Le Kimberley par monts et par vaux

Un cul de sac paradisiaque, une fumée d’enfer, des gorges profondes, un tunnel extraordinaire : Accrochez vous, on vous emmène et ça va secouer.
Si vous n’avez que quelques minutes devant vous, au lieu de parcourir l’article en diagonale et zapper la moitié des photos, attendez plutôt l’heure du JT et éteignez la télé : A lieu de voir plein de mauvaises nouvelles, vous lirez avidement de bonnes nouvelles, c’est-y pas mieux ? 

Kalumburu, c’est un patelin de 500 âmes où vous ne risquez pas d’arriver sans le faire exprès, ou alors il faudrait être sacrément maladroit : Il n’y a qu’une route (si on peut appeler ça comme ça) et c’est un cul de sac au bord de la mer du Timor, à 600 km de la ville la plus proche. Pour arriver là, une bonne dose de motivation s’impose, ou d’inconscience, voire les deux.

Cette communauté a souffert de la disparition de 6 habitants lors du bombardement par les japonais le 27 septembre 1943. Quand nous étions à Darwin nous pouvions lire que seule cette ville avait subit des bombardements, c’était oublier les habitants de Kalumburu : 1 supérieur moine, 5 aborigènes dont une mère et son enfant.

Vu que c’est une communauté aborigène, la majorité de la population est tout à fait dans son élément, mais dès les débuts de la colonisation des blancs ont eu l’idée de s’installer là, à commencer par des moines bénédictin qui ont installé une mission, laquelle existe toujours. Leur église est assez curieuse, mêlant allègrement symboles chrétiens et aborigènes :

Quant aux autres blancs, ils sont tous « prestataires de services » : Éducation, santé, administration, police, etc. Nous rencontrons Stéphanie, jolie jeune femme d’origine réunionnaise qui enseigne à l’école, ce qui va nous donner un éclairage complémentaire sur la façon dont ça se passe ici. Les bâtiments de l’école sont agréables et fonctionnels, aux normes anti-cyclones et tout et tout, et le budget de fonctionnement est confortable. Néanmoins, les particularités locales font que ce n’est pas si simple, on en reparlera dans un très prochain PSUGLI (Petit SUpplément Gratuit Luxueusement Illustré) consacré aux aborigènes.

Stéphanie et Petit chat devant la carte de l'Australie
Stéphanie et Petit chat devant la carte de l’Australie

En venant à Kalumburu, nous avions croisé certains de ses élèves à vélo, ils faisaient partie d’un groupe d’une douzaine d’enfants qui avait pour objectif d’aller à Mitchell Falls. Sacrée expédition, avec un véhicule ouvrant la voie et un autre fermant le convoi, les cyclistes se relayant tous les cinq kilomètres. Cinq kilomètres seulement, vous exclamez vous ? C’est parce que vous n’avez pas vu l’état de la piste, pédaler là dessus tient du numéro d’équilibriste, avec une bonne dose de masochisme en plus. Ce n’est pas par hasard que nous avons pris une voiture pour venir par ici, à vélo c’est Mission Impossible. Bien que chevauchant de magnifiques Fat Bikes, nos jeunes vont mettre quatre jours à parcourir les 170 km qui les séparent de leur destination.

Bien qu’on puisse être hébergés à la Mission, nous choisirons plutôt d’aller en un endroit joliment nommé Honeymoon Beach, même si nous ne sommes pas vraiment en lune de miel (quoi qu’avec nos « Retours vers le futur », on n’en est pas loin). Bonne pioche : Le site est aussi sympa que la route pour l’atteindre est difficile. C’est plutôt cool comme ambiance, il n’y a pas foule et les autres campeurs sont bien sympas. Nous ferons surtout connaissance avec Andy et Joy, qui vont faire quatre bonnes actions :

  • Refixer la batterie de notre voiture qui menaçait de se faire la malle, après autant de vibrations,
  • Nous nourrir d’excellents poissons frais pêchés du jour, et même nous en fournir pour la route ensuite,
  • Nous apprendre à jouer au Bush Rami, ce qui nous arrange bien parce que nous avions trouvé des jeux de cartes mais ne connaissions aucun jeu à deux (excepté la bataille, mais on n’en est pas encore arrivés là dans la régression en enfance),
  • Nous offrir de chouettes savons fait maison, on ne sait pas si c’est à cause d’odeurs incomodantes lorsque nous avons joué aux cartes ensemble.

