Cambodge

Le voilà le vrai but de notre voyage, c’est bien le Cambodge que nous souhaitions découvrir. En effet, on a eu l’occasion d’aller user nos pneus dans les pays l’environnant (Thaïlande, Laos, Vietnam) mais pas celui-ci, il y avait un manque à combler.

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C’est un peu le bazar à la frontière mais ça se passe en douceur. A la sortie de Thaïlande on se méfie d’un type qui nous envoie ailleurs qu’avec le gros de la troupe, mais il avait raison, on passe sans faire la queue afin d’obtenir notre tampon de sortie. quelques mètres plus loin à l’entrée au Cambodge un autre type joue les entremetteurs, tout d’abord il se propose d’immortaliser notre entrée en nous prenant en photo puis il va nous accompagner jusqu’aux guichets et va rempli les papiers à notre place (comme si on ne savait pas écrire). Nous pensions naïvement que c’était un préposé officiel venant en aide aux pauvres touristes à bicyclette, que nenni…au passage nous nous délestons de la somme de 1 $ (pour quatre c’est radin mais il a l’air content).

La photo prise par le préposé non officiel à la frontière

une petite descente plus loi nous atterrissons dans le seul hôtel de la ville frontière O Smach. L’établissement essaie vaguement d’avoir belle allure, derrière la façade c’est moins reluisant. Les chambres sont affichées à 12 $, 15 $ ou 18 $, ce qui nous semble très excessif ; après de longues négociations, on arrive à avoir un tarif de 12 $ pour une chambre à 18 $, sachant que les 12 $ en question sont normalement le tarif pour les gens qui ne viennent « dormir » qu’une ou deux heures… Il y a d’ailleurs sur place le personnel féminin prêt à aider ces clients là à bien « dormir ».

La différence

On ne va pas jouer au jeu des sept différences, mais quand on passe d’un pays à l’autre on ne peut pas ne pas comparer. On voit immédiatement que le niveau de vie n’est pas le même, dans le mauvais sens hélas.

Sur la route, on roule à droite (le rétro est enfin du bon coté) et les véhicules sont un peu plus rustiques. C’en est terminé des camions de frimeurs, des pelleteuses aux nombreux phares et des gros pickup à foison. Il y a évidemment des voitures, mais beaucoup moins, le véhicule de prédilection étant le gros motoculteur avec une remorque chargée de tout un tas de fourbi et de Cambodgiens aussi. Pas mal de petites motos 125 cm3 aussi, certaines avec une remorque. Il n’y a quasiment qu’un modèle de chez Honda, au moins c’est simple quand il faut l’acheter, moins quand il faut la reconnaitre sur un parking.

Les véhicules plus volumineux ne manquent pas non plus d’être surprenants :

Bien que nous soyons dans une région très rurale, on ne voit pas beaucoup de cultures, peut-être n’est-ce pas la bonne saison. Mais même si c’est le cas, le problème est plus grave :

L’emploi dans le secteur agricole a drastiquement diminué: en dix ans les emplois sont agricoles sont passés de 70 % à 26%. Ceci étant dû au manque de productivité et de capacités de transformation des produits agricoles et la faible compétitivité-prix par rapport aux pays voisins. En dépit de cette forte baisse, l’agriculture reste la principale source de revenu pour la majorité des Cambodgiens en zones rurales et conserve un rôle important dans l’activité économique et le maintien de la sécurité alimentaire.

L’habitat est contrasté, de nombreuses demeures sont très modestes mais certaines maisons ont fière allure, comme quoi ici aussi les gens sont égaux mais il y en a qui sont plus égaux que d’autres.

Le long de la route

On le savait à l’avance, maintenant on peut le confirmer, c’est un pays plat. A part une belle descente après la frontière il n’y a plus la moindre bosse, c’est bien pratique pour les cyclistes mais peut devenir un peu monotone. Les paysages que nous traversons en cette première journée ne sont pas grandioses, néanmoins il y a déjà pas mal à voir et c’est plaisant.

De jeunes enfants qui conduisent des scooters, des enfants qui s’évadent de l’école pour aller faire on ne sait quoi dans un champ, des femmes qui coupent en morceaux des espèces de branches qui n’en sont pas (comme on ne parle pas encore couramment khmer, la communication n’est pas facile). néanmoins le translater de monsieur Google nous est très utile.

La pub

Ce n’est pas tant la quantité de pub qui surprend (il y en a infiniment plus chez nous) que la taille des panneaux publicitaires et le peu de variété des thèmes : La bière (énormément) et les grosses bagnoles (un peu), le reliquat est consacré aux forfaits télécom. Espérons que les buveurs de bière ne sont pas au volant de ces monstres sur roues, mais ce n’est pas sûr…

Samraong

Pour notre première étape cambodgienne nous n’allons pas bien loin parce que sur cette route 68 qui relie le Cambodge à la Thaïlande il y a très peu de villes et donc peu de points de chute pour la nuit.

