À Big Sur on assure, bien sûr

Pour être belle, elle belle la route côtière. D’ailleurs ils annoncent la couleur dès le départ, 120 kilomètres de virages. Ce qui n’est pas annoncé, par contre, c’est que ce sont aussi 120 kilomètres de montées et descentes, le panneau n’existait pas alors on l’a inventé :


Sunset Beach, sans sunset ni beach

À l’occasion d’un arrêt picnic à la plage de Ria Del Mare à Aptos, on apprécie cette jolie côte dont l’habitat n’est pas clinquant, c’est simple et authentique. Un arrêt dans un village ancien à la poste pour y envoyer quelques cartes postales, hé oui, nous aimons encore écrire sur du papier et on sait qu’ouvrir sa boite à lettre devant sa maison, pas sa boite électronique, reste toujours un plaisir pour ceux qui découvrent autre chose que les impôts ou les factures à payer.

Au State Park Sunset Beach l’emplacement pour les cyclistes est plutôt riquiqui mais suffisant pour deux tentes : La notre et celle de Jackie (anglaise) et Barbara (italienne), en voyage depuis 16 mois, qui vivent à Londres sur un bateau quand elles ne sont pas en vadrouille. Elles ont fait la Pamir Hiway, la Chine, l’Argentine, pas froid aux yeux les nanas ! Toutes deux illustrent leurs découvertes par des aquarelles, on sympathise naturellement. Par contre, le ciel bleu n’est plus qu’un souvenir, un brouillard froid déboule, on doit revêtir doudounes et chaussettes. Du coup on ne verra ni la plage ni coucher de soleil, cet endroit est une publicité mensongère.

Le lendemain matin, beau soleil, nous progressons toujours parmis des cultures immenses d’artichauts, céleri, choux, salades, fraises (ça sent bon).

Les travailleurs mexicains payés au rendement travaillent en musique et on les entend rire, même si les cadences sont élevées la bonne humeur prévaut. Certains courent pour gagner du temps. Il y a des parasols pour protéger ceux qui oeuvrent autour des machines (généralement un tracteur avançant très lentement avec une remorque qui supporte la machine à calibrer ou a éplucher).

Le camion-toilettes est arrivé, il a suivi les cueilleurs qui y ont accroché leur sacs à dos à l’arrière. Plusieurs cabines sont forcément nécessaires pour tout ce petit monde. Les champs de cultures sont grands et il vaut mieux prendre ses précautions avant d’entamer un rang qui va vous emmener jusqu’à l’extrémité éloignée. Nous en avons vu des petits camions transportant ce toilettes qui faisaient le tour du champ pour rejoindre le groupe de travailleurs. Un manager nous offre un kilo de fraises, ainsi qu’aux filles qui viennent de nous rejoindre. Nous roulons sous le soleil, les fraises sont bonnes, tout va bien.

Monterey, tout le monde descend monte

Mais quelle idée ont-ils eu d’aller installer le Veterans Park tout en haut d’une colline aussi ardue ? Si au moins ça permettait d’avoir une belle vue sur Monterey, mais même pas. Par contre, on bénéficie d’un bel emplacement normalement réservé aux groupes parce que nous sommes cinq. En effet, Marie nous rejoint, elle vient du Canada et a déjà fait un bon bout de chemin avec Barbara et Jackie.

Seul bémol, Irène a mal dormi à cause des aboiements de chiens pendant la nuit, pestant contre les maîtres incapables de calmer leurs cabots. Sauf qu’en fait c’étaient des phoques…

Monterey est une ville très touristique, comme on va pouvoir s’en rendre compte en descendant du camping pour arriver sur le Fisherman’s warf. C’est içi que Jimi Hendrix et le groupe The Who se sont produit pour la première fois lors d’un grand festival de musique pop en juin 1967.

