Après notre chouette séjour sur Fraser Island, l’idée est de reprendre un train jusqu’à Rockhampton. Et vous allez voir que c’est plutôt épique.
Puisqu’il n’y a pas de gare à Hervey Bay, on se lance dans le modernisme à tout crin en réservant par internet, c’est la première et dernière fois, on ne nous y reprendra plus : Il y a un site, un peu mal fichu mais on y arrive quand même, sauf qu’évidemment il n’y a pas de case à cocher pour les vélos. On réserve quand même pour nous, en profitant d’un genre de tarif « Prem’s « et en se disant qu’on va aller ensuite dans une agence pour faire ajouter notre chargement.
Ben oui mais non, l’agence ne peut rien pour nous car on a commandé par internet, il faut procéder par téléphone ; bon, OK, le type au téléphone farfouille un bout de temps sur son clavier avant de nous annoncer que le train que nous avons choisi a bien un fourgon à bagages mais il n’y a pas de place pour nos vélos. Tout ce qu’il a à nous proposer est un train deux jours plus tard ! Et puis en fait non, il n’y aura pas de place non plus à Howard, la gare qu’on a choisie, il faudra partir de la suivante, Bundaberg, 100 km plus loin ! Et nous, tout ce qu’on a à répondre c’est « Yes, OK » parce qu’on n’a vraiment pas le choix.
D’un sens, heureusement qu’on pouvait aller à la gare suivante, parce que quand on a vu la « ville » de Howard on s’est demandé ce qu’on aurait bien faire dans ce trou pendant deux jours.
Autant aller à 100 km de là, au moins on profite du paysage et on paye moins cher notre billet de train (en fait c’est le même prix, compte tenu du supplément pour les vélos, mais sinon ç’eut été plus cher, vous suivez ?). C’était même une très bonne chose, car on a ainsi pu découvrir Bundaberg (surnommée Bundy) et c’était une bonne expérience.
Childers
Mais avant d’arriver à Bundy, car c’est un peu loin quand même, un arrêt s’impose à Childers qui s’avère être une petite ville bien typée. Le look des bâtiments bâtis par les pionniers, les arcades bienvenues sous le soleil ardent, les aménagements bien conçus, tout ceci donne à la bourgade un cachet agréable.
Il y a une quinzaine d’années, un événement tragique est hélas venu endeuiller la ville : L’auberge de jeunesse a brûlé durant la nuit, incendie volontaire par un saisonnier « red neck » nous dit le gardien des lieux, et comme elle était tout en bois, l’incendie s’est développé rapidement et 15 jeunes occupants (sur 86) n’ont pu sortir à temps. Ce bâtiment n’en était pas à son premier incendie, il a une histoire mouvementée ; maintenant, c’est une galerie d’expositions et un lieu d’hommage en mémoire des ces disparus venant des quatre coins du monde.
Nous faisons également connaissance avec les RSL, ce qui nous renseigne enfin sur ce sigle que l’on voit dans toutes les communes, même les petites. Il s’agit des Return Services League, autrement dit les anciens-combattants, qui ont des clubs partout et sont très actifs. On vous expliquera plus tard pourquoi c’est si important, rien à voir avec ce qui se fait en France.
Faute de gare, Irène a trouvé sa voie :
Et voilà ce qui arrive quand on a plié la tente mouillée le matin, qu’on a oublié de la faire sécher dans la journée et qu’on se retrouve bien embêtés le soir quand le soleil s’est couché, lui :
Bundaberg
Située au cœur d’une région agricole, la ville doit sa spécialité locale à l’une d’elles, la canne à sucre. Des champs de canne à sucre, on en longe durant des tas de kilomètres, souvent bordés de petites voies ferrées qui servent au moment de la récolte (c’est dans un mois, dommage, mais on ne va pas rester là à attendre).
Il y a aussi des plantations de macadamiers, manguiers, avocatiers et autres fruitiers, vous voyez que l’agriculture a d’autres aspects que par chez nous.
Tout ceci fait travailler beaucoup de main d’œuvre, d’où l’abondance de saisonniers et notamment tous les jeunes backpackders qui viennent pour le fruit picking et gagner ainsi de quoi poursuivre leur voyage (Nous en rencontrons souvent, parfois des français).
