Adios Laos

Trois semaines au Laos, et on ne s’en lasse pas. Si on s’apprête à quitter ce pays, ce n’est que parce que la saison avance et qu’on a en vue une échéance fort séduisante, mais on n’en est pas là, savourons les derniers moments.
Après la poussière voici venu le temps de la verdure, après le soleil celui des intempéries.

Les maisons des esprits (ici un HLM à esprits)

L’habitat est simple et souvent fort modeste, tout comme les bâtiments agricoles. C’est une vie rurale et paisible, loin de l’agitation mais jamais loin des esprits qu’il faut ménager pour s’attirer leurs bonnes grâces.

Dans cette région plate et irriguée, la végétation est bien verte, les cultures se succèdent sans qu’on arrive toujours à bien identifier les plantes. Le maïs et la canne à sucre ça va, le manioc aussi, et on se fera expliquer ce qu’est cette plante qui ressemble un peu à du trèfle quand elle est au ras de la terre avant de grandir ; ce sont des cacahuètes. Il paraît qu’on peut chez nous aussi les cultiver, à voir….

Le manioc

Milieu de matinée, la route est droite sans vraiment beaucoup d’attrait. Pourtant ici il y a de l’animation ; toute une famille s’active autour d’une machine à trancher le manioc, pour le mettre à sécher en vue de consommation par le bétail et les humains. Comme toutes les machines agricoles, celle-ci est animée par le moteur de ces gros motoculteurs qui servent à ne nombreux usages.

Curieux, on stoppe, demandons l’autorisation d’approcher, essayons de comprendre les explications données par les femmes et les hommes. Bien que fort occupés, ils sont tout à fait d’accord pour qu’on s’intéresse à leur activité et prenne moult photos. Quand on comprend que les champs aux alentours vont bientôt être récoltés , on se dit que là ils ont du boulot les gars, on pense que le travail va se faire à la main et à la pioche.

Le long de la route

De temps en temps, quelques échoppes proposent du poisson séché, tout droit pêché du Mékong qui est ici bien calme, loin des remous tumultueux que nous avons connus avant Luang Prabang. Le fleuve nourricier porte ici bien son nom. Pourtant on a un peu de mal avec le poisson séché qui ne ravit pas vraiment nos papilles, question de culture sans doute, pourtant une source riche en protéines, même les mouches ne s’y trompent pas !

Pour le ravitaillement des scooters, point n’est besoin de station service, d’ailleurs leur faible autonomie ne leur permettrait pas de s’y rendre. Il suffit de s’arrêter là où des bouteilles plastique sont en évidence au bord de la route, c’est de l’essence. Les vendeurs font leur petit business en transvasant des demis litres et des litres dans des bouteilles de soda, prêtes pour les acheteurs : 20 000 kips le litre
Pour les cyclistes, il y a la boisson M-150 qui est censée rendre super costaud. Mais ce n’est pas du dopage et d’ailleurs on n’a pas remarqué d’effets notoires.

Relax !

Les laotiens ne sont pas usés par le stress, on s’en était aperçu et ça se confirme avec les omniprésents hamacs qui sont accrochés un peu partout. Le chauffeur de tuktuk s’y endort entre deux courses, le vendeur d’on ne sait quoi roupille benoitement, la serveuse du restaurant s’y balance mollement pendant que sa collègue somnole devant la télé. On a lu quelque part quelque chose qui s’est révélé vrai quand à l’état d’esprit de ces région d’Asie du Sud Est : « Le Vietnamien plante le riz, le Cambodgien le regarde pousser, le Laotien l’écoute pousser !!! ». Ceci est vraiment révélateur de la façon de vivre calme, relax et tellement zen des laotiens.

Quand un client se pointe, ces braves gens lèvent le nez puis se recouchent si on ne vient pas les interpeler. Il y a aussi ceux qui ne se réveillent pas, il faudrait les secouer mais on ne s’y risque pas, ce serait dommage d’interrompre leurs rêves.

 

Pakxan

Cette ville longeant le Mékong n’est pas vraiment un lieu de villégiature. Nous allons pourtant rester deux nuits dans une agréable guesthouse tenue pas des gens très sympas, dont les parents parlent d’ailleurs français. Il y a souvent de belles découvertes à faire dans des endroits « normaux », sans attraits touristiques.

