La Tasmanie, un air de paradis

Ça a l’air d’un slogan de brochure touristique, mais même pas : Ils y ont sans doute pensé mais Tasmania ne rime pas avec Paradise.
Nous allons vite faire le rapprochement avec la Corse, on croyait qu’elle était appelée « Île de beauté » de manière un peu surfaite, jusqu’à ce qu’on y aille et constate que c’est très mérité. Eh bien la Tasmanie, c’est un peu la Corse de l’Australie (sans les Corses toutefois, faut pas exagérer). Évidemment c’est à l’échelle du pays, donc l’île est dix fois plus vaste que la Corse (à peu près la taille de l’Irlande), mais tout comme elle, elle est est bien escarpée sur l’essentiel de son territoire et ses rivages peuvent aussi bien comporter de magnifiques plages que des falaises abruptes.
Néanmoins on ne peut pas traverser aussi aisément la Corse à vélo qu’on peut le fait en Tassie (même si ce n’est pas si « aisément » que ça)


Bye bye Melbourne

Notre dernière nuit à Melbourne aura été plutôt mouventée. Nous dormons en dortoir de six personnes, avec des « petits jeunes » Evidemment mauvaise pioche pour nous parce que deux de ces jeunes gens ont oublié leur passe pour ouvrir la porte et n’hésitent pas à tambouriner à 3h du matin pour que l’un des quatre endormis veuille bien leur ouvrir, lesquels 4 sont profondément endormis justement et rechignent à se lever ! Les sacrés @£$*::: de ₩ petits c@€$*$* !!!! Ils ne savent pas qu’on doit se lever à 6h pour aller jusqu’au port de Melbourne prendre le bateau qui nous emmène en Tasmanie.
Avant d’embarquer nous avons droit à la Quarantaine. Un douanier zélé nous demande si nous avons des légumes, des fruits, des animaux, ben tiens ! Irène lui montre Petit Chat. N’appréciant sans doute pas la plaisanterie, il nous demande d’ouvrir nos sacoches. On lui laissera une carotte et quatre prunes pour ne pas se prendre une prune. Un avocat, deux tomates et deux pommes passent à travers et nous les mangerons au lunch time ; on s’apercevra que d’autres passagers dévorent allègrement leurs fruits et comme il n’y a pas de boutique qui en vend sur le bateau, ces végétaux là sont bien sortis de quelque part !
Nous sommes les seuls cyclistes sur le Spirit of Tasmania et nos petits vélos chéris sont bien amarrés.
Le départ est enfin donné à 8h30 après un retard dont on n’a pas bien compris les raisons, nous arrivevons 12 heures plus tard à Devonport.
Traversée consacrée à l’écriture du blog qui reste en retard constant pourtant on fait des efforts, si si. Irène jette l’éponge, les roulis du bateau lui donnent mal au coeur.

Devonport nous voilà

La ville est pentue, ça commence bien ! On voit de dresser devant nous des murs, agrrrrr va falloir pousser ! Par chance on échappe à la honte en bifurquant rapidement vers le lieu du camp gratuit qui se trouve autour de l’oval, vous savez bien, le terrain de foot pas rond ! Très pratique, des caravanes et des camping-car sont déjà installés, on ne voit qu’une seule petite tente. Cette première nuit est gratuite puisqu’il faut retirer un ticket à l’office du tourisme moyennant la modique somme de $10, mais il est fermé depuis 15h, pas de bol !

Le lendemain matin on s’y présente et on récupère une carte pour les cyclistes avec les profils altimétries, c’est affolant, mince, est ce quon va être capables de grimper ce qui nous attend ? Quand on demande un ticket pour camper, la dame nous le refuse sous prétexte que nous sommes avec une tente et que les douches et toilettes sont closes, donc nous ne sommes pas autonomes du côté pipi-caca. On lui dit que non c’est bien ouvert le soir, elle n’en démord pas, tant pis pour une fois qu’on veut bien payer. On y dormira à nouveau le soir, nous laverons au lavabo et ferons notre business dans les cuvettes qui vont bien ( la dame ne doit pas habiter ici depuis longtemps) !
Faut dire que c’est une grande ville environ 22 500 âmes, elle est traversée par la Mersey River bien large par endroits. Elle doit son statut de « ville » au prince Charles depuis 1981 et elle est le seul point d’embarquement pour aller et venir sur le continent à partir de Melbourne par bateau. C’est comme si nous prenions le ferry à St Malo pour Porthmouth, sauf que la Tasmanie est un état d’Australie bien loin du Main Land ou « Northern Island » (L’île du Nord) comme les tasmaniens se plaisent à nommer ironiquement le reste du territoire.