La cité perdue

Ce sera aussi l’occasion d’aller explorer la baie en bateau avec Les, (LES, c’est un prénom, ça se prononce « laisse ») qui ressemble autant à un aborigène que nous à des kangourous, bien que ses parents soient tout deux aborigènes. Mais il y a dans cette histoire une grand mère française, ce qui explique les cheveux blonds et les yeux bleus.
C’est pas mal du tout, comme coin, avec un arrêt gastronomique pour Irène qui déguste (petit déjeune) des huitres énormes (Joël ne mange pas ces trucs là, le cri de l’huître lui étant insupportable). Toutes fraiches décrochées de leur rocher à coup de burin et marteau, elles ont un goût exquis. Les est content parce qu’en effet, elle ne se contente pas de les avaler d’un coup, elle les croque, les mache, les savoure, jubilant du gout iodé puissant quelles laissent en bouche ; les connaisseurs apprécieront autant qu’elle a apprécié !

Une zone aux curieuses formations rocheuses, et judicieusement nommée Lost City, mérite à elle seule le détour.
On se croirait dans les ruines d’une cité couleur rose et blanche. La roche y est découpée, empilée prête à s’effondrer par endroit, un aigle y a fait son nid au sommet de l’une des colonnes et l’oisillon est proche de s’envoler. Nous débarquons sur une plage accessible uniquement par la mer, Les y amène souvent sa famille pour pic niquer et manger des huitres. Le paradis des crabes et des kangourous des rochers dont nous découvrons les traces fraiches.

Le passage à Kalumburu est aussi l’occasion d’acheter deux peintures aborigènes à Gina, dont le talent nous a séduit, et qui pratique des prix autrement plus raisonnables que dans les Arts Centers. On se rend ensuite compte qu’on aurait aimé avoir sa photo, mais elle est partie alors on demande à des gamines si elles savent où elle habite ; évidemment, elles le savent, tout le monde se connait dans cette petite communauté, on embraque les gamines à l’arrière de la voiture et on finit par retrouver Gina dans une rue, mais elle ne veut pas être prise en photo, ce n’est pas grave, on respecte sa décision.

Débraye, ça fume !

De retour à notre lieu de baignade naturiste préféré, (King Edward River) nous décidons de bifurquer pour aller voir les célèbres Mitchell Falls, à 90 km. (Joël décide, Irène n’en a pas envie !) Nous aurions aussi bien pu y aller avant de monter à Kalumburu, heureusement qu’on le l’a pas fait, vous allez comprendre pourquoi. Si les Falls sont célèbres, la difficulté de la route pour les atteindre l’est tout autant. Bien qu’ayant dégonflé les pneus selon les conseils du ranger, la corrugation (tôle ondulée) est telle qu’il est impossible de rouler à plus de 15 km/h, et encore… On est tellement secoués qu’on a l’impression que même nos dents vont dégringoler et notre squelette se disloquer. Quant à la voiture, le boucan est impressionnant, tout vibre et gigote, on se demande comment on ne perd pas des morceaux. A coté de ça, la Gibb River Road c’est du billard. Les sangles qui tiennent les vélos se brisent, voilà une pédale qui tape dans la vitre arrière de la voiture, mince alors !!!! Joël remet tout en place pendant qu’Irène prend des photos de kapok mur pour la cueillette ! Et c’est reparti dans un boucan d’enfer…..
La voiture va manifester son mécontentement au bout d’une trentaine de kilomètres, sous forme de fumée noire et d’une forte odeur de cramé qui vient de l’arrière. Allo la terre, on a un problème ! On est au milieu d’une piste défoncée à près de 500 km du premier garage, le téléphone ne fonctionne évidemment pas et en cette saison il ne passe quasiment personne par là. Il n’est évidemment pas question de continuer, on va donc faire demi-tour et rentrer encore plus lentement jusqu’à la prochaine station. Par miracle hasard chance, ça ne fume plus et on peut rouler à peu près normalement. Irène ne fera pas de commentaires…..quoique  ……..