De nombreuses rues sont en travaux, le goudron arrivera un jour, il ne faut pas être pressé.
Nous sommes partis tôt ce matin pour découvrir cette ville au réveil, nous ne le regrettons pas. Après avoir trainer tranquillement le long du fleuve on s’arrête dans un bouiboui pour prendre une boisson chaude, les propriétaires sont charmants, nous échangeons quelques mots dans un anglais approximatif. Leur café laotien est délicieux, on en profite pour acheter de la lessive (le linge en a bien besoin), du dentifrice et des brosses à dents (pas pour nous, pour nettoyer les vélos (les brosses, pas le dentifrice)).

Il est tôt, les gamins vont à l’école, souvent amenés à scooter pas les grands frères et soeurs, lesquels se rendent ensuite à leurs cours. Nous sommes étonnés par la jeunesse de ces petits conducteurs d’engins à moteurs, ils sont sacrément précoces et débrouillards.

Un peu plus loin notre attention est attirée par une vieille moto avec une roue bizarre. Il s’agit en fait d’un treuil, un câble enroulé sur la roue permet de faire fonctionner une longue tyrolienne qui rejoint un élevage de poissons en contrebas de la route sur le fleuve. Ainsi les gros sac d’aliments descendent à vitesse maitrisée (le frein de la roue fonctionne toujours), et en sens inverse les poissons remontent sans effort (le moteur tourne comme une horloge, malgré les apparences).

John nous propose de prendre le petit-déjeuner avec lui et Oune, on ne refuse pas. Ils vivent de cet élevage de poissons. On croit qu’on va avoir du poulet, finalement ce sera du poisson, tant mieux car il est délicieux, servi avec du riz gluant dans des petits paniers posés sur la table et une sauce qui arrache, comme il se doit. Tim et Lucy, qui passaient par là, s’arrêtent en apercevant nos vélos et on se partage ce petit-déjeuner convivial.

Une dame dans nos âges nous passe son téléphone pour qu’on discute en anglais avec son frère habitant l’Idaho, c’est un peu spécial comme mode de traduction mais c’est ainsi qu’on comprend que nous sommes chez sa soeur habitant avec ses enfants et petits enfants. Tim profite du « salon » pour se faire faire la barbe par Oune.

Pour terminer, comme il pense qu’on en a envie d’un café et qu’il n’en a pas, John enfourche son scooter (celui qui a des roues normales, pas l’autre) pour aller chercher des sachets de Nescafé.
On comprend finalement que ce n’était pas un restaurant, nous avons été invités par cette famille et il n’est pas question de payer. Cette famille au complet vit dans une pièce au toit de taules et aux murs en bambou. Le coin cuisine au sol juste devant la porte de la pièce, devant la rive du Mékong on fait sa toilette dans des bassines à l’aide du tuyau d’eau fraiche. Le même tuyau va servir à laver poisson, vaisselle et autres ustensiles. Habitat précaire mais habitants au coeur généreux.

Devant le temple, une dame vend judicieusement des pastèques. Heureusement qu’elle a de quoi les découper, car pour nous c’est un peu encombrant. Elle ne veut pas qu’on la paye, mais il n’y a pas de raison, elle n’est pas là par plaisir mais par nécessité.

Les novices du temple sont contents de discuter un peu en anglais et c’est toujours intéressant d’échanger avec eux. A la question « Voulez vous être moine toute votre vie ? », la réponse est toujours la même, avec de grands rires « Oh non ! ».

Le marché

Il y a bon nombre de produits dont on se demande bien comment ça peut se cuisiner, voire même de quoi il peut bien s’agir (végétal, animal, minéral ?). Pour d’autres, pas d’hésitation mais on n’est pas acheteurs pour autant, de toute façon on n’a pas de quoi cuisiner, surtout les têtes de cochons ! (la bonne excuse…).

Les vendeuses sont sympas, contentes d’être photographiées. Du moins celles qui ne dorment pas au milieu de leur marchandise (cf. plus haut).

