Un mois de voyage : Changement de cap

« Eh bien voila, ils sont partis pour trois ans et ils changent d’avis au bout d’un mois ! ». On s’y attend, à ces remarques, mais ça ne nous empêchera pas de changer de cap, et de dire au-revoir à l’Espagne avant même d’y être entrés.
Mais il y a des petits malins qui avaient déjà senti le vent tourner en regardant la carte « Ouskison ?« , laquelle affiche en effet de bien curieuses choses.

En fait, c’est tout simple, on s’est rendus compte que c’était trop bizarre de rouler vers le Sud alors qu’au départ on avait dit qu’on faisait un voyage vers l’Est. Ou plutôt, le timing était trop serré si on passait par les Pyrénées, et à plus forte raison par l’Espagne. Ou alors, on s’est dégonflés à l’idée de gravir le Tourmalet et le Ventoux avec notre barda : Choisissez l’explication qui vous convient.

Quoi qu’il en soit, on a allègrement bifurqué à partir de Mimizan pour remonter vers la Garonne. L’objectif est de passer à Millau récupérer une carte bancaire parce que celle de Joël a été piratée la veille même de notre départ, puis passer (re)découvrir l’Aubrac et finalement se diriger vers Genève où se terminera notre périple français.

De manière exceptionnelle, la carte « Ouskison ? » devient également une carte « Ouskivon ? » car les deux prochaines grandes étapes y figurent. Ceux qui pensaient qu’on était déjà arrivés en Suisse seront déçus, de même que ceux qui pensaient que les lignes droites représentaient des trajets à travers monts et vaux en azimut direct, ou qu’on avait creusé des tunnels pour éviter les côtes.

Bon, il va être temps de vous conter nos pérégrinations, mais il faut d’abord que vous sachiez comment on en arrive là. Car avant que vos yeux ébahis ne contemplent ces phrases bien tournées et ces photos éloquentes, il y a eu l’étape de la prise de notes dans le carnet adéquat, la prise de photos, la rédaction et la mise en page sur l’ordinateur, et finalement la publication lorsqu’on a un accès wi-fi, une table et les quelques heures nécessaires. Auparavant, comme nous sommes dans la nature et généralement loin de toute source d’électricité, on en profite dès qu’on en voit une pour sortir la prise multiple et brancher de quoi charger tous nos appareils.

Maintenant (enfin), place au récit.

Nous partons pour Arcachon sous un ciel chargé (pluies éparses, comme ils disent à la météo), en prenant les sentiers du littoral au plus près. C’est une ville très bien aménagée pour les cyclistes, notamment le front de mer et ses belles pistes en bois sur la plage, avec de bonnes séparations entre  vélos et piétons et un balisage tip top. En flanant dans les petits ports, nous rencontrons un groupe de cyclistes, 4 adultes, 8 enfants et tout le barda ; ils sont des Pyrénées (St Bertrand de Comage) et passent une semaine à itinérer dans la région, une initiative très sympa.

Retour de pêche
Retour de pêche

En prenant notre temps, nous arrivons à Tête de Buch et sa dune du Pilat (ou Pyla, il y a deux orthographes). Devant l’affluence touristique étonnante à l’heure à laquelle on arrive (on se croirait à Dysneyland), nous faisons demi-tour et partons en quête d’un lieu pour dormir. Dans la précipitation du demi-tour, et parce que rien n’est prévu pour venir ni repartir de la dune à vélo, Joël se gamelle lamentablement à une barrière, perdant son garde-boue avant (Non, il n’y a pas de photo, Irène n’a pas dégainé assez vite).

Premier camping, tarif à 19 €, on négocie à 17 € mais n’apprécions pas l’accueil et partons voir ailleurs. Ce sera finalement le « Camping des flots bleus », célèbre par le film Camping dont tout le monde nous parle mais que nous n’avons pas vu, notre culture cinématographique étant lacunaire. La tente sera plantée au pied de la dune, que nous ne grimperons même pas, on a l’esprit de contradiction parfois…

Le lendemain, nous contournons la plage du Petit Nice car la piste est fermée à cause des dégâts de la dernière tempête ; un homme nous apprend qu’il y a un immeuble qui est désormais au bord de l’eau alors qu’il a été construit à 300 m du rivage à l’époque. Arrivés devant le Banc d’Arguin, nous admirons des buggy-kites (genre de char à voile sans voile mais tiré par une aile de parapente) qui s’en donnent à coeur joie sur ces immenses espaces de sable. Un peu plus tard, peu avant Biscarosse Plage, rencontre avec Daniel, marcheur nordique de Noyal (cf. rencontres). Même dans les Landes, on ne voyage pas incognito.

En cours de route, nous bavardons avec Pierre, grand-père qui tracte ses deux petits-enfants : l’un dans la chariote, l’autre sur le porte-bagages ; le bonhomme a une sacrée pêche, il nous gratifie de conseils sur la route à prendre pour arriver à Biscarosse.

