
Dans cet épisode on arrive à nouveau sur un des fameux circuits cyclables dont les Kiwis sont fiers, à juste titre. Nous avions déjà aimé le circuit « Around the mountains » entre Queenstown et Te Ano (là où nous étions restés coincés par la pluie dans la montagne, vous vous souvenez ?) ce n’était qu’un début. Les suivants vont être fort différents les uns des autres, et toujours épatants. Mais avant d’en arriver là, reprenons là où nous en étions restés :
La dernière fois, nous vous avions laissés devant une route fermée et une autre effondrée. Celle qui est effondrée ne posait en fait guère de problème, Elle restait assez large pour que ça passe à l’aise. Celle qui est fermée, par contre, est plus embêtante : Il s’agit d’un pont en cours de réfection, à cause de lui il faut faire un très long détour sur une piste, ça ne nous tente pas plus que ça. Le soir au camping, on a rencontré un cycliste qui, pour éviter ce pont, est passé par des chemins très difficiles avec sa remorque, il a vécu deux jours pas marrants. Alors on décide d’aller voir de quoi il retourne, ce sera l’occasion d’une balade à pieds ; arrivés au fameux pont, on constate qu’il est bien en chantier mais qu’il n’y a aucune raison pour que les vélos ne puissent passer dans la journée quand les ouvriers sont là.
Et en effet, le lendemain, on demande à passer, les gars en rigolant nous disent que ce sera $15 et on traverse le pont avec le sourire. Dire qu’il y en a qui font le détour… Evidemment, on informera tous les cyclistes qu’on croisera qu’il ne faut surtout pas suivre la déviation, il suffit de passer le pont guilleret, guilleret guillerette…et…en envoyant la gente féminine faire la demande….on ne sait pas pourquoi mais ça marche mieux !!!
Chute
Il n’est pas question d’une chute de vélo, ce n’est pas le genre de la maison (Quoique…), mais d’une chute d’eau qui n’a rien de Niagaresque et a l’avantage d’être bien sympa tout de même, au bout d’un chemin dans une forêt bien touffue, une forêt humide. On aime bien ces petites balades à pieds découvertes au bord des routes, ça varie les plaisirs.
Oeufs frais !
On croirait qu’il n’y a que des moutons par ici, mais non : Il y a aussi des poules qui font bien leur boulot, la preuve en est qu’il suffit de mettre des pièces dans la cabane à oeufs, écrire dans le cahier, et se servir. Autrement plus sympa qu’au supermarché, et moins cher.
Owaka (la place des canoës)
Cette petite ville (mais elles le sont toutes dans les Catlins) est un peu curieuse : Alors que nombre de maisons sont dans un état pitoyable (un agent immobilier dirait qu’elles ont du potentiel), il y a quatre cafés-restaus pour seulement 300 et quelques habitants ; pour un peu on se croirait en Bretagne. Et même une supérette (on y court), un camping (on n’y va pas) et le BBH (Hôtel pour backpackers) de Jean-Pierre. Soit dit en passant c’est la plus grande ville de la région de Catlins, cette région sauvage et accidentée.
C’est un malin Jean-Pierre, il habite une des chambres de cet établissement qu’il a racheté il y a quelques années, et s’occupe bien de ses hôtes ; auparavant maçon, il était plutôt introverti, depuis qu’il a changé de métier, à cause de son dos cassé, il aime discuter avec les voyageurs. De plus, comme son activité ne l’occupe pas à 100%, il a une cabane à pizzas de l’autre coté de la rue, comme ça il propose à la fois le logement et la bouffe. Et il a en projet de racheter à vil prix deux bâtiments qui servaient à loger les enseignants de l’école désormais fermée. Dans celui qui jouxte son BBH, il va se faire un logement, à ce rythme là il va posséder toute la rue d’ici quelques années. Comme il pourra louer la chambre qu’il occupe actuellement, ça lui remboursera son emprunt : Quand on vous dit qu’il est malin !
Des pépites au caca
Comment peut-on sur un même panneau indiquer des pépites (nuggets) et des toilettes (Kaka Point) ? Ah non, Kaka Point est un nom propre (!) dont on espère que les habitants ne connaissent pas la signification en français. Lesdits Nuggets sont un endroit à voir absolument, on se demande pourquoi ils n’ont pas la même notoriété que les Douze Apôtres en Australie, peut-être une stratégie marketing moins affutée de la part des Kiwis. Pour y aller, on va innover : Comme c’est au bout d’une route gravillonée de 9 km toute en montées et descentes et se finissant en cul de sac, on laisse les vélos au bord de la plage, on lève le pouce et une voiture s’arrête immédiatement pour nous emmener : deux locaux. Le stop, ça marche super bien dans ce pays.