 

L’école : Phet Sanou English and computer training counter

C’est devant une sandwicherie que nous rencontrons Pem, il est professeur d’anglais. La conversation s’engage tout naturellement et il fini par nous inviter à venir à son école, ensuite nous dinerons ensemble. Nous acceptons avec grand plaisir. Au passage il nous offre nos deux sandwichs, on est quand même un peu gênés, mais il proteste tellement qu’on se laisse faire. Rendez vous pris pour 16h00. Peu après, on le voit revenir avec sa femme, tout désolé, il a oublié qu’ils avaient une cérémonie d’anniversaire de mariage après le boulot ce soir ! Pas grave on ira quand même à l’école.

Nous n’avons pas compris qu’il nous a « embauchés » pour 3 heures (de 16h00 à 19h00) et c’est fins prêts que nous débarquons à l’école. En fait les cours ont lieu après les heures de classe traditionnelles. Son école est un institut privé où les parents envoient leurs enfants se perfectionner en anglais leur donnant ainsi la chance d’un meilleur apprentissage par rapport au niveau enseigné à l’école publique, lequel semble être très bas.

Ce sont 3 classes d’une heure qui vont se succéder. Nous allons nous présenter, parler de notre voyage, de notre famille et surtout de l’importance d’apprendre l’anglais. Ce sont pour ces enfants l’occasion de parler avec des étrangers, chose rare si on en croit Pem. Ils vont eux aussi tous se présenter, leurs âges, leurs hobbies. Les questions fusent en anglais, Pem veille au grain et traduit à l’occasion. Popple fait aussi partie du voyage. De jeunes novices sont aussi présents et particulièrement curieux. Evidemment nos âges les impressionnent, on commence à avoir l’habitude !

Nous espérons avoir convaincu ces jeunes élèves du bien fondé de l’apprentissage d’une langue, qui va on l’espère, leur ouvrir des opportunités. Seul l’avenir nous le dira. En tout cas nous y avons mis tout notre coeur, notre enthousiasme à la fois de voyageurs, de parents et de grands parents. Réalisant que nous avons une chance que beaucoup de pays nous envient de pouvoir nous exprimer et de voyager librement. Nous avons reçu beaucoup sur la route, des petits gestes, des sourires, des coups de main. C’est aujourd’hui notre tour de rendre à notre manière ce coup de main à Pem qui voudrait carrément nous rémunérer pour le temps passé « parce que c’était fatigant » nous dit il « et que nous sommes âgés !!!! » . Nous lui recommandons de donner l’enveloppe qu’il a préparée à notre intention à une famille dans le besoin. « Il y en a beaucoup ! Alors on te laisse choisir laquelle de notre part ». On espère que notre passage dans cette école aura apporté un peu d’enthousiasme et de confiance en l’avenir s’il en était besoin.

Nous retrouvons Tim et Lucy en soirée pour un petit repas ensemble, ils se demandaient bien où nous étions passés !!!

Yvette

Vous vous souvenez peut-être de la cycliste dont nous vous avions parlé dans l’article précédent, alors qu’on se faisait trimballer par un tuk-tuk.

Voici que cette inconnue croisée au centre du Laos, sur qui nous avons crié tous nos encouragements alors qu’elle était en pleine montée et que nous, nous faisions trimballer par un véhicule à moteur. Cette inconnue donc nous a trouvé, elle s’est reconnue sur la photo que nous avons prise d’elle et de dos en plus ! Quand on vous dit qu’en voyage il n’y a pas de hasard mais des rencontres, en voilà un bel exemple même si celle là fut plus que fugace, nous sommes infiniment heureux de partager avec vous le mail que Yvette nous a envoyé le 20 mars.

