C’est parti pour la Roumanie

Départ à 12h40 ce 9 juillet 2013 sous un soleil radieux. La maison et le chat Appolon sont confiés à nos voisins. image

Les adieux sont chargés d’émotion ; c’est en effet la 1ere fois que nous quittons notre logis pour une si longue période, et puis on est bien chez nous, nous partons vers l’aventure en laissant nos proches à leur quotidien, avec en plus nos recommandations pour les plantes, le jardin, le courrier, toutes les petites choses qui remplissent notre vie de tous les jours.
Nos vélos sont lestés respectivement pour moi et Joël de 21 et 23kg. Emmanuelle, Benoît, Édith et Michel sont là pour immortaliser l’instant, tablette et appareils photos sont de sortie. Nous ne pouvons pas retarder le moment du départ et profiter encore un peu de nos amis, il faut partir, le train n’attend pas, à 14h03 il fermera ses portes.

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A 13h40 nous sommes arrivés à la gare de Rennes, nous avons mis 40mns pour faire le trajet, étonnant, avec la charge en plus, de n’avoir pas mis plus de temps. Est ce une illusion, ou sommes nous réellement en forme ? Le stress du départ, la peur d’un imprévu, une crevaison ça n’arrive pas qu’aux autres, une chaîne cassée, (ce n’est pas si lointain, n’est-ce pas Joël) ? Toujours est-il que nous sommes bien contents d’être arrivés. Les vélos ont monté les escalators, ils sont lourds quand même, je ne ferai pas ça tous les jours !
J’ai la surprise de voir apparaître devant moi la petite Eva, ma petite fille de 7 mois, Simon mon fils, et sa compagne Delphine sont venus nous encourager et nous faire milles bisoux réconfortants, que de joie et d’émotion ! Je prends toute la mesure de la séparation ; ce sont les cinquantenaires qui s’en vont, habituellement ce sont plutôt nos jeunes qui nous créent de l’inquiétude avec leurs frasques, les rôles sont inversés.
Les réservations du compartiment vélos ont été faites, mais la place qui leur est dédiée est pour le moins riquiqui, bien sûr le gabarit de nos deux AZUB, pour les initiés, est un peu plus long qu’un vélo droit, nous ne pouvons pas les suspendre par la roue avant, ce qui laissera peut de place pour circuler dans le compartiment ; m
Messieurs les énarques de la SNCF, faudrait penser à favoriser les déplacements doux entre deux gares. Paris-Montparnasse et sa salle des pas perdus nous accueuillent dans un brouhaha indescriptible, c’est le temps des vacances, il faut se faufiler adroitement entre les voyageurs sans accrocher quelqu’un avec nos pédaliers ! Évidemment nous ne passons pas inaperçus, je suis photographiée par un couple d’espagnols avec mon beau vélo dans l’ascenseur, vélo à la verticale s’entend !
Bd Montparnasse nous coiffons nos casques et enfourchons nos montures direction gare du Nord, empruntons les couloirs des bus sans difficulté aucune. Beaucoup de parisiens utilisent la petite reine, et nous sommes accompagnés en échangeant quelques mots sur notre voyage ou sur nos vélos, les regards sont bien souvent interrogateurs, et encourageants, voire amusés.

