La grande traversée

Au lieu du festin annoncé, car on avait acheté plein de bouffe, la mer a décidé que ce serait plutôt quelque chose comme ça :

Du coup, les deux premiers jours sont passés en mode diète et à l’eau, le mal de mer coupant toute envie d’absorber quoique ce soit. Si c’est pour aller aussitôt nourrir les poissons, autant jeûner. Petit à petit, à partir du troisième jour ça va mieux, on arrive même à s’attaquer progressivement aux victuailles, ce qui est toujours bon signe. Serait-ce un effet du patch et de l’huile essentielle de menthe poivrée ?

La vie à bord, c’est assez semblable d’un jour à l’autre :

Néanmoins, ça demeure un peu bancale et on ne se sent pas vraiment bien. En fait, le vélo nous réussit bien mieux que le bateau !

« Mais que diable allaient-ils faire dans cette galère ? »

Molière, Les fourberies de Scapin Acte II scène 7

Avec une capitaine énergique aux commandes, on n’a pas appris à faire des noeuds marins ni hisser une voile mais peluche et popote ça on sait faire. D’habitude on aime bien se rendre utiles, là on n’a même pas pu assurer de quarts de nuit (ce qui n’est pourtant pas bien compliqué), on aimerait dire que ce sera pour une autre fois mais il n’est pas certain qu’on tente une autre expérience maritime de ce genre. C’était une bonne expérience, maintenant on sait, merci Bertrand et Valérie.

Stop Spot

A ceux qui ont remarqué que notre itinéraire en direct-live-temps-réel s’était soudainement interrompu au large de la Nouvelle Calédonie, précisons que nous n’avons pas sombré (sinon on ne serait pas en train de vous écrire) mais c’est pile poil le moment où notre abonnement au service satellite se terminait, du coup la balise Spot a lâchement cessé d’émettre. C’est ballot…

L’arrêt au port

Accoster au port c’est bien, ça veut dire qu’enfin ça ne tanguera plus, mais il faut rester à bord, interdiction de descendre à quai. Ce n’est pourtant pas l’envie qui manque, mais il faut attendre le passage des services phyto-sanitaires et douaniers. Comme c’est le soir, ils ne viendront que le lendemain, donc dodo dans la cabine pour la dernière nuit.

Petit exercice d’équilibristes pour transporter les vélos et le fourbi par la passerelle bancale, et nous voici enfin sur le plancher des vaches.

Nouméa

Qu’est-ce qui frappe le plus lorsqu’on met pied à terre à Nouméa ?

  • Les noms de rue sont en français, ça fait tout drôle de voir une rue de Sébastopol ici mais la place de la Marne et la rue d’Austerlitz ne font guère plus couleur locale.
  • Le drapeau français flotte allègrement au dessus des bâtiments administratifs.
  • Les tags inexistants en Australie et Nouvelle-Zélande sont bien présents ici.
  • Il y a des voitures Renault et Citroën partout, et elles roulent à droite.

Ces premières impressions vont être complétées par d’autres les jours suivants, car on va se donner une semaine pour rester en ville et procéder à un certain nombre de démarches. On va ainsi découvrir une cité assez curieuse, un peu vieillotte et délabrée, mais avec une ambiance bon-enfant qui est fort plaisante.

Dans le quartier Chinatown on trouve plein de chinoiseries, évidemment, tous les magasins vendent peu ou prou les mêmes choses aux mêmes prix. Parmi les vêtements courants figurent en bonne place les « robes mission » qui sont très populaires et portent ce nom de par de leur origine : Les missionnaires trouvant que le pagne était indécent (quelle idée !) ont instauré le port de cette robe descendant jusqu’aux mollets, sans ceinture.

Back to Madagascar

En voyant la gare routière, on se croirait revenus chez les Malgaches : Bâtiment vétuste, barreaux aux portes et fenêtres, guichets fermés, horaires punaisés sur le mur. Comme on a besoin de renseignements, on demande aux gens qui attendent là, il faut frapper à la grosse porte en fer et quelqu’un va sortir ; en effet, une dame finit par ouvrir la porte, on se demande ce qu’elle fait barricadée là dedans, et nous donne avec le sourire l’info attendue, à savoir qu’on peut embraquer les vélos dans les cars, il suffira de demander au chauffeur. Ça servira peut-être.

 

Les douze travaux d’Asterix

Petit exemple d’une démarche qui aurait été fort simple ailleurs, mais qui tourne à l’ubuesque en Nouvelle Calédonie. L’idée est d’aller acheter des timbres et une carte téléphonique, ce qui est, convenez-en, d’une témérité inouïe. Il n’y a qu’un opérateur public, l’Office des Postes et Télécommunications (OPT, comme nos bons vieux PTT), donc on se rend naïvement à la Poste, gros bâtiment dans le centre-ville.


