La Lombardie des lacs et des villes

On en termine avec la région des lacs; C’est vrai, quoi, les lacs c’est bien joli mais faudrait voir à passer à autre chose.
Eh bien voila, on arrive dans des villes toutes plus superbes les unes que les autres, on ne peut pas tout voir sinon on n’arrivera à Venise qu’en hiver. Ah la la, on est bien à plaindre…

Les courses

On ne parle pas ici de courses cyclistes, mais des courses des cyclistes.
On a oublié ce que c’est que de pousser un caddie dans un supermarché, nos courses sont quotidiennes et de préférence dans de petites boutiques. Il arrive qu’on n’en trouve pas d’ouvertes, on se rabat sur un supermarché mais ce n’est pas idéal : il faut que l’un de nous reste à surveiller les vélos, l’autre essaie avec plus ou moins de succès de ne pas acheter trop de trucs car on n’a pas la place pour les mettre, ça prend plus de temps et c’est moins sympa.

Les spectacles de rue

On a de la chance, des spectacles de rue nous attendent un peu partout, par exemple à Lovere nous tombons sur trois nanas très drôles avec de superbes voix et une mise en scène très bien rodée, les spectateurs sont ravis.

Le lac d’Iseo

A ce jour, notre lac préféré. Pas de somptueuses propriétés qui en barrent l’accès, et pour cause : la montagne surplomble tellement le plan d’eau que la route est souvent creusée dans la roche.

Le nombre de pêcheurs est impressionnant, ils ont une technique particulière de mouvements verticaux de leur cannes, c’est assez curieux à voir (on a des vidéos mais ce sera pour plus tard). Irène va « à la pêche » aux renseignements, les poissons pêchés sont des sardines (?) et l’ouverture de la pêche a commencé il y a tout juste une semaine.

Le camping de Trenta Passi sur la commune de Riva del Sol nous accueille pour la nuit avec les pieds dans le lac, superbe vue ! On fait connaissance avec un jeune couple allemands avec qui on partagera un bon coup de vin blanc Corse, ben oui y à pas que le vin Italien ou le vin français qui sont appréciés.

il y a un bar et un resto dans ce camping, on y prend nos quartiers pour la mise à jour du site et on discute avec une serveuse quiparle français, elle a vécu à Paris et y a enseigné l’italien, ici elle n’a pas encore de poste fixe, alors pendant les mois d’été faut bien faire bouillir la marmite.

Nous ne reprendrons la route qu’à 16h ce jour là avec seulement 25 km au compteur et on s’offre un petit bivouac à Cremignane bien sympa près d’une ferme, mais surtout près d’une mare, et vous savez qui vit près des mares ? De sales petits bêtes avec un aiguillon prêtes à vous agresser assoiffées de sang qu’on appelle moustiques, vous aviez deviné ?

Il a plu cette nuit mais on s’en fiche on est bien a l’abri dans notre super tente Hileberg, en dehors d’un moustique resté enfermé dans l’abside et à qui on va abrégé la vie vite fait.
On va faire un coucou aux 2 ânes de la ferme équestre d’à côté (coucou Cadet, coucou Mali) ceux là se reconnaîtront, enfin les maîtres traduiront on compte sur eux !
Une petite route fléchée cyclo vers Brescia nous faire traverser la tourbière del Sobino, un endroit tout à fait calme et magique, ici on est loin du monde, paradis des oiseaux et des végétaux, tout ça pour nous, c’est du bonheur de pédaler le longs des petits chemins et des étangs. Plus tard on attrape la Franciacorta qui elle, nous fait traverser les vignobles et les petits villages ; on est vraiment gâtés. C’est ainsi que l’on arrive la bouche en coeur à Brescia

Brescia

C’est une ville sur laquelle nous n’avions aucun à priori, et la surprise n’en fut que meilleure. En effet, on s’attend parfois à voir un endroit merveilleux et on ne trouve pas que ce le soit tant que ça,  mais quand on ne s’attend à rien on ne risque pas d’être déçus. Arrivés au pied d’une tour monumentale ornée d’une horloge aux mêmes proportions, nous découvrons un petit restaurant bien agréable et visiblement fréquenté par des gens du coin et non par des touristes. Faisant preuve d’une folle audace, nous optons pour des spaghetti carbonara, ça nous changera des pâtes qui sont au menu de la plupart de nos dîners. Sauf que là c’est cuisiné par une italienne, en Italie, et c’est drôlement bon. De plus, la patronne est d’accord pour garder en charge la batterie du vélo d’Irène et surveiller nos deux montures pendant que nous partons visiter la ville à pieds.

