Chiang Mai, le festival des fleurs

Le festival des fleurs, c’est tous les ans à Chiang Mai, et ceci depuis 44 ans. Il parait que c’est un truc à touristes, le meilleur moyen de s’en rendre compte est de vérifier par nous-mêmes, donc on s’est arrangés pour arriver juste à la bonne date.


On reprend le train avec entrain

Prendre le train pour seulement une centaine de kilomètres, c’est un peu bizarre alors qu’on aurait pu pédaler, mais il parait que la voie passe par de très beaux coins (dixit Los Tuppinos). Comme le train n’a pas de fourgon à bagages, il faut passer les vélos par les fenêtres, c’est pourquoi il a fallu séparer le tandem en deux morceaux. Assez folklo comme manip, mais efficace et en tout cas bien plus souple que la SNCF et le prix est ridiculement bas.

C’est vrai que le trajet est sympa, passant par un parc national dans lequel il y a une gare minuscule, pour un peu on aurait été tentés de descendre là mais il y a un festival qui nous attend. Le train s’écarte de la plaine pour grimper dans la forêt vierge, dense, passant au dessus de rivières, traversant des petits villages et des champs cultivés, maïs, bananes et autres végétaux qui ne nous causent pas. De temps à autres quand même nous avons droit à quelques troupeaux de vaches grises aux grandes oreilles.

Chiang Mai

On débarque à une dizaine de kilomètres du centre ville. D’emblée, on comprend pourquoi Chiang Maï est si touristique : Le centre historique s’inscrit dans un carré de deux kilomètres de coté, lequel contient un grand nombre de wats et il est vrai qu’ils sont superbes.

L’inconvénient de cet afflux touristique est qu’on a la fâcheuse impression d’être dans un monde factice, où les prix sont ceux pratiqués en occident, les restaurants et boutiques ciblent clairement les goûts des visiteurs étrangers (Pizzas, hamburgers, souvenirs, etc.), on se retrouve entre touristes (sans les chinois pour cause de coronavirus !) Il y a même MacDo et Starbuck’s, c’est tout dire…
Ce n’est pas ici que l’on va piquer la tente ! On se dégotte un petit hôtel pour deux nuits et on file découvrir la cité à pieds.

Le festival

La cérémonie d’ouverture se déroule dans un grand parc qui a pour l’occasion été garni de belles compositions florales. Sur la scène, le spectacle ne dure guère plus de quinze minutes mais c’est du grand art, on n’a jamais vu un truc pareil. Les costumes et décors sont magnifiques, la chorégraphie est ajustée au millimètre près, on n’a pas les yeux assez grands pour tout voir, il faudrait que ça dure encore et encore. Danseuses et danseurs ont un charme fou dans leurs costumes de papillons ou de fleurs ; du grand art.

Le lendemain matin, c’est la grande parade, nous nous sommes levés tôt pour ne pas manquer ça et partons rejoindre le gros des troupes sur une avenue où vont défiler une multitudes de fanfares, de chars et de groupes représentant les différentes ethnies laotiennes. Là aussi c’est plutôt bluffant, pendant trois heures (oui, 3 heures!) vont se succéder les chars tous plus fleuris les uns que les autres, les groupes de musique et danse, les voitures anciennes, les tuk-tuks et vélos, et plus encore.

Trois heures en effet sans que nous les ayons vues passer, tellement ce spectacle est attractif. Un petit pépé nous loue une chaise (vu notre grand âge sans doute). Mais il faut lever la tête ou ruser pour arriver à prendre des photos, certains touristes se précipitent devant les chars pour être au premier plan et prendre des selfies. Les organisateurs sont obligés de faire pousser ces sans-gêne envahissants.

A partir de là, nous manquons de superlatifs alors nous vous laissons admirer ces images :

Les sans-gêne
Nous avons assisté à de grandes parades au Japon et aux États-Unis, mais n'avons jamais vu un comportement comme ici : Au lieu de rester au bord de la route, nombre de touristes envahissent la route pour photographier au plus près les danseurs et autres artistes. Peu  leur importe que ceux qui restent sur le trottoir ne voient plus rien, dès l'instant où ils peuvent coller leur smartphone sous le nez de leurs victimes. Les pires sont ceux qui vont jusqu'à prendre des selfies devant les danseurs, car une photo sur laquelle il n'y a pas leur tronche n'a aucun intérêt à leurs yeux.

Deux choses sont infinies : l’Univers et la bêtise humaine. Mais, en ce qui concerne l’Univers, je n’en ai pas encore acquis la certitude absolue. Albert Einstein

What else ?