La Tasmanie a une forme de coeur, Irène penche plutôt pour une couche culotte !
(Pour ne pas faire durer le suspense, cette carte vous donne tout de suite un aperçu de notre itinéraire)

Quoiqu’il en soit nous y voilà sur cette ile sauvage du bout du monde avec le sentiment d’être encore plus isolés du reste du monde justement. A nous la découverte de ce qui nous semble déjà être très excitant quand on se penche un peu sur son histoire où les prisonniers anglais étaient déportés loin de leur terre natale pour venir construire des villes au nom de la Couronne de sa Gracieuse Majesté ( on a un peu de mal avec ça !)

Allez nous enfourchons nos vélos et filons ensuite visiter les environs de notre première ville tasmanienne. Nous avons un peu de mal à trouver un accès au chemin qui longe la rivière et on se retrouve dans des bois avec tout notre barda.

Dans les bois sur conseil de la blonde GPS de Joël !!!

Comme début c’est un peu laborieux et pas franchement glorieux, néanmoins Joël s’obstine à écouter sa blonde de GPS et on se retrouve enfin sur un chemin digne de ce nom, qui monte et qui descend et on pousse jusqu’au musée des locomotives où certaines sont encore en service à jours fixes pour la plus grande joie des amoureux de ces machines antiques (ce qui est notre cas), hélas pas aujourd’hui, nous nous promettons d’y revenir à notre retour avant de ré embarquer vers le continent.

Nos roues et nos petits mollets nous montent jusqu’au phare et on y rencontre Peter, cycliste de 75 ans qui fait partir du réseau Servas et qui nous donne plein d’infos sur l’île, sur les routes à éviter et celles qui en valent la peine, sur le temps qu’il va faire cette nuit en regardant les nuages : Pluie et vent, flûte alors !

Phare de Mersey bluff sur les hauteurs de Devonport

Retour au coeur de la ville, où on est devenus des accros des libraries (bibliothèques), d’où on publie l’article sur le Nullarbor. On pensait être ici incognito et bien tranquilles pour écrire, pas du tout ! Damien, un jeune français qui nous avait vus à Broome nous aborde et nous voilà partis à papoter au lieu de bosser, voila pourquoi nous prenons du retard, ça n’est vraiment pas de notre faute !!! Damien a déjà beaucoup voyagé, à pieds, à vélo, parfois même avec une voile sur son vélo dans le désert australien, un ouf de plus !
Pour le soir, on persiste et signe en retournant à l’Oval, ce sera gratuit une fois de plus, à l’insu de notre plein gré.

Les prédictions de Peter étaient justes ; la nuit a été très ventée et pluvieuse, bienvenue en Tasmanie ! Il a fallu se lever pour remettre les sardines en place, en petite tenue et en vitesse, « à poil sous la lune » comme dit la chanson des Martin Circus… Bon ça date et ça ne nous rajeunit pas, tiens !

Au petit matin la pluie a cessé. Notre itinéraire sera plein Est par la côte Nord pour redescendre vers le Sud sur Hobart et remonter par le centre. Néanmoins tout est possible, on verra bien si les prévisions changent, pour une fois qu’on a un itinéraire qui tient à peu près la route !

Départ pour Launceston avec le vent dans le dos sur la Franckford Hiway. Par contre, quand la route bifurque c’est bien plus dur, les rafales nous déstabilisent et on n’en mène pas large, va t’on finir dans le fossé ou sous les roues des voitures ? Au final ni l’un ni l’autre puisque nous sommes là pour vous narrer l’aventure.