La villes est plutôt cossue, et même fort riche sur le front de mer. Après une jolie marina, on atteint la 17 miles road, c’est une route privée avec un péage (sauf pour les cyclistes ), une scenic road qui va longer la mer depuis la Pacific Grove Gate et que nous allons suivre jusqu’à la Carmel Gate. Ce n’est qu’une succession de golfs et de belles propriétés (des dizaines de millions de $ pour certaines) dans un premier temps, le tout dans une végétation luxuriante.
Puis nous nous retrouvons sur une route magnifique longeant l’océan et qui nous offre des paysages sauvages superbes avec des points de vues d’où on peut admirer les vagues qui s’écrasent sur les rochers et les oiseaux sur d’autres. Pour peu on se croirait sur les côtes bretonnes. A un endroit on trouve une aire de pic nic et toilettes, mais juste en face il y a un énorme rocher dont les effluves viennent fouetter désagréablement nos narines, ça sent le phoque et le lion de mer à plein nez et les fientes d’oiseaux marins. Contrairement à Barbara et Jackye on ne reste pas là pour le pic-nic ; elles conviendront qu’en effet les odeurs « marines » locales les avaient tout de même perturbées.

Indifférents à cet étalage de luxe, les phoques se prélassent au soleil. Bien avant que le lieu ne soit aussi prisé, Jo avait construit là sa cabane en bois dans les rochers ; ce chinois avisé vendait des trucs aux touristes, c’était un précurseur.

On retrouve les filles au supermarché de Carmel, un lieu où les villas du bord de mer n’ont rien à envier à leurs voisines. C’est içi que nous allons faire nos courses pour les deux ou trois jours qui suivent, il n’y aura pas d’autres magasins. C’est assez cocasse, Barbara met plus d’une heure à faire les courses et ressort avec un chariot plein pendant que Jackie garde les vélos et s’impatiente. Qu’est-ce qu’elles peuvent dévorer ces deux là !

Big Sur

Longue étape de 77 km avec un relief prononcé sur la hiway 1 sans voir grand chose de la côte, on entend la mer mais ne la voyons pas à cause de ce ¥&@# brouillard et c’est bien dommage parce qu’on est à flanc de montagne, ça doit être magnifique. Nous entendons simplement les cris des phoques tout en bas qui résonnent.

On arrive un peu tard au camping Peiffer Burns, dans la Los Padres National Forest. Les rangers nous accueillent chaleureusement, nous sommes attendus, les filles sont là et les ont prévenus. Le camping est très joli, avec une rivière qui s’écoule entre les grands séquoias. D’autres cyclistes ont également investi les lieux, c’est sympa de voir toutes ces petites tentes et les échanges vont bon train.

On ne repart que le lendemain midi après un pic-nic avec nos nouvelles amies. On a occupé notre matinée qui à l’écriture, dessin pour Jackie, mécanique pour Barbara (qui trimballe des tas de boulons, pinces et clés), balade pour Marie.

Rendez-vous à Amsterdam l’année prochaine, on doit reprendre la route à cause de notre visa qui arrive à terme. Les filles ont tout leur temps et vont rester un jour de plus. Nous ne le savons pas encore mais nous ne les reverrons plus aux Etats Unis, nous échangerons tout de même quelques infos sur les campings le long de la route par téléphone. Bonne route les filles , ce furent de joyeux moments partagés ensemble !!!

Joël et son harem
Joël et son harem !

Par contre le début d’après-midi n’est pas le moment idéal pour prendre la route ; on va commencer par une belle côte sous le soleil, il fait chaud puisqu’il n’y a pas de brume, ce dont on ne va tout de même pas se plaindre. Dans l’ensemble les conducteurs sont prudents sur cette route sineuse, parfois on est surpris par une odeur de fenouil, c’est aussi ce qui est bien à vélo : On ressent la nature avec les odeurs, les sons, les températures, le relief, tout ce dont on ne s’aperçoit pas en voiture.