Si on en prend la peine, on peut trouver de quoi se mettre sous les yeux en dehors des sentiers battus. Ce n’est qu’une question de curiosité.

Par exemple, le cimetière chinois qui se situe à quelques kilomètres au nord du centre historique. Il nous rappelle ceux que nous avions vus à Taïwan, ce qui n’est pas franchement surprenant.
C’est assez encombrant comme sépulture, égalitaire aussi puisque toutes les monuments sont basés sur la même structure, mais avec une certaine personnalisation.

Même en restant dans les lieux les plus visités, on peut tomber sur de petites pépites. Ainsi au wat Chedi Luang l’accès à la salle principale est fermé à partir de 17 heures ; sauf que ce n’est pas vraiment fermé, on peut rester au fond et observer l’activité des moines.

Les premiers arrivés se livrent à une préparation apparemment très codifiée, pendant que leurs condisciples arrivent petit à petit et rejoignent le groupe. Il ne semble pas y avoir d’officiant pour diriger la cérémonie, ou alors il est très discret. Lorsqu’ils se mettent à chanter, l’ambiance du lieu devient très particulière et incite au respect, les quelques visiteurs qui assistent à la scène se gardent bien de faire des selfies…

Alors oui, Chiang Mai est très et même trop touristique, mais rater un tel festival eut été fort dommage alors on est loin de regretter le déplacement (surtout que c’était de toute façon sur notre route). Et même en dehors de ça, il y a de quoi voir, reste à savoir si ça vaut le coup de prendre un vol intérieur depuis Bangkok pour y passer trois jours puis repartir par le même moyen, comme le font nombre de touristes. A chacun de voir.

Deux de plus !

La Dream Team s’est encore agrandie, de quatre nous passons à six ! Pour en faire partie il faut impérativement avoir un vélo bizarre et habiter un endroit cool, Christian et Caroline Humbert répondent aux exigences puisqu’ils roulent sur des Brompton, ces petits vélos qui ne prennent pas plus de place qu’une valise lorsqu’ils sont pliés, et habitent en Bretagne.

C’est ici à Chiang Mai qu’ils vont nous mettre la main dessus. Ils sont arrivés par bus la veille et voyagent de ville en ville.

Ils vont reprendre un bus jusqu’à Chiang Rai, puis nous allons rouler ensemble jusqu’au Laos , cet étrange convoi ne manquant pas de surprendre les Thaïs qui n’ont sans doute jamais vu quoi que ce soit de semblable.

 

9 Comments

  1. Bonjour la Dream Team
    Magnifique ce festival. Cela donne envie de le voir en vrai.
    Les selfies sont vraiment devenus une plaie. En Corée c’est pareil. Vous l’aviez certainement remarqué. Certains ne prêtent absolument pas attention à ce qu’ils voient. Seul compte d’être immortalisé devant la scène qui se déroule sous leurs yeux.

    Vous réussissez à prendre des photos avec le drone lors de manifestations de ce type ? Aucune remontrance des équipes de sécurité ?

    Toujours un plaisir de vous lire.

    Anne-Marie. …de Bruz mais encore en Corée pour qq mois si le coronavirus le veut bien.

  2. Bonjour les amis inlassablement curieux!! Quelle surprise de vous voir la! Je suis allee a Chang Mai il y a…. des annees pour le boulot! Et je vois qu ils ont retire du petit lac les signes flottants pour amoureux en goguette 🙂
    Je me souviens des nombreux temples, de l’escens et des lotus, mais aussi du kitsch et de la question que je m etais posee sur la dose de chimie qui devait circuler dans l air pour entretenir ces fleurs eternelles… mais surtout je me souviens de villages de petites communautes de ce coin de la thailande (les ‘tribes’comme ils disent) vivant tres ‘modestement, en pleine foret, et d une pluie torrentielle dont on s etait proteges avec une feuille de bananier!
    Merci pour ce flash back et la bise!!

  3. Moi, je connaissais « l’effet se faire ». Maintenant, il y a « l’effet-fleur » dans un « festival » qui est du plus bel effet! Et puis, comme les » faits se sont accomplis », il ne reste plus qu’à remettre les fesses sur le vélo, non? Bises et bonne route!
    GG

  4. Amazing festival you have taken wonderful pictures to share it with us. Thank you 😊. The selfie taker is a pest of a tourist everywhere unfortunately, they really do miss the pleasure of seeing things.

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