Pour la première fois nous longeons des champs de pavots, c’est très joli mais aussi très protégé, pas question d’aller faire sa cueillette… Nous apprendrons plus tard que ces cultures sont destinées à l’industrie pharmaceutique, notamment pour produire de la codéine.
Encore un changement de direction et cette fois c’est de face, nous sommes maudits aujourd’hui, bienvenue en Tasmanie les amis !!!
Malgré tout il y a des périodes d’accalmie et on apprécie grandement de traverser de belles forêt de sapins quand ce ne sont pas des collines, le paysage n’est jamais ennuyeux c’est parfois plat mais d’une manière générale nous montons doucement.
Pas mal de camions transportant des troncs d’arbres nous doublent et reviennent à vide, la route est un peu étroite, ils ne doublent qu’avec prudence, une chance parce que les bas côtés ne sont pas toujours accueillants.


Premier pic-nic « wraps » dans un chemin de la forêt à l’abri des bourrasques sur nos petits sièges confortables. C’est pas que nous soyons devenus snobs mais tous les serpents présents en Tasmanie sont venimeux… alors vous nous comprenez n’est ce pas ?


Nous longeons les alpages avec des troupeaux de chevaux et de bovins bien gras. L’herbe est autrement plus appétissante que dans le Territoire du Nord où les vaches sont faméliques.

Alpages de Frankford

Les saucisses de Frankford

C’est dans ce petit hameau que nous allons piquer la tente ce soir. On fera une pause bienvenue au « Café Blue Barn » dans un décor so british, thé servi dans des porcelaines fines avec de délicieux petits gâteaux maison. On bulle un moment en regardant la pintade qui se balade dans le jardinet et grimpe un peu partout comme le chat de la maison, ainsi qu’une poule soyeuse qui protège son poussin sous son aile ; il ne nous en faut pas plus pour être heureux.

Ce petit café est lové au pied de la colline et juste en face du garage des pompiers, l’aire de jeu des enfants et une salle communale, 2 ou 3 maisons plantées dans les collines et c’est tout.
On demande à la dame du café l’autorisation de s’installer derrière l’aire de jeux, elle nous confrme que c’est possible et quelle laissera les toilettes ouvertes pour nous pour la nuit, la gentillesse c’est aussi simple que ça.
On papotera en fin de journée avec deux pompiers volontaires que nous avions vu partir quelques temps plus tôt et qui reviennent juste de faire quelques exercice grandeur nature. Et voilà la fin de notre première journée de pédalage sur les routes de Tasmanie, ça annonce plutôt bien, nous n’avons rencontré que sourires, disponibilité et gentillesse. Mais pas de saucisses, ce sera pour une autre fois.

Après une bonne nuit sur l’herbe moelleuse on laisse un petit mot de remerciement dans les toilettes à l’intention de la dame du café au moment de partir, c’est le moins qu’on puisse faire.

Exeter, ah !

Ce matin direction Exeter via Glengarry où la Poste-point info-épicerie-fouilli sympa au bord de la route est le seul bâtiment en vue, pas toute jeune puisqu’elle date de 1878 par contre la femme qui officie en ce lieu n’en porte pas les ans et elle est une source d’infos fort sympathique sur ce que nous pouvons visiter dans la région.

Exeter est une petite cité située au bord de la Tamar River, avec les quelques commerces qui vont bien, sympa.

On s’arrête comme à l ‘accoutumée à l’office du tourisme. Andrew, qui est de bon conseil, nous propose de suivre la rivière au lieu de rester sur la grande route. Bonne pioche : De belles propriétés, agapanthes éblouissantes, un régal.

Les Wetlands

Les wetlands, comme leur nom l’indique, sont des zones humides. Celle-ci est préservée, 2 km de pontons en bois permettent d’arriver à une île où il y eut jadis une ferme. Agréable visite, c’est bien entretenu et présenté, mais il n’y a pas grand monde, comme souvent quand il faut marcher plus de 500m hors du parking.

Canards, cygnes noirs au bec rouge, poules d’eau Tasmaniennes sont légion, c’est le bonheur là dedans.

