Prem’s

Première piste, premier Fish & chips, premiers dauphins, premiers kangourous, premiers koalas, premier combi… et premier croco !

Fish & chips

Le Fish & chips, c’est comme tout ici : Énorme. Mais là, à Port Stephens, on a fait dans la qualité, le délicat, pas le truc style fast-food (c’est pas le genre de la maison, quoique… parfois ça rend service), tant qu’à goûter quelque chose, autant que ce soit bon. En l’occurrence, c’est du baramundi, un grand poisson plat comme on en trouve dans ces eaux là, et c’est fameux.

Le lendemain, la traversée en bateau pour traverser la baie se transforme en agréable balade, le type à la barre fait de longs crochets pour se rapprocher des dauphins, il prend tout son temps, c’est bien agréable et pas cher du tout. Dire qu’il y a des tas de gens qui paient bien plus pour les bateaux qui emmènent voir spécialement les dauphins ou baleines, justement…

Les Parcs Nationaux sont omniprésents, on passe parfois directement de l’un à l’autre. Ils sont immenses, toujours remarquablement balisés et entretenus ; c’est ainsi qu’on apprend que les dunes de sable que nous longeons depuis moult kilomètres sont un site sacré pour les aborigènes de la communauté des Worimi , de grands rassemblements familiaux ont lieu en avril et mai (flûte, on passe trop tôt). Certains points seulement sont accessibles en 4×4, moyennant autorisations à demander 8 jours à l’avance (C’est pas pour nous, ça : On ne réserve jamais rien et on n’a pas de 4×4. Et nos vélos 2×2 n’aiment pas le sable).

A Dark Point le sable est fin comme de la poudre, et les dunes s’étendent à perte de vue, ou du moins jusqu’à l’océan qui est fort loin : Pour aller se baigner là, il faut être motivé.

La petite route longe ensuite une rivière, elle est charmante, comme on les aime : sinueuse, très peu fréquentée, ombragée, avec des aires de pic-nic équipées, comme il se doit ici, de tables et bancs, toilettes sèches, etc. C’est qu’on finit par apprécier de pouvoir s’assoir pour casser la croute et avoir un siège sous les fesses pour se soulager, le confort on n’est pas contre.

Mais on ne va pas rester dessus (la route, pas le siège) car elle fait un immense détour, il y a un raccourci qui mène vers le Nord, notre direction habituelle depuis qu’on remonte le long de la côte Est (On dit qu’on fait un tour du monde d’Ouest en Est, mais ici comme tout est à l’envers on fait le contraire, normal).

Old Gibber Trail

Traversant le Parc national de Myall Lakes, c’est notre première piste, et elle n’est pas toujours facile car le revêtement est… inexistant (sinon on appellerait ça une route) et c’est assez caillouteux par endroits. Aucun véhicule motorisé n’y est autorisé, heureusement qu’on n’a plus l’assistance électrique (on se demande d’ailleurs bien où pourrait recharger la batterie dans ce genre d’endroit). Par contre, pas trop de dénivelé et la traversée d’immenses zones forestières est agréable car les arbres ont la bonne idée de fournir de l’ombre.

Car oui, on recherche l’ombre, les pluies de Sydney sont loin derrière nous, dès le milieu de la matinée ça chauffe bien et le midi on pourrait faire cuire un œuf sur nos casques (obligatoires ici).

Shelly Beach

Vu la longueur de la piste, on ne va pas tout faire d’un coup, surtout qu’Irène a un problème d’amortisseur arrière (son vélo, en fait, et ceci depuis le départ de Sydney), on en reparlera. Vous ne l’entendez pas râler ?

Il y a le long de la piste une bifurcation qui, au bout de quelques kilomètres, mène à une petite plage au bord du lac. Vu que c’est un cul de sac et qu’aucun véhicule ne vient par là, on devrait être plutôt tranquilles.
Effectivement, à part nous il y a un brushturkey qui traine dans le coin, c’est une espèce de dindon sauvage avec un cou rouge et un gosier jaune. Comme il ne se laisse pas attraper, pas plus que les canards qui déambulent benoitement au bord de l’eau, le dîner sera plus classique mais néanmoins cuit sur un chouette feu de bois.