Bonjour à vous .
Rentrée hier du Vietnam avec mon vélo et mes sacoches. Et oui on ne veut plus d’occidentaux au Vietnam, les touristes, même à vélo sont bannis, pour cause de virus . En quelques jours la situation a empirée, refus des hôtels ,contrôles désagréables  dans ceux qui t’acceptent, fermeture des sites, puis des hôtels et des restos….. Des amis que je dois retrouver au sud d’Hanoï  pour faire un bout avec eux se retrouvent confinés dans leur hôtel la veille de mon arrivée  (le 11) car une semaine avant un touriste a dormi là et a voyagé une semaine  encore avant dans un avion où se trouvait une personne infectée .(ils ont été libérés ce mercredi 18 mars et cherchent à rentrer)
Dommage pour les 3 semaines qu’il restaient à vivre sur mon petit vélo dans ce beau pays !
Donc me voilà depuis hier confinée chez moi devant mon ordi retrouvé .
Dans mes mails : vous,  et ça m’intéresse de savoir où vous en êtes et où vous êtes passés .
Sauf que quand on  lit le compte rendu y a longtemps que vous êtes ailleurs .
J’ai espéré vous rencontrer, d’autant plus que partis à 2, j’ai dû poursuivre seule  car mon compagnon pour des problèmes de santé ( rien à voir avec ce satané virus) a dû rentrer en France depuis Vientiane.
Et voilà-t-y pas qu’en voyant le tuk tuk sur vos photos, je revois ce tuk tuk sur ma route dans une belle montée avec des touristes me saluant  . Quand ce tuk tuk passe au virage en dessous j’aperçois qu’il y a des vélos sur le toit et me dis mince des cyclistes que j’aurai pu rencontrer; Ayant essentiellement aperçu des roues je n’ai même pas imaginé que ça pouvait être vous !
En tout cas quand j’ai vu ma photo de dos j’en ai eu des frissons ! et vous remercie du petit commentaire sous la photo .
La dame est donc Drômoise, elle s’appelle Yvette et a fait son 67ème anniversaire dans une guesthouse pas top au Vietnam dans un climat de suspicion généralisé .
C’était mon 2ème séjour au Laos, en 2017 j’étais au nord avec Yves et Nicole de CCI qui voyagent à vélo couché et que vous connaissez peut être ?
A Luang Prabang nous étions remontés en Thailande en slowboat  sur le Mékong . Je rêvais depuis de faire la route entre Luang Prabang et Vientiane . Je l’ai faite mais dans l’autre sens .Ce fut costaud mais quel plaisir dans cette nature et ces villages .
Il faudrait juste supprimer les camions et la poussière ! Surtout que les camions, obligés de s’arrêter régulièrement, nous dépassent plusieurs fois.. Je crois même qu’ils peinaient plus que moi !

 

Le monde est petit, ça se confirme….salut Yvette, joyeux anniversaire très en retard et un grand bravo pour ta pugnacité et ton cran !

Pakkading

C’est seulement la seconde pluie depuis notre arrivée en Asie. Mais pas la dernière, le feu laisse la place à l’eau, qui a lavé la route et les arbres, ceux qui sont en fleurs égaient le paysage de leurs bouquets fleuris. Nous traversons une succession de petits villages plus ou moins proches du Mékong.

A part son nom étrange, la petite ville de Pakkading n’a rien de bien intéressant à proposer, c’est typiquement une étape avant de passer à autre chose. On se retrouve dans une guest-house immense, avec une chambre au sous sol. Confort typiquement laotien, avec le lavabo qui nous coule sur les pieds, un lit dur, une fenêtre qui donne sur un quasi-dépotoir. Il y a quelques restos, qui servent tous la même chose, pour la gastronomie il faudra aller voir ailleurs. Pas un seul occidental dans les environs, nous sommes tout seuls, on va se taper le carton à quatre autour d’une partie de « bush rumy ».

Le lendemain matin, à peine sommes nous partis que s’abattent des trombes d’eau. Tim et Lucy qui sont devant nous ne s’arrêtent pas, on les perd vite de vue alors qu’on s’abrite devant une espèce de boutique. Comme le type ne vend ni chocolat ni café, on ne lui achète rien, ce n’est pas un problème. Il ramasse ses cages à oiseaux et protège son fourbi de la pluie. Nous allons rester là au moins 3/4 d’heure à regarder la pluie tomber, c’est rafraichissant et sacrément apaisant, tout devient propre, sauf les voitures qui sont carrément crados de boue rouge.