Bixby Bridge

Même si la visibilité est souvent trop limitée, cette côte est magnifique, la route surplombe de hautes falaises, il y a de magnifiques points de vue. Le fameux pont photogénique de Brixby nous est partiellement dévoilé, une chance.

Limekiln

Drôle de nom pour un drôle de State Park. Le camping est dans les bois, on y accède par un chemin de pierres en descente jusqu’au bord de la rivière, c’est très joli mais il n’y a pas d’emplacements pour les cyclistes et évidemment il affiche complet. Qu’à cela ne tienne, comme on arrive tard et qu’il n’y a personne dans la guérite, on se trouve un emplacement quand même. En repartant le lendemain matin on ne paie pas puisque personne ne nous demande rien. Une gentille famille d’origine asiatique va nous aider à pousser les vélos dans la montée cahoteuse pour rejoindre la route, ils ont eu pitié de nous sans aucun doute. Merci à eux pour ce coup de main parce que c’était archi pentu.

Un couple d’anciens nous offre des biscuits short breads, ils connaissent deux mots de français : « pneu crevé ». Pourvu que ça ne nous porte pas la poisse…
On laisse un mot pour les filles au bord de la route à l’intention de Barbara qui ramasse tout, mais on apprendra ultérieurement qu’elles ne l’ont pas trouvé, il a dû s’envoler.

Plaskett Creek

Encore un endroit avec un drôle de nom, on se demande où ils sont allés les chercher. C’est seulement 11 km plus loin, ce sera donc une étape record de brièveté, mais le but est d’aller dans un endroit où on ne soit pas dans l’illégalité. Car ce State Park a des emplacements pour les cyclistes, il y a même de la place pour en loger un régiment si on veut.

Notre voisin Bridon nous offre des bières fraiches et nous donne des infos intéressantes sur la suite du parcours avant de quitter les lieux. Arrive Mite, une cycliste belge, elle voyage léger durant un mois sur la côte, on la reverra plus tard. Sur la table il y a une boite en fer pour entreposer les provisions à l’abri des écureuils (pas d’ours par ici); Elle contient une bière (pas fraiche) et deux boites de chili bio qu’on boulottera ultérieurement, sans doute des cyclistes qui ont oublié leurs provisions, comme nous l’avons fait parfois.

L’occasion pour aller découvrir la plage en contrebas, on peut parait-il y trouver des pierres d’opale. Elle est noyée dans le brouillard, ce qui donne une atmosphère assez curieuse et un brin fantomatique. Des familles y sont installées sous des parasols et ça patauge dans les vagues.

En Bretagne quand il y a du brouillard on ne se baigne pas, mais ici la température est très douce alors l’activité est la même qu’un jour ensoleillé, il y a même des parasols ouverts non pas pour le soleil mais pour l’humidité !

Les montagnes russes

Le lendemain matin, devinez ce qu’il y a ? Du brouillard bien entendu… On entend les sea lions qui aboient. Les cyclistes sont nombreux ce matin. Au programme deux belles côtes en vue, la première se fera sans trop de difficultés, en tout cas beaucoup moins que nous le redoutions. Nous nous retrouvons à plusieurs cyclistes au sommet et c’est l’occasion de faire une photo, Bravo on l’a eue ! On est tous ravis, surtout quand on nous dit que nous sommes surprenants avec nos vélos chargés, nous arrivons même à monter les côtes !!!

Il est à noter que nous avons une sacrée foutue chance parce que cette route a été fermée à la circulation pendant une année à cause de la destruction du pont Pieffer qui présentait des fissures mais aussi à cause de glissements de terrain dus aux fortes pluies. La route a réouvert récemment en juillet.

Pour affronter la deuxième côte qui présente un bon dénivelé dès le début, nous avons recours à la dope offerte par Shalom, une bonne dose de « Gu » (on dirait un nom de chez Ikéa) énergisante au caramel salé, mium, mium ! Merci l’ami ! Du coup elle va se monter cette fichue côte sans trop de bobo, avec tout de même quelques arrêts et nous sommes fiers de nous parce que le couple de petits jeunes devant nous, ou derrière nous (ça dépend si nous les doublons ou si ce sont eux qui nous doublent) eh bien nous allons les larguer allègrement et ils sont largement moins chargés que nous les deux vieux, non mais des fois !!!

