Les vélos


Vous le savez, ce sont des vélos couchés, on a déjà expliqué pourquoi. Pour tout savoir sur nos vélos, et les raisons des choix techniques, c’est ici :

Nos montures sont des Azub 6. Azub est une marque tchèque dont les vélos sont réputés pour leur solidité et leur durabilité, ils sont souvent choisis par les cyclistes partant en tour du monde. Comme il y a une foultitude d’options possibles, nous allons les passer en revue avec les raisons de nos choix.

Les roues

Eh oui, c’est important, les roues. Sur ce genre d’engin, on a le choix entre une roue avant de 26 pouces (la classique roue de VTT) ou une plus petite roue de 20 pouces. On a fait le choix de la roue de 20 pouces à l’avant pour des raisons ergonomiques, avec une plus grande roue il est difficile d’enfourcher la bête à moins d’être soi-même très grand.
On monte là dessus des pneus super costauds afin de ne pas crever : Des Schwalbe Marathon Plus, c’est lourd mais au moins ça tient le coup.

Les freins

Au départ, nous avions opté pour de simples V-Brakes : Faciles à maintenir partout dans le monde, légers et à priori bien suffisants. A l’usage, il s’est avéré que ce n’est pas  si simple, car on n’avait pas tenu compte de l’usure de la jante; au bout de 10 000 km on s’est déjà retrouvés avec une jante de 20 pouces à changer, ce n’est pas bien cher mais comment trouver ça au fin fond de la pampa ? L’autre inconvénient de la chose est que sur les petites roues ça chauffe terriblement dans les longues descentes, certains ont subi un éclatement à l’avant, ça doit faire bizarre en pleine vitesse dans un col… Une solution serait de ne pas freiner, mais il y en a une qui n’a pas l’air partante.

Du coup, on est passés aux freins à disques à l’avant, des Avid BB7. Ils ne sont pas hydrauliques, faut pas exagérer et surtout éviter de se retrouver avec un problème insoluble en cas de dysfonctionnement, alors qu’une commande par un bête câble fonctionne déjà très bien. De plus, on assure un max du côté fiabilité en gardant des freins V-brake à l’avant sur le vélo de Joël, où ils seront désactivés mais prêts à être remis en service au cas où on endommagerait un disque.

Les suspensions

Tant qu’à voyager en chaise longue, autant que ce soit le plus confortable possible, non ? Une fourche télescopique de bonne qualité à l’avant, et un amortisseur à air à l’arrière, c’est le top !
Par rapport à l’amortisseur à ressorts utilisé précédemment, il n’y a pas photo, on ne reviendrait pas en arrière. Seul inconvénient, il faut trimballer une pompe haute pression « au cas où » mais comme elle fait aussi office de pompe classique pour les pneus ce n’est pas gênant.
Un des amortisseurs a lâché en Australie, le fabricant SUNTOUR l’a échangé gratuitement bien que la garantie soit expirée depuis belle lurette, on n’a même pas payé les frais de port !

La transmission

Alors là, on n’a pas fait les choses à moitié : Nous avons choisi de laisser tomber les classiques dérailleurs avant et arrière au profit d’un moyeu Rohloff, une « boite de vitesses » réputée pour sa fiabilité. Malgré le prix élevé de la chose, on en voit souvent sur les vélos des grands voyageurs (d’ailleurs, quand on change de vélo, on transfère généralement son Rohloff sur le nouveau). Ca permet d’avoir 14 vitesses régulièrement étagées, qu’on peut passer à l’arrêt. On entend d’ici les cris : « 14 vitesses seulement ? Alors qu’avec les dérailleurs on en a 27, quelle régression ! ». Ben oui, sauf qu’avec les dérailleurs il y a des tas de recouvrements, les 27 vitesses ne sont que théoriques. Avec le Rohloff l’amplitude des développements est similaire, le confort d’utilisation appréciable, alors sur ce point là nous ne reviendrions pas en arrière non plus.

Les pédales

Ca a l’air tout bête, une pédale de vélo ? Eh bien pas tant que ça. Nous avons opté pour des pédales « mixtes » qui permettent d’un coté d’utiliser des chaussures classiques, et de l’autre des chaussures « à cales » SPD, lesquelles se clipsent sur la pédale, ce qui fait que le pied y est accroché. Gros avantage, dans les côtes on peut « tirer » avec un pied pendant que l’autre pousse, ça donne de la puissance en plus. Et c’est tellement confortable qu’on ne s’en passe plus une fois qu’on a adopté le truc. Il y a juste une courte période d’adaptation au début, car si on ne pense pas à déclipser avant de s’arrêter, on se gamelle lamentablement mais on comprend vite, c’est le métier qui rentre.

