
Avec un titre pareil, inutile de préciser dans quel pays ça se passe, n’est-ce pas ?
Ah bon, vous ne connaissez pas ces contrées ? Alors suivez nous aux Pays-Bas pas dans ces provinces que nous avons parcourues le mois dernier, on va vous faire découvrir des endroits surprenants pas bien loin de la France (la preuve, on peut s’y rendre à vélo !).
Hollande ou Pays-Bas ?
La confusion est fréquente, on parle de « Hollande » alors que les Pays-Bas sont composés de douze provinces dont seulement deux forment la Hollande.
C’est un peu comme si on parlait de la Bretagne pour désigner la France, ce serait flatteur mais trompeur. Ou pire encore, parler d’Angleterre au lieu de la Grande Bretagne, au grand dam des Gallois et des Écossais.
Cet article se déroule dans les provinces de Gueldre et du Flévoland, que nous quitterons pour la Hollande Septentrionale puis les provinces d’Utrecht, de Hollande Méridionale et enfin le Brabant Septentrional.
Pas si simple, la « Hollande »…
Il suffit de passer le Rhin
Arrivant d’Allemagne, on traverse le Rhin et nous voilà dans dans la province de Gueldre, où l’on trouve des lieux aux noms étranges et à la prononciation énigmatique: Willingen Aan De Rijn, Ubbergen – Nijmegen, Noordoostelijk Van Schaarsbergen, etc.
Il n’y a pas que ça d’étrange, notamment des « bus à pédales » qui nous enchantent, au lieu d’avoir des tas de voitures qui attendent les enfants à la sortie de l’école, ceux-ci rentrent chez eux dans ces engins ludiques et efficaces.
Pour circuler, il y a toujours les points-noeuds si pratiques (qu’un cycliste australien n’avait pas remarqués, d’où sa difficulté à trouver son chemin) et les itinéraires cyclables à l’abri de la circulation motorisée.
Pour dormir c’est au choix : Il y a plein de campings, les gens d’ici en raffolent et ce n’est pas pour rien qu’ils sont si nombreux à venir dans les campings français. Pour notre première nuit on en a trouvé un avec un abri (pas forcément prévu pour ça), ainsi la tente n’a pas été mouillée par la pluie, c’était le le grand luxe, alors qu’on n’a pas payé parce qu’il n’y avait personne à la réception le soir ni le lendemain matin. Encore mieux, il y a le réseau welcometomygarden.org moins dense qu’en Belgique mais où on peut tout de même trouver des jardins bien sympathiques, et leurs propriétaires aussi. Bel exemple chez Geertje et Adrie, leur fille Veerle, leurs trois chevaux, le chat, le chien, les lapins et les quatre poules ; on est même repartis le lendemain avec des oeufs qu’on aura réussi à ne pas casser. Leur maison est située dans le Flevoland, un polder situé à cinq mètres au dessous du niveau de la mer, essentiellement recouvert de cultures. Près de chez eux un grand champ de tulipes, mais on ne voit pas une fleur, elles ont été « moissonnées » (en fait la machine retire uniquement les fleurs) car le but est de faire grossir les bulbes pour ensuite les récoler et les vendre.
Un parc national et un musée extraordinaires
Les Pays-Bas étant un pays densément peuplé (Trois fois plus que la France) et occupé à 20% par les eaux, les espaces naturels ne sont pas légion. C’est pourquoi nous avions choisi de traverser le parc national de Howe Veluwe qui mérite bien une visite. Les paysages y sont très particuliers, il y a notamment des côtes à grimper, ce qui est bizarre dans toute cette platitude, mais aussi des dunes et de belles forêts pleines de fleurs et d’animaux (même si on n’en a pas vu la queue des cerfs, mouflons et sangliers annoncés).
Situé dans le parc, le musée Müller Kröller est remarquable, notamment pas son impressionnante collection de Van Gogh (92 toiles, la deuxième collection mondiale) et d’autres artistes pas mauvais non plus (Picasso, Braque, Millet, etc.)
Il y aussi des oeuvres contemporaines dont certaines sont bluffantes et d’autres laissent perplexe, comme il se doit, ainsi qu’un jardin de sculptures qui ne laissent pas indifférent même si pour certaines on a eu du mal à déterminer si c’étaient des travaux en cours ou des oeuvres.
Digues à gogo
Passer de l’autre coté de la Markermeer, immense lac de 700 km2 d’une profondeur de seulement 3 m., ça se mérite. Cette étendue était également au départ prévue pour être « poldérisée », c’est à dire vidée de son eau afin de gagner de la surface de terrain, comme cela a été fait aux alentours. Finalement, elle a été conservée comme réserve d’eau douce, séparée de la Ijsselmeer à son nord par une digue de plus de 30 km de longueur.

