Kanaky !

Kanaky c’est le nom que les Kanak (pas de pluriel à ce mot, il reste invariable) donnent à la Nouvelle Calédonie. C’est par le cri enthousiaste « Kanaky ! » que nous sommes souvent interpellés sur la route, suscité par le fanion qu’Irène arbore sur son vélo. Et cet enthousiasme, cet accueil plus que chaleureux, nous allons les vivre chaque jour durant notre passage dans cette inoubliable région.

Couleurs et symbolique du drapeau Kanaky

Trois bandes horizontales de haut en bas : bleu, rouge et vert surmontés d’un cercle jaune légèrement décalé sur la gauche et comportant une ombre chinoise en son centre, une flèche faîtière de case traditionnelle percée d’une sorte de conque qu’on appelle toutoute. 

  • « Vert qui symbolise la terre, les ancêtres, la richesse du sol et l’espoir »,
  • « Rouge qui symbolise le sang versé dans la lutte, le socialisme et l’unité du peuple »,
  • « Bleu qui symbolise le ciel et le Pacifique environnant »,
  • « Et le soleil, sur lequel s’inscrit en noir la Case avec la flèche faîtière et son Toutoute ». La flèche faîtière à toutoute stylisée est un symbole largement réutilisé notamment dans des emblèmes de collectivités locales contrôlées par les indépendantistes et majoritairement peuplées de Kanak.

 


En descendant de la montagne

Après le col des Roussettes nous avons pédalé entourés d’une végétation dense, les bananiers sont omniprésents, des palmiers de toutes sortes, des lianes. De petits chemins mènent aux habitations des tribus toujours plus ou moins dissimulées derrière des rideaux de verdure et d’arbres en fleurs. Les pamplemoussiers croulent sous le poids de leurs fruits. Pendant notre picnic nous ferons causette avec un couple de Granville, Maryse et Jean-Philippe, elle s’est cassée le bras en visitant une cascade, ça nous donne à réfléchir sur le fait que nous devons nous préserver autant que possible, vous imaginez nous emplâtrés sur un vélo couché ? Nous pas !

On avale les 30 derniers kilomètres avant le village de Houailou en longeant la rivière du même nom, bénéficiant de beaux points de vue, ce qui n’est jamais désagréable. Il fait chaud, les températures avoisinent les 27°, 28° aujourd’hui, nous n’avons pas été dérangés par la circulation peu dense et toujours les encouragements des gens croisés ou de ceux qui nous doublent et nous photographient à l’insu de notre plein gré. Et même quand une voiture s’arrête pour immortaliser ces deux vieux, nous ne refusons jamais et nous plions avec plaisir à ces échanges ; après tout nous aussi sommes chasseurs d’images.

Les vieux chez les pompiers

Houialou est un petit village célèbre pour sa fête du litchis au mois de décembre, nous n’en mangerons pas, il est beaucoup trop tôt, ou bien trop tard, ça dépend comment on se situe sur le calendrier du voyageur. Alors en débarquant dans le centre du village on s’engouffre dans l’épicerie pour ressortir au final avec une crème glacée bien méritée et on en profite pour se renseigner auprès des femmes présentes d’un endroit où on peut camper sans déranger. Elles nous indiquent la grande place herbeuse de l’autre côté de la route, derrière les bâtiments municipaux, il y a un point d’eau, pour les toilettes vous allez dans les buissons….hum….
Les enfants qui sortent du centre où ils viennent de passer quelques jours de colo, nous assaillent de questions, leurs parents ont beau leur dire que ces deux vieux sont fatigués et ont besoin de se reposer rien n’y fait. On passe un agréable moment avec eux ; en fait on adore ça.

La rivière Houailou a plusieurs bras, on repère un joli spot près de la rampe de mise à l’eau des bateaux. Dans le doute on va se présenter aux gendarmes, des fois qu’ils viennent nous réveiller en pleine nuit. Joël va se retrouver retenu plus d’une demie heure, barricadé derrière les hautes grilles et barbelés. Pendant ce temps là Irène se demande bien pourquoi il ne revient pas, c’est si compliqué ?
En fait il s’avère que les gendarmes sont en train de téléphoner aux habitants susceptibles de nous recueillir, lycée, écoles. Ils nous déconseillent de rester au milieu du village ce soir, il y a quatre mariages actuellement dans la région et alcool aidant on pourrait être victimes de mauvais plaisantins, c’est déjà arrivé que des campeurs se fassent taillader la tente et piquer leurs papiers et argent…..rhooooo….. ben mince alors.

