Roumanie -> Bretagne : L’arrivée et le bilan

Bigre ! Nous avons oublié de publier le dernier article de notre périple, celui qui concerne notre arrivée.

Du coup, il y en a peut être qui croient que nous sommes toujours en route, quoique mettre trois semaines pour aller de Nevers (fin de l’épisode précédent) à Acignė eut été surprenant, même si on ne va pas bien vite…

Allez, c’est parti :

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Les meilleures choses ont une fin, dit-on, et ce voyage n’y fait pas exception. C’est pourquoi, après l’avoir clôturé par un excellent repas à Nevers, il ne nous reste plus qu’à rentrer au Val Froment.

Mais c’est encore une longue distance à parcourir et, faute de temps pour le faire en pédalant, nous allons devoir prendre le train. En effet, si nous étions rentrés intégralement en vélo, il nous aurait fallu quelques jours de plus et nous aurions raté la date tant attendue du 15 septembre (Mise en selle à Acigné), d’où le risque de décevoir notre fan club et de voir Acignė remplie de groupies errant lamentablement en attendant l’arrivée des héros.

Grosso modo, une heure de train = une journée de vélo, donc le calcul est vite fait.
Mais, alors que c’est un plaisir de parcourir les petites routes en pédalant, le trajet en train est ennuyeux au possible ; on passe son temps à attendre l’arrivée du train, puis il faut trouver moyen d’y caser les vélos, attendre la gare d’arrêt, descendre les vélos alors que les voyageurs se bousculent pour essayer de monter à bord et par la même nous empêchent d’en descendre, changer de quai, et rebelote pour le train suivant.
Néanmoins, nous n’avons pas lieu de nous plaindre,  nous avons eu des trains confortables et faciles d’accès, et des correspondances ni trop longues ni trop courtes. Le seul véritable inconvénient est que nous sommes cantonnés aux TER, ce qui oblige à faire des sauts de puces, par exemple trois trains pour aller de Tours à Laval !
Mais avec de bons bouquins, le temps passe plus vite.

Première étape ferroviaire donc, Orléans où nous sommes recueillis et accueillis par tata Nelly. Excellente façon de reprendre progressivement contact avec la civilisation urbaine, Nelly est venue à la gare en vélo et nous passons une bonne soirée tous les trois. Bon, son filet de porc était moins bon que celui de sa frangine, mais comme on n’a pas goûté à celui de la dite frangine on a bien apprécié son petit plat mijoté….façon Nelly et le bon petit vin a été fort apprécié, merci tata !!!

Le lendemain, on passe à la vitesse supérieure puisque Simon et Delphine (et la tite Eva) viennent à notre rencontre sur la route entre Laval et leur village, et heureusement car nous nous étions un peu perdus dans les explications pour rejoindre la célèbre commune de Saint Ouen des Toits par les petites routes. Retrouvailles chaleureuses, et gros câlins à la petite Eva qui a bien changé en deux mois (nous aussi, paraît-il, mais pas de la même façon). Elle nous gratifie de grands sourires comme si nous l’avions quittée la veille, au moins une qui nous reconnait !!!

OLYMPUS DIGITAL CAMERABien installés chez ces deux là, c’est aussi l’occasion de sélectionner les photos que l’on projettera à Acignė dimanche, et donc de se faire une sacrée frayeur: Vous vous souvenez peut être des soucis que nous avions rencontré avec une carte mémoire récalcitrante, eh bien là c’est pareil mais en pire ! Les photos et vidéos sensées être stockées sur deux clés USB n’y sont pas, il n’y a rien du tout, nix, nada, nothing, que dalle !!! Difficile de décrire toutes les couleurs par lesquelles est passé Joël,  l’arc en ciel n’y suffirait pas…
Mais vous commencez à nous connaître et devinez qu’il y a une issue positive à tout cela, on arrive toujours à se sortir des situations embarrassantes.  En effet, la fichue carte mémoire HS a fini par la retrouver, la mémoire, une fois connectée au PC de Simon et on a pu récupérer toute notre précieuse moisson de clichés et films. Il va vraiment falloir qu’on sécurise au maximum tout cela avant de partir courir le monde. Et pour en finir avec ce sujet, sachez que cette boudiou de carte refonctionne maintenant bien dans la tablette mais ne veut pas être lue sur le PC de Joël, c’est à n’y rien comprendre. L’informatique c’est bien quand ça marche, sinon c’est la prise de tête et après avoir fait du dépannage pendant plus de trente ans on n’a plus nécessairement envie de s’y remettre…
Manque la tronche dépitée de Joël en photo, on envisageait déjà de repartir en sens inverse…..