Baignade dans le lac, pas besoin de maillots, ce dont les volatiles ne s’offusquent pas, et joli coucher de soleil : Elle est pas belle la vie ? Vous ne verrez pas les baigneurs, ils sont partis se rhabiller.

Le lendemain, retour sur notre Old Gibber Trail toujours aussi peu fréquentée : Il ne faudrait pas avoir un accident ici, avant que quelqu’un passe on a le temps d’être desséché (ce qui serait ballot, si près d’un lac immense !) surtout qu’un problème de téléphone nous fait rager, c’est celui de Joël qui est HS.

On vient à bout des 15 derniers kilomètres de piste pour retrouver la compagnie peu agréable des voitures, parce qu’on s’est vite habitués au silence de la forêt et aux cui-cui des oiseaux qui ne font pas cui-cui d’abord mais on en reparlera.

Et c’est parti pour de belles montées et descentes goudronneuses par 33° et parce qu’on n’a pas le choix de s’enfoncer sur des chemins bucoliques qui n’existent pas.

Comme il commence à faire sacrément faim, le petit village de Bung Wahl et son Kiosk bien aménagé avec un coin de verdure so british sont les bienvenus. En fait de Kiosk, les deux dames derrière les fourneaux ne vendent pas de journaux mais des tas de trucs fort bons à manger, ce qui nous convient bien mieux.

On s’installe sous l’ombre bienfaitrice, vous vous en doutez, des plantes grimpantes et odorantes ; Irène se paie le luxe de faire une petite sieste sur un banc en bois les pattes en l’air, elle prend soin de ses gambettes.

Cette petite bicoque est un endroit paisible, une ode à la philosophie de la vie positive avec des sentences écrites sur des petits panneaux de bois telle que celle ci : la vie est trop courte commencez par le dessert…. Comme on a bien mangé et qu’on a encore des kilomètres à faire, et de la graisse à perdre, on ne mangera pas le Carrot’s pudding bien crémeux qui nous tend les bras.

Forster

La difficulté pour les cyclistes que nous sommes sur cette côte de NSW c’est le choix impossible  d’échapper au bitume sur certaines portions, c’est ainsi qu’on en avale 25 km en rageant de savoir que l’océan est de l’autre coté à main droite, derrière de larges et magnifiques maisons elles-mêmes séparées de l’océan par des dunes plus ou moins hautes.

Néanmoins de temps à autres s’offre à nous l’opportunité d’admirer les plages, ou plutôt LA plage vu qu’elle s’allonge sur des kilomètres de long. L’accès à la mer est bien aménagé avec pontons d’observation, gardes sauveteurs prêts à intervenir si besoin, toilettes et fontaines à eau, tables et bancs protégés du soleil par des abris, nous on se régale des pirouettes des surfeurs sur les vagues rageuses.

D’étranges scènes nous font stopper et nous interroger sur le sens de ces tableaux en pleine nature. Près d’un marigot nous pensons que toutes les fanfreluches accrochées aux branches sont là pour marquer la mémoire d’une personne disparue, enfant sans doute parce qu’il y a des jouets et des peluches….bigre…..

Plus gaie se fait l’entrée en ville de Forster par la piste, nous longeons un jardin communautaire très coloré, où les végétaux : plantes, légumes, fleurs poussent dans des énormes tonneaux en tôle sur lesquels sont peints de naïfs dessins, jardins surélevés où Irène part en exploration de « mais c’est quoi ça ? » et aimerait bien y mettre son grain de sel.

Camping XXL

Ce qui est bien aussi, ici, c’est que souvent les campings sont d’une taille considérable ; et comme ce n’est pas la saison pleine (pas comme à Pâques avec les Bidochon), on choisit sa place et même ses voisins si on veut. A Forster, on se retrouve au bord d’un grand lac dans un camping-parc, les voisins (éloignés) sont en fait des voisines avec un joli Combi VW. On ne manque pas de le photographier sous toutes les coutures (mais non pas les filles, le combi !) non pas qu’on voudrait bien avoir le même pour continuer la route, quoique ! (Irène)

On a une pensée spéciale pour notre ami François amoureux fou de ces vieux véhicules mais bien sûr accessoirement de sa femme Hélène….