Finalement, ce sont les pompiers qui vont nous accueillir, ils sont actuellement sur un feu mais on peut s’installer derrière la caserne et faire comme chez nous. Merci messieurs les gendarmes, on a préféré écouter leurs recommandations, après tout ils connaissent mieux que nous les « vilains » du coin. Peut être que si nous avions suivi notre première idée rien de désagréable ne nous serait arrivé, mais comment savoir ? Dans le doute s’abstenir c’est plus sage.

On ne va pas le regretter, quand on arrive à la caserne tout est ouvert la dedans, la nourriture sur la table, la TV marche, visiblement il y a eu un départ précipité. On pique la tente dans le jardin, on se fait notre popotte parce qu’il fait nuit, Irène se décide à aller prendre une douche même si personne ne l’y a invitée. Quand ils arrivent enfin il y a deux pompières et quatre pompiers qui viennent de batailler avec un incendie volontaire dans les montagnes environnantes. On fait connaissance de Stéphanie et Edlyne, Luc, Ken. Tous sont fatigués mais sont heureux d’avoir de la visite. Ils nous invitent même à manger avec eux, toutefois on décline vu qu’on a déjà boulotté nos pâtes du soir. « Hé, tu sais qui dort chez nous ce soir ? » Dit Edlyn au téléphone « les deux vieux à vélo qu’on a vu à l’épicerie ». Voilà, vous savez tout, nous sommes désormais les deux vieux à vélo qui font le tour. Sur le caillou le terme de « vieux » et « vieille » n’est pas péjoratif, pour parler de son homme, de son mari, une femme dira « mon vieux », idem de la part d’un homme qui parlera de son épouse comme de sa « vieille ».

Stéphanie nous offre une revue spécialisée sur laquelle elle figure. D’origine japonaise par ses grands parents, elle a abandonné son travail à la Poste pour se consacrer à temps plein au métier de pompier.
Lors d’une catastrophe suite aux pluies torrentielles de 2012 où leur caserne à été emportée par les coulées de boues, son mari Luc, était seul à ce moment là car ses collègues étaient en mission, il a tout juste eu le temps de s’enfuir. Pour un peu il y aurait eu des victimes chez les pompiers, qui auraient-ils pu appeler aux secours ?
Nous parlons de leur quotidien avec ses lots de victimes de la circulation, violences conjugales, suicides des jeunes entre 20 et 40 ans, catastrophes naturelles.
Nous emporterons outre de beaux souvenirs de cette équipe, un bel écusson de leur brigade en échange d’un paquet de gâteaux bretons. Toujours avoir ce genre de petite gâterie bretonnes avec soi, c’est une valeur sûre (en dehors du pâté Hénaff) !

Vallées et (sacrées) côtes

 

La vallée de Houaillou est jolie, la route sinueuse, petites montées et descentes, on ne s’ennnuye jamais. Même quand on rencontre un groupes d’hommes de la tribu de Monéo, machettes en main, ça n’est pas pour nous détrousser mais parce qu’ils sont en train de refaire les barrières en bois et barbelés pour leur troupeau de bovins. On s’attarde avec eux et notre échange est fort joyeux.
On laisse la cascade de Ba, de toute façon c’est trop sec à cette période, tout le monde s’en plaint d’ailleurs, et puis pas envie d’aller escalader des rochers et se casser un bras !!!

Mais la route va hélas s’éloigner de la vallée, on va s’offrir la montée du jour en poussant nos montures, c’est incroyable comment on devient mous ici, mais à notre décharge, les côtes se dressent parfois devant nous tels des murs, bien plus difficiles parfois qu’en Nouvelle Zélande, on pousse, pas le choix.

On s’abrite du soleil qui nous achève pour un pic-nic sous un grand manguier avant la plage de Wemou quand une voiture s’arrête. Un jeune couple en descend, un air de déjà vu, ce sont Adeline et René. Ils nous ont reconnus, nous étions à l’île des Pins, et plus tard dans le même camping à Poé. Elle est d’origine angevine, il est d’origine Kanak. En vacances trois mois pour profiter ici de la famille de René et faire le tour de l’île. Envie de savoir ce qu’on fabrique à vélo, d’où on vient, où on va ? Peut être un jour les verra t-on eux aussi sur les routes ?