Il y a des animaux qui s’ébattent un peu moins, puisqu’ils sont empaillés, mais ça permet de les observer de près, c’est déjà ça :

Launceston, happy birthday

La seconde ville de Tasmanie a des bâtiments à l’architecture intéressante, ça change agréablement de la tôle ondulée :

Le terrain de camping Glen Dhu (ça sonne comme un nom breton) est situé sur les hauteurs de la ville, il est fort pentu. Curieusement, l’espace pour les tentes est tout en haut, la camp kitchen tout en bas… Si la logique de la chose est déroutante, le bruit de l’autoroute toute proche est bien présent, lui.

C’est l’anniversaire d’Irène, d’où un bon repas au Jail House Grill (ancienne prison) accompagné d’un Pinot noir Privy Ridge, premier verre de vin tasmanien pour les 60 ans !


C’est ballot, le feu d’artifice est fini quand on sort. Le 26 janvier est la fête nationale qui célèbre l’arrivée des colons blancs, ce qui est loin d’être une fête pour les aborigènes puisque ce jour funeste marque le début de l’oppression et des massacres.

Matinée plutôt relaxe, c’est férié et la ville est calme, on se dirige vers le joli City park près des rues piétonnes mais les festivités musicales viennent de se terminer, tous les musiciens remballent leurs instruments, on a encore raté quelque chose… Tant pis on va se rattraper en allant voir les petits macaques du Japon, ces petits singes malicieux au derrière tout rose.

Curieusement située en ville les gorges de Cataract permettent de remonter la rivière. Un chemin bien balisé va nous permettre de faire une très jolie randonnée pédestre.

Il y a quelques bestioles qui se pavanent tranquillement, ça fait bien dans le décor :

Bingo !

En sortie de ville, on passe devant un établissement nommé Oasis. Kekseksa ? Une salle de jeux, paris et machines à sous. Irène, toute auréolée de son anniversaire de la veille, décide de s’encanailler allant pour la première fois tâter du « bandit manchot » (Les machines à sous) pour la mirobolante somme de 10 $. Sans parfaitement comprendre la rôle de tous les boutons de la machine (Autrement dit, en appuyant n’importe où), le résultat n’est pas à la hauteur des espoirs, 9 $ partent en vain dans les entrailles de la bête. Mais, chance de la débutante, la dernière tentative sur autre machine fait soudain retentir l’harmonieux son des pièces gagnées : 30 $ !

Les chutes de Lillydale

Ce matin les pentes sont rudes mais on les avale petit à petit sans trop rechigner,  les paysages sont beaux, les arbres magnifiques, on descend et on remonte au milieu de collines boisées, il n’y a pas beaucoup d’habitat sur la Golconda road, on trouve un seul bureau de poste fort isolé au hameau de Wyena. Joël se traine ce matin, même dans les descentes Irène le perd de vue dans son rétroviseur, allons bon, qu’est-ce qu’il couve ?

Pauses fruits secs et grand coup de flotte c’est reparti. On ignorera pourtant une ferme de production de lavande située à 6 km de notre trajet, Joël n’a décidément pas la patate !

Irène décide de l’avoir à l’oeil en le laissant devant, c’est vrai qu’il a du mou dans les pattes ce matin ! Quelques kilomètres plus loin on a enfin l’explication à tant de labeur : « Joel je crois bien qu’il va falloir regonfler ta roue arrière elle semble un peu à plat ! »  Ah ben voilà pourquoi il n’avançait pas, il était temps, il allait engouffrer toute la provision de fruits secs.

On attend de voir une prochaine maison pour demander une vraie pompe qui gonfle bien, c’est ainsi qu’au hameau de Blumont (2 maisons) on fait la connaissance de Gail, une charmante dame qui ne sait pas où son mari a rangé la pompe, ce qui fait que Joël sortira son jouet du fond de sa sacoche et pompera comme les shadocks… Gail nous invite à rester pic niquer sous sa véranda et, vu le soleil qui tape, on ne refuse pas. Elle traverse la route pour aller dans la maison d’en face, chez son fils, nous chercher un grand bol de  myrtilles dont elle remplira nos gamelles. Merci Gail.