Laquelle est donc fort agréable,  les bâtiments anciens sont très nombreux et il n’y a que peu de monde dans les rues. Où sont donc passés les touristes ? Peut être du côté des lacs (ça ne manque pas par ici) ou tous scotchés devant un écran de télé pour voir un match de foot (on n’a aucune idée de ce qui se passe au Brésil,  mais ça doit passionner pas mal d’italiens, entre autres). Bon faut quand même dire qu’on est en plein milieu d’après midi et que la plupart des gens travaillent, eux, ceci explique en partie cela. On a plaisir à flâner le nez au vent et on la quitte en fin d’après midi pour prendre un peu plus au sud en direction du lac de la Garda.

Charles de Foucauld

Non, on ne va pas vous dire qu’on a rencontré cet illustre personnage, à moins de voyager dans le temps nous n’avions aucune chance de le rencontrer. Alors pourquoi le citer ? Parce que, par le plus grand des hasards (mais en est ce vraiment un ?), nous sommes hébergés par la Fraternité Charles de Foucauld alors que nous recherchions un lieu de bivouac dans la nature près du vieux village de Pahenghe.  Il était un peu tard, en tout cas pour se mettre en quête d’un endroit pour dormir, lorsque nous avons demandé à un homme qui possédait une fort belle maison et un vélo s’il voyait une solution à notre problème ; au lieu de proposer un bout de sa pelouse, Claudio nous a indiqué une adresse un peu plus bas au bout d’un chemin blanc et caillouteux et il a bien fait.

Arrivés devant la maison nommée Betevia, nous pensons d’abord qu’il s’agit d’une ferme, c’est en pleine campagne, des bâtiments agricoles y abritent tracteurs et autres engins.
A l’entrée un panneau attire l’attention d’Irène « Pace e gioia » Paix et joie, nous sommes dans une communauté religieuse. Arrive alors frère Tommaso, à qui nous commençons à expliquer avec notre italien limité,  notre recherche de ce soir. « Vous pouvez parler français » nous dit il, « je parle français », nous sommes  fraternellement accueillis. Il  s’occupe de cette petite communauté, avec un autre frère,  qui a vocation à accueillir les personnes en situation difficile. Ce n’est évidemment pas notre cas, mais le partage fait visiblement partie de l’ADN des lieux et ce n’est pas pour nous déplaire.

Pressentant que c’est là l’occasion rêvée de pouvoir enfin rendre service, nous proposons notre aide pour le lendemain,  il y a de quoi s’occuper ici. D’ici là,  nous ne sommes pas mécontents d’utiliser la cuisine et la douche avant de rejoindre la tente car il pleut et c’eût été moins confortable d’être en extérieur pour le repas.
Le lendemain, petits travaux de jardinage (ça manquait à Irène, le jardin) et de bricolage pour la communauté. On se sent si bien ici qu’on décide de rester une nuit de plus. Tommaso est un modèle d’hospitalité et de douceur, toujours occupé à jardiner, travailler dans l’immense bâtisse, entretenir, cuisiner, prier, et néanmoins à l’écoute des uns et des autres. Le principe de la Fraternité Charles de Foucault est d’être proche des gens, de vivre avec et comme eux, au lieu de vouloir établir une relation de maître qui donnerait des leçons à des élèves.
Tommaso, membre des Petits frères de l’Evangile a vécu une quinzaine d’années en Tanzanie, il émane de lui une telle bienveillance et une qualité d’écoute indéniable que nous tombons sous le charme.
Ici des personnes arrivent, repartent après avoir passé quelques heures ou quelques jours, les portes et les bras sont ouverts, c’est un peu comme une grande famille mais sans les disputes ni les jalousies. Le respect de l’autre est total, nous en avons un exemple concret avec Mor qui est musulman et réside ici  épisodiquement. Il vient depuis plusieurs années travailler les mois d’été comme boulanger au village. Il est en train de monter sa boulangerie au Sénégal. Le soutien de la communauté lui est précieux.
C’est avec regret que nous quittons Betavia en y laissant la recette du pétillant de sureau ainsi que l’odeur du far breton qui a failli prendre des couleurs foncées, à cause du four, pas à cause d’Irène,  non, non…
Tommaso, toujours soucieux des autres nous donne quelques contacts pour la suite de notre voyage jusqu’à Triestre. Merci infiniment nous emportons votre regard avec nous.