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Le RER Paris Beauvais est accessible aux personnes handicapées et c’est bien facile pour nous cette fois d’accéder au compartiment, par contre à l’arrivée nous devrons descendre une foutue volée de marches et en remonter autant avant d’arriver à la sortie. Nous apprendrons par un couple de policiers, qui nous aident pour le second vélo, qu’il eu fallu demander à ce qu’on nous dresse une passerelle amovible à travers la voie, encore eut-il fallu avoir l’info…
Après avoir fait quelques courses pour notre repas de ce soir, nous filons vers l’ aéroport distant d’une dizaine de km. Nous y retrouvons notre contact, Mr Bailly, qui nous met à disposition la pelouse du centre de maintenance pour y piquer notre tente. Nous récupérons les grands cartons que nous lui avions confiés début mai à l’occasion du mariage de nos cousins : Josseline et Guy qui vivent à 30 km de là. Joël démonte les pédales, guidons et sièges, et nous emballons précautionneusement au papier bulle et force de scotch, nos chères (dans tous les sens du terme) montures, afin de les retrouver dans le meilleur état possible à l’arrivée.
Repas frugal puis dodo, à 500m de l’aéroport, nous serons réveillés vers 5h30 par le chant d’ un coq enroué, ou bien vieillissant, à qui répond un autre coq aussi mal en point nous semble-il, nous regrettons nos coqs du Val Froment, des beaux coucous de Rennes, dont un fait un stage dans le congélateur d’Edith et Michel et celui de Marie Thérèse et Michel qui est passé par l’estomac du renard ; ces deux là avaient un chant matinal autrement plus mélodieux que ces galinacées aeroportuaires !
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N’empêche que nous serons fins prêts, cartons et sacoches chargés sur l’unique chariot rescapé de l’aéroport et si gentiment mis à notre disposition, merci Mr Bailly ! Les formalités d’embarquement ont été assez épiques, il nous aura fallu faire la queue avec nos encombrants paquets qui seront pesés, contrôlés (heureusement nous ne les avions pas très scotchés), vérification des pneus bien dégonfles, ils passeront sur le tapis in extremis. Nous aurons juste le temps de passer chercher des journaux et faire un brin de toilette, que nous entendrons « Mr Connault et Mme Lavigne sont priés de se présenter à la sécurité immédiatement » !!! Mince alors, c’est quoi le problème ? En fait les cartons étant trop grands pour passer sous les scanners, les contrôleurs veulent s’assurer, en notre présence, du contenu de la chose, des fois que nous transportions des matières illicites ou autre clandestin non déclaré, qui est-ce qui voulait bien faire partie du voyage déjà ? Bref tout sera ok après avoir, pour la deuxième fois, ouvert les cartons et on les refermera cette fois définitivement ; moralité futurs voyageurs au long cours, munissez vous d’un bon rouleau de Scotch et d’un vieux cutter dont vous ferez généreusement cadeau à l’agent quand TOUTES les formalités de contrôle seront définitivement closes.
Installés dans un avion en provenance de Jordanie (curieux), nous voyons nos deux grands cartons, repérables par leurs inscriptions au fluo « Bike, vélo », embarqués au dessus du lot, au moins ils sont avec nous, ouf !!!
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Le départ prévu à 10h30 aura 40 mn de retard et c’est 4 h plus tard que nous arrivons à Bucarest, nous récupérons montures et saccoches, un peu inquiets quand même de savoir si nos volumineux paquets vont passer les portes dans la largeur. Notre hôtel où nous devons rejoindre le groupe du jumelage Acigne Seica Mare, n’est qu’à 10 mn à pieds, néanmoins nous savons qu’il y a une passerelle à traverser, moi je pense qu’en prenant chacun un chariot nous devrions pouvoir y arriver, Joël n’est pas de cet avis, et nous sommes repérés tout de suite par un jeune homme qui nous propose de nous prendre en charge, le volume de nos bagages ne lui fait pas peur, je suis vraiment septique et lui demande le prix de la course, il ne veut pas me le dire, on verra bien dit-il, nous échangeons en anglais, Joël se laisse convaincre et les voilà partis tous les deux avec un carton vélo je ne sais où ; en effet sa voiture n’est pas stationnée avec les autres taxis, je sens l’embrouille. Si ces deux la ne se mettent pas d’accord sur le prix de la course on est mal, Jo dans un coin, moi dans l’autre avec chacun de volumineux bagages, de plus on ne peut pas se joindre, nous n’avons qu’un portable tel, c’est au bout de 10 très longues minutes que je les vois revenir, ce sera 40 € pour 2 A/R distant tout de même de 6 km en voiture, évidemment on ne peut pas tout charger je m’en doutais, le prix à été apprement négocié, ce jeune devait nous prendre pour de vieux riches américains ou quoi ? Il voulait 50 €, le même prix qu’en France, sachant ici que le prix du km de course est de 1 lei 40 environ et que le lei est égal à 20 ct d’euros, le gars a largement gagné sa journée ! Je suis quand même un peut mécontente de ce deal, mais bon on arrive avec joie à la Casa Romana où on retrouvera nos amis pour la suite du voyage.
Nous partons demain vers le delta du Danube, mais en car, nous rejoindrons Seica Mare dans une semaine pour les festivités du jumelage, il ne faut quand même pas perdre de vue que c’est profitant de cette occasion que nous est venue l’idée de ce retour en vélo. La suite donc dans quelques jours.

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11 Comments

  1. LM
    bravo pr la rédaction qui me fait voyager (sans être ds les cartons ou porte-bagages, un tandem j’aurais apprécié, de plus j’aurais pu faire du charme à votre jeune pr alléger la note !!!) Bizzzzz

  2. j’ai bien lu tes articles…le début du périple m’a presque fait pleurer… je pense bien à vous. Quel courage!! moi, je ne pourrais pas.Bisous de Lannilis. Sandrine L.

    • Et bien c’est pas mal pour un commencement , il ne faut pas aller bien loin pour que déjà les aventures commences! Continues Irène a nous narrer de belles histoires cela nous fait vivre votre voyage! Et en plus tu m’as fait pigner quand tu racontes la séparation du départ, cela n’est jamais simple, mais une fois partis on oublie!allez bonne route bisous bisous Marylène

  3. Eh bien, c’est du costaud. Quel équipage et quelle épopée! Cela promet d’autres articles bien croustillants. Ma petite Eva, vivement que tu saches lire… En tout cas, au train où vont les choses, ils sont en train de bouffer ton héritage…
    Allez, bisous, bon courage et bonjour aux « jumelés »

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