Nous voila donc requinqués et rassurés sur l’état défectueux de Joël, et c’est reparti pour de belles descentes qui se paient par des montées. Là où Irène choisi de pousser son vélo en sommet de côte, Joël essaye en vain d’y arriver et n’a pas le temps de déclipser sa chaussure de la pédale, il se ramasse lamentablement dans le fossé ! Y’en a une qui rigole, même pas drôle ! Enfin si, parce qu’à chaque fois ce sont les sacoches qui amortissent la chute, pas de bobo sauf à l’amour-propre.

La seconde chute ne sera pas une chute de vélo,  heureusement, mais celle d’une petite rivière qui coule là et a le bon goût d’avoir un parcours semé d’obstacles, d’où de jolies petites chutes d’eau. De jeunes français, ramasseurs de fruits, sont déjà installés sur ce free camp équipé de sanitaires et d’un BBQ : Réunionnais, Lorientaise, Lillois, ce soir nous sommes donc un petit peu en France. Dîner devant un feu de camp, puis partie de Bush Rami devant ce même feu, cool.

De l’autre coté de la route, les alpagas broutent tranquillement, un peu plus loin de drôles de moutons marron font de même, ces animaux là cohabitent d’ailleurs fort bien.

Pourquoi est ce que les villes par ici sont perchées en haut des bosses ? Parce qu’il y a des rivières qui coulent plus bas et quand l’eau monte, mieux vaut en être le plus éloignés possible mais non d’un chien ce sont des pentes drues, dans les deux sens, parce que lorsqu’on prend de la vitesse on a l’impression que les casques vont s’envoler !

A Scottdale on casse la dalle

On arrive ainsi à Scottdale où on va faire nos courses pour les prochains jours au Woolworth du village. Comme on est contents de nous parce que nous avons bien pédalé, on s’offre une petite pâtisserie à la bakery – café – pizzeria. Évidemment on ne passe pas inaperçus avec nos engins. C’est ainsi que Angus, un jeune backpacker voyageur à vélo et qui plus est anglais, vient nous voir et nous échangeons nos impressions cyclopédiques tasmaniennes.  Si, si, c’est bien hilly en Tassie !!!

Avant de quitter les hauteurs on s’offre un coup de gonflette à nos roues respectives dans le garage du coin et on s’envole vers une descente vertigineuse pour rejoindre le freecamp près de la rivière où on peut voir des hornith ornytory hornythorynx ornithorynques (C’est autrement plus facile en anglais : Platipus), c’est Wikicamp qui le dit !

En fait on n’en verra pas la queue (plate) d’un, et c’est bien dommage parce que ces animaux là sont probablement les plus bizarres de la création : C’est un mammifère qui pond des oeufs, a un bec de canard, une queue de castor, des pattes de loutre, et il porte un aiguillon venimeux. Pour compléter le tableau, la femelle ornithorynque a deux ovaires mais seul le gauche est fonctionnel, elle allaite ses petits mais n’a pas de mamelons, quel drôle d’engin ! 

Coup de bol

Un grand nombre de camping-car et caravanes sont déjà installés et seulement quelques petites tentes. Près de celles ci  deux couples de Hobart ( Catherine et Alex, Dorothy et Greg) qui ont en commun la gentillesse et le sens de l’humour, plus la bonne idée d’être cyclistes (même si dans le cas présent ils se déplacent en voiture avec leurs vélos dedans). C’est ça le coup de bol, car nous aurons l’occasion de les revoir, et heureusement car nous confions à Greg et Dorothy quelques articles dont nous n’avons pas besoin, ça fera ça de moins à trimballer.

Mais si on n’en a pas besoin, pourquoi les garde t-on, pourriez vous demander. Excellente question, merci de ne pas l’avoir posée ! On y reviendra car il va en effet y avoir des choix à faire.