A Dorenzano Irène s’aperçoit qu’elle n’a plus ses lunettes, elle vide entièrement ses sacoches en vain. Un coup de fil à Tommaso mais il ne trouve rien, elle sera très « grincheuse » et s’en veut de ne pas avoir contrôlé le sac où elle les met habituellement,  moralité,  une place pour chaque chose et chaque chose à sa place.  Comme Joël est prévoyant,  il a 2 paires de lunettes de vue, lui ! Ce n’est qu’au montage de la tente le soir à Vérone que les lunettes vont faire leur apparition… qui les a roulées dans la toile de tente ? No comment ! Et qui les a oubliées dans la tente avant de la refermer ? No comment non plus.

 Sur traces de Juliette et Roméo

Nous pédalons maintenant sur la Valpolicella, terre d’excellents vins comme l’Amarone et le Recioto pour les amateurs. Nous longeons l’Adige qui nous mène jusqu’à Vérone et grimpons ilico vers le camping castel San Pietro, un petit paradis de verdure niché sur une colline surplombant la vieille ville, d’ailleurs, les anciens murs de Vérone entourent ce lieu hors du commun dans un espace de verdure naturelle imaginé par un rêveur.

Juliette et Roméo vous connaissez ? Nous ne les avons pas rencontré, juste passés devant leurs maisons et la tombe de Juliette.

Après avoir savamment attachés nos vélos sous l’oeil protecteurs des carabiniers, si, si cest vrai , nous avons arpenté les ruelles du centre historique pour arriver devant les arènes et le théâtre qui appartiennent à l’époque romaine. D’ailleurs on rencontre quelques personnages issus de ce passé, en habits d’époque, avec qui les touristes aiment à se faire tirer le portrait.
Beaucoup de bâtiments religieux, on y respire la foi et la dévotion.

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Jetez un oeil sur mon vélo s’il vous plait

On quite la ville par le sud Est où l’Adige coule en nombreux méandres dans la plaine. La campagne tout autour est cultivée avec soin de fruits et légumes mais aussi de vignes sur pieds très hauts, au moins les vendangeurs n’auront pas à courber le dos pour ramasser les grappes.
C’est d’ailleurs sous la vigne protectrice que nous allons planter la tente sur les hauteurs du village de Colognola ai Colli, au dessus d’Illasi. Après avoir grimpé une sacrée boudiou de côte à 10% sur près de 2 km, nous rencontrons un couple en balade avec leur petite fille. Ils nous autorisent (fort heureusement) à rester là cette nuit. Ca devient une habitude de se payer des côtes en fin de journée, déjà hier à Vérone, puis ce soir, mais franchement la vue vaut vraiment l’effort, faut savoir ce qu’on veut. D’ici on domine la ville fortifiée de Soave et tous les environs, la lumière du soir est dorée et nous offre un paysage à perte de vue et sur le majestueux château qui domine la cité lombarde.

La vue depuis notre bivouac, pas mal, non ?
La vue depuis notre bivouac, pas mal, non ?

Nous découvrons les caractéristiques médiévales de Soave le lendemain matin quand nous aurons descendu une petite route vertigineuse et sinueuse à faire fondre les freins d’Irène ! (Pas ceux de Joël, il ne freine jamais). Murs et tours qui entourent cette petite ville charmante nous plongent dans l’histoire des Della scala : faites comme nous, cultivez vous un peu nom d’une pipe !

L’office du tourisme situé aux pieds des remparts est un lieu fort agréable. On en profite pour avoir une connexion et nous installons sous les branches des grands arbres assis bien confortablement sur un banc, une fontaine à disposition, bavardant avec les curieux qui s’interrogent sur nos vélos. La dame de l’office du tourisme vient nous soumettre l’idée de faire payer cette attraction qui lui amène par la même occasion des visiteurs. On va y réfléchir pour une prochaine occasion quand nos poches seront vides !

