Bienvenue chez les Ch’tis !

Vous n’avez évidemment pas oublié cette scène culte du film, lorsque Kad Merad arrive en voiture dans le Nord et se retrouve soudainement sous des trombes d’eau. Eh bien ici il y a une ville qui a une réputation semblable, est-elle méritée ?  Nous avons testé pour vous.

Tully, droite dans ses bottes

De loin on voyait bien les nuages accrochés à la montagne surplombant cette commune de 2 500 fous habitants, et on espérait naïvement arriver en ville pour se mettre à l’abri avant que le ciel ne nous tombe sur la tête. Raté !
C’était mission impossible car à Tully il pleut tout le temps : La ville détient le record de pluviométrie de toute l’Australie : 4,27 m par an. Il y pleut 300 jours, horreur… En 1950 ils ont battu le record : 7,90m !!!

D’ailleurs à l’entrée de la ville trône une énorme botte dorée de 7.90m de haut (la plus grande du monde, évidemment), les poubelles portent des bottes, les magasins vendent des bottes, les habitants portent des flip-flap (tongues) car il pleut mais il ne fait pas froid, au contraire, chaud et humide c’est super pour les forêt environnantes, pour nous ça l’est moins on se réfugie dans la dernière chambre disponible (sans fenêtre) de l’hôtel (qui n’en est pas un) mais un bar-restau-salle de jeux. D’ailleurs impossible de piquer une tente tellement c’est mouillé, ici même les passages cloutés sont protégés par de petites galeries rejoignant les rues les unes aux autres.

Les marchands de parapluie sont contents. Irène profite de cet après midi free pour essayer de se faire couper les cheveux : Impossible avant la semaine prochaine, tant pis elle restera avec sa tignasse qui s’allonge.

Ce qui est amusant aussi, c’est l’attitude des habitants : Lorsqu’on leur demande pourquoi il pleut autant dans leur ville, ils répondent que c’est parce qu’elle détient le record de pluviométrie en Australie. Certes, mais on leur demande pourquoi et ils répondent que c’est parce qu’il pleut tout le temps… On dirait du Devos.

En fait, ce qui les retient est la présence d’une énorme sucrerie qui jouxte la ville (Bien que le sucre et l’eau ne fassent habituellement pas bon ménage, mais on a appris à ne plus s’étonner de rien).

En quittant Tully le lendemain, évidemment il pleut. Mais ça s’arrête dès qu’on quitte la ville, c’est comme chez les Ch’tis, on vous dit.

Les challengers

Figurez-vous qu’il y a une autre ville qui revendique le record de pluviométrie, c’est Babinda, où nous passons quelques jours plus tard.

Même s’ils ont choisi le parapluie comme symbole, la botte étant déjà prise, ils ne sont pas crédibles puisqu’il ne pleut même pas quand on y passe, il y a même du soleil. Et ils n’ont pas « le plus grand parapluie du monde », ce ne sont que des petits joueurs !

Les casoars

En voilà de drôles d’oiseaux : Comme les autruches et les émeus, ils ne volent pas et c’est peut-être aussi bien car, vu la taille des bestiaux il vaut mieux ne pas prendre une fiente sur le coin de la tête.

En théorie, on devrait en rencontrer car Mission Beach est en plein dans la région qu’ils affectionnent. Mais c’est comme les gendarmes, qu’on ne voit jamais quand on a besoin d’eux, ces volatiles se cachent bien et il n’y a qu’en captivité qu’on pourra les observer.

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Ils ont bien raison de rester planqués car leur principaux ennemis sont les automobilistes et les chiens, d’où la mise en danger de l’espèce. Pourtant, avec leurs pattes à trois doigts, ils savent se défendre et sont capables d’éventrer un homme d’un seul bond. En fait, c’est peut-être aussi bien qu’on n’en ait pas croisés… Dans ce pays, même les oiseaux sont dangereux !

Mission Beach

Pour être justes, on doit reconnaître qu’il ne pleut pas qu’à Tully, on se prend de belles averses sur la tête (et sur le reste) mais comme on a un talent fou pour se sortir des situations embarrassantes, c’est au moment où ça va tomber le plus dru qu’on trouve un chouette abri-bus providentiel :

La nuit sera sur le même thème avec non plus des averses mais une vraie tempête, des trombes d’eau et des rafales à faire s’envoler un casoar. On avait l’impression de dormir dans une machine à laver, la tente a vaillamment résisté mais les gouttes qui se sont introduites pas les moult petits trous du double-toit (sans réussir à pénétrer dans la chambre) ont souligné l’urgence à procéder au rebouchage de ces orifices impromptus, indésirables et inexplicables, mais très probablement dus à des escarbilles de feu de camp (nous n’avions rien vu avant).

Rolande et Pierre, Mauriciens, ont pitié de nous et nous prêtent des parapluies. Le lendemain, comme nous sommes coincés par la pluie, nous allons ensemble voir les Murray Falls, avec tout ce qui tombe du ciel et ce qui éclabousse de ces chutes impressionnantes, nous ne risquons pas de périr déshydratés…

Puisque nous avons un chauffeur, c’est aussi l’occasion d’aller visiter une ferme à chocolat, dont les belles cabosses nous rappellent Madagascar. Si ce n’est qu’ici ils cultivent les cacaoyers en plein soleil, et non à l’ombre de grands arbres comme ailleurs dans le monde, et ça marche très bien. La preuve :

les intempéries ont ceci d’intéressant c’est qu’elles favorisent les rencontres. Nous passons l’après midi avec un autre couple qui campe près de notre petite tente, ce sont Suzanne et Graham, on finira dans une petite taverne et on va les initier au jeu du Qwirkle (jeu international ne nécessitant aucun langage !) avant de casser la croute ensemble.

Ce sera tout pour cette fois, le prochain article vous emmènera dans un endroit magique…


 

6 Comments

  1. Hello on voit comme dit l’expression »vous êtes bien droit dans vos bottes » hi!!Il faudra penser à Jumeler Tully avec Cherbourg!!!!!Cherbourg pourra s’attaquer au plus grand parapluie du monde…à suivre et merci pour ces clins d’oeil bonjour à tous les lecteurs.

  2. Ouais bon là pour la pluie, on pourrait concourir à Septeuil en ce moment ; pas besoin d’aller si loin…. (même jusqu’en Bretagne où il faisait encore sec il y a une semaine) il pleut plusieurs fois par jour. Ca a commencé depuis des semaines . Pas moyen de faire le jardin…. La rivière était à deux doigts d’inonder le quartier!
    On boit à votre santé!

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