Ça redescend enfin, nous arrivons à fond les manettes à Ragged Inn, le seul endroit de la côte où se trouve un hôtel, restaurant snack et souvenirs. Tous les cyclistes rencontrés ce matin se sont donné rendez vous ici pour casser la croute. Pas que les cyclistes, les touristes également, il y a foule alors que nous étions seuls ou presque sur la route. Faut quand même bien avouer que la nourriture n’y est pas terrible mais un fish and chips et un gros hamburger feront l’affaire, après trois jours nous avons envie d’autre chose que de sandwichs au thon ou aux sardines, on se laisse tenter par les odeurs de graillon, ça c’est fort quand même ! Le code wifi de l’hôtel se diffuse de bouche à oreille entre cyclistes et tout le monde relève ses messages, la technique nous poursuit.

Après avoir fait ripailles on descend de la montagne à cheval à vélo pour une superbe descente, on fonce , on ne s’arrête pas, pas besoin d’appuyer sur les pédales, sourire aux lèvres (pas de mouches), c’est trop fun !!! Nous voilà arrivés sans crier gare au bord de la mer avec un petit vent dans le dos. A notre gauche les montagnes sont pelées et jaunies par le soleil, il n’y a pas grand chose à brouter pour les quelques vaches et les chevaux que l’on aperçoit à flancs de collines.

Au loin un attroupement, qu’est-ce donc en pleine ligne droite, il n’y a que la mer en point de vue ? Nous sommes à Piedras Biancas, en effet c’est bien un point de vue aménagé pour voir quoi ? Des éléphants de mer qui ont élu domicile à cet endroit, et au vu des aménagements piétons, ils doivent faire leur show depuis longtemps. Ils sont nombreux à dormir au soleil les vagues viennent doucement les rafraichir. Certains, plus gros, ondulent comme des grosses limaces pour venir chercher des noises à leurs congénères mâles ; ça rechigne un peu dans les rangs. Bien sûr on est ravis d’un tel spectacle, les pauvres la nature ne les a pas gâtés, ils ne sont pas vraiment jolis mais ils ont une vélocité étonnantes, il parait que ça pèse jusqu’à trois tonnes ces animaux là.

LE château californien

Allez, nous sommes en milieu d’après-midi, nous allons passer tout près d’un château qui parait-il vaut la visite. Kevin, le papa d’Alexis, nous en a montré des photos, c’est quelque chose d’assez incroyable. Puisque nous dans le coin, allons-y !

Nous arrivons sur un gigantesque parking face au visitât center. Oh la, ouf y’a pas la foule. Normalement il faut réserver bien à l’avance pour visiter cette création de William Hearst, qui fut un magnat de la presse et de la radio et rêvait de faire quelque chose d’extraordinaire à cet endroit légué par son père, lui-même déjà fortuné. Il y a des billets de dernière minute, à peine le temps de se renseigner que nous voici dans un bus pour une visite guidée. Heureusement d’ailleurs qu’on fait le trajet en bus car le château est perché en haut d’une colline fort élevée d’où on a une vue magnifique sur la côte et les alentours, remarquablement déserts. Le trajet tout seul vaut le coup.

Quand il avait une dizaine d’années cet homme là a fait un tour d’Europe avec sa mère qui était institutrice. Il a engrangé des souvenirs et des rêves d’avoir un jour à lui un château. Construit entre 1919 et 1947, Hearst Castle était censé être le palais d’une future ville qui n’a jamais vu le jour mais témoigne du caractère mégalomaniaque de Hearst. Avec ses 56 chambres et 61 salles de bains (plus de salles de bains que de chambres, bizarre !) et ses 19 salons, une salle de cinéma, sans oublier les deux piscines, les courts de tennis et les 51 hectares de jardin, c’était une construction grandiose où se retrouvaient les célébrités américaines. Il y avait même le plus grand zoo privé du monde, avec notamment des ours polaires rafraichis par de grandes réserves de glace. Aujourd’hui tous ces animaux se sont éteints, évidemment inadaptés au climat californien, seuls subsistent des zèbres qui gambadent aux alentours.