Le Lonely Planet avait raison : La vue est magnifique, le chemin d’accès superbe, surplombant de fort haut les lions de mer qui s’ébattent au pied des falaises (pas de photos). Le phare est d’une hauteur ridicule, mais vu qu’il est sur un promontoire impressionnant, ça s’explique.
50 nuances de pluie
A Balklutha, petite ville de 4 500 Balcluthiens (?) qui se trouve sur la rivière Clutha, on va devoir faire preuve de patience car la pluie déboule et va durer toute la journée suivant notre arrivée. Pas de chance, car la ville n’offre guère d’attraits, à part un petit repas dans un café et l’inévitable visite au supermarché on ne va pas trop sortir de notre camping ; heureusement, la cuisine est agréable on on fait connaissance avec Liu Ho Tung, un cycliste Taïwanais qui ne parle pas bien anglais mais est tellement content des infos qu’on lui donne sur la suite de son parcours (notamment le tuyau pour passer le pont) qu’il nous offre deux Snickers. Arrivent aussi deux cyclos écossais, Janet et Christian, pour le coup comme tout ce petit monde est coincé par la pluie on va les régaler de crêpes ! Mais aussi étudier les prochains parcours des uns et des autres vu qu’on se croise on a plein d’infos à échanger, c’est génial !
Troisième jour, la pluie consent à cesser, chacun part dans sa direction. Nous passons le pont (la seule attraction de la ville) pour enfin remonter la Clutha River.
La Clutha Gold Trail
73 km le long de la rivière, des dénivelés très raisonnables, voici qui va parfaitement convenir pour commencer
Ça commence tout en douceur sur de petites routes vallonnées et fort agréables, au milieu d’un décor bien plaisant, on aurait du mal à se plaindre.
Dans le genre bucolique, c’est réussi. Les moutons sont contents, nous aussi.
Alors qu’on aurait pu bivouaquer juste de l’autre coté de la rivière (mais on ne sen apercevra qu’après), on s’installe près de l’hôtel Beaumont.
S’il est vrai qu’il est beau (le mont), le camping ne valait pas le prix payé mais bon le patron était sympa et curieux et surtout content de papoter avec quelqu’un d’autre que ses habitués.
Un grand bravo aux bénévoles sacrément motivés qui entretiennent ce circuit car il est vraiment génial, même si parfois on jongle un peu avec des glissements de terrain dus aux dernières pluies.
On prend le risque de passer un petit pont mais on est avertis, ici ils se déchargent de toute responsabilité en cas d’accident. On trouve des toilettes sèches dans des endroits les plus isolés, ça tombe bien, on en avait besoin. Difficile de poser son business en pleine nature y’a toujours quelqu’un qui vous a à l’oeil, même de loin et puis ça ne se fait pas tout simplement, à moins d’enterrer le cadeau à la nature que vous venez de faire !!!
Les vaches-moutons
On se demande si les Kiwis ont fait des essais génétiques de croisements entre vaches et moutons. Nous découvrons de jolies petites vaches noires portant une doudoune blanche autour du ventre et sur le dos, doudoune frisée en plus. Pour se protéger du froid qui arrive ou par soucis de coquetterie ? Nous l’apprendrons plus tard ce sont des « Belted Galloways », d’où la ceinture qu’elles portent autour du corps. Elles proviennent d’Ecosse et sont élevées pour leur viande ou bien pour entretenir les espaces municipaux.
Roxburgh, beau bourg
C’est ce qui est agréable en Nouvelle Zélande , il y a des patelins assez souvent pour qu’on n’ait pas à trimballer des jours de bouffe comme en Australie. Avec deux jours on a de quoi faire, après il y a généralement une supérette ou une petite épicerie. C’est le cas à Roxburgh et il y a même un Visitor Centre, ce qui va nus permettre de faire une réservation de dernière minute pour la journée suivante, car vous allez voir qu’on va devoir quitter le vélo sur un bout du parcours.
La Roxburgh Gorge Trail
34 kilomètres seulement, un relief déjà plus accentué, et une « croisière » au milieu, voilà qui semble parfait pour la suite. Et en effet, la réalité va correspondre aux attentes, et même au delà.
On savait qu’il y aurait du relief, donc on est partis de bonne heure, mais on ne pensait pas mettre autant de temps tout de même.
Tout ça c’est de la faute aux paysages, c’est trop beau, on s’arrête tout le temps pour prendre des photos et tourner des séquences vidéos, et puis on ne va pas bien vite dans les lacets…..
De plus, c’est quand même sacrément pentu et cette fichue rivière a le mauvais goût de pencher dans le mauvais sens, s’entêtant à se diriger vers la mer alors que ça nous arrangerait bien si elle coulait vers la montagne. L’avantage de l’inconvénient, c’est qu’on a droit à des points de vue incroyables, c’est quand même plus intéressant que quand c’est tout plat.
