D’Ayutthaya à Lopburi

Ca y est, on est dans l’ambiance, on commence à comprendre comment fonctionne ce pays, et à s’y sentir bien. Pour cela, il suffisait de quitter la gueule du dragon et s’en aller sur les routes. Comme on évite autant que possible les grosses routes à camions, on découvre plein de coins surprenants en allant à la découverte d’Ayutthaya et Lopburi, deux villes assez proches mais déjà assez éloignées de Bangkok pour sentir bon la province.


Comme toujours en voyageant à vélo, le parcours est au moins aussi intéressant que la destination et s’avère plein de découvertes qu’on ne ferait pas en allant directement d’une ville à l’autre, surtout qu’on s’efforce d’éviter les grands axes.

Les rivières

Il y en a partout, des rivières, plus ou moins larges et plus ou moins claires, aucune n’ayant jusqu’ici réussi à nous donner envie de s’y baigner. Pour les traverser, il n’y a pas toujours de pont, c’est alors un bac qui fait passer les gens et leurs montures. Sauf qu’avec le tandem on est hors gabarit, quand ce sont de tout petits bateaux on doit renoncer et aller au pont suivant.

Même si la couleur de l’eau est douteuse, il y a des poissons et d’autres bestioles, et même de la végétation qui a l’air comestible puisqu’elle est récoltée. A Wadeprmprachaakr (quel nom imprononçable !), en face du temple, il est d’usage de nourrir les poissons, lesquels sont gras comme des loches et en sont effrayants avec leurs grandes bouches ouvertes.

Les Thaïs

On n’a jamais rencontré de gens aussi souriants, ce n’est donc pas une légende, les Thaïs ne font pas la tronche comme les Français (enfin pas tous, les lecteurs de ce blog ont la banane aussi).

Ils ne vont pas jusqu’à nous offrir des gâteries tous les jours (nous ne sommes pas au Japon) ni de l’argent (nous ne sommes pas à Taïwan), mais les exclamations enthousiastes sont monnaie courante, ça fait plaisir. Et quand on demande quelque chose, les gens essaient de nous aider, même si parfois on ne comprend rien à leurs explications.

Au marché flottant d’Ayutthaya, qui est en fait un truc à touristes, les Thaïs ne vont pas là dedans, on peut voir à quoi ressemblent les costumes traditionnels. Les tissus sont superbes, les couleurs harmonieuses, ils ont la classe les Thaïs qui portent ça.

L’architecture

Dépaysement assuré, ça ne ressemble en rien à notre Bretagne ni même à quoi que ce soit qu’on ait déjà vu. A Ayutthaya comme à Lopburi il y a beaucoup de monuments qui ont une fâcheuse tendance à tomber en ruines mais ont de fort beaux restes. Ils sont les témoins du temps passé et nous permettent de comprendre ce pays à travers son histoire, et comme partout ailleurs les conquis d’un coté, les conquérants de l’autre , ça bataillait dur !

Comme les décors étaient réalisés en stuc plaqué sur les structures en briques, et que ledit stuc a disparu depuis belle lurette, on a du mal à se représenter la splendeur des bâtiments à l’époque. Heureusement, il subsiste des parties relativement préservées qui donnent une idée de la chose, ce devait être tout simplement magnifique.

Si les temples récents ne sont plus construits en briques, les décorations n’en sont pas moins superbes et d’un style élégant, le travail est très fin. L’activité religieuse est permanente, et non limitée à une demi journée par semaine comme dans nombre de nos églises.

Quel contraste entre les constructions anciennes et les nouvelles ! Les bâtiments de Lopburi, par exemple, sont fort vilains et ce ne sont pas les couleurs bariolées qui suffisent à les améliorer (N’est pas mexicain qui veut).

Dans le genre monumental, il y a les Bouddhas. Qu’il soit couché (celui-ci mesure 37 mètres de long) ou assis, le personnage est souvent gigantesque.

Bouddah couché, Wat Lokayasutharam

On est surpris d’en trouver dans des lieux où il n’y a apparemment pas une grande population, voire même en rase campagne. Les Thaïs sont très pratiquants. 95% d cela population est bouddhiste.

Les marchés

Odeurs, saveurs, bruits, couleurs, tout est surprenant. Ici aussi les gens sont très souriants et essaient volontiers de répondre à nos interrogations ; les explications ne sont pas nécessairement très claires, si bien qu’on ne sait toujours pas de quoi il peut bien s’agir, mais comme on peut goûter ça aide un peu.