Pierre et ses deux petits bambins
Pierre et ses deux petits bambins (qu’on ne voit pas ici)

Ce jour là, nous avons un rendez-vous à Parentis en Born avec Marie-Laure & Guy, qui roulent tous deux en trike et qui nous avaient croisés par hasard à St Nazaire ; on les rejoint au camping de la Forêt Lahitte, qu’on ne recommande absolument pas, il y a un pitbull à deux pattes dans la cabane d’accueil. Certes, en allant au spa on se doutait que c’était trop beau, mais quand on s’est fait copieusement remonter les bretelles par le pitbull en question, on s’est dit qu’on ne remettrait jamais les pieds ici. Marie Laure avait compris que c’était compris dans le prix, mal nous en a pris, on a été pris à la sortie. Monsieur pensait qu’on ne s’était pas douchés au préalable (comme si on était des cochons), et qu’il y avait des consignes de sécurité à respecter (ah bon, lesquelles ? ne pas mettre les doigts dans la prise ?), que ce n’était pas une opération portes ouvertes (il n’a pas compris quand Joël lui a répondu qu’on avait bien refermé la porte), et autres bêtises. De plus, son restaurant crêperie était fermé et il n’y en avait, soi disant, pas d’autre à des km à la ronde ; le lendemain, en repartant, on a vu qu’il y en avait un au bout de la rue…
Faute de restau, on mange les restes : riz au thon, fromage et dodo.

Dans la nuit, on n’a pas identifié l’origine des ronflements chez les voisins : Guy, ou Volvic le chien ? Peut-être les deux.
Désormais, nous roulons à cinq (en comptant le chien, qui ne pédale pas) en longeant le lac Ste Eulalie, c’est une très jolie route. Contrairement au camping, le Vival est très accueillant, nous pourrons pique niquer à l’abri de la pluie menaçante sous l’auvent du magasin, il y a même un banc.
Vu la température ambiante, on prend un pot dans un troquet d’une autre époque et d’un autre lieu : Le Portugal d’il y a quelques décennies. La patronne portugaise est adorable, c’est très kitch, on se croirait chez elle, on s’y sent à l’aise.

La rencontre majeure de la journée sera celle de la famille Van Der Meulen (cf. Rencontres) au sommet d’une côte à 10 % où une halte est bienvenue.
A Mimizan, nos chemins se séparent (snif), Marie Laure et Guy poursuivent vers le sud, nous obliquons carrément vers l’est. C’est ce soir là que nous opterons pour un camping **** complètement sinistré par le débordement du lac d’Aureilhan, mais fort heureusement l’eau est repartie après deux mois de présence incongrue (1 m d’eau par endroits) et beaucoup de dégats. L’accueil est, cette fois, avenant puisque c’est un employé qui nous autorise à aller nous installer où bon nous semble. Et le prix nous convient, puisque c’est évidemment gratuit. Mais il n’y a pas de spa…

Il nous faut reconnaitre que les trajets dans les Landes semblent parfois monotones, de longues lignes droites à n’en plus finir, mais l’avantage du vélo est aussi qu’on a tout le temps d’observer autour de nous et ce n’est pas inintéressant. Au fil des kilomètres, la végétation change, l’architecture aussi.

Sur les conseils de Joëlle, la marchande de saucisson (cf. Rencontres), nous nous arrêtons à Sabres pour accéder à l’écomusée de Marqueze. A l’entrée, le préposé nous indique que le train est sur le point de partir mais qu’ils peuvent nous attendre ; à peine le temps de mettre un antivol aux vélos et nous voilà embarqués dans un vieux train, classé monument historique, en direction d’on ne sait où. Tout bringuebalant, le convoi nous emmène durant quatre kilomètres à travers la forêt pour finalement arriver dans un vieux village où l’on découvre les modes de vie de la société traditionnelle du 19ème siècle. On se fait repérer par un membre du bureau de Randofolies de St Erblon (cf. Rencontres) dont on a, honteusement, oublié le prénom mais pas les beaux yeux bleus…
Le site est très intéressant, certaines maisons ont été restaurées sur place, d’autre ont été démontées de villages alentour et reconstruites ici. Toute la vie d’un village est reconstituée et c’est très vivant : les animaux, les cultures, les métiers anciens (boulanger, meunier, forgeron, lavandières, tisserand, etc.) sont actifs d’avril à novembre. Par exemple, le meunier moud le grain dans son moulin à eau, la paysanne vient chercher la farine avec ses ânes et l’emmène au boulanger qui cuit le pain, et on le mange et il est fort bon.
Les groupes de danseurs gascons perchés sur leurs échasses nous ont impressionnés, les danseuses ne sont pas mal non plus, leurs pas sont remarquablement légers. Les musiques, par contre, ne nous surprennent guère, on retrouve le cercle circassien, le rondo, notamment. Mais pas de bombarde ni de biniou. Ca démange Irène de se joindre à eux, mais avec les sandales à clips de vélo, ça ne colle pas avec les espadrilles. 