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Les HLM du coin

Nous quittons Soave avec une carte détaillée d’un circuit pour les bicycletta et traversons les vignobles soigneusement cultivés du précieux vin du même nom. Les cerisiers n’ont plus de cerises sauf sur les branches les plus hautes, la cueillette est terminée, nous arrivons trop tard, on en glanera quand même quelques unes au bord de la route.
Nous continuons nogre voyage vers le village de Monterforte d’Alponte aux pieds des Monts Lessini et entrons dans le territoire Vicentin.

Tite chapelle
Tite chapelle

Après avoir passé Montebello deux châteaux connus se dressent l’un près de l’autre, celui de Juliette et de Roméo dont s’inspira Shakespeare pour sa célèbre tragédie, vous l’ignoriez ? Nous aussi, maintenant on se sent mieux n’est ce pas ?
Nous allons bientôt arriver sur les collines surplombant Vincenza, on passe déjà devant de riches villas vénitiennes.

Descente sur Vicenza
Descente sur Vicenza

14 Comments

    • COLOGNONA AI COLLI c’est bien perché, en effet, ça se mérite. J’ai dû pousser sur les 200 derniers mètres, ça dépassait les 10% de pente.
      Arrivés en haut, on se demandait si on ne serait pas obligés de descendre par l’autre coté car il n’y avait rien de plat. Heureusement, on a trouvé ce vignoble accueillant.

  1. Ah, la, la! Joël qui nous fait des commentaires flatteurs sur les vins (certes italiens), j’en reste baba (au rhum…)! J’attends une conversion à Bacchus d’ici peu! GG

  2. C’est pas possible vous etes dopés pour avancer aussi vite; les villes que vous citez nous rappellent de bons souvenirs entre pecheria del Garde et montebello.
    Maintenant c’est plat jusqu’a venise mais après chargez bien les batteries pour passer Trieste.
    Bon courage
    Biz

  3. Houlala, notre petite rando joël hette à la guimorais nous parait bien fade… mais ici aussi on passe du bon temps, maintenant que le soleil est en été! pédalez bien! bises de toute l’équipée JoAilettes35

  4. En consultant votre tableau de marche, j’ai l’impression qu’un jour sur deux, vous doublez la distance parcourue quotidienne ; est-ce voulu ou seulement une coïncidente ?

  5. …les lacs magnifiques Lac Maggiore, Lago di Garda…l’an dernier, nous avons fait une halte à Orta. Balade sur l’île de San Giulio, au retour de Venise où nous avions participé à la Vogalonga (des milliers d’embarcations de toutes sortes qui traversent Venise, Burano, Murano).
    Et Venise, quelle beauté !

    L’aventure continue. Bonne route

    Papy JP (Bisca)

  6. Devinette : le comble pour un cyclomigrateur

    Voyons voir, ça fait combien de métiers : tour operator, photographe, campeur, oenologue, chroniqueur, vedette TV, spécialiste des réseaux en tous genres, de la survie (en milieu hostile comme en milieux nanti!), cuisinier… Enfin, le reste du temps cycliste, quand ce n’est pas coureur pour arriver à l’heure à l’écurie …et le vélo coucher ; il n’y a vraiment que lui qui se repose!

    Pire encore, en soustrayant les « pauses », les descentes » en chaise-longue à roulettes », « l’attente » de la commande des spaghettis, on est loin de la semaine de 39h!

    Conclusion: faire la descente de « lit »-a-« lit » en version vélo couché, c’est pas de tout repos…
    (sans doute pas fait pour carpettes)

  7. C’est toujours avec plaisir que nous vous lisons. Quelle belle aventure, tant du point de vue géographique que du point de vue humain.
    Nous vous embrassons et bonne continuation . Ah Venise !!!

  8. « et vous savez qui vit près des mares ? De sales petits bêtes avec un aiguillon prêtes à vous agresser assoiffées de sang  » des canards? Non? Ca aurait été plus sympa 🙂
    Au fait merci pour le sms parlé de Padoue, j’ai mis un moment à comprendre d’où ça venait vu comme la voix électronique a massacré le nom de la ville 😉
    Bisous de nous à vous, et vive les carbonara i tutti quanti (et tutti frutti pour le dessert)

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