Avouons qu’il y a des trucs qu’on n’a pas envie de goûter, même si les mouches ont l’air de s’en régaler. La chaine du froid, connait pas. Pour les 63 ans de la cyclomigateuse elle a eu droit en guise de bougies à quelques petites sauterelles grillées et de belles larves bien grasses, nous sommes à l’aire des nouvelles protéines non ?

Les difficultés de communications sont telles qu’on ne sait toujours pas à quoi sont destinées les tortues et les drôles de poissons, par contre on a compris que les oeufs roses sont cuits, tout simplement.

La cuisine Thaï

Une fois qu’on a compris le code couleurs, c’est tout bon. A savoir que s’il y a du rouge, il y a de fortes chances pour que ça arrache la goule, les piments sont omniprésents.

Les plats peuvent être très doux, souvent sucrés-salés, avec des saveurs fort intéressantes. On trouve notamment des gyosas qui sont différents de ceux du Japon mais bien bons aussi.

Les infects insectes

Populaires, les insectes grillés sont proposés sur chaque marché, les Thaïs les grignotent en faisant leur shopping. Tim en boulotte lui aussi volontiers, Irène est visiblement moins fan, surtout lorsqu’une patte reste coincée dans son gosier. Les deux autres s’abstiennent prudemment…

 

Le long de la route

Petits chemins dans la campagne, routes minuscules, passages dans la boue, c’est varié. Autant d’occasions pour Tim et Lucy de se gameller avec le tandem, ce qui pimente encore un peu plus le trajet.

Il y a de la vie partout, de petits étals où on peut goûter les productions locales, des gens qui travaillent (tout le monde n’est pas retraité en train de se balader comme nous), des scènes surréalistes, pas de quoi s’ennuyer.

Dans une zone de pisciculture, les fumeries de poissons ne peuvent passer inaperçues. A cause de la fumée et de l’odeur. Les mouches apprécient aussi, on ne nous a pas proposé de dégustation mais on n’a pas demandé non plus.

En ville aussi il y a de quoi voir, une relative prospérité côtoie une pauvreté qui serre le coeur mais ça n’a tout de même rien à voir avec la situation en Inde par exemple.

=

13 Comments

  1. Salut les amis
    Ça fait loin de Sainte mère l’Eglise tout ça et malgré tout vous semblez bien progresser sans même maîtriser la Thaï-langue … ou bien est-ce la Thaï-mangue ?
    😉
    Merci 1 000 000 de x pour ces moments partagés à tel point qu’on se demande pourquoi on n’a pas encore préparé nos montures et nos sacoches ??
    Ah ben si : faut payer les retraites…

    A Bientôt
    Yrum

  2. ça nous met en appétit toute cette variété de nourriture nature !
    Je suppose que vous avez aussi des opportunité d’hébergement !Bye bye

  3. Oh, la très belle chemise bariolée rouge, jaune et bleue irait très bien à Joël…
    La cuisine Thaï est très réputée. Vous nous faites envie !
    Bonne route

  4. Merci pour ces vues pleines de vie et de couleurs; ça donnerait envie, mais ce n’est plus de nos âges. Ne tardez pas trop à revenir à Bangkock, avant qu’elle ne soit complètement enfoncée dans la mer.
    Christiane et Pierre, parents de Philippe

  5. Magnifique ! Et merci pour la vidéo sur le pont reçue par WhatsApp, c’est un peu frustrant de ne pas pouvoir vous répondre par ce biais mais je comprends. Allez, encore quelques tours de pédale… Bizz Ann Mary

  6. BONJOUR

    je vous suis via internet depuis fort longtemps / BRAVO pour vos commentaires et photos !!

    je voyage à vélo en Thailande quelques mois par an depuis quelques années déjà /
    je réside actuellement à NAKHON RATCHASIMA / anciennement KORAT /

    si vous passez près d’ici dans les jours prochains, j’aurais plaisir à vous saluer, et même peut être à rouler un peu avec vous.

    bonne route
    PRUDENCE

    A vous lire
    Patrice

  7. Que de sourires dans les visages. Sans doute aussi quand ils se régalent avec des insectes, n’est-ce pas, Irène (qui semble ne pas oser recracher ). Il reste le problème avec la langue. Mais bon, ils semblent heureux d’être pris en photos. Assis ou couchés, l’exercice des bouddhas est limité (d’où leur bedaine parfois). Il ne leur manquait plus que des Bouddhas assis à vélo couché!
    Merci pour ces images a la fois exotiques et amusantes.

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