Un jeune qui anime le stand des jeux traditionnels nous informe du prochain festival qui se tiendra à Lannion les 6 et 7 juin prochain. La Gascogne y sera, bien évidemment, représentée. Avis aux amateurs.

Rentrés par le dernier train, nous reprenons la route en quête d’un lieu de bivouac. Mais ce n’est pas simple car les villages sont très espacés, et ce n’est que de la forêt de pins, souvent dévastée par la tempête de 99. En voyant enfin une maison, nous demandons de l’eau et sommes invités à planter la tente sur le terrain, qui est immense, de la famille Bouilloux (cf. Rencontres)

Le dimanche matin, départ pour le petit village de Luxey, on arrive en pleine braderie. Nous y apprenons que se tient ici chaque année un grand festival de musique, lequel n’a rien à envier aux Vieilles Charrues. Toujours désireux de nous imprégner de la culture locale (surtout culinaire), nous dévorons un succulent sandwich aux magrets de canard.

Pause au village de Callen pour faire sécher la tente et recharger les batteries puisque nous découvrons des prises de courants accessibles derrière une salle des fêtes. Endroit très paisible propice au repos, avec de vieilles maisons caractéristiques de la région ; on remarquera, près de l’une d’entre elles, des arbres décorés en l’honneur de la mairesse, ça se fait par ici.

A Uzeste, des boulistes nous donnent des infos sur les pistes cyclables de la région. L’un d’entre eux, un peu naïf, croit que nous avons des vélos qui ont été « montés à l’envers » et qu’on peut les remettre « dans le bon sens ». C’est ainsi que nous passons dans le joli village de Claveries et découvrons le château de l’ancien propriétaire des vins d’Yquem.
Le GPS, pour une fois bien inspiré, nous conduit à la ferme équestre des Prés des Hauts, tenue par Robert et Hélène Roncoli (cf. Rencontres). Son installation de camping à la ferme nous convient si bien que nous y resterons deux nuits (nous y sommes tout seuls). Nous en profitons pour visiter la cité médiévale de St Macaire où nous faisons connaissance des « Simone et les Mauhargats » (à vous de chercher ce que sont les Mauhargats) chez qui on appréciera une magnifique expo de photos de Vincent Monthiers.
Le soir, grande première, on sort en ville ! On va au cinéma et ce n’est pas, contrairement à ce que vous pouvez penser, pour aller voir un film en français pendant qu’on le peut encore, mais pour Nebraska, un film en anglais et en noir et blanc. Très bien, il nous donne envie d’aller parcourir les routes par là bas, mais ça devra attendre un peu.

Depuis notre passage en Vendée, nous somme intrigués par le chant monocorde d’un oiseau, toujours trois ou quatre notes identiques « Tut, tut, tut ». C’est Robert qui nous apprendra que c’est un oiseau migrateur (lui aussi), très joli, qui se nomme la Huppe fasciée ; il ira même jusqu’à nous apporter un ouvrage ornithologique où on voit l’oiseau en question, son plumage est en effet bien plus flatteur que son ramage.

Juste avant d’aborder le canal latéral à la Garonne, à Castet en Dorthe, nous faisons une rencontre inattendue avec Claudine et Marcel (cf. Rencontres). Nous parlons voyage le temps du pic-nic, ils nous donnent des conseils techniques.
Une journée le long du canal, c’est très agréable, le revêtement est bon, les platanes magnifiques (pas malades, eux, contrairement à ceux du canal du Midi). une halte fluviale nous accueillera pour notre bivouac *** avec douche chaude et toilettes (on fait dans le luxe).
Un passant nous explique qu’il y a des fermes productrices de fraises en haut du village et que la région regorge de cultures céréalières et fruitières. Nous l’en remercions, car le lendemain nous faisons un crochet pour découvrir les champs de fraisiers et faire connaissance avec les cueilleurs (cf. Rencontres) qui nous offriront une barquette. Super fraiches, les fraises, elles gambadaient encore dans le champ une heure avant…
Nous passons plus loin devant une vieille ferme délabrée en pleins champs, avec beaucoup de linge qui sèche, peut-être est-ce là le lieu de vie de ces saisonniers ?

Choisissant de remonter la vallée du Lot plutôt que poursuivre sur le canal qui nous semblait un peu monotone, nous nous initions aux grimpettes des collines du Lot et Garonne en passant par Clairac. Une pause à Castelmoron sur Lot pour faire le plein d’eau et de nourriture nous permet de faire la connaissance de Marie Louise (cf. Rencontres).