Au village de Ponerihoen il y a aussi une caserne de pompiers, on les salue au passage, encore un incendie volontaire, une immense fumée noire culmine au sommet des montagnes aux alentours. Ils ont des doutes sur l’identité de l’incendiaire, mais pas de preuves, il faudrait le surprendre sur le fait ! Pas simple… Ils veulent nous offrir une clé, non pas la clé du paradis.. Celle qui ouvre les bornes à eau et toutes sortes de vannes, comme ça on pourra boire partout. Merci, c’est sympa mais énorme ce truc, en plus ça pèse un âne mort, on préfère décliner cette offre généreuse mais encombrante.

 

De farés en cocotiers

Un magnifique faré (mot polynésien pour désigner une vaste hutte ouverte ou un abri) se dresse tout près de la rivière, la lumière de fin de journée est belle, on s’arrête et nous sommes hélés par un homme qui nous attend. C’est le papa de Stéphanie, notre femme pompière. Il nous propose d’aller dormir chez son fils qui tient un gîte à une quinzaine plus loin. C’est gentil mais on n’a pas envie de s’arrêter avant d’arriver au camping près de la plage.
La semaine précédente se déroulait ici le festival des arts et traditions. Un sculpteur est en train de finaliser, à l’aide de son fils, un magnifique totem. On reste un moment avec eux admirant les gestes précis des coups de ciseaux et la finesse du travail sur bois. Des petits bonheurs tirés de ces rencontres du bord de route comme on les aime.


La vallée est sauvage, toujours sinueuse, luxuriante et quelques kilomètres plus loin nous traversons la rivière Nimbaye sur un grand pont métallique surnommé le pont X ou le pont Eiffel.

 

Enfin nous voilà au bord de la mer pour ce soir dans une cocoteraie, il y a des cases avec lampes électriques, des tables avec bancs, (le luxe) l’endroit est superbe. Nous sommes accueillis par une famille qui vient au devant de nous a vu à la foire de Bourail. Puis c’est Colas, un breton d’Hénebont qui arrive les mains chargées de noix de coco qu’il a ouvertes et en offre à tous. Le clou de la journée sera les retrouvailles avec Nastassia et ses deux bambins Léo et Marcel. On va aider Nastassia à rapprocher sa tente de la mer et nous passerons la soirée avec cette petite famille autour d’un feu de camp. On aime beaucoup la zénitude de cette jeune maman.

On se quitte le lendemain matin fort tard après avoir bien papoté et promis de se retrouver à Nouméa et l’adresse de nos futurs hôtes dans nos sacoches. Nous n’avons que 20 kms à faire pour arriver à Poindimié alors on bulle un maximum le long de la route.

La vie aux champs

C’est bien rural sur cette côte, entre les villes villages il y a de nombreuses tribus entourées de plantations d’ignames et autres cultures sur de petites parcelles. On discute ainsi avec un groupe de la tribu d’Ometteux qui est occupé avec les tubercules, ils se sont tous réunis pour défricher une parcelle et la préparer afin d’y accueillir les morceaux d’ignames qui mettront une année avant d’être prêtes. C’est un travail bien physique qui s’effectue dans la bonne humeur, chacun son rôle, c’est efficace. Les enfants donnent le coup de main, c’est comme ça que se transmet le savoir faire.

C’est sympa cette végétation tropicale avec des bananiers qui croulent sous les régimes, les cocotiers qui n’en peuvent plus, les pamplemoussiers dont les derniers fruits nous font saliver d’avance. D’ailleurs, en voyant d’énormes pamplemousses dans un arbre on demande si on peut en acheter et on s’en fait finalement offrir trois (pas moyen de payer, c’est cadeau), c’est un peu lourd à trimballer mais tellement bon !

Les artistes peintres s’en donnent à coeur joie sur cette partie de l’ile, les abri-bus sont peints souvent de scènes de la vie locale, de l’histoire des lieux. C’est parfois naïf et peint avec beaucoup de talent.

Le long de la route

Dans cette région, il ne s’écoule jamais quelques kilomètres avant qu’on ne s’arrête devant un lieu insolite, un stand d’artisanat (en libre-service le plus souvent, mettez les sous dans la boite), un arbre plein de fruits ou des fleurs inconnues.