Explication : On ne le saura que bien des jours plus tard, mais comme vous êtes privilégiés vous allez l’apprendre tout de suite, le problème venait des amortisseurs qui ont cramé sous l’effet des intenses sollicitations. On a ensuite pu continuer à rouler mais la voiture avait un comportement plutôt tanguant, avec une tenue de route assez aléatoire, ce qui ne nous a pas empêchés de parcourir 1 300 km comme ça…vu que les routes de doute façon n’étaient pas bitumées.

Le retour de la sacoche prodigue

Retrouver quelque chose avant même de savoir qu’on l’avait perdu, avouez que ce n’est pas commun. Eh bien c’est ce qui nous est arrivé lorsque, après nos problèmes automobistiques, nous sommes arrivés de nuit à Drysdale River. A peine arrivons nous sur le terrain de camping (que nous connaissions puisque nous y avions déjà dormi, cf. article précédent) que nous sommes interrompus dans l’installation de la tente par une voiture qui arrive, le chauffeur nous interpelle et tend par sa fenêtre une de nos sacoches. Comment l’a t-il en sa possession ? Sur le coup on n’y comprend rien, jusqu’à ce qu’il explique qu’il l’a trouvée sur la route au niveau de King Edward River, et il s’est douté qu’on s’arrêterait à Drysdale River pour la nuit. A ce jour, nous n’avons pas encore élucidé la mystérieuse raison qui a conduit cette sacoche à nous fausser compagnie, (l’un de nous est le coupable, devinez LEquel ?) mais son retour inespéré nous a évité bien tracas potentiels, non seulement à cause du contenu mais aussi de la sacoche elle même, il n’y a guère de distributeurs Ortlieb dans le coin.

En fait, notre bienfaiteur et son collègue étaient aussi au camping à Honeymoon, c’est pourquoi ils n’ont eu aucun mal à faire le rapprochement entre une sacoche égarée et des vélos à l’arrière d’une voiture. Ça méritait bien de voir un coup, ensemble, non ? Surtout que nous, on reste ici pour dormir, eux poursuivent la route jusqu’à Kununurra, 400 km de Gibb River Road, ils sont balaises les mecs.

Les gorges

Gorges profondes, gorges déployées, rouges gorges… Nous vous en avons déjà montré quelques unes à l’occasion de notre passage à El Questro, au début de la Gibb River Road, eh bien ce n’était en effet qu’un début. Nous allons aller de gorge en gorge, en découvrant une nouvelle chaque jour et c’est à chaque fois un enchantement.

Manning Gorge

Pour aller vers Manning gorge il faut s’arrêter à Mt Barnett Roadhouse, le camping est géré ici. C’est évidemment un lieu stratégique pour faire le plein de carburant, de courses et éventuellement s’empiffrer d’un hamburger ! C’est là que nous allons faire la connaissance de Julie et Aymeric, français originaires de Grenoble et de Bretagne, de leurs 3 filles Joséphine, Chloé et Zélie, respectivement 8, 6 et 4 ans. Les enfants sont nées en Australie parce que les parents y vivent depuis 9 ans. Les petites sont bilingues et jonglent avec le français et l’anglais sans aucune difficulté. On sympathise très vite et les filles adoptent « Petit chat » et « popple ». On ne le sait pas encore mais nous allons nous retrouver régulièrement sur des campgrounds.

Nous allons découvrir une gorge qui se mérite et ne se laisse pas approcher facilement.

Tout d’abord nous devons traverser la Manning river à la nage ou en barque ; nous choisissons la barque. En tirant sur une corde reliée à des poulies de chaque côté de la rivière on devrait ne pas devoir faire plouf en plein milieu. Sauf que les passagers précédents ne se sont pas aperçu que la corde n’était pas sur son axe en descendant de la barque, et nous voilà bloqués en plein milieu avec une dizaine de personnes qui attendent déjà derrière nous pour pouvoir traverser. Evidemment la corde est sortie de son axe également du côté du départ, on a beau crier de remettre la corde en place, ça ne réagit pas vraiment, notre anglais serait il si incompréhensible des locaux ? Toujours est il que deux hommes vont venir à notre secours en se jetant à l’eau et crier à leurs potes restés sur la rive de remettre la corde et en vitesse !!!! Ouf, heureusement qu’ils étaient là, nous aurions dû tirer à la courte paille pour savoir qui se serait jeté à l’eau !!!