Les jardins sont superbes, un bon nombre de statues de couleur blanche, un peu trop à notre avis, parce que leur multitude charge le paysager. Les terres cuites d’un escalier menant à une tonnelle sont du plus bel effet ; celles du parvis du château sont également très jolies. On voit que le budget était considérable, les décors sont somptueux et l’ensemble est bien conservé. Il faut dire que les héritiers du magnat, mort en 1951, l’ont cédé à l’État de Californie afin de ne pas se ruiner pour entretenir un tel domaine, par contre ils ont gardé le ranch. Le prix de la visite est d’ailleurs fort élevé : 25 $.

A l’intérieur la décoration est outrageusement chargée, on dirait que le propriétaire a voulu exposer toutes ses richesses collectées en Europe, peu importent les anachronismes. C’est lourd, ostentatoire, si les visiteurs se figurent qu’un château européen ressemble à ça ils doivent être bien surpris en visitant Chambord ou Chenonceau.

Beaucoup de sièges et fauteuils sont des mobiliers d’églises. Les tableaux d’oeuvres saintes et des icônes orthodoxes côtoient allègrement des oeuvres disons, plus païennes. Le mélange des genres est assez déroutant. Par contre, il y a une réussite remarquable dans tout ceci, c’est la piscine intérieure. Là au moins on ne fait pas dans l’imitation de quoi que ce soit, c’est tout bonnement splendide. Recouverte de plus d’un million de tuiles de verre de Murano, cette piscine donne une furieuse envie de se baigner, dommage que ce ne soit pas possible. C’est un vrai bijou, une pièce extraordinairement belle, d’un raffinement qui nous fait passer outre le mauvais goût des pièces que nous venons de visiter.

De retour au visitor centre on peut voir un film retraçant la vie de Hearst, c’est bien fait mais visiblement très romancé. Bien entendu on y passe sous silence son admiration pour les nazis, le caractère sensationnaliste de ses journaux et son cynisme en affaires, n’hésitant pas à contribuer au déclenchement de conflits pour pouvoir mieux les exploiter ensuite.
Vous voyez que c’est toujours instructif de se documenter un peu, ne pas de contenter de la version officielle, regarder l’autre face de la médaille. Pas sûr que la majorité des visiteurs fasse de même…

San Simeon

Nous sommes pratiquement les derniers visiteurs et il se fait tard, nous ne savons pas si nous allons pouvoir avoir une place dans le camping situé à un peu plus d’une dizaine de kilomètres. On accélère la cadence. Le camping de San Simeon State Park est, curieusement, deux fois plus cher que les précédents. Et pourtant l’emplacement réservé aux cyclistes est le pire de tout le camp, relégué près de la route bruyante, nous sommes vraiment les parents pauvres des campings, pourtant on paye le prix fort.

On y retrouve Mite, qui s’endort tôt car elle veut partir à l’aube le lendemain. Egalement un couple d’Okland avec qui nous avions partagé une soirée vers Big Sur. Nous sommes tous mécontents de l’emplacement qui nous est attribué mais de toute façon on ne peut rien y faire si ce n’est de s’en accommoder et puis finalement la nuit tombée les voitures vont bien finir par se calmer.