A Casseneuil, nous rencontrons trois jeunes lycéens en faisant le plein d’eau au stade de foot, et apprenons que notre projet est « trop énorme ». Déjà qu’on savait que « ça déchire grave », nous sommes flattés. Ils sont très curieux et posent moult questions, puis nous suggèrent d’aller camper à « la cascade ». Fausse bonne idée, les jeunes ! La cascade est au fond d’un ravin, comment voulez-vous planter une tente là dedans ? Nous atterrirons finalement sous un pont, ou presque, à la halte base nautique. Donc bivouac quasiment en ville, au bord du Lot.
Cette ville héberge la plus grande coopérative de France de commercialisation de fruits secs, dont le pruneau représente le fruit symbolique ; elle regroupe un tiers des producteurs de pruneaux français, c’est Maître Prunille.

Un couple de camping caristes , Martine et Thierry, qui nous ont vu passer un peu plus tôt près de leur campement, viennent s’enquérir de notre voyage, ils sont originaires d’Orléans et de fil en aiguille on s’aperçoit que Thierry connait Faustine (la fille de Nelly et Jean Marc, la tante et l’oncle de Joël).

Le 8 mai nous passons l’aprés-midi avec Marie-Claire et Jean-Marc (cf rencontres) qui nous guideront sur les petites routes du Lot où nous découvrons avec ravissement des petits villages blottis le long des collines (Voir une vidéo de cette rencontre). Jean-Marc a pointé sur son GPS des lieux de bivouacs potentiels, ils sillonnent tous les deux la région et adorent s’arrêter au gré de leurs envies ; il est temps pour nous d’en trouver un de bivouac parce que notre tente était humide de condensation ce matin, alors avant que le soleil décline on voudrait bien ne pas dormir sous les tropiques. Le premier bivouac trouvé est un champ avec de l’herbe haute qui nous caresse les aisselles, pour un peu on n’y retrouverait pas la tente !
On avise une maison isolée avec un terrain immense tondu, on se dirige vers la ferme la plus proche pour avoir l’autorisation de planter mais il n’y a personne, alors on file sur un autre point de bivouac à Jean-Marc, tout aussi herbu que le premier, en désespoir de cause on décide de piquer le long de la petite route à l’entrée d’un champ (pas vraiment romantique).
La tente est presque plantée quand une voiture s’arrête avec trois jeunes femmes curieuses à propos de nos vélos. Elles nous suggèrent d’aller « à 3 virages de là » sur un lieu super, près d’une ruine et d’un cimetière avec en plus un petit ruisseau. Ben voilà Jean-Marc fallait le dire que ton GPS était bancal……..Ni une ni deux, on replie la tente n’importe comment et on file en ayant fait des gros bizous à Jean-Marc avec qui on a passé un vrai moment d’amitié, merci à vous deux.

Il n’y a pas de hasard, il n’y a que des rendez-vous !!!

Les filles nous ont dit 3 virages….heu on en a compté au moins une trentaine……(c’est quoi un virage dans cette contrée ?) un peu désespérés on a enfin trouvé la ruine en question à plus de 3 km. En fait il s’agit d’une petite chapelle restaurée, au milieu d’un cimetière entouré d’un vieux et haut mur, un second mur, très vieux également entoure le premier sur un de ses côtés, et c’est là auprès de quelques tombes, sur un emplacement tondu et très spacieux que nous décidons de nous installer.
Ne criez pas « au sacrilège ! », on y a été très bien accueilli, endroit calme et reposant à souhait, nous nous sommes bien tenus et avons remercié chaleureusement la Sainte qui protège la petite chapelle de Lasbouygues.  Un couple est venu en soirée visiter la chapelle et nous avons bien discuté . Un bémol cependant : il n’y avait pas de robinet d’eau comme dans les autres cimetières. Faut dire que nous étions en plein milieu de la campagne à 5 km alentours du premier village.

Bien qu’ayant été réveillés par l’alarme de nos vélos à 3 reprises pendant la nuit (des fantômes ?) nous reprenons gaillardement la direction de Sauzet avec un côte à 4% dès le démarrage, rien de mieux pour vous chauffer les cuisses. Le tenancier du café dans lequel nous nous arrêtons est un breton expatrié, il avait une affaire dans le bourg de Guerlédan, la musique d’ambiance est d’ailleurs bretonne. Très curieusement, nous n’avons aucune connaissance en commun, ça change…

Passage devant le château de Cayx, propriété de la famille royale du Danemark (qui ne nous invitera pas), puis, sur les conseils de Jean-Marc, montée à l’assaut du col de Crayssac. C’est notre premier col, maintenant nous sommes aguerris, on peut attaquer toutes sortes de massifs montagneux, même plus peur !