Le guidon

Pfuuuu, ça en fait des trucs à choisir… Même le guidon, choix crucial car il conditionne la position. Au choix, on a les mains au dessus du corps, le guidon étant au niveau de la poitrine, ou bien de chaque côté du corps, le guidon étant sous le siège. Nous avons retenu la seconde configuration, qui nous est très agréable car les bras sont dans une position naturelle. Ceci malgré quelques inconvénients, notamment l’inconfort pour pousser le vélo (il faut se pencher) et la plus grande largeur.
On voit bien que c’est un choix très personnel, puisque certains couples de cyclistes ayant des vélos similaires ont un « guidon haut » pour l’un et un « guidon bas » pour l’autre. Chacun son truc, l’essentiel étant d’arriver à tourner…

L’électricité

Non, on ne parle pas ici d’assistance électrique, quoiqu’on en aie eu besoin de Genève à Athènes mais c’est une autre histoire. Il s’agit de la dynamo SON intégrée dans le moyeu avant, laquelle nous fournit de quoi alimenter l’éclairage et recharger nos appareils divers et variés via un convertisseur USB-Werk.

On ne recharge plus le smartphone directement à partir de la dynamo car on a constaté qu’il n’aime pas ça du tout, les cycles de charge sont trop hachés (il faudrait pédaler tout le temps à toute berzingue, ce n’est pas trop dans nos cordes). A la place, on charge des accus, lesquels servent ensuite le soir à charger les trucs et les machins.

Conclusion

Configurés aux petits oignons, nos « Transats » ou « Chaises longues à roulettes » sont un régal, c’est un plaisir quotidien de parcourir le monde grâce à eux. Mais vous vous en doutiez un peu, non ?


Bonus : La maintenance

(cliquer sur la photo pour l’agrandir )

Eh oui, il faut bien maintenir ces merveilleux engins en bon état de marche, d’où la nécessité de transporter un mini atelier et des pièces détachées.

Les pièces détachées

  • Pneu 20″ Schwalbe Durano. C’est un pneu léger, donc pas super robuste, mais qui peut bien nous dépanner en cas de déchirure d’un des Marathon Plus, car trouver ce format en pleine pampa risque d’être problématique.
  • Chambres à air 20″ et 26″. En cas de crevaison, il est plus simple de changer la chambre sur place et de procéder à la réparation le soir, ou au moins quand on trouve de l’eau. Reste à espérer ne pas crever plusieurs fois de suite le même jour…
  • Rayons pour roues 20″ et 26″. Grâce aux Rohloff, les rayons arrière sont symétriques, une seule taille suffit.
  • Pignon Rohloff 16 dents. Comme il est réversible, on peut le retourner une fois avant de devoir le changer, il y en a pour un bout de temps.
  • Pattes de dérailleurs. « Comment ça ? Il n’y a pas de dérailleurs et ils prennent des pattes de dérailleurs ! ». Eh oui, il y a tout de même un tendeur de chaine, d’une part, et si jamais on avait un gros pépin de Rohloff on pourrait vouloir monter provisoirement un dérailleur, d’autre part. D’où l’emport de la chose, fort légère par ailleurs.
  • Câbles de commande Rohloff
  • Câbles de freins
  • Plaquettes de freins BB7. Pour l’avant.
  • Patins de freins. Pour l’arrière.

L’outillage

  • Pompe haute pression, à la fois pour l’amortisseur et les chambres à air.
  • Démontes pneus
  • Pinces multi-fonctions Leatherman. Tournevis plat et cruciforme, ouvre-boites, couteau et autres usages non identifiés.
  • Clé à rayons
  • Outil multi-fonctions Park Tool IB-3 incluant notamment un dérive-chaine, des clés Allen de 1.5, 2, 2.5, 3, 4, 5, 6,et 8mm, une clé Torx de 25 (utile pour les disques de freins).
  • Clé plate de 16/17. Pour démonter les pédales, indispensable dans les aéroports.
  • Clé Torx de 20 pour le boitier de commande du Rohloff

Les fournitures

  • Kit de vidange Rohloff.
  • Rustines et dissolution.
  • Colliers Rilsan de différentes tailles
  • Visserie
  • Adhésifs pour les réparations : Duct Tape, Chatterton, Alu adhésif.
  • Gaine thermo-rétractable
  • Fil de fer
  • Piles CR2035 pour les compteurs

Est-ce qu’il faut vraiment trimballer tout ça ? Disons qu’on n’a rien abandonné en route même si tout n’a pas encore servi. Et qu’on a trouvé chez les vélocistes de quoi assurer l’entretien courant et même moins courant, il suffit de s’organiser un peu pour approvisionner à l’avance les pièces spécifiques. Voir notre page Mekanik.