Par moments, ils faut faire sacrément attention où on met les roues, la piste est fort étroite et il ne ferait pas bon se casser la figure de là haut. La piste est à flanc de colline sans parapet de sécurité, il ne s’agit pas de se laisser distraire par les petits oiseaux ! Certes il y a de l’eau en bas, mais avant de l’atteindre on serait probablement pas mal cabossés.
On se fait mener en bateau
A cause d’un propriétaire récalcitrant, la piste longeant la rivière s’interrompt durant une douzaine de kilomètres. On ne voit pas bien en quoi le passage de cyclistes peut gêner un type qui possède plus d’hectares qu’il ne peut en parcourir en une semaine, en tout cas ce n’est pas le genre d’individu qu’on a envie de rencontrer. Le problème sera réglé dans quelques années, la concession de 99 ans arrivant à son terme, en attendant ça fait l’affaire des deux compagnies qui proposent de transporter les cyclistes par bateau à un tarif plutôt salé.
Comme on a pas mal trainé dans la montée, on a mis plus de temps qu’il n’en aurait fallu et nous ratons largement l’heure du départ pour lequel nous avons réservé. De là haut sur notre falaise on voit le bateau s’en aller, mais le gars nous voit et revient nous attendre. Nous sommes les deux seuls cyclistes à passer dans ce sens, mais il a un groupe de dix à véhiculer au retour, donc il faut qu’il rattrape son retard.
Nous aurons tout de même le temps de faire des arrêts devant certains points remarquables, notamment les anciennes installations plutôt sommaires des chercheurs d’or. Notre pilote Laurent (car il a un prénom bien de chez nous) parle bien français, c’est agréable car pour une fois on comprend toutes les explications.
Une fois débarqués, on se fait un petit pic-nic près de l’embarcadère de « Doctor point » pendant que les dix cyclistes qui attendaient embarquent à leur tour. Ils ont des e-bikes (Vélos à Assistance Electrique) et certains n’ont pas l’air très sûrs d’eux. On rigolera plus tard, quand la nana de l’agence qui les leur a loués nous demandera combien d’entre eux ont fini dans la rivière…
3 autres cyclistes vont dans le même sens que nous pour une fois, mais ils arrivent d’Alexandra et font l’aller retour. L’un d’eux est « Guillaume le conquérant », c’est ainsi qu’il se présente parce qu’il a des ancêtres normands (nul n’est parfait !). On ne le sait pas encore mais nous le retrouverons dans des circonstances particulières quelques jours plus tard.
On reprend notre itinéraire encore bien tortueux, pentu et sinueux mais toujours superbe jusqu’à Alexandra, où on va passer quelque temps, comme vous le verrez bientôt.
Et voilà, on en a fini avec cette rivière qui a fait la fortune ou l’infortune des chercheurs d’or mais fait maintenant le bonheur de ceux qui ont la bonne idée de venir la longer, c’était une belle expérience. On la recommande vivement à tous les cyclistes passant dans la région.
Bonjour les amis. Content de vous retrouver en si bonnes circonstances, au fil de l’eau. Vos photos sont toujours aussi superbes et vos commentaires très drôles. Quel voyage !
Bon vent (dans le dos, ça va de soi !).
Inspirant, superbe et passionnant!
Continuez: on est avec vous!
Christian
Merci pour votre reportage ..qui nous apporte les vitamines pour la journée.
Alexandra, nous y sommes passés cela fait quelques mois et où nous y sommes restés bloqués…. quelques jours car, s’en vouloir vous porter la poisse, on nous a expliqué qu’il ne pleut pas que…. 10 jours par an!
Bon courage les amis…
Bravo, superbe récit et jolies photos
ça me disait quelque chose cet endroit (d’après mes lectures….)c’est mon fiston et sa famille qui sont passés par là!! courage comme d’habitude ..quant à nous,nous attendons leur retour….les petits auront grandi ..A bientôt .La maman ,la mamie.
Merci pour les superbes photos, mais j’espère que vous donnerez des nouvelles des œufs, pas ceux de Pâques en chocolat, les vrais, sont-ils arrivés en omelette ?
Michel
Quelle belle virée vous faites ! Nous venons de traverser la Camargue par vent froid, c’est moins spectaculaire. Amitiés de nous deux
Daniel et Frédérique
On voit sur les photos que vous etes toujours en tee-shirt en ce mois d’avril, a des latitudes tres sud pour la saison! profitez bien de cette chance et grouillez vous de remonter plus nord car meme si vous voyagez charges, quelque chose me dit que vous n’avez pas les pneus neige 😉
Bises des Motte
Ah ce chemin le long de la rivière donne bien envie de le découvrir..c est extra vos récits…
A plus…
Les filles de st gin