Nous descendons finalement à Cahors, où nous passons deux nuits. Nous aimons bien cette ville chargée d’histoire, de plus on y mange fort bien et le camping est le meilleur qu’on ait eu depuis le départ. Le camping Rivière de Cassebut vaut vraiment le détour, un petit écrin de verdure, des emplacements ombragés et suffisamment grands pour s’étaler, de plus c’est le premier camping où l’on trouve du PQ dans les sanitaires. Les patrons sont supers accueillants et fort sympathiques, les traits cyclos sont à 15€ la nuitée.

Et ensuite ? Eh bien le trajet va sans doute emprunter encore une autre variante car plusieurs cyclistes nous ont indiqué que la remontée du Lot n’est pas intéressante, par contre un belge qui va vers Compostelle nous suggère la vallée du Célé qui est très belle et nous mènerait à Figeac. Alors pourquoi pas, ça nous fait remonter au lieu de descendre mais on n’est pas à un détour près, n’est-ce pas ?

 

Les rencontres

Le cyclo-marcheur-nordique de Noyal :

Ca fait tout bizarre de se faire héler, tout en roulant dans les Landes, par un cycliste qui vous demande « Vous ne seriez pas de Noyal ou d’Acigné ?« . Quand en plus, c’est un type que vous ne connaissez pas, ça surprend encore plus ; il y a bien un Gwenn-ha-du qui flotte sur nos vélos, mais pas le blason de Noyal ni celui d’Acigné. En fait, c’est Daniel qui a reconnu Irène alors qu’il venait de nous croiser, il a planté là son épouse et fait demi-tour pour nous rattraper. Comme ils ont fait de la marche nordique ensemble, il était logique qu’ils se retrouvent un jour à vélo, n’est-ce pas ?

Un marcheur qui pédale
Un marcheur qui pédale

Dix roues pour deux :

Lorsqu’on rencontre Marie Laure et Guy, on ne s’ennuie pas : Dotés d’un sens de l’humour bien prononcé, ces deux là sont également très drôles à voir camper ; leur notion du confort (en fait, celle de Guy) est assez loin de la frugalité, c’est le moins qu’on puisse dire. Outre Volvic, le chien de 30 kg plus les boîtes de pâtée, ils transportent un fourbi qui nous fait ouvrir les yeux tout ronds… Mais après tout, ce sont eux qui trainent tout ça dans leurs deux remorques ainsi que dans les sacoches des trikes. Sauf quand, arrivant dans un raidillon bien raide, ils se retrouvent immobilisés et ce sont les cyclomigrateurs qui doivent venir à leur secours pour les pousser.
Bonne route à vous, qui vous échauffez pour un prochain voyage en Allemagne (sans Volvic, il ne serait pas à l’aise au pays de la bière).

Deux trikes, deux remorques, deux cyclistes et un chien
Deux trikes, deux remorques, deux cyclistes et un chien

Hollande sympa

Quelle famille sympathique que ces hollandais là ! Partis de Bayonne, ils remontent vers chez eux en trois mois, profitant d’un congé parental ; Feye (9 mois) et Mats (2 ans) sont dans la chariote tirée par Arjen le papa, Douwe (4 ans) sur son petit vélo parfois remorqué par Liesbeth la maman. Relax et pragmatiques, ils passent d’excellents moments, leur feuille de route n’est évidemment pas respectée et ce n’est pas ce qui les tracasse. Début avril, ils ont eu quelques difficultés pour trouver des campings ouverts, mais depuis tout va bien, chaque jour est un régal. Un vrai plaisir de passer quelques moments en leur compagnie, dommage que nous n’allions pas vers la Hollande…

Arjen & Liesbeth : If you don’t read fluently french, don’t worry : Use the translation button in the right column. Because it’s an automatic system, the result can seem strange (or fun), but you may understand the meaning of this topic.

 Randofolies nous suit

Tranquillement partis visiter l’écomusée de Marqueze, nous sommes interpellés par un gars qui nous montre fièrement le logo qui orne son vêtement ; eh oui, c’est le logo Randofolies ! C’en est à se  demander s’ils n’ont pas envoyé des émissaires vérifier si nous sommes bien partis depuis le salon, voir si nous n’avons pas fait demi-tour en catimini. On verra bien s’ils ont assez de membres du bureau pour suivre jusqu’au bout du monde…

Quatre générations dans une bergerie :

La famille Bouilloux possède, comme résidence de vacances, une ancienne bergerie blottie au creux des pins ; nous ferons connaissance avec Paul (qui nous a raconté plein de choses fort intéressantes), ses grands-parents, mais aussi le papa et les arrière grands-parents.
Qui aurait crû qu’une modeste bergerie deviendrait un tel lieu de retrouvailles familiales ? La tempête de 1999 a ravagé la région, mais la maison n’en a pas souffert. Par contre, l’arrière grand-père en parle encore avec des frémissements, cet épisode l’a beaucoup marqué.
Merci pour l’emplacement sur la pelouse fraichement tondue (était-ce prémédité ?) et votre sympathie à tous.