Mais on ne vous a pas encore dit ce qu’est donc cette spécialité locale, eh bien c’est le rhum. Eh oui, avec toute cette production de sucre, il y a un sous produit qui ne demande qu’à être exploité : La mélasse. Nous voici donc partis visiter la distillerie, commençant par les immenses stocks de mélasse (car elle n’arrive qu’au moment des récoltes mais la production de rhum dure toute l’année), puis l’élaboration des levures, la fermentation, la distillation, le stockage en fûts de bois plus ou moins grands selon la qualité (et le prix, qui peut atteindre des sommets).
A l’issue de la visite, dégustation, on a droit à deux verres chacun mais un seul pour deux sera encore de trop, le rhum en question est extrêmement fort, ça risque de zigzaguer sur la route.
Une autre production locale a acquis une certaine notoriété, il s’agit de la Ginger Beer et d’un certain nombre d’autres boissons non alcoolisées, celles-là. D’ailleurs la Ginger Beer Bundaberg qui plait tant à Irène n’est pas plus alcoolisée que la Traditional Lemondade de la même marque qui plait tant à Joël. Par contre, l’usine ne se visite pas, dommage.
Accessoirement, mentionnons l’excellent restaurant Spicy Tonight qui propose une cuisine Thaï et Indienne de qualité, ça fait du bien de ne pas manger quelque chose de frit car les restaus australiens ont un peu tendance à user et abuser de la friture, non seulement pour les frites mais pour à peu près tout ce qui peut se boulotter avec.
Même si ce n’est pas nécessairement la ville dans laquelle on imaginerait se retirer pour y passer sa retraite, Bundaberg est une étape intéressante.
Pendant qu’Irène fait les courses, Joël rêve de Ferrari :
Train train
Bon, c’est bien tout ça, mais on a un train à prendre, nous. Alors direction la gare, laquelle est superbe avec son air rétro et ses plantes vertes suspendues partout, on se croirait dans un épisode d’Agatha Christie. Le type qui nous accueille est gentil comme tout, il nous propose de garder nos bagages et vélos afin qu’on puisse aller dîner. Oui, vous avez bien lu : Il y a quelqu’un pour accueillir les voyageurs ! Là on est loin de la SNCF, et vous n’avez pas encore tout lu : Sur le quai, une dame s’assure que nous sommes bien dans la bonne voiture, puis nous explique que quelqu’un viendra nous réveiller peu avant l’arrivée à Rockhampton (on croit rêver !) ; son compagnon nous a vus passer sur la route le matin même, et ils en ont parlé, comme quoi on ne passe pas inaperçus.
En fait, il y a plein de personnel dans les gares ici (avec seulement deux trains par jour, ils ne doivent pas être débordés) et c’est géré un peu à l’ancienne, avec des listings imprimés des passagers, l’automatisation à outrance n’est pas encore passée par là et c’est bien agréable.
Comme d’habitude, car nous commençons à avoir l’habitude, nous avons préparés les vélos en démontant le guidon. En fait c’était carrément inutile, le wagon à bagages est vide et pourrait contenir trois éléphants. On se demande d’ailleurs comment il pouvait être plein à Howard au point de ne pouvoir accepter nos vélos, et vide ici, mais on ne saura jamais et ça n’a guère d’importance. Le train démarre enfin, dodo…
Au moins les chemins de fer Australiens ont bien compris que vous êtes partis sur la route » pour échapper au train-train quotidien et ils vous en font rater quelques uns, attendre sur des voies de garage! Vous auriez le droit de vous réfugier dans une attitude « railleuse », mais non!
Etonnant qu’ils puissent ensuite être paradoxalement « aux petits soins » quant ils le décident.
A part cela, vous ne semblez pas vous plaindre davantage des mollets (sans jeux de mots…) c’est donc la forme?
Courage, et continuez dans votre inoxydable bonne humeur! Bises
pas de train train dans ce pays il faut faire face!!
Bonjour
C’est vrai ce n’est pas la routine .pas de train-train …toujours l’aventure au bout de la rue.
Super pour « cette échappée belle » …kenavo de Rochefort-sur-mer ou l’on peut voir .
http://www.hermione.com
Cordialement
Bernard
f6bcc
Génial la pancarte dans la tente, on garde l’idée pour un éventuel retour en Irlande ……
Bonne route, en plus on apprend plein de trucs avec les cyclomigrateurs!
moi j’aurai bien aimé avoir quelques photos du chemin de fer des cannes à sucre 🙂 Mais bon si vous avez 2 ou 3 photos du fourgon à bagage avec juste vos zengins, ca compensera 🙂