Nous revêtons les vêtements de pluie pour la première fois. Les odeurs sont accentuées, les couleurs différentes, les nuages s’accrochent aux collines, coiffant les arbres. Les personnes transportées à l’arrière des pickups sont sous des bâches pour les plus chanceux, sous la pluie pour les autres. Nous croisons et doublons de nombreux gros motoculteurs avec leurs remorques, femmes, enfants, marchandises, ces engins là servent à tout.

Vieng Kham

Tim et Lucy nous indiquent par téléphone qu’ils ont trouvé une guest-house pour se sécher, ces deux là sont frigorifiés, ils ont tracé la route tout trempés au lieu de se mettre à l’abri dès le début. Lucy n’est pas vraiment ravie de l’expédition d’autant plus qu’elle n’est pas équipée pour la flotte. Hélas la guest-house est juste à coté d’une salle de mariages, la nuit va être fort agitée, on a connu mieux comme endroit.

 

Nous avions le projet de prendre un bus pour Lak Sao, en vue d’arriver près de la frontière rapidement, date de vol futur oblige. On poireaute de bon matin dans une pseudo gare routière, on a faim, aucun bus ne passe. L’homme aux carnets de tickets ne nous comprend pas ou ne veut pas nous comprendre, il s’en va… et nous laisse en plan ! Une soupe de nouilles plus tard, on apprend que finalement il n’y a pas de bus mais des espèces de gros tuk-tuks. On est preneurs et on s’y entasse; les vélos sur le toit, deux bancs plus un au milieu, on est serrés la dedans comme des sardines (et le corona virus ?).

Cent kilomètres là dedans, à respirer le pot d’échappement, sous la pluie, mais on est tout de même mieux qu’à vélos. La route longe des falaises serpente entre de beaux sommets, traverse des villages de montagne ; les enfants sortent de l’école avec des parapluies, les gens en scooter s’abritent comme ils peuvent. Un unique arrêt pipi en pleine nature (pratique pour ces dames…), puis une « station de taxis » où descendent des passagers. On croise un Américain dont les bagages sont il ne sait où, il a froid mais garde le sourire. On se dit que, moins pressés, on reviendrait bien voir ces régions d’un peu plus près, sommes un peu frustrés, la région est belle même sous la pluie.

Lak Sao

Dernière ville avant la frontière, perchée entre des monts embrumés.

Notre tuk-tuk va nous débarquer fort heureusement sous un abri, et c’est tant mieux parce que la pluie redouble. On enfile des vêtements de pluie mais on attend quand même que ça se calme un peu et pour cause, Lucy n’a qu’un petit coupe vent. Irène va lui filer une cape pour les quelques kilomètres qui nous séparent du centre de la ville depuis la gare routière. Chambre pas géniale mais on ne chipote pas, on est déjà bien contents d’avoir trouvé un endroit abrité.

À l’eau !

Les sacoches entassées sur le toit avec les vélos, tout ça sous une pluie diluvienne, c’est un bon test pour l’étanchéité. Eh bien on peut dire qu’Ortlieb est bel et bien waterproof, un peu trop même : Une sacoche s’avère contenir au moins un litre d’eau et c’est très embêtant, c’est celle qui contient les chargeurs (Mac, appareil photo, drone, etc.) et les batteries de rechange. Tout ceci baigne allègrement, autant dire que l’électronique n’apprécie guère. L’explication ne tient pas à la pluie, mais à une gourde qui a fuit, la sacoche ayant été transportée la tête en bas. C’est ballot, il va falloir remplacer tous ces machins là, et ce n’est pas trouvable au Laos, surtout dans une ville aussi paumée. Franchement Joël, on n’a pas idée de laisser une gourde pleine de flotte dans une sacoche !!!

Au marché

Ici comme partout dans le pays, les scooters et petites motos sont bien plus nombreux que les voitures. Et non peut y véhiculer jusqu’à cinq personnes, c’est bien commode. Depuis tout petits les enfants sont habitués, ils ont un sens impressionnant de l’équilibre.

Il y a, près de la « gare routière » un grand marché-bazar, où on trouve de tout et n’importe quoi (sauf des chargeurs).