La bergerie familiale
La bergerie familiale

La marchande de saucissons

Elle a du bagout, vend des saucissons et se prénomme Joëlle : Voila une personne qu’on ne pouvait pas rater sur le marché d’Escource (il faut toutefois dire qu’il n’y a que quatre commerçants sur ce marché…).
C’est Joëlle, qui après nous avoir appris plein de choses intéressantes sur la toponymie et la vie locale, nous conseille d’aller à l’écomusée de Marqueze, ce que nous ne regretterons pas. Et le saucisson était bon, alors que demande le peuple ?

Joëlle
Joëlle

Les cueilleurs de fraises

Ce sont en majorité des saisonniers espagnols et portugais qui travaillent ici pour un mois, passant ensuite à la récolte d’autres fruits et légumes.
Le travail est éprouvant, ramassage à la main, pliés en deux ou à genoux, ils sont payés au rendement.

Le fermier équestre

Robert va prendre sa retraite en septembre. Il a vendu ses vaches laitières et a conservé des vaches allaitantes, de race Bazadaise, dont la viande est d’excellente qualité. Trois jeunes veaux sont élevés sous leur mère, tétant matin et soir avec gourmandise.
Et surtout une vingtaine de chevaux, dont il est passionné. En quarante ans de métier, il n’a pris que quinze jours de vacances l’an passé, à l’occasion de ses 60 ans. A la retraite, il va conserver ses chevaux et continuer son activité équestre. Autour de la ferme, les prairies sont immenses, les chevaux sont loin d’être à l’étroit.

L’hôtesse spontanée

Marie Louise, d’origine réunionnaise, a aperçu de son balcon nos vélos couchés, sa maison surplombe le Lot et est voisine du magnifique bâtiment qui abrite la mairie.
Elle nous a proposé d’entrer boire un verre, utiliser les toilettes et prendre une photo depuis son balcon d’où la vue est remarquable. Elle connait bien la Bretagne, notamment Hillion où elle a vécu cinq ans et où habitent le père et une des soeurs d’Irène, c’était évidemment un sujet de conversation. Son récit de vacances en Indonésie où elle a rencontré des minorités ethniques nous donne sacrément envie de nous y attarder lors de notre futur passage.
Merci Marie Louise, ce fut un bref mais agréable moment.

Marie Louise
Marie Louise

 Les voyageurs qui en connaissent d’autres

Petit crochet pour aller voir un panorama, il y a là deux cyclistes avec des vélos tout neufs. Marcel et Claudine rentrent d’un voyage en Amérique du Sud, lors duquel ils ont rencontré deux jeunes en vélos couchés ; nous leur posons la question « Ce n’étaient pas Fred et Ophélie ? » et bien entendu la réponse est positive !  On se dit à chaque fois que le monde est petit…
Ils ont laissé leurs vélos, complètement rincés, à Ushuaia et font un parcours sur leurs nouvelles montures le long de la Garonne, allant de Cahors où il habitent (et où nous allons) à Bordeaux. Cette fois-ci ils voyagent léger, couchant à l’hôtel. Evidemment, nous avons dit beaucoup de mal de Fred et Ophélie, comme vous vous en doutez, mais comme ils ne le sauront pas ce n’est pas grave.

Marcel et Claudine

 Vélofasto junior

Encore une rencontre peu commune. Assis sur un banc pour le pic-nic, nous hélons une « trikiste » qui passe à bonne allure ; comme elle n’est pas sourde et a de bons réflexes, Marie Claire freine vivement et négocie un superbe virage à angle droit pour venir nous rejoindre. On bavarde allègrement, partageant de toute évidence la même conception du voyage, ce sont des moments bien agréables.
Une fois Marie Claire repartie, nous terminons notre déjeuner et nous préparons à quitter les lieux quand la voici de retour, accompagnée d’un grand type sur un vélo couché de taille conséquente également. L’ensemble est assez détonnant : Marie Claire roule au ras des pâquerettes sur son trike au coté de Jean Marc qui la surplombe du haut de son Azub Max. Et devinez chez qui il a acheté le cadre de son destrier ? Chez Philippe, de Vélofasto, bien entendu !
Il a monté lui-même son vélo, avec des composants longuement choisis, le résultat est superbe. C’est d’ailleurs après être allés ensemble chez lui que nous pouvons confirmer qu’il est fondu de vélocipède, en deux coups de cuillère à pot le voici en train de remettre une vis à la sandale d’Irène, améliorer la fixation de nos phares, graisser et nettoyer nos chaines…
Marie Claire doit nous quitter car elle bosse le lendemain, Jean Marc nous accompagne pour une bonne virée, merci beaucoup à vous deux et réalisez vos projets, ça promet.