C’est lent, bancale et irrésistiblement drôle. Moins drôle pour un type qui a eu la stupide idée de rester debout dans la barque pendant que ses potes tiraient la corde, il s’est retrouvé à l’eau et son matériel photo avec…

Ensuite 3 petits kilomètres pour descendre vers la gorge qui se cache au creux d’un effleurement rocheux, il faudra grimper, escalader, redescendre, remonter, s’agripper pour enfin atteindre l’eau fraiche et s’y baigner. Un cadre naturel magnifique bien sur déjà occupé par des plus matinaux que nous. Les plus téméraires feront des plongeons spectaculaires en se jetant des bords des roches, nous serons plus sages (parce que plus âgés sans doute ?) et nous contenterons de profiter du site en nageant avec les poissons.

3 kms ça n’est pas beaucoup, mais c’est encore trop quand il faut se les faire sous un soleil de plomb, alors on rentrera avant de cuire vivants sur le chemin du retour et retraverser la rivière en sens inverse sans difficulté cette fois.

Bell Gorge

On n’a pas trouvé la cloche (Bell) mais on l’a trouvée belle, cette gorge. Pour l’atteindre, il ne faut pas ménager ses efforts, mais c’est très bien balisé, il faudrait être complètement miro pour se planter. C’est un peu « casse mollets » parce que nous marchons dans le lit de la rivière, les rangers doivent reballiser après chaque wet saison parce que les flots emportent les roches les plus grosses et ravagent tout sur leur passage. Ca sera différent d’hier, il nous faut faire les chèvres agiles pour descendre dans cette gorge par un sentier pentu, mais ça vaut vraiment le coup d’oeil. Les rochers sont glissants pour accéder à l’eau, recouverts de mousse et de plancton, mais ça le fait et une fois dedans c’est super !

Zélie, elle, ne veut pas se joindre à ses parents  qui l’ont abandonnée sur son rocher protégée du soleil. On va remonter en maillot de bain jusqu’au parking et on le regretter le reste de la journée, le soleil ne nous a pas épargné…..

La végétation est parfois curieuse, ainsi on remarque ces drôles de plantes qui poussent de manière hélicoïdale ; les plants femelles tournent vers la droite, les mâles vers la gauche (moyen mnémotechnique local : « Females are always right ! », ça marche aussi chez les humains…).

Windjana Gorge

C’est au pied d’une falaise impressionnante, le Devonien Reef, d’environ 100 m de hauteur à cet endroit que se trouve le camping, et d’où partent les chemins de randos. Le plus célèbre est celui qu’il faut absolument emprunter au coucher du soleil, il vaut le détour. Ce fameux Devonien Reef, vieux de 350 millions d’années, était un récif du temps où la mer recouvrait l’Australie, son sommet émergeait de la surface de l’océan. Sa roche aujourd’hui nous dévoile des coquillages nacrés incrustés dans celle çi, c’est tout simplement beau.

Le royaume des chauve-souris, on n’en a jamais vu autant : Au crépuscule, elles sont des centaines milliers millions à débouler des creux de la roche où elles dorment le jour, pour s’en aller dans le bush, sans doute pour y casser la croûte. C’est impressionnant de voir le ciel se couvrir progressivement d’un grand voile noir, ceci dans un silence total, bigre c’est un peu flippant. On entend soudain quelques claquements de crocs des très nombreux crocodiles qui se tiennent à l’affut dans la rivière, essayant de chopper les chauves-souris assez imprudentes pour descendre boire un coup au passage. Nous vivons là l’histoire d’amour du crocodile et de la chauve souris, tous les deux se sont donné rendez vous ici dès le coucher du soleil, ils sont véritablement complices sauf que certains y trouveront leur compte plus les d’autres… les lois de la nature sont bien faites.

Tous les campeurs sont présents, un spectacle pareil ne se rate pas. Hitchcock aurait très bien pu s’inspirer du vol des chauves souris pour son film « les oiseaux » parce que ces chauve souris là elles sont énormes, d’une envergure d’un gros corbeau. On n’a pas pensé à se couvrir la tête, quelques uns reviendront avec un cadeau dans les cheveux.  Nous n’avons pas hélas de photos dignes de vous être montrées, il faisait nuit et comme vous le savez ces bêtes là ne sortent que la nuit.

La gorge est par ailleurs grandiose ; nous la découvrirons plus avant le lendemain matin, la nature s’exprime pleinement et il suffit de lever ou baisser les yeux pour en prendre plein les yeux, justement.