Cette ville est intéressante avec son immense plan d’eau, ça fait de belles photos, comme vous pouvez le constater (d’ailleurs vous avez le droit de vous extasier).

La prochaine étape sera nettement plus longue, d’ailleurs on ne sait même pas où on pourra s’arrêter. Dans ce pays il n’y a que peu de routes, le choix des itinéraires est donc limité ; à moins de partir sur des routes non goudronnées, ce qui peut devenir scabreux, comme nous allons nous en apercevoir.

L’école pour tous (en théorie)

L’école est gratuite et obligatoire, tout du moins sur le papier parce qu’on voit de très nombreux enfants qui n’y vont manifestement pas. Leurs parents sont pauvres, peut-être n’ont-ils pas les moyens de payer d’uniforme ou… le maître. Car si l’école est gratuite pour les cours du matin, ils sont complétés par des cours facultatifs l’après-midi, payants ceux-là. Mais comme les enseignants sont très mal payés, ils ne font pas faire grand chose aux enfants le matin afin que les cours de l’après-midi soient indispensables. Et puis les enfants sont aussi utiles pour diverses tâches à la maison (surtout les filles) ou dans les champs…

Au début de la matinée d’école, il y a le lever des couleurs, puis ramassage des déchets dans la cour, puis rassemblement avant d’entrer en classe en rangs. Tout ceci prend un sacré bout de temps, on se demande pourquoi c’est si long. L’idée de faire nettoyer la cour aux élèves parait séduisante, c’est comme au Japon, sauf qu’ici le fait de jeter ses déchets par terre a l’air d’être ancré dans les gènes ; espérons toutefois que cette jeune génération montrera l’exemple à ses parents.

Il est possible que la situation ne soit pas homogène dans tout le pays, et surtout pas entre villes et campagnes. Malgré le taux officiel de scolarisation de 98%, au moins 250 000 enfants sont coupés de l’éducation.

La route 68

Plein sud sur la seule route possible, toute droite sur 70 km, heureusement la circulation est très peu dense. Evidemment, avec quatre vélos couchés on ne passe pas inaperçus, les grands « Hello » ponctuent notre passage.

N’empêche que la tentation est grande de quitter le long ruban d’asphalte, au bout d’une cinquantaine de kilomètres on oblique vers l’est sur une route en latérite. Heureusement, en cette saison sèche le sol est très dur ; en saison des pluies ce doit être horrible, comme en témoignent les trous et ornières à certains endroits.

Au début ça se passe très bien, il y a même un peu de monde sur cette piste, puis elle devient de plus en plus petite jusqu’à arriver à un cul de sac. Damned ! Obligés de faire demi tour (Ce que tout cyclo-voyageur déteste) pour emprunter une autre piste, puis une autre et enfin retrouver de l’asphalte. Ce qui va nous permettre d’arriver à un patelin où, d’après la carte, il n’y a pas grand chose bien qu’il porte un nom mondialement célèbre.

Quel est donc ce lieu, y trouverons nous refuge et couvert (ou baguettes) ? Vous le saurez au prochain épisode.

7 Comments

  1. Magnifique comme d’habitude, sur le fond et sur la forme.
    Et superbes photos, quel appareil photo utilisez-vous?
    Nous approchons du Cambodge à grands tours de roues… de bus.
    Christian

    • Nous avons deux appareils photos, un compact Canon qui a un très bon objectif ouvrant à 2.0 et un hybride Lumix GX85 qui, a un zoom 14×140. Nous avons oublié le zoom 100-300, il ne sert pas souvent mais quand on l’a on l’aime bien. Tout ceci est lourd, mais c’est un pays plat alors peu importe.
      On re-traite et recadre toutes les photos avec Lightroom avant de les publier, c’est chronophage mais il faut savoir ce qu’on veut. On prend aussi un peu de photos au smartphone mais juste pour nous, la qualité n’est pas la même.
      Cette fois-ci on n’a pas emmené le drone ni le grand trépied, on fait maigre…

  2. Bonjour, articles et photo toujours aussi chouettes à lire et à regarder, mais dommage que la fonction « pause » sur les photos ait disparu (ou si elle existe je ne l’ai pas trouvée). Il y a tant à voir sur les photos qu’elles défilent trop vite à mon goût, je préférais quand on pouvait s’arrêter longuement sur chacune d’elles.

    • Bonjour Agnès

      Merci d’apprécier nos photos, nous essayons de les publier les plus belles possible, ça fait plaisir d’apprendre que c’est apprécié.
      La fonction Pause existe toujours mais n’est pas évidente, en effet, il faut cliquer en haut à droite de chaque diaporama (un petit carré assez discret indique où cliquer).

      Bon visionnage !

  3. Bonsoir
    Je suis d’avis d’Agnès pour les photos..je viens seulement de découvrir ce reportage..je n’avais pas eu auparavant le lien …Bonne route

  4. Bonsoir Merci ..je suis d’avis d’Agnès pour les photos..je viens de découvrir le reportage ..je n’avais pas reçu comme d’habitude le lien sur mon adresse e.mail..bonne route 23

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