Jean-Marc & Maire-Claire
Jean-Marc & Maire-Claire

 

Pour éviter les chutes, Irène est passée au trike (trois roues)
Pour éviter les chutes, Irène est passée au trike (trois roues)

30 Comments

  1. Exceptionnellement, nous reprenons un commentaire à l’article précédent, de Philippe & Isabelle, brièvement rencontrés mais qui ont parfaitement compris le sens de ce blog :
    —————————————————————–
    Je joins ce commentaire à tous les autres pour leur faire écho et vous dire combien il est agréable de vous lire.

    Manifestement, vous avez choisi de bons outils de communication qui permettent aux lecteurs que nous sommes de vous lire avec facilité, de nous projeter dans vos aventures (tout en évitant les fossés) et de partager vos émotions.

    Vous avez tous nos encouragements : c’est un investissement d’énergie important que de consacrer une partie de votre temps pour nous. Prendre des notes, des photos, puis rédiger les articles, mettre en page. Enfin, trouver une liaison à l’Internet, publier sur votre site avant de lire les témoignages de vos supporters.

    Vraiment, un grand merci pour nous permettre de vivre un peu de votre aventure par procuration.

    Il me reste à vous transmettre énergie et détermination, vous qui caressez de votre ombre ce ruban noir qui courre sur les hauteurs alpines.

    Philippe & Isabelle, tandémistes de rencontre

    • Fanfan et Alain vous remercient pleinement de nous transporter dans votre périple. Quel bonheur de vous avoir comme amis, on vous aime.

  2. Hello à vous,
    Guy va essayer de faire plus léger pour cet été… à voir…
    Au retour nous avons campé à Mimizan au camping municipal, prés de la promenade fleurie, superbe escale, et comme ce n’est pas trop loin de chez nous, nous y retournerons bientôt.
    Quand à Jean-Marc et Marie-Claire je les avais rencontrés à coté de chez moi lors d’une de leur escapade cyclo camping.
    Merci de ces photos et commentaires qui nous font bien partager votre grand périple.
    Laure & Guy (les Dits Zen)

  3. Sinon dans les Landes, la tradition de l’arbre décoré du 1er mai : La tradition de l’arbre de mai est un rite de fécondité lié au retour de la frondaison. Jadis répandu dans toute l’Europe occidentale, ce rite prend son sens dans le cycle du mai traditionnel.

  4. J’ai très vite compris que vous dormiez n’importe où, mais alors dans un cimetière au milieu des tombes avachies et décrépites … fallait oser, les cyclomigrateurs l’ont fait ! bien vu pour le gazon … j’espère que vous n’avez pas été trop dérangés par les feux follets …

  5. Bien joué Irène : la troisième roue va te permettre de maîtriser (enfin!) la troisième dimension!
    De plus, avec les anti-vols qui bipent dans les cimetières, impossible pour les cyclos de se volatiliser par le haut.
    Joël pourrait-il remimer ses chutes pour te donner le temps de les filmer?
    Ravis de vous voir si bien entourés et toujours aussi vaillants et entreprenants sur vos drôles de machines .
    On vous embrasse

  6. bonjour les amoureux , j’adore vos commentaires et vos photos votre projet est ambitieux , ce ne doit pas être facile tout les jours mais vous avez du temps devant vous , josseline et moi vous faisons de gros bisous prenez soin de vous on vous attend a très bientôt guy

  7. C’est bien agréable de vous suivre ,les photos sont belles .
    On a bien envie de vous suivre . continuez de nous faire rêver .

  8. Changez de cap autant que vous voulez !!! La seule route que nous suivons est la VOTRE avec le plus grand bonheur !!! Merci encore pour le plaisir de vous lire !
    Fabienne

  9. Je peu pas imaginée qu’il y a tant de personnes en velo sur les routes de france et du monde , mon regard est different quand je croise des cyclistes chargés , je me dit ils vont ? Je pourrais pas partie , je suis trop peureuse, dormir dans une tente en pleine campagne pour moi ça serais un cauchemar , dans un camping au milieu de pleins de monde oui ! En tout cas je vous suis , et j’attends de reçevoir le mail et la trot contente de vous lire …. Bisous Lili

  10. Lili .. tu ne sais pas ce que tu perds, les premiers jours c’est peut être rude , mais quand on a goûté au bivouac après on ne peut plus s’en passer ! Un petit stage bivouac à l’arrache en bordure de route avec les migrateurs te ferait le plus grand bien ! 😉

    • tournez !!! virez a droite ou a gauche!!! à l ‘est ou à l ‘ouest! au nord comme au sud !! pour nous ça nous va !! continuez comme ça , on prends toujours autant de plaisir à lire vos aventures . bisous

    • un petit coucou des voisins du val…..Merci pour les images et le « son « ,on vous suit à la trace
      je me suis occupée d’Apollon cette semaine et ce monsieur se porte comme un charme et fait la loi auprès de son nouveau copain qui n’ose pas trop la ramener!!!!on vous embrasse et nous attendons la suite avec impatience
      Marie-Pierre

  11. Votre itinéraire!!! peu importe si vous le modifiez, il nous fait voyager et c’est trop bien!!! moi, ce qui m’épate, c’est le nombre de rencontres connues de près ou de loin!!! oui, que ce monde est petit!!! Et puis, de temps à autre, on se dit, tient, ça… on connaît, on y est passé, (le château d’Yquem par ex.) et, ça, c’est sympa…..Allez, à bientôt et bon vent!!!!