Bon, il est temps de rejoindre la Bretagne, le samedi matin nous bullons parce qu’il pleut des cordes  et que nous n’avons pas envie de prendre la route sous la pluie. Vers 13h enfin une accalmie, nous quittons la Mayenne sous une météo triste comme un jour sans pain pour rejoindre Domagné où nous attendent Evelyne et Noël,  mais pas seulement… Ces deux coquins ont invité des amies et amis fidèles, il y a un vrai comité d’accueil, qui plus est sous le soleil qui a refait son apparition …normal, nous sommes en Bretagne !!!

Evelyne 3
La progressivité est parfaite, après une soirée à trois puis une à cinq, nous voici une douzaine autour de la table et c’est bien sympathique. De plus, nous dormons dans un vrai lit pour la troisième nuit consécutive,  on se réadapte au confort et on apprécie bien, pour un peu on ne regretterait pas de ne plus avoir à monter la tente chaque soir.

Dimanche 15, la date fatidique est arrivée,  il nous reste la plus courte étape de tout le voyage pour arriver à bon port, une douzaine de kilomètres,  on devrait y parvenir sans trop forcer. Surtout qu’il y a une étape gourmande le long de la route,  un arrêt programmé chez Mado à Brécé. En fait, c’était prévu depuis pas mal de temps quand, lors d’une crise aiguë de MDGS ( manque-de-galettes-saucisses ), nous avions téléphoné à Mado pour lui suggérer de passer commande à Chantal,  qui fait les meilleures galettes de l’Ouest ( et même au delà ). Mais ce à quoi nous ne nous attendions pas, c’est à la ribambelle de potes et nos voisins du val froment qui nous attendaient, plus la banderole et la déco, visiblement il y avait de la préméditation là dessous ( même que certains étaient venus en vélo, ce qui tenait de l’événement, on ne citera pas de nom…JL se reconnaitra hihihihi ). Et les coupables avaient amené force victuailles, sans doute avec l’intention inavouée de nous faire au plus vite reprendre les kilos perdus ; c’est d’autant plus facile qu’en nous accueillant avec du pâté Henaff ils étaient sûrs de nous faire craquer.

C’était super de retrouver les proches, instants d’émotions, le cœur qui chavire et les larmes qui coulent, c’est bon finalement le retour au pays.

OLYMPUS DIGITAL CAMERABon, ce n’est pas le tout, il ne faudrait pas être en retard pour le départ de la balade à travers Acignė, nous arrivons en cortège juste à temps, un minutage parfait après 3080 km, faut le faire !



Le petit parcours se termine place de la mairie, il y a des stands, des vélos partout, c’est une fête très sympa. Évidemment, nous retrouvons moult connaissances avec émotion, il y a des bisous dans tous les sens, c’est chaleureux et touchant, les deux derniers « roumains » du jumelage de juillet sont enfin arrivés.
Et vient le moment de la causerie dans la salle du conseil municipal,  qui se remplit en vidant une partie de la place, comme les vases communicants. Six ans plus tard, ça nous rappelle notre mariage : même salle, même assemblée (en partie), mais pas du tout même tenues vestimentaires ni même discours…
Enfin, nous rentrons au Val Froment, la maison est toujours là et ça nous fait tout drôle de nous y retrouver. Le chat n’a pas maigri, grâce aux bons soins des voisins, et la pelouse a été tondue, que demande le peuple ?

Simon et Delphine nous ont préparé une surprise familiale cette fois, on retrouve avec plaisir une partie de la famille d’Irène, sœurs, neveux, nièces, ceux de Joël sont trop éparpillés, il se contentera donc de la belle famille.

 

UN IMMENSE MERCI A VOUS TOUS, AMIS, VOISINS, FAMILLE !

La première semaine à la maison est un peu bizarre, nous nous sentons déphasés, un peu à côté de nos sandales. En fait, c’était bien plus simple en voyage, nous n’avions guère de questions à nous poser, il suffisait de lever le camp le matin, pédaler sur routes et chemins, acheter les provisions puis trouver un endroit sympa pour passer la nuit. Maintenant c’est compliqué,  on se demande comment s’habiller le matin, il faut traiter l’énorme pile de courrier, plein de choses à faire, établir des priorités, l’agenda se remplit à vue d’œil, ouh la la… Il faudra bien une semaine pour se remettre dans le bain. Nous voilà en train de coller des post it partout afin de ne rien oublier de toutes les démarches et autres choses à faire pour le grand départ ; néanmoins nous reprenons vite nos marques.