On va passer une soirée joyeuse avec ceux là partageant, verre de vin, melon et autres joyeusetés australiennes comme les Tim Tam que nous mangeons pour la première fois. Késako ? Des petits gâteaux au chocolat rectangulaires fourrés de chocolat crémeux,  il y en a 11 par paquet, parfois 9, ça dépend de la variété (Du coup c’est compliqué à partager) ; on va (Surtout Joël, mais Irène ne crache pas dessus non plus) découvrir ces petits saveurs au fil du trip en Tassie !

la North East Rail Trail

Sur les conseils de nos joyeux compagnons de la veille nous allons emprunter cette fois une ancienne voie de chemin de fer construite à partir de 1880.

pour le transport des légumes, du bois principalement et des populations isolées et reconvertie en voie verte, elle traverse la forêt de Scottsdale. On remonte le pendant de la majestueuse descente de la veille et à froid…grrr ….ca souffre et ca souffle….heureusement on rencontre assez vite cette ancienne voie qui va nous offrir au maximum des 2% sur 20 kms.

Cette voie de chemin de fer a une histoire intéressante ; tout au long de son itinéraire nous allons trouver des panneaux informatifs  concernant à la fois sa construction, son exploitation et hélas, sa fin.

L'isolement accidenté de la région a exigé la débrouillardise, l'ingéniosité et l'inventivité de ses habitants, principalement des migrants de l'Ecosse, l'Angleterre et l'Irlande. Elle a servi principalement pour le transport des produits agricoles et du bois  mais aussi pour des passagers et même d'ambulance.  Quand en 1889 le chemin de fer de Lauceston à environ 80 km a atteint Scottsdale ça a été une bouée de sauvetage pour la région et un sacré coup de fouet pour les scieries environnantes qui transportaient le bois avec des charrettes à cheval.

On imagine bien la situation de l'époque quand on parcourt cette région, pas facile de se déplacer. Il y avait également une mine d'argile et quand elle a fermé il y a une vingtaine d'années, des scieries ont fermé aussi. 
Elle a été construite par des ouvriers du gouvernement et non des convicts. Sa construction a coûté environ 6 000 dollars de l'époque pour 1k 600. Faut dire que les difficultés ne manquaient pas, des roches, des ravins, des montagnes. Par exemple 2 équipes d'ouvriers ont mis 8 mois pour ouvrir 80 mètres de roche, à la main de chaque côté. 

Aujourd’hui cette voie est entretenue par des bénévoles,  nous allons rencontrer Robin et Karen, père et fils qui vont nous dépasser en voiture dans une section où on colle à la roche au plus prêt pour ne pas se payer le ravin. Ces deux la s’en vont tronçonner un arbre qui obstrue le chemin. Quand on les rejoint ils ne sont pas pressés de libérer le passage alors on reste un bon moment avec eux à bavarder,  et nous n’avons même pas eu le réflexe de les prendre en photo, flûte alors !

Ils nous racontent qu’il y a eu un déraillement à une époque, que le train est tombé dans la rivière et fort heureusement il n’y avait que des troncs d’arbres, le conducteur a pu s’en tirer, il a eu tellement peur que le lendemain il donnait sa démission. C’était la ligne la plus dangereuse d’Australie et les conducteurs n’en menaient pas large. Quand on voit les ravins profonds aux pentes couvertes d’arbres aujourd’hui, on ne les envie pour rien au monde.

Robin et Karen sont des éleveurs de moutons et cultivent également le pavot qui sert aussi à la fabrication de la codéine,  on en apprend des choses sur les routes isolées des montagnes de Scottsdale !

Alex et Catherine sur la pente descendante 2%

On ne croisera en tout et pour tout que deux autres couples de cyclistes en mode week end, dont Catherine et Alex qui s’offrent une belle balade dominicale.

Après cet intermède sur la voie de chemin de fer, retour sur la route et ça grimpe dur, c’est là qu’on se souvient que nous sommes en Tasmanie, ce n’est jamais plat.

On retrouve la route principale un peu plus roulante mais beaucoup moins bucolique. Les cadavres de wallabies et d’opossums jonchent les bas côtés quand ça n’est pas au milieu de la chaussée.  Nous sommes étonnés d’en voir autant. On observe un petit echinea qui se cache le bout du nez dans l’herbe sèche croyant sans doute passer inaperçu,  c’est complètement raté,  mais de toute façon on n’a vraiment pas envie de l’embêter au vu des piquants qui se dressent sur son dos.