Voir également les pages tout aussi détaillées sur ce qu’on emporte pour Dormir et manger, ainsi que pour communiquer.


Voila, si vous avez des questions, n’hésitez pas. Si vous avez des réponses aussi, d’ailleurs.

Si cette page vous a été utile, merci de nous laisser un commentaire afin qu’on sache que ce n’était pas complètement inutile de se décarcasser à la rédiger et la maintenir à jour.

 

14 Comments

  1. Non ce n’est pas un dérailleur, c’est un tendeur de chaîne.

    http://b2b.rohloff.de/fr/produits/tendeurs_de_chaine/index.html

    Dans le cas général, ils sont indispensables même pour le montage d’un moyeu à vitesses.

    Plus en détail, les conditions pour pouvoir faire un montage pignon fixe ou moyeu a vitesse sans tendeur, sont d’avoir un cadre pour lequel la distance pédalier – moyeu ne change pas en fonctionnement (pas de suspension par ex), mais qui soit réglable pour assurer la tension de la chaîne.

    En vélo couché propulsion, je doute que la flexibilité des matériaux rende la chose facile. En traction directe, ça serait possible… mais ces bêtes-là ne courent pas les rues!

    Sébastien

  2. Bonjour les cyclomigrateurs,

    Au quotidien, et en voyage (maxi. 1 mois pour le moment 🙂 ), je partage totalement votre choix des vitesses intégrées dans le moyeu. En effet, il y a plus de vitesses théoriques avec un dérailleur, mais encore faut-il savoir bien les sélectionner… ce qui n’était vraiment mon cas.
    En voyage avec mon frère, ce dernier avait très souvent des problèmes de croisement de la chaîne par exemple…

    Quel est votre avis sur le rohloff maintenant que vous roulez avec depuis plusieurs mois ? Toujours satisfaits ?

    Bon voyage ! Bonnes découvertes !

    Lucie

  3. Bonjour,
    Merci pour le partage de cette liste.
    Je suis en train d’installer un BB7 sur un tandem pour faire un tour du monde.
    Est ce que vous avez des recommandations pour les gaines et les câbles ?
    Merci !

    • Idem les gaines et câbles d’origine, qui allaient aux V-brakes.

      Les BB7 sont épatants : Freinent très bien, pas d’entretien, les plaquettes ont duré 15 000 km, en avoir un jeu de spare ne pèse rien, que demande le peuple ?
      Bon voyage !

  4. bonjour je viens de découvrir votre blog aujourd’hui grâce a la revue carnet d’aventure .
    nous faisons des voyages a vélo depuis quelques années mais l’hiver dernier nous nous sommes libéré de nos jobs respectifs trois mois pour aller pédaler sur la caretera australe bref nous sommes allé de san Carlos de Bariloche a Ushuaia durant l’été austral …le tout pas forcement sur nos vélo .
    c’était genialissime .
    nous sommes aussi allé en Inde et au Ladakh sans vélo …
    votre vision de l’existence me plait bien.
    le ton de votre blog est extrêmement gai et j’adore et je suis loin d’en avoir exploré toutes les arcanes .
    au plaisir de vous lire
    fred

  5. Bonjour les cyclomigrateurs
    Pour répondre à votre interrogation, oui la page « technique » est utile pour les ceusse qui envisagent de s’équiper pour de la rand ou du voyage au long cours. Alors merci pour ça.
    Concernant le Rolhoff je me demandais si vous utilisiez régulièrement toute la plage de vitesses et si vous les trouviez adaptées à vos besoins sur montures bien chargées. Vous manque t-il des rapports plus longs ou plus courts ?
    Merci pour votre retour d’expérience et bon vent (de dos de préférence).

    • Les Rohloff donnent une plage de vitesses équivalente aux 27 rapports avec les derailleurs, ce qui nous convient bien. Cependant, il faut reconnaître qu’on utilise plus souvent la première que la quatorzième… On pourrait mettre un pignon avec une dent de plus (18 au lieu de 17), dans certaines cotes très ardues ça pourrait aider mais ce n’est pas sûr, on est déjà à la limite de l’équilibre en dessous de 4,5 km/h. Quant au rapport maximal, il reste utilisable jusque vers 32 km/h, ça suffit, quand ça descend plus on se repose les guiboles.

  6. Bonjour,
    Il a dû falloir du courage pour se lancer dans cette aventure. Respects. Je me pose la question des bruits que peut faire la chaîne en coulissant dans les 2 gaines. Y a t’il des frottements?

    • Que nenni, pas question de courage, c’est une chance et un plaisir de voyager ainsi.
      Il n’y a guère de bruit perceptible de la