Le lac en face de notre emplacement regorge de poissons, au début nous n’y prêtons pas attention, n’étant pas pêcheurs avec l’outillage, les instruments et hameçons qui vont bien itou (on trimballe déjà assez de fourbi comme ça), on entend des ploufs à répétition et en y regardant de plus près on est surpris de voir les poissons sortir entiers de l’eau pour happer les pauvres insectes qui ont eu la malchance de se trouver à leur portée. Un vrai festin et ça s’agite tellement qu’on ne peut pas immortaliser l’instant parce qu’on ne sait jamais d’où ces voraces vont sortir. Hi les copains : Jean-Luc, Pierre c’est ici qu’il faut venir avec votre attirail, ça mord !!!

Martin-pêcheur local, le Kookaburra n’est pas sauvage, il se laisse approcher aisément et a une drôle de façon de casser la graine en frappant le coté de son bec sur le sol. Ce gros oiseau (45 cm) fait un boucan pas possible le matin de bonne heure, avec lui on est réveillés dès l’aube (exemple), en fait il se fend la pêche  aussi le soir en nous souhaitant bonne nuit à sa façon.

Il y a des matins comme ça où le hasard nous offre des scènes de vie des travailleurs de la mer par exemple. On en a vu des gros poissons qui arrivaient fraichement pêchés en haute mer, des thons sortant du bateau, pesés, recouverts de glaçons, chargés dans le camion, direction les poissonneries ou les pêcheries pour transformation.

9 Comments

  1. Si on vous lit demain c’est que le croco ne vous a pas mangé ! Alors soit vous êtes partis en fuite en pédalant à bout de souffle….ou bien Joël à la Indiana Jones c’est battu avec le croco et en a fait du pâté…. j ai hâte de lire la suite . Gros gros bisous

  2. J’adore vous lire c’est a chaque fois un bon moment …… hâte d’avoir la suite …Et les kangourous ils sont ou ??? du pâté de kangourou c’est mieux que du crocro …. Le crocro c’est si vous avez besoin de sacoche pour vos vélos ………………lol…..vous avez chaud , nous de la pluie ( je suis pourtant pas en bretagne …lol ) Prenez soins de vous Bisous Lili

  3. salut, et merci pour le combi….de mon coté j’ai les photos de l’embarquement (ou plutôt du débarquement!!!) à Paris. un autre genre de combi, plus moderne…
    have fun…
    la Bozo family!!!

  4. Trop drôle ces oiseaux ricaneurs (Kookaburras) . J’apprends que ce sont des voleurs de viande crue particulièrement intéressés par les barbecues. Comme la viande fraîche n’y fait pas long feu on comprend qu’ils ne font pas cui-cuit… mais qu’ils se rient de leur espièglerie.

    Deux tourtereaux migrateurs casqués qui montent une côte goudronnée sous le soleil de midi, je suppose que ça ne fait pas cui-cuit non plus ! Alors ça fait quoi?
    En roule libre dans une pente, loin du bitume, à l’ombre des arbres ….. peut-être que ça roue coule…?

  5. Bonjour! C’est toujours un plaisir de vous lire, au point où on se demande si on a bien choisit notre destination pour les 6 prochains mois! Nous quittons notre Québec pour un tour d’Europe à vélo. L’Australie c’est intéressant aussi…quoiqu’il en soit, on a bien hâte de toute façon. Merci de nous inspirer!

  6. Salut les amis, bravo pour les photos et récits; très clean, très pro, de la balle quoi …..
    Vous avez l’air de bien vous éclater et c’est le principal. A bientôt sur les routes du monde …. ou par ici en BZH après notre retour?

  7. Bonjour les chanceux de la vie ; nous voyageons a vos cotés de par vos photos et vos commentaires ; merci pour ce documentaire qui est de toute beauté .
    pleins de bisous a vous 2 et attention aux p’tites bêtes .

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