A partir de maintenant, la Cabrio Hiway n’est pas folichonne, les panoramas sont moins sauvages, c’est plus urbanisé mais surtout on se retrouve dans la circulation. Découvrons la jolie petite ville de Cayucos, sa baie, ses plages de sable gris et sa jetée en bois ; mais pas que ! Une petite boutique en sortie de ville attire notre regard, on y fabrique des bons cookies au beurre. Quand on franchit la porte le personnel rigole là dedans et travaille dans la bonne humeur, les cookies sont faits mains, ça fait plaisir à voir. Ils n’hésitent pas à nous appâter en nous proposant de goûter avant d’acheter. Vous vous doutez bien que l’on va ressortir de cet endroit chargés de petits gâteaux au beurre, il y a toujours une petite place dans nos sacoches pour ce genre de douceurs.

En milieu d’après midi on fait quelques courses à Morro Bay, une autre petite ville et on va s’offrir un délicieux smoothie au Sunshine café. Pourquoi là ? Parce que cet endroit nous a été chaudement recommandé par Bridon, le patron est un voyageur à vélo, il a pas mal roulé sa bosse comme en témoignent les photos qui ornent les murs de son établissement. Hélas il n’est pas là mais nous on se régale.

On continue jusqu’à Morro Bay du nom de l’ancien volcan éteint qui se trouve dans la baie. La vie marine dans cette région est très riche. Le musée de la marine est hélas fermé quand on arrive. Le camping se trouve près d’une marina et d’un terrain de golf, on verra bien, il risque d’y avoir du monde. En effet, l’emplacement pour les cyclistes est soi-disant plein, la ranger nous attribue un site numéroté pour prix des cyclistes, c’est gentil une fois sur place ça ne nous convient pas du tout. Ces sites sont fait pour les véhicules, pas moyen de mettre une tente alors on va tout de même aller voir les deux cyclistes qui sont installés et on leur demande si c’est possible de venir avec eux. Evidemment il n’y a aucun problème parce qu’il y a de la place pour bien plus. On fait connaissance en particulier avec Kevin, homme au foyer qui semble avoir quelques soucis et est un peu à coté de ses pompes, les nombreuses bières qu’il a bues ont du y contribuer à moins que ce soit les essences d’eucalyptus au dessus de nos têtes ?

On va profiter d’un superbe coucher de soleil sur cette jolie baie et papoter avec les pêcheurs du coin.


C’est ici que nous apprenons que Julien est papa ! Lui et Nanouh vivent à Madagascar, la petite Aëla porte le numéro onze parmi l’équipe des petits-enfants de Joël. Pas sûr cependant que cette équipe arrive un jour à jouer ensemble : Entre ceux qui s’entrainent en Australie, celles qui évoluent en Belgique, ceux qui taquinent la frontière Suisse et la petite Malgache qui vient d’arriver, la gestion du club risque d’être compliquée.

Et merci pour tous vos messages de joyeux anniversaire !

5 Comments

  1. Quelle épopée, j’ai découvert votre site récemment et merci pour ce rêve que vous nous permettez de partager, et des bons conseils aussi, car mon mari et moi-même envisageons de partir 3 mois en trike en avril 2019, donc tous les conseils sont bons à prendre ! Nous espérons déjà tenir les 3 mois ! lol ce sera notre premier trip au long cours, notre « défi ». Le challenge : arriver au bout alors que nous avons 129 ans à tous les deux ! Votre courage et votre ténacité nous encouragent beaucoup, on se dit, si d’autres ont réussi, pourquoi pas nous, ça motive, encore merci !

  2. « Magnifica » ce château de rêve !!! J’ai l’impression que dans cette région vous êtes moins « solitaire » ….les « voyageurs insolites » comme vous sont plus présents. Bon « pédalage ».
    Mamie nicole.

  3. Belle descente ! De la côte ouest s’entend… Pour le reste vous êtes seuls juges.
    Alors le « oukison » vous situe déjà en Basse Californie. Vous avancez vite.

    Les rencontres sont le sel de la vie. Continuez bien et multipliez-les, pour votre plaisir et le nôtre.
    Bonne route, nous vous suivons à la trace…

    Bises à vous.

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