Les bouchères sont assises au milieu de leur viande, les vendeuses de légumes ont étalé leur marchandise sur des nattes sur le sol. Il n’y a pas trop de mouches aujourd’hui, il ne fait pas assez chaud. Pour ceux qui aiment, on peut acheter les rats crus ou cuits (ceux qui sont vivants se sont sauvés). Un marché bien coloré comme on aime y flâner.

Adios !

Vient le moment du dernier petit-dej avec nos compagnons. Les Français peuvent séjourner 15 jours au Vietnam sans visa, et les Chiliens 6 mois. Par contre les États-Uniens doivent en posséder un, alors Tim est en attente du sien et, chose surprenante, ça prend du temps. (quand on s’y prend trop tard, c’est normal, hein Tim ?) On se reverra, c’est sûr, mais on ne sait pas quand ni où.

Ce n’est qu’un au-revoir

La frontière

Entre Lak Sao et le Vietnam, il y a une chaine montagneuse au milieu de laquelle se trouve le poste frontière de Cau Treo. Le col est à 34 km, la route est très belle et les pentes sont raisonnables, pas de difficultés, c’est du gâteau.

A la douane, alors qu’on s’imagine que quitter le pays n’est qu’une formalité, il s’avère que c’est aussi compliqué que lors de l’entrée. La même bureaucratie lourdingue, dans un bâtiment lugubre où il faut poireauter alors qu’il n’y a personne : trois pelés e deux tondus. Un guichet où payer la taxe de 20 000 kips (1 $) parce que c’est le week-end, et que le week-end c’est plus cher. Un autre guichet où un type examine les passeports page par page, en prenant son temps, puis les passe à un autre. Le cas d’Irène pose problème, il tape un tas de trucs sur un ordinateur, ça n’a pas l’air de marcher, il va sur un autre, puis appelle le chef ; le chef en question utilise un troisième ordinateur et finit par enfin apposer les tampons qui vont bien. La raison était probablement que le visa d’Irène était établi au nom de « Caroline Laurence Lavigne », comme quoi les formalités d’entrée étaient aussi inefficaces que lentes. Il s’agissait de l’identité de Caroline qui était passée juste avant Irène à la frontière entre la Thaïlande et le Laos.

Ça y est, on est passés, nous voici dans le no-mans land entre les deux pays.

En 22 jours au Laos nous aurons parcouru 500 kilomètres à vélos (une cinquantaine par jour, c’est tout !!!! ? ), on ne sait combien en bateau, tuk-tuk et camion, et mangé des kilos de poussière. Le budget moyen a été de 39 € par jour (pour deux), un peu moins qu’en Thaïlande, et tout comme là bas nous n’avons dormi qu’une seule fois sous la tente, (la faute à Tim et Lucy !!!)


Nous sommes le 7 mars, il était temps de mettre les voiles parce que ça va sacrément se compliquer dans les jours à venir, nous vous raconterons ça la prochaine fois.

 

20 Comments

  1. Bonjour les amis depuis ma chaise longue sur le balcon, confinement oblige, je préférerais parcourir la campagne par ce beau temps ensoleillé mais bon, je ne me plains pas. Au plaisir de découvrir vos prochaines aventures dans un pays bien connu dont est originaire ma belle-fille…, (au passage merci pour le message WhatsApp !) Bizouilles bretonnes kenavo sayonara AnnMary

  2. Interesting stories and familiar scenes in the pictures. Laos is great 👍. Hope you can get your electrical equipment replaced or repaired.

  3. Merci pour cette évasion, car ici nous sommes confinés, avec ce Coronavirus les sorties sont autorisées que pour les déplacements essentiels, limités, avec une attestation de déplacement dérogatoire !!!
    Pour combien de temps ? L’avenir nous l’apprendra.
    J’ai de la change d’après un rez de jardin pour profiter du soleil.
    Toutes les manifestations et les activités de tous domaines, sont annulées et que de morts.
    A bientôt de vous lire et je peux vous envoyer des bises virtuelles (elles ne sont pas contagieuses).
    Mamie Nicole

  4. Ah quelle affaire, il ne faut pas être Fin Gousier pour apprécier les rats (cuits). Au fait, avez-vous noté la recette de la sauce qui va bien avec ?