A noter un oiseau très particulier, que nous avions déjà vu à Madagascar, on l’appelle ici Bower bird (on a oublié son nom malgache, désolé). Il construit son nid sur le sol, un peu comme un panier, et le décore pour sa belle. Dans le cas présent, celui-ci aime le vert, il a mis plein de morceaux de trucs verts devant la porte, et passe un temps fou à insérer de petits bouts de feuilles (verts évidemment) sur les cotés. Si sa belle n’aime pas le nid, il en fait un autre, heureusement que ça ne marche pas comme ça chez les humains… Petit Chat s’est aventuré dans le nid pendant que l’oiseau avait le dos tourné, et est vite reparti, mine de rien.

Tunnel Creek

Pour une fois ce n’est pas une gorge, c’est un tunnel d’environ 1 kilomètre, situé sur la Fairfield Léopold Down. Un vrai tunnel, creusé sous la montagne, sauf qu’il n’y a nulle intervention humaine là dessous, c’est une rivière qui a fait tout le boulot. Et elle continue d’y couler des jours heureux, en cette saison sèche le niveau est très bas et on ne se mouille guère au dessus des genoux, mais durant le wet il n’est pas question de s’y aventurer : les flots tumultueux touchent le plafond par endroits, même les crocos qui vivent dans le tunnel doivent aller trouver refuge ailleurs, et leurs copines chauves souris aussi.

Il y a une histoire passionnante au sujet de cet endroit, celle de Jandamarra, plus connu sous le nom de Pigeon, du peuple Bunuba. Cet aborigène rebelle tiraillé entre la vie des hommes blancs et sa culture a collaboré avec son ami policier Bill Ridcharson, pour capturer les anciens de son peuple en 1884. Ce fut violent puisqu’il a fini par revenir à ses racines et tuer le policier, armé sa tribu et commencé à lutter contre les colons en leur volant du bétail.
Il a été blessé lors d’une tentative de capture et tout le monde le croyait mort, hors il était caché et soigné justement dans Tunnel creek. Son peuple a pensé qu’il était immortel jusqu’à ce qu’un autre membre de sa tribu, Mingo Mick, le piste à son tour et le tue.

Nous sommes sur des lieux magnifiques mais nous savons que l’histoire ici a laissé des traces indélébiles auprès des peuples aborigènes qui ont connu des massacres et des violences inouïes de la part des colons blancs qui « recrutaient » d’office la main d’oeuvre dont ils avaient besoin sur leur station. Nous en aurons encore d’autres témoignages en visitant la prison de Roabourne et Derby…. On en reparlera.

Si vous vous intéressez à l’histoire du peuple aborigène, celle de « Pigeon » se trouve facilement sur internet.

Fitzroy Crossing

Pour le moment, c’en est fini des pistes cahotiques, nous voici à nouveau sur le goudron, d’où la nécessité de regonfler les pneus. Ça fait faire un peu d’exercice à nos mollets ramolis à force de ne pas pédaler.

La ville de Fitzroy Crossing a été ainsi nommée parce qu’elle est traversée par le fleuve Fitzroy, ce qui témoigne du pragmatisme des colons australiens, à défaut d’imagination. Il y a d’ailleurs deux fleuves Fitzroy en Australie, ceux qui les ont nommés ont oublié de se concerter, il faut toutefois reconnaitre que les moyens de communication étaient pour le moins limités à l’époque.

Fitzroy fut le lieu où se sont retrouvés « enclavés » les peuples aborigènes de la région. On les y a déplacés ici pour les avoir « à l’oeil » ils sont aujourd’hui à peu près 2 000.

  • Les Bunuba (dont on a parlé plus haut avec Pigeon) qui sont une communauté qui vient des rivières et des collines de Leopold Down
  • Les Gooniyandi qui viennent de Louisa Down station et de Margaret River
  • Les Nyigina qui viennent des plaines
  • Les Walmajarri qui viennent du Great Sandy Desert

Pour nous c’est du pareil au même, ce sont des aborigènes, nous ne pouvons faire la différence vu que nous ne connaissons pas le langage qui les différencie.
La rivière, qui peut être énorme durant le wet et tout dévaster, est quasiment à sec mais ça ne va pas durer. La ville en elle-même ne semble pas présenter un intérêt particulier, on n’y passe qu’une nuit avant de reprendre la route vers la côte ouest, que nous atteindrons enfin prochainement.