Même si la densité de population est très faible, il y a des tribus un peu partout donc on n’est jamais longtemps sans échanger de joyeux « Bonjour » avec des Kanak que parfois on ne voit pas derrière la végétation, mais eux nous voient bien depuis leurs maisons ou leurs cultures.

Cette région est un vrai régal, on s’y sent vraiment bien et on fait trainer le plaisir, c’est un privilège que l’on goûte et dégustons à chaque moment n’ayant pas la contrainte de visa ou d’un boulot qui nous réclame…être en harmonie avec la nature où nous évoluons et les populations qui nous entourent, nous apprécions de pouvoir vivre le moment présent sans contrainte….chanceux donc …c’est ainsi que nos coups de pédales sont allégés par des instants de délicatesse, d’odeurs, de couleurs, de chants d’oiseaux ou de vols de papillons, une certaine forme de plénitude, de félicité qui brode notre voyage de milles souvenirs que l’on transporte avec nous en un long sillon fait de multitudes d’images imprégnées à nos sens…et on en réclame encore insatiables que nous sommes.

Tiens, une église sur la gauche ! Il a l’air d’y avoir du monde par là, allons-y voir ! En effet l’église de Tyé est conséquente et jolie, elle surplombe la mer et veille sur son cimetière. Son presbytère ne manque pas de charme, il est joliment restauré.

Mais ce n’est pas dimanche et s’il y a de la musique et autant de monde sous le faré à proximité c’est pour une raison particulière. Serait-ce un mariage ? Mais non, c’est ouvert à tous et c’est festif aussi.

BINGO !

Véritable institution, le bingo est très populaire, c’est une occasion de se retrouver et passer la journée ensemble. Brochettes et plats cuisinés contribuent à l’ambiance, la musique itou, c’est sympa. Le tirage des numéros est très rapide, certains participants jouent jusqu’à cinq grilles à la fois, il faut être vif. La façon d’annoncer les numéros est amusante, « collé 2 » ou « collé 4 » signifie 22 ou 44, « petit 6 » ou « petit 3 » signifie 6 ou 3, tout simplement ; juste un peu troublant pour nos oreilles de « zoreilles » ! Installés sur les nattes dames et messieurs cochent avec sérieux.

On a joué, on n’a gagné. Heureusement d’ailleurs, on aurait été bien en peine de repartir avec une brouette, une pelle, un cochon ou une grosse racine d’igname. Nous voyant partir une dame âgée vient nous remercier d’être venu  partager avec eux ce moment festif, c’est vrai que nous étions les seuls « blancs », même si nous sommes un peu couleur chocolat au lait…..

Touho

Contrairement à ce qu’on pourrait croire, Touho est tout en bas, près de la mer à l’Est (difficile de descendre plus bas donc).

Le camping mentionné sur la carte étant manifestement à l’abandon, on cherche une solution et finalement le proprio nous indique où aller, ce n’est guère plus loin. C’est au club de plongée, fermé quand on arrive mais Sandro est en route, on l’attend sagement.
Comme endroit pour camper, c’est impeccable, il y a des douches chaudes (des vraies) et même du wi-fi, le luxe (pour vous donner des nouvelles). Pour plonger, ça doit être bien aussi car il y a notamment des raies manta, mais il semble que la concurrence soit féroce, il n’y a que deux clubs sur la côte et la venue d’un troisième passe mal.

Un très grand pin colonnaire âgé de 145 ans, censé protéger les générations il a été planté à l’occasion du mariage d’une Mélanésienne et d’un Européen. C’est le plus haut de Touho, sur la photo on voit Joël tout petit à son pied. Pas assez de recul pour calculer sa hauteur (du pin, celle de Joël c’est 1m77).

Kava vain

Nous étions passé devant sans savoir que c’en était un, il n’y a pas d’enseigne et en journée il est fermé, n’ouvrant que le soir à 17h. De toute façon, placé au fond d’une petite route en cul de sac, il faut être un habitué pour savoir qu’il est là. Quoi donc ? Le nakamal local, qui est un débit de boisson où on peut boire le kava, une boisson à base de racines, servie dans une demi-noix de coco. Les nakamals sont généralement signalés par une petite lumière rouge, qui a donc une toute autre signification qu’à Amsterdam.

La racine de cava rouge est mise à tremper dans de l’eau, ensuite pressée à la main. Nous étions prévenus, le kava a un goût de terre (c’est vachement engageant) et a une sorte d’effet anesthésiant dans la bouche, en plus de ses propriétés euphorisantes….on s’encanaille…..les vieux ne sont plus ce qu’ils étaient !!!!

En fait d’anesthésie et d’euphorie, il faudra sans doute qu’on augmente les doses parce qu’avec un seul kava on n’a rien ressenti. Par contre on peut confirmer que pour le goût il y a mieux, il est d’ailleurs recommandé d’avaler cul sec et se rincer la bouche après…enfin pour les plus « délicats ».

Le lieu est intéressant pour son ambiance décontractée et paisible. Les hommes jouent aux boules, et ils sont vachement bons, on voit qu’ils ont de l’expérience. Les femmes discutent au coin du feu. Les gamins courent partout, comme s’ils n’avaient pas école le lendemain. Nous sommes les seuls blancs et finirons par engager la conversation avec les femmes et les hommes présents le plus simplement du monde.

Les curiosités locales

Personne ne connait le nom de « l’arbre aux fleurs jaunes », c’est curieux. Un type se demande même à quoi ça sert d’en connaitre le nom, puisqu’il ne sert à rien, juste à faire joli. Irène ne manque pas de demander aux uns et aux autres, les anciens, les jeunes, les femmes, les chiens…à l’heure où nous écrivons ces lignes nous n’avons toujours pas de réponse et google ne nous a donné aucune indication…..ces fleurs jaunes éclatantes restent donc un mystère non résolu. Si certains d’entre vous ont une idée, on est preneurs !

Les fleurs, ce n’est pas ce qui manque, bien qu’on soit en « hiver », qu’est-ce que ça doit être le reste de l’année…Les hibiscus sont ENORMES, provocants, de toutes les couleurs, un vrai sujet de plaisir pour les photographes, on en a une vraie collection….

Coté faune, le Tricot Rayé est le seul serpent venimeux de Nouvelle Calédonie, mais il n’a pas de quoi effrayer (n’est-ce pas Nicole ?) : Craintif, il n’attaque pas et a de toute façon une gueule trop petite pour nous mordre, excepté entre les orteils là où la peau est fine. Bien sur nous ne lui avons pas proposé nos petits petons à croquer. C’est un serpent amphibien qui se nourrit en mer et vient digérer à terre.

Sommes maintenant sur la route provinciale Nord 10, ça démarre dans les graviers ce matin, la route est en travaux et ça grimpe, donc ça dérape et Irène râle…(comme d’hab. dit Joël). On transpire à grosses gouttes bien que le soleil soit sous les nuages, mais ils vont vite se dissiper pour laisser place à un ciel bleu et un soleil qui nous darde de ses puissants rayons ; pas d’autre choix que de se tartiner de crème solaire. Nous n’avons pas l’option manches longues légères. Cette route est jolie, nous traversons toujours les tribus sans aucun jet de cailloux, bien au contraire ; il est où le danger annoncé ?

 

Les deux vieux qui font le tour

Lors d’une pause nous entendons parler entre elles des femmes qui commentent notre passage « C’est les deux vieux qui font le tour », Radio Cocotiers fonctionne bien…

Quand Joël, comme toute la gente masculine, voit une femme agiter les bras sur le bord de la route, il freine des quatre fers, si cela était possible. Irène, elle, ne s’y intéresse pas du tout (elle n’a qu’à se débrouiller toute seule la dame !!!) surtout quand ladite dame se tient en bas d’une belle descente et qu’il y a une jolie montée dans la foulée, un bel élan gente qui vous propulse presque au sommet à grands coups de pédales telle une fusée…..Irène attendra donc son homme en haut de la côte tranquillement à l’ombre, mais qu’est ce qu’il fiche avec cette femme ? Il arrivera un sacré bon moment après, tout sourire, pour avouer avoir causé de notre voyage à une journaliste de la radio Nouvelle Calédonie 1ère, laquelle arrive à son tour avec sa voiture et nous mitraille cette fois-ci tous les deux. L’interview de Joël passera sur les ondes en soirée. C’est le début du vedettariat. Le lendemain nous aurons notre photo dans le canard local « Les Nouvelles Calédoniennes ». « vous êtes dans le journal, vous êtes dans le journal !!!! » nous dirons les personnes croisées ce jour là.

Falaises balaises

En fin de journée nous quittons la route principale pour celle de Koulnoué, et là surprise, se dressent sur notre droite d’étonnantes falaises de calcaires noires taillées à l’emporte pièce. Elles sortent de la végétation comme des sentinelles géantes dressées sur notre chemin. Nous sommes dans le village touristique de Landrénalique. On aperçoit un site hôtelier fait de cases en pailles mais nous choisissons d’aller au petit camping un peu plus loin, sans chichi, toilettes, douche eau froide et les chats du coin qui viennent nous rendre visite et jouer avec Petit Chat.

On ira faire un petit tour chez Luc, c’est l’épicier du coin qui se trouve au bout d’un chemin poussiéreux dans un endroit improbable, une cahute faite de tôles et les habitants savent que c’est ici l’épicerie sinon nous n’aurions pas trouvé nos deux petites boites de pâté Hénaff, de quoi nous régaler ce soir ! Complément indispensable, il y a même des cornichons, le luxe. Luc a le sourire et des mots gentils pour nous qui sommes venus le voir avec nos drôles de vélos, il est hémiplégique et assure sa part de travail derrière sa caisse.

 

Poule de luxe

S’il y a une raison pour laquelle les gens viennent visiter Hienghène, c’est évidemment pour sa célèbre poule couveuse. En effet, l’îlot qui se dresse à l’embouchure de la rivière, éponyme, évoque tout à fait ce gallinacé sympathique qui fait l’objet de millions de photos, auxquelles on ajoute donc les nôtres même si ce matin là la luminosité n’est pas idéale. Et puis tout le monde n’a pas l’opportunité de poser avec un oeuf de la poule…

Voilà pour la poule. Pour le luxe, ce sera l’établissement où nous déciderons de passer la nuit sachant que Hienghène étant au niveau de la mer, on est descendus à toute allure pour y parvenir mais en repartir sera moins rapide, ça grimpe dur pour rejoindre la corniche. Donc c’est décidé, on passe la nuit là, pour une fois ça fait du bien d’avoir du confort et un repas au restau (Bon faut pas exagérer non plus, ce n’est pas un hôtel ****). On a apprécié le petit déjeuner pantagruélique avec des crêpes, des yaourts, des fruits frais, des tas de gâteaux maison, du beurre de bretagne salé…oh ma doué !!! nous sommes chez l’un des enfants Tjibaou.

On a réservé en tribu pour la nuit suivante, ce sera une expérience fort différente comme vous le verrez dans le prochain article.

 

8 Comments

  1. Salut Joêl et Irène, au top ces nouvelles , ça fait longtemps que je ne vous avais pas suivi et je vois des nouvelles du Caillou alors je deviens addict. On y a passé 6 mois il y a quelques années et je revois des belles photos qui me rappellent des souvenirs. Super votre voyage à deux roues, ça nos fait rêver ! Profitez bien. Si jamais vous avez l’occas, passer une nuit à la tribu Tiendanite et quelques jours à Lifou, c’était nos deux coups de coeur. Et à Lifou, dormez à Liloreve chez Pascal !!
    A bientôt. Benjamin d’Aquatiris !

  2. Coucou mes voyageurs Préférés
    Comme il y a de belles fleurs je voudrais me régalée a faire plein de photos, bon arrete de rêvée Lili tu es en france et les fleurs c’est pour dans 6 mois ….lolll , la c’est les champignons ……Et la grisaille , greeeee……..ainsi va la vie ……
    Merci en tout cas de me faire rêvée
    Bisous a vous 2
    Lili

  3. Bonjour toujours dans le merveilleux voyage !avez-vous compté le nombre de rencontres à votre compteur !!hi à suivre amitiés Bernard

  4. Bonjour les Amis Cyclos,
    Magnifique la poule, mais Irène n’a rien à craindre, elle est loin de Joël.
    Mais dites donc les Amis « Cyclomigrateurs », vous vous embourgeoisez : une nuit à l’hôtel!!!
    Vous avez sans doute apprécié le confort.
    Bises amicales de Bretagne.
    Mamie Nicole

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