Certains d’entre vous se sont abonnés pour être avertis de nos articles, d’autres sont allés directement sur le blog, connus ou inconnus, même en catimini, vous avez été très nombreux et cela nous a donné du punch et encouragés à rédiger nos journées cyclopédiques. Ces écrits resteront un premier témoignage de deux parents et grands parents à leurs enfants et petits enfants, une trace d’un tout petit exploit pour 2 cinquantenaires qui n’avaient jamais osé imaginé que cela soit possible. Vos messages  ont toujours étés les bienvenus et nous ont fait chaud au cœur. Si vous attendiez nos articles, nous, nous attendions également vos commentaires, et nous nous jetions sur la tablette dès qu’une connexion était possible afin de vous lire avec un régal équivalent au votre. Nous allons les garder bien précieusement.

Merci de vos encouragements, de vos petits mots d’amitié et de votre fidélité ; ces semaines de nomadismes ont été l’occasion de philosopher sur les liens familiaux et amicaux, nous n’épiloguerons pas plus ici (une prochaine fois peut-être) pour en conclure que nous ne pouvons vivre seuls ou en vase clos et que les liens d’amitié sont primordiaux au plein épanouissement de l’homme (et de la femme !).

Y a des oiseaux de basse cour et des oiseaux de passage
Ils savent ou sont leur nids, quand ils rentrent de voyage
ou qu’ils restent chez eux
Ils savent où sont leurs œufs
« 
Être né quelque part » de Maxime LeforestierPhoos 001-002

REMERCIEMENTS PARTICULIERS

AZUB le fabricant Tchèque, VELO FASTO et notre ami Philippe qui nous a fourni nos deux beaux vélos, (AZUB 5 et AZUB 6) un rouge et un noir, tiens tiens… un sponsoring du stade Rennais s’imposerait-il ?

Ces deux vélos couchés nous ont donné, malgré quelques menus soucis mécaniques, un confort absolument incroyable, pas de douleurs au dos, pas de douleurs aux fesses puisque nous sommes assis comme dans des fauteuils, à fortiori rien « entre les jambes » qui pourrait occasionner de méchants désagréments. Pas de douleurs à la nuque puisque l’arrière de la tête repose sur l’appuie-tête. Pas de douleurs aux bras qui restent souples et au repos dans le prolongement du corps, ne subissant aucune contractures ni tension. Des chaises longues sur roues, quoi !

Merci à nos deux vélos qui ont suscité la curiosité, les interrogations, les discutions, les envies, les étonnements, la stupeur, ils ont favorisé les échanges, les stars ce sont eux finalement, se sont les plus beaux !!!OLYMPUS DIGITAL CAMERA

Le bilan

  • 56 jours de voyage
  • 3080 km
  • Vitesse moyenne : 14,22 km/h
  • Étape la plus longue: 95 km
  • Étape la plus courte : 25 km (dans les Carpates)
  • 3 crevaisons pour Joël (sur la même roue, la première semaine)
  • 0 crevaison pour Irène
  • 18 kilos perdus à nous deux
  • 15 nuits en camping
  • 23 nuits en bivouac dont 4 chez l’habitant
  • 4 nuits en auberge de jeunesse
  • 5 nuits en hôtel
  • 2 nuits en pension
  • 2 hébergements WarmShowers
  • 4 chez l’habitant
  • Coût moyen par jour/personne : 13,40 € (comprenant nourriture, hébergement, train, cartes routières, visites…)
  • 24 articles publiés sur le blog
  • 300 commentaires de votre part, merci !
  • et 1 furieuse envie de repartir…

7 Comments

  1. content que vous soyez bien rentrer et quel beau voyage et photos que vous nous avez faite partagés je t embrasse très fort cousine Irène ainsi que ton mari

  2. Bonjour,
    Bravo pour cette super aventure et la qualité de vos récits et de vos images.
    Profitez de cette saison plus froide dans votre demeure est un bon choix pour élaborer votre nouveau périple que je ne manquerai pas de suivre.
    Bonne préparation et bon repos.
    Amitiés

  3. voila la boucle est bouclée,ca fait bizarre de lire le dernier article!! je note encore une fois de plus que tout le monde va croire q uil ne fait jamais beau en Mayenne,mais si pourtant 🙂 bon daccord je suis jalouse de votre bronzage!! 😉 encore bravo Eva peut etre fiere de sa Nona et son Papy Jo!!profitez bien de votre Bretagne avant le prochain depart!!
    gros bisous Delphine

  4. bien vite je me suis réinscrite sur le site
    comme beaucoup de vos fans j’ai hâte de vous retrouver pour une nouvelle aventure

    bon courage pour vos préparatifs bisous mado

  5. Bravo à tous les deux !
    ça vous a déjà donné une bonne idée de l’énorme aventure qui vous attend bientôt.
    et… 18 KILOS ! wow ! en deux mois seulement c’est fou !
    nous ça va faire un mois qu’on est parti et avec ce qu’on bouffe, on n’a pas perdu un gramme ! ^^
    gros bisous !

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