Et cette digue, on n’est pas près de l’oublier car on l’a parcourue à vélo et c’est là qu’on se rend compte de la longueur d’un kilomètre. Pas à cause du relief car on ne peut imaginer plus plat, un peu à cause du vent que nous avions de travers, mais surtout à cause de la monotonie de la chose. De l’eau de chaque coté, une route au milieu, et une piste cyclable. A part ça, rien. Sauf des bernaches et autres volatiles qui égayent le parcours, même si on peut douter qu’ils soient venus là pour ça, bien qu’ils nous amusent beaucoup : Contrairement aux canards qui s’envolent à notre approche, les bernaches s’en vont à l’eau mais les jeunes ont bien du mal à suivre leurs parents lorsqu’il faut franchir des rochers, ils sont patauds et se démènent tant bien que mal pour ne pas rester à la traine.
Surtout que cette journée là nous avions déjà ingurgité quantité de kilomètres de digues en venant d’une petite ville très spéciale. L’avantage de ces digues là étant qu’il y avait plus d’animation, car les moutons sont mis à contribution pour assurer la tonte.
L’incroyable Urk
Il n’y a pas si longtemps, Urk était une île, avant d’avoir été reliée par les digues qui ont permis de créer le polder. L’esprit insulaire est resté, les habitants ayant une sacrée réputation de réfractaires, un peu à l’image d’un certain village gaulois résistant toujours à l’envahisseur. D’ailleurs ils n’habitent pas à Urk mais sur Urk. La pratique religieuse est forte, il y a un nombre important d’églises (Urk est surnommée par les Néerlandais « la ville de Dieu ») et les positions sont tranchées :
“Ce n’est pas que nous savons mieux que les autres, ici, à Urk, ou que nous n’écoutons pas le gouvernement. Nous voulons bien obéir aux autorités, mais en accord avec les commandements de Dieu”
C’est sur un quiproquo que nous avons pu participer à un petit morceau de la vie locale : Alors que nous observions le processus de fumage du poisson au bout d’un quai en cul de sac, des hommes nous ont indiqué par où passer pour repartir de là avec nos vélos ; mais on croyait qu’ils nous montraient comment entrer dans ce qui ressemblait à une espèce de taverne, du coup on a fini par s’y inviter alors que ce n’était pas un établissement public mais une espèce d’atelier dans lequel les anciens se retrouvent une fois par semaine pour discuter, manger du poisson et boire un coup. Et nous voici attablés avec eux, dans une ambiance conviviale, comme quoi les « Urkiens » sont peut-être réfractaires mais accueillants tout de même.
La preuve en est qu’un immense bateau-hôtel accueille de nombreux réfugiés ukrainiens. Nous avons d’ailleurs fait la connaissance d’Elena, Ukrainienne très émue de voir que le drapeau de son pays flotte sur nos vélos ; malgré une conversation laborieuse via l’application de traduction, les sentiments passent et ils sont intenses.
Pour clore cet article avant de quitter le Flévoland, une seconde mini vidéo (regardez bien, il y a une erreur, combien vont la trouver ?) :
A très bientôt en « Hollande » !
Urk et non Ulk.
Maintenant il vous reste à découvrir plus au nord l’itinéraire des 11 villes frisonnes qui nous a bien plu avec ses villes et les canaux sur lesquels naviguent les hollandais en vacances. Pour un prochain été ?
Bonjour les amis cyclos. Votre périple du 27 avril 2022 au 2 juin 2022, 1300 kilomètres en 5 semaines sur place nous a permis de bien comprendre l’Histoire et la Géographie des Pays-Bas… heureusement que les campings sont pas chers car le reste est hors de prix. Nous avons camper avec des nuits à 8 – 10 degrés car nous avions envie de voir les champs entiers de tulipes, narcisses, etc….
Nous avons compris comment les villages patinent sur la glace et sortent des grands champions du monde .
Encore merci pour le partage .
On en rêve d’y retourner !
Bonjour
Très agréable découverte. Un régal pour les balades à vélo..kénavo
Merci pour le cours de géographie. Personne n’ayant trouvé l’erreur, la voici : à la 1,09′ tous les soutiens gorges à sécher ne sont pas à ceux d’Irène, ses sacoches ne sont pas assez grandes pour les transporter. A mon âge ma vision n’est pas au top, je peux me tromper ?
Je m’aperçois qu’on n’a jamais dit quelle était l’erreur dans la vidéo de fin d’article, et personne ne l’a remarquée : Il est écrit « ULK » au lieu de « URK »… Incroyable !