Branxholm, circulez y’a rien à boire

Nous voilà arrivés au village de Branxholm assoiffés de boisson fraiche on boirait bien un coup au café sauf qu’il est fermé. Le salon de thé ? Fermé aussi. En désespoir de cause ça sera la supérette ; on y trouve toujours des frigos de boissons fraiches. C’est bon pour le moral ce petit arrêt à l’ombre d’une tonnelle parce que lorsque nous regardons dans la direction de Derby, notre étape du jour, on voit se dessiner une jolie côte serpentant vers on ne sait combien de pourcentage. Irène a les pattes coupées d’avance,  Joël réussira à la monter en entier, sa moitié jettera l’éponge avan le sommet ! Quelle vue sur le village nous avons de la haut !!!

Derby, la ville du vélo

Bien essoufflés et contents d’arriver dans cette ancienne localité minière qui a compté jusqu’à 3 000 personnes, mais dont l’existence a basculé en 1929 lors de la rupture d’un barrage hydraulique en amont, provoquant la mort de 14 personnes et l’inondation de la mine d’étain, qui a fini par fermer. Il n’y a plus que 200 habitants aujourd’hui, qui vivent essentiellement du tourisme lié au Mountain Bike. Il y a ici des pistes renommées, les gens viennent de loin pour les parcourir et ça se voit : Il y a des vélos partout, c’est un peu comme une station de ski mais pour les cyclistes. Il y a même des navettes qui emmènent les cyclistes en haut des monts pour leur permettre de s’éclater dans les descentes sans s’être épuisés dans la montée.

La famille Vainquilos

A Derby comme dans les communes précédentes, il n’y a pas de camping à proprement parler, mais un agréable freecamp. C’est gratuit, il y a des toilettes et de l’eau, impec. Donc tous les campeurs (il y en a peu) se retrouvent là et on a la surprise de voir une magnifique tente Hilleberg à coté de laquelle trônent deux vélos et deux remorques, dont une chariotte pour enfants.

Il s’agit de Juliette et Nicolas qui voyagent avec leurs bambins Lucien (3 ans) et Léona (11 mois) originaires de Guidel dans le Morbihan.

Nous les avons affectueusement surnommés « Vainquilos » (ils ne le savent pas encore) parce que ça fait peu de temps qu’ils sont partis de France et ont déjà dû renvoyer un gros colis de trucs excédentaires pour un poids impressionnant de 20 kg ! Mais comment peut-on trimballer 20 kg de trucs inutiles ? En Hollande, passe encore, mais pas en Tasmanie, ou ça ne fait pas semblant de grimper.

D’un sens on les admire, parce qu’avec tout ce qu’ils transportent, il faut avoir une sacré pêche. Et ça ne va pas s’arranger au fil du temps, les enfants vont prendre du poids. C’est beau d’être jeune (gros soupir…).


On adore déjà la Tasmanie, rien à voir avec les autres états d’Australie, sauvage elle se laisse apprivoiser pour qui veut bien la découvrir. Ses paysages enchanteurs pour le moment nous ravissent, ses petites bourgades calmes, ses grandes maisons dans la prairie, ses rivières glougloutantes et ses troupeaux de moutons à n’en plus finir, on en redemande….!!! Vous aussi ????? Alors rendez vous au prochain épisode…Diable,  soyez patients !!!

 

10 Comments

  1. La Tasmanie apparaît captivante ..loin des sentiers battus…et pas trop sollicitée par le monde moderne!!La nature est encore au rendez-vous!!On en redemande!bye bye ..

  2. Toujours aussi agréable de découvrir vos photos, vos commentaires. C’est le « pérou » avec vos gains du casino….
    Ici toujours de la pluie, des températures fraîches, rien de drôle.
    Bizzzzzzzzzzzzz.
    Mamie Nicole

  3. Merci pour ces quelques minutes de dépaysement …

    • Bonjour Thierry
      On n’a pas essayé d’aller pédaler sur les sentiers pédestres de Tasmanie, il est peu probable que ce soit approprié car c’est sacrément pentu dans ce pays. A moins d’être en VTT, ce qui n’est pas notre cas.

Répondre à Stef Oles (ex-secrétaire de l'URAPEDA :) ayant connu les merveilleux souliers rouges d'Irène Annuler la réponse

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