C’en sera fini du Kimberley, mais n’ayez pas peur, ça va nous prendre encore trois semaines car il va y avoir un très gros imprévu, on vous racontera ça la prochaine fois.


Mais au fait, pourquoi cet article est-il nommé « Par monts et par vaux » ? A cause d’une association d’idées dont la subtilité ne vous aura pas échappé : Parmi les nombreux animaux qu’on rencontre sur les pistes qui sillonnent les monts, la majorité sont des vaches, lesquelles sont parfois des taureaux, il y a donc naturellement des veaux. CQFD…

Avis de recherche

Le propriétaire de cet adorable doudou égaré est prié de se faire connaître, d’abord parce qu’il sera content de le retrouver, ensuite parce que ç ramènera le calme dans la région : Le hululement du doudou égaré le soir au fond du bush, c’est lugubre !

Doudou perdu

14 Comments

  1. Bonjour à vous deux, merci pour ce magnifique épisode, mais les photos que tu a fait la nuit on arrive pas a voir les gorges !!!!
    Tout va bien à Acigné
    Bisous
    Martine et Bernard

  2. Bonjour a vous 3 ( avec le chat ) ; heureux de vous voir en forme , et de pomper grave pour la pression des pneus de l auto .. Ce doit être le sport principal de La ville de Fitzroy Crossing .
    Ne lâcher pas la pression , nous croyons en vous : Vélo ou auto c est 2.5 bars mais le volume n est pas le même . Courage pour la suite et very good pour les photos .
    pleins de bisous a vous

  3. Coucou les vedettes
    J’ai fait comme tu as dit j’ai éteins la télé et j’ai lu tranquille , enfin pas trop tranquille
    car avec vous 2 il y a de l’action , a chaque mot je m’attends au pire …..lollll ! coincé dans la barque au milieu ça arrive qu’a vous , finalement heureusement que vous m’emmenez pas car une copine m’appelle la poisse ou je suis il y arrive toujours quelque chose pas grave mais je mets l’ambiance au moins c’est tellement tristounet …. Comme d’hab j’attends la suite ………………..Bisous a vous 2

  4. hep les carmigrateurs, ne cassez pas complètement la bagnole!!! merci pour cet épisode plein de surprises , enfin comme d’habitude!! et comme dit Lili, on s’attend à tout avec vous … bonne suite, on se réjouit

  5. Comme vous le conseillez moi aussi j’ai éteins la télé et j’ai lu avec toujours autant de plaisir vos aventures .Les photos sont magnifiques. Heureusement que vous avez abandonné les vélos pour un certain temps cela vous a permis de voir de belles choses.
    Bises à vous 2 et à +

  6. Bonjour les amis,

    Superbe voyage au pays des aborigènes. On vous sent à l’aise. On savoure le temps qui passe, on se régale de vos images, on déguste vos commentaires. C’est un repas de fête que vous nous proposez !

    Continuez ainsi à nous alimenter de belles images, nous avons faim et soif d’insolite.

    Prenez bien soin de vous.
    Amicalement

  7. Bonsoir Bonjour Bonjour Bonsoir à vous et à vous tous lecteurs…Vraiment les voyages avec ses surprises continuent..les « ingrédients » pour les réussir sont bien choisis..Nature ,Naturel ,spontanéité dans les rencontres ..pour ce qui me concerne j’aime ,j’adore..le rêve continue dans ce « far East -far West!!!!A bientôt

  8. Coucou, les Aventuriers,

    Malgré mon silence, j’ai toujours lu vos « news » et je vous ‘pistais » : en vélo, voiture camping-car etc… Récits toujours aussi intéressants et passionnants. Que d’aventures et que de découvertes, continuez de me (nous) faire rêver et quelquefois je m’imagine près de vous !
    Je vous embrasse, à bientôt à l’écran.

    Mamie Nicole

  9. Bonjour les migrateurs cyclistes
    On suit votre aventure depuis quelques semaines deja et on a hate de lire vos prochains episodes!
    Etes-vous passe par Broome? C’est parait-il une ville incroyable ou il se passe toujours quelque chose a raconter!
    Vivement la suite!
    Bises

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  1. Des monstres et des moines – Les Cyclomigrateurs

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