    Un pays pauvre s’il en est, mais où là aussi vivent des gens chaleureux…

    Merci pour le reportage.
    Bonne continuation du voyage, sans souci viral.

  5. En vous souhaitant de ne pas être confinés là où vous êtes !
    Dans la vallée de la Drôme, en pleine nature et avec un grand jardin, pour moi, ça peut le faire !

    Merci pour votre commentaire .et pour vos mots sur le Laos pour lequel j’ai un peu de nostalgie !
    Bonne continuation
    Yvette

  6. Merci de ce partage qui traduit si justement ce que je vis depuis mon passage au Laos. Arrivé à Vientiane en suivant de Luang Prabang la frontière thaïlandaise sans avoir vu un seul occidental. L’ambassade du Cambodge refuse tout visa pour les français même à vélo…

  7. Merci pour ce beau reportage sur mon pays d’origine !
    Je devais m’y rendre avec mes garçons et mon mari pour vivre le nouvel an lao, malheureusement ça ne se fera pas: confinement oblige.
    Ce 26/03/20, j’ai pu « voyagé » grâce à vos commentaires et photos.
    Merci encore,
    Liang

  8. Je trouve vraiment formidable , vous , les Français, Française, très Aventuriers qui n’ont peur de rien , quel soit votre Âge ! Quel que part, vous êtes un peu naïf ! Que Moi ! En tant que Laotien ( pur produit ) , je n’ai pas le courage de faire comme vous, j’aime la Nature comme vous, je n’ai pas vu le Nord du Laos ,car je suis chez vous ( en France ) ,ça fait déjà quarante quatre ans, j’adore mon Pays , et j’ai toujours la nostalgie de mon Pays natal , mais c’est un peu dommage, c’est une autre Politique ! ! !

  9. merci , pour tous ses beaux reportages ,je n,en rate pas un ,i l y a même des photos (que je met en fond d,écran ex pour la fête des fleurs) magnifique !!!
    bonne continuation et félicitations

  10. Bonsoir ..bien un reportage « anti-stress  » oui un pays pas trop débordé par nos outils actuels de toutes sortes ..simplicité ,authenticité..apparemment vous passez à travers les gouttes ..je pense au confinage.!!..see you soon

  11. Bonsoir, quel bonheur de lire un récit qui décrit à la perfection mon propre ressenti pour ce petit pays, découvert différemment à 7 reprises, au charme unique. Le confinement a du bon finalement, sans lui je n aurais probablement pas lu votre récit. Bravo !!

  12. Bonjour !
    Je suis en Thaïlande, à Chiang Rai, avec mon fils de 14 ans, nous attendons la réouverture des frontières…
    C’est Yvette qui m’a reparlé de vous, grâce à la photo d’elle en montée sur votre blog !
    Nous avions échangé sur CCi.
    Où en êtes vous maintenant ? Avez-vous passé la frontière récemment ?
    Si vous voulez, nous pouvons échanger sur WhatsApp : 06 10 97 32 00.
    À bientôt
    Myrtille

  13. J’ai eu l’impression de revivre mon voyage d’il y a 2ans. Quel merveilleux séjour. Des habitants très chaleureux. De très beaux paysages. Un spectacle inoubliable. J’y repense souvent encore. J’ai l’impression d’être revenue différente.

  14. Super votre reportage de ce beau pays ,nous sommes rentrés le 7 mars du Laos et vous lire me ramène dans le pays .Maintenant confinement oblige nous trions les photos.
    Bonne continuation

  15. Bonjour. Pourriez vous me donner vos coordonnées car j envisage de visiter le Laos mais j aurais besoin de précisions pratiques. Un laotien m a bâti un itinéraire non commercial. Merci. Dominique

  16. Excellent reportage comme d’habitude.
    Quel dépaysement et une très belle façon de passer vos longues journées 🙂 🙂
    A chaque fin de lecture, j’attends vivement l’épisode suivant et maintenant encore plus car la question est : mais ou sont-ils ?
    A bientôt pour le découvrir.
    NB … comme le dit Yvette : »quand on lit le compte rendu y a longtemps que vous êtes ailleurs » donc, vous voila déjà à l’épisode N+1

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