  12. superbe 🙂 avec vous plus besoin de prendre de vacances !!! il suffit de vous suivre (mais sans effort ) !!!!!!!nous sommes étonnées de toutes ces personnes, qui comme vous,partent en velo ;bisous

  13. Toujours la bonne humeur avec vous, c’est pour ça que vous rencontrez des gens sympas (hormis le pitbull). bientôt pour continuer le voyage avec vous !
    Mamie la vernoise

  14. Bonjour les fous du voyage,

    Nous sommes de retour à l’école et découvrons votre et vos articles.

    Nos vacances se sont passées et bien reposantes. Et vous vos vacances étaient bien ??? Vous n’avez pas trop sué ???

    Question pour Joël : « Les chutes tu les collectionnes ??? »

    Comment se passent votre périple, et la crème solaire vous y avez pensé ??? (Vous êtes bien rouges comme des tomates).

    Au fait, dans le cimetière, c’était des fantômes ???

    Et les lieux d’hébergement 4 ou 5 étoiles, ça commence à faire beaucoup !!! Sauf si vous les négociez gratuitement, profitez-en !!!

    A bientôt
    Les p’tits curieux

  15. Bonjour les baroudeurs ! Je suis une amie de Marie-Laure et Guy, il n’y a même pas six mois que j’ai fait la connaissance de Marie-Laure aux commande de son vélomobile près de nos villages … nous sommes quasi-voisines ! Et grâce à elle me suis passionnée pour les rouleurs horizontaux. C’est aussi grâce à elle que je suis vos aventures. Je me délecte de ce roman-photo avec un plaisir immense ! Je me suis abonnée et j’attends toujours avec impatience le feuilleton suivant ! Bonne route, ne changez rien, vous êtes parfaits, et je vais partager votre site jusque sur mon blog pour que mes visiteurs aient eux aussi la chance de vous accompagner ! Il faut que je vous dise aussi que quand on suit vos aventures, on n’a qu’une envie, vous imiter … et j’ai découvert hier l’existence d’une chapelle saint vio dans le finistère, que j’ai donc projeté de rejoindre symboliquement à vélo, même juste vertical … c’est étonnant comme la vélorizontalite est contagieuse … et pas encore de vaccin sur le marché pour s’en protéger !!! Amitiés, Violette.

  16. Hello les migrateurs bretons !
    C’est le couple mixte couché-debout de Cahors. Vous nous aviez filé l’adresse de l’auberge goûtue, on a pu y aller et on s’est régalé !
    On va suivre vos aventures maintenant que les nôtres sont finies ;-).

    A+
    V&V

    • Vos aventures ne sont pas finies, seulement en suspens puisqu’il faut bien travailler de temps en temps… mais vous allez repartir, et peut être même pour un très long voyage un jour.

  17. On est passer a 80 km de vous on aurais pu manger un sandwich ensemble :'(
    Sinon Apollon est toujours aussi câlin et les grenouille toujours aussi bruyante !!! 🙂
    Bisous

  18. Je vois qu’à l’étape 54, vous prenez goût au confort : après le camping, vous séjournez à l’hôtel !!!!
    Bientôt les palaces, si vous pédalez plus fort, vous pourrez être à Canne pour la clôture du festival.
    Je pense qu’il a été sage d’éviter le tour mallet avec vos vélos bien chargés ; déjà qu’en vélo simple ou VTT, je confirme que la montée est bien rude.
    Pour nous, le voyage en Irlande s’est bien passé, on est réjoui de notre séjour et on pense déjà à repartir, peut-être en Novembre prochain.
    Bon courage pour la suite de votre périble.
    Biz Philippe, le cousin du Ponant

  19. Bonjour,amis aventuriers je vous lis et vous envies a chaque fois que je le peux, que de belles rencontres au hasard de votre routes nous (,moi et mon mari )avons commencer la vélodyssée quinze jours de vélo ce qui nous a donner envie de continuer vivement la retraite!!!!!!
    Vivement la prochaine lecture Ps vous pouvez me donner des conseils et idées de périples a vélo si vous avez le temps hi hi hi hi!!!!! Anita amie et collègue d’Annie qui vous a acheter votre vélo.
    Petit proverbe:Il ne s’agit pas de savoir ,il faut aussi appliquer.Il ne suffit pas de vouloir,il faut aussi agir.GOETHE

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