Après avoir bien fait la queue, la dame nous apprend qu’ils ne vendent pas de cartes téléphoniques ici car c’est un centre de traitement du courrier, ils ne s’occupent que de ça. Qu’à cela ne tienne, vendez nous des timbres. Ah non, il n’y en a pas non plus, il faut aller dans une boutique en ville qui a plein de jolis timbres.
A la boutique en question, les timbres sont effet fort jolis mais bien entendu ils ne s’occupent pas non plus de téléphone, il faut aller chez un de leurs « partenaires », donc un commerce privé.

Renseignements pris, on se retrouve chez un marchand de tabac, mais il ne vend que des recharges téléphoniques, pour les cartes il faut aller dans une autre boutique. Laquelle n’est pas loin, heureusement, on en ressort avec la carte SIM si convoitée, délestés d’une somme astronomique pour bénéficier d’un numéro local, le 52 32 37 (Des fois que vous ayez envie de nous appeler). À ce prix là, on peut espérer avoir de la 3G, voire même de la 4G, mais que nenni non point, c’est pour téléphoner et puis c’est tout, par Toutatis !

Jeanne d’Arc

Devant la cathédrale St Joseph trône la statue de Jeanne d’Arc, laquelle n’est jamais venue dans ces contrées lointaines pour y bouter les Anglais hors du Royaume de France, mais il y a tout de même un rapport. Lesdits Anglais avaient des vues sur ce territoire, mais étant déjà bien occupés à envahir l’Australie et la Nouvelle Zélande, ils n’ont pas insisté outre mesure et ont laissé les Français revendiquer l’endroit. Néanmoins, les pasteurs protestants anglais ont essayé d’évangéliser les tribus mais ont lamentablement échoué ; plus tard, les prêtres catholiques français se sont sans doute montrés plus convaincants puisqu’ils ont converti la population et l’ont conduit à cesser la pratique de la polygamie et du cannibalisme (Pourtant parfaitement compatible avec le commandement « Tu aimeras ton prochain comme toi-même« ).

Les cocotiers

C’est LA place principale, celle autour de laquelle le centre-ville est organisée, tout le monde la connait sous le nom de Place des Cocotiers. Sauf que, curieusement, il n’y a aucune place de ce nom sur les plans de la ville distribués par l’Office du Tourisme, et pour cause puisque c’est une succession de quatre places aux noms inconnus de tout le monde.

C’est plaisant de se balader sur cette place, où le Wi-fi est gratuit et des animations et marchés sont organisés (il y a de drôles de fruits et légumes, plein de saveurs à découvrir). Même lorsqu’il y a du monde, l’ambiance est toujours décontractée, on ne sent pas les gens stressés et toujours pressés comme trop souvent en France.

L’Orifice du Tourisme

Comme indiqué sur les plans, l’Office du tourisme est au beau milieu de la place des Cocotiers, emplacement idéal puisque tout le monde passe par là. Oui mais ce serait trop simple, il a déménagé et n’essayez pas de suivre les flèches, il n’y en a pas. Même quand on arrive à proximité, sur un quai le long d’une avenue où personne ne va à pieds, il n’y a aucune indication. Dommage, car il est plutôt bien achalandé même si on n’y trouve pas ce qu’on est venus y chercher.

La carte inexistante

Incroyable, c’est le premier pays dont on ne peut acheter la carte routière ! L’IGN a arrêté de la produire depuis 2010, ils attendent des informations que l’administration locale ne leur fournit pas, alors il n’existe plus de carte de Nouvelle Calédonie. Enfin si, il y a un jeu de cartes très détaillées, mais il faudrait en acheter 25 pour couvrir tout le territoire, bonjour le poids, l’encombrement et le budget…
Heureusement, on va quand même en dégotter car Yann va nous prêter la sienne. Yann c’est le frère de David, vous vous souvenez sans doute de David & Marie, nos « enfants de voyage » qu’on avait côtoyés jusqu’en Croatie avant qu’ils n’aillent pédaler en Asie.

 

Un peu de culture ne peut nuire

Comme nous aimons bien connaître l’histoire des pays que nous visitons, nous sommes partis explorer le musée de Nouvelle Calédonie puis le Centre Culturel Jean-Marie Tjibaou. Sacré contraste entre les deux, le musée est un peu ringard mais propose de magnifiques expositions qui permettent de comprendre la culture Kanak, le Centre Tjibaou est superbe et prestigieux (Conçu par Renzo Piano, l’architecte du Centre Pompidou à Paris) mais on n’y apprend pas grand chose excepté l’histoire de J.M. Tjibaou. Néanmoins, les deux se complètent bien, au bout du compte on en ressort avec l’impression d’être moins ignares au sujet de l’histoire de ce territoire, laquelle est très intéressante et différente de tout ce qu’on a vu jusqu’alors.

 

La coutume et le geste coutumier
La coutume est l’élément fondamental de l’identité kanak. Ce code de conduite régit les rites et les échanges sociaux à l’intérieur du clan (mariages, naissances, deuils, fête de l’igname) et avec les autres clans, et maintient le lien avec les ancêtres.
L’échange de présents (ignames, tissus, monnaie kanak) est un élément central dans la coutume, car il génère une trame d’obligations mutuelles très respectées, sous la forme d’un système de dons et de contre-dons. Celui qui offre un cadeau tire du prestige de son geste tout en créant une obligation que le récipiendaire n’oubliera jamais de rendre – c’est une reconnaissance mutuelle. À tous les stades importants de la vie, on donne des cadeaux, on fait des offrandes symboliques et on palabre ; la parole et le discours sont également très importants dans la coutume.

 

L’auberge

Mais oui, au fait, où avons nous logé durant toute cette semaine ? On a bien essayé des hôtes Warmshowers, mais ce n’est manifestement pas un pays à vélos, ils ne sont que deux dont un couple qui vient d’avoir un bébé et l’autre qui ne répond pas. Nous sommes donc arrivés à l’auberge de jeunesse, laquelle est assez particulière : Placée au flanc d’une colline au dessus de la cathédrale, on bénéficie d’une vue superbe, mais le reste évoque plus une caserne qu’une auberge ; les chambres sont grandes mais l’équipement est spartiate, la cuisine est sous-équipée, les placards à bouffe et les emplacements dans la chambre froide sont fermés à clé, ça change des YHA et BBH chaleureux qu’on a connus jusqu’ici… Néanmoins c’est le seul établissement abordable de la ville, et il n’y a pas de camping à moins de 70 km alors ça va quand même, on n’y est pas si mal que ça et puis on y rencontre des voyageurs sympathiques dont une dame australienne qui nous a vus l’an dernier à Newcastle (enfin nos vélos, ce sont eux les vedettes). On y retrouve aussi Clara, une jeune française rencontrée à Greymouth en N. Z dans le BBH Arche de Noé.

Et après ?

On file à l’Île des Pins, tout le monde nous dit que c’est superbe. Par contre, c’est le début des vacances scolaires, il va peut-être y avoir plein de monde, on n’a rien réservé comme d’habitude, on verra bien…

 

24 Comments

  1. C’est toujours aussi passionnant de vous suivre: un vrai roman vécu où l’on apprend aussi plein de choses sur les régions traversées. (Y compris les mers 😀)
    Merci et bravo pour votre énergie communicative!
    Bonne continuation dans cette lointaine France!
    Des bises
    Christian

  2. Bonjour, Contente d’avoir enfin de vos nouvelles ! c’est super la technologie sauf que, lorsque la balise s’arrête, ce sont vos fans qui balisent. Faut pas nous faire des frayeurs pareilles ! Comment allez-vous à l’île des Pins ? le bateau n’est peut-être pas la meilleure solution au vu de votre experience de navigation ? Là-bas ne ratez pas la baie d’Upi et la piscine naturelle… Bises fraîches et humides de Bretagne (quantessquilrevientlété?), Ann Mary

    • Quel plaisir de vous savoir arrivé sur cette surprenante , néanmoins magnifique île… !! Après avoir nourri les poissons, vous allez vous nourrir de cette culture kanak… 😉 île des pins : camping Natawach près d’une superbe plage.. Piscine naturelle de très beaux poissons… NEmo est la !! Si vous rencontrez un rasta guitariste allongé sur son cocotier.. Il a une petite case …se nomme Didime … Dites lui salut des bretonnes… Et tapez la discute avec lui… Il est très sympa..!!
      Profitez en..
      On vous embrasse

  3. Coucou …Enfin des nouvelles , quel épopée votre traversée , manger , vomir ….lollllllllllllll……Vous etes arrivés a bon port ..oufffffffff………. j’éspère que vous allez vous régaler dans ce pays et surtout nous raconter tout tout ….lolllllll ou presque ….
    Bisous a vous 2 …………….Lili

  4. Ouffff! Vous voici à bon port! C’est vrai que lorsque la balise est inefficace ça nous met la peur au ventre!!! Bizzz
    Contente de vous lire… ça manquait!!!

  5. Bonjour à Tout les lecteurs
    L’HERMIONE à Rochefort recherche des gabiers « Matelots »pour leur prochain voyage en Méditerranée !!
    Une idée pour vous!qui avez de l’expérience!

    Merci ce partage de vos nouvelles aventures « extra-Terrestre »
    Bye bye

  6. Hello les amis
    Arrivés, c’est « soulageant » pour vous et pour moi. Rien que de vous imaginer sur le cata j’ai la nausée.
    D’ailleurs je me demande bien ce qu’il y a regarder avec autant d’insistance par dessus bord ?… Par hasard vous ne cherchiez pas, RAA-OOOOUL. En tout cas on a la même technique pour appâter les poissons : le cul en l’air et la tête en bas !
    Merci pour cette première visite … de Nouméa.
    Sans carte … eh bien le meilleur moyen de visiter : c’est de se perdre ! C’est ce qu’on dit a Venise.
    J’attends les futures péripéties …
    Bizh
    Nanou

  7. Bonjour les amis,
    Content de vous savoir arrivés sains (avec t, ?) et saufs en NC. On sentirait presque, dans vos propos, comme un léger désappointement face à l’organisation de ce coin de France… Voilà ce qui arrive à qui s’éloigne si longtemps de sa mère partie. On perd ses racines, on s’offusque d’un rien…
    Au moins vous avez le soleil et les cocotiers, nous c’est pluie et vents !
    Allez, dites nous en plus. Continuez à animer nos vacances…
    Amicalement

  8. Bonjour à vous,
    Merci pour ces récits toujours passionnants.
    Je serais curieux de savoir à quoi ressemble l’île des pins aujourd’hui. J’y ai passé Noel en 1979, c’est sans doute le plus beau Noel de ma vie, il n’y avait aucun hôtel à cette époque et je dormais sur la plage quand des Kanakes qui passaient par là m’ont proposé de venir dans leur tribu pour fêter Noel.
    La coutume aurait voulu que j’ai quelque chose à échanger, je n’avais rien, et j’ai passé un Noel incroyable à manger des langoustes, à boire du whisky de contrebande et à chanter pendant 2 jours. Je vous souhaite de vivre la même chose.
    Pascal

  9. Nous aussi on préfère le vélo au bateau. On avait essayé avant vous aux Antilles. Et quand on dit que c’est le bordel en France et même en France du bout du monde, ce n’est pas de l’anti patriotisme. Mais vous ne dites rien du climat. Quel température avez-vous ? Ca doit faire un choc après le NZ, non ?
    On continue à vous suivre, comme toujours, de cette France ch… et si belle où nous sommes revenus depuis une dizaine de jours.
    A bientôt

  10. Nous sommes contents que vous ayez pris contact avec yann et flo. Nous avions apprécié l ile des pins : langouste griee piscine naturelle… ensuite nous etions alles dans la region kanak le souvenir le plus fort est la rencontre avec julie a nintendo ou nous avions dormi une nuit dans une case. Pour connaitre l histoire de la NC nous avions achete a la librairie l as de trefle (ou yann travaille et conseille tres bien) 2 livres de didier daeninckx cannibale et le retour d atai. Bonne decouverte de cette region etrange originale ou il faut laisser ses préjugés et apprécier les rencontres. Nous ne nous faisons pas de soucis pour vous c est dans votre nature. Louis et Armelle

    • Le village est tendo et non nintendo (il venait juste d avoir une 1ere television dans le village)

  11. Nous avions aussi testé l opt avec les mêmes resultats. Mais c est mieux qu a mayotte ou yann est resté 2 ans. Tout est relatif!!!

  12. Joli voilier l’Hermione! Vous devriez accepter la proposition de Bernard et vous engager comme « moussaillons « …
    Bizz et bonjour à vous Bernard vous qui pensez à nous TOUS!!

  13. Enfin de vos nouvelles : donc vous n’avez pas le pied marin !!! Vous auriez du prendre la barre cela évite le mal de mer, parole de d’ancienne « marinette ».
    Pour nous c’est mieux, ainsi nous aurons de vos nouvelles et le récit de vos déplacements… Ainsi je continuerai à « voyager ».
    Bizz de notre Bretagne humide.

    Mamie Nicole

  14. Bonjour Irene et Louis, nous avons bu un verre à votre camping la veille de votre traverse pour la cote est, j’espère que tout c’est bien passe. Vous faite partie des meilleures rencontres de mon voyage et surtout le plus motivant pour les jeunes que nous sommes. Voici mon numéro si vous avez besoin de quelque chose.
    897813
    Très chaleureusement
    Laurent

    • Le pédalo, on y a pensé mais pour d’obscures raisons les loueurs étaient réticents, il aurait fallu les ramener à leur point de départ, galère. Ou alors en voler deux, mais justement si on évite l’avion c’est pour ne pas voler.
      Autre solution, mettre des flotteurs aux Azub, on a déjà la position.
      Mais avec les formalités d’arrivée en Nouvelle Calédonie on aurait encore eu des soucis avec les services d’immigration : Z’avez les papiers du véhicule ? Expulsion, retournez d’où vous venez !

      Sans compter que ce n’est pas si plat que ça, avec une houle de 4 mètres ça fait des tas de montées (et autant de descentes mais ça on n’en parle pas).
      Bref, idée non retenue, désolés.

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