitesses…

Cette courte plongée dans le monde arabe nous aura donné envie… d’y revenir pour en profiter plus pleinement, sans la fatigue inhérente au voyage aérien.

Mais l’escale est terminée, on s’en retourne à l’aéroport pour attendre notre prochain vol pour Taiwan, qui décolle à 4h30 du matin : La prochaine nuit ne va pas être reposante non plus ! On se pose sur des sièges genre chaises longues et on se pique un petit roupillon réparateur. Auparavant on a bien essayé de s’incruster dans les salons des VIP des premières classes, des fois qu’il y ait de la place pour deux pauvres vieux blancs fatigués. Que nenni, il nous faudrait bourse délier alors on préfère garder nos sous et nous allons donc nous fondre dans la foule des petites gens.

A très bientôt à Taiwan…

11 Comments

  1. La chance d’être montés au 124eme étage ! Très belle description de votre escale, c’est super. Hâte de lire la suite à Taïwan. Bizz AnnMary

  2. Doux, baille aux corneilles !
    Puisque point d’abeille
    A Dubaï ne veille
    Sur toi, merveille
    Qu’aime tant le soleil !

    Assidue, je suis le périple
    Qui d’aventures multiples
    Ravit moult disciples

    Que Taiwan vous ravisse
    Et que le voyage glisse
    Avec douceur et délice
    Avec nous tous en coulisses

    Merci ! Je vous embrasse bien fort !
    Marie Chiff’mine

  3. bonjour Joel et Irène,
    bravo pour votre relation de voyage que je découvre: il n’est jamais trop tard pour prendre du bon temps ! (pour moi à vous lire); et vos photos sont magnifiques; une bonne fenêtre sur certaines parties du monde avant peut être d’y aller. Continuez bien.

  4. Enfin!!! nous saurons vous situer géographiquement..nous sommes voués à nous louper de peu, hélas! Nous serons dans le Morbihan dans 2 semaines…
    bises
    les filles de St Gin

  5. Coucou …Lili est contente et rassurée. ……..Dubaï c’est la démesure, eux font pas dans l’écologie, personnes ne leur dit rien et nous si on a une vieille voiture comme la mienne car je peu pas en avoir une mieux et bien ont me fais la misère. …….
    Bon j’espère que vous avez repris doucement et sûrement !
    Bisous ….Lili

  6. Petite pensée pour Joël…
    Merci de partager de nouveau vos aventures … Reportage épatant au Japon, qui montre à quel point ce pays est fin et civilisé… Quant à Dubaï, je m’étais jurée de ne jamais y mettre les pieds, mais finalement cette démesure vaut peut-être en effet le coup d’oeil… J’attends la suite avec impatience!

  7. Bonjour…Vous prenez de la hauteur pour replonger vers de nouvelles aventures!Bien agréable le petit poème de Marie…A bientôt ..Kenavo

  8. Ah oui Dubai, moi aussi je m’étais jurée de ne jamais y mettre les pieds. Mais la faute à une escale, au retour d’une semaine à pagayer dans la péninsule du Musandam à Oman, j’y suis restée quelques heures, le temps de faire un tour (au pied de la fameuse tour) et dans le vieux Dubai. Impressionnant toute cette effervescence, surtout après une semaine sans croiser personne sur les plages désertes du Musandam… je confirme, pour le vélo, c’est plat oui, mais tout est fait pour les voitures avec des autoroutes à 2 x 6 ou 8 voies envahies par de très gros 4×4.
    Bon retour à Taiwan et une pensée pour Joël.
    Continuez à nous faire rêver avec vos récits de bout du monde !
    Anne

  9. C’est inimaginable de croire que des hommes ont pu construire l’impossible. C’est un rêve que je m’engage à réaliser. Monter tous les étages du mythique Burj Khalifa par les marches. C’est très fort comme défi … je le sais. Mais c’est vraiment tentant. et aussi un saut à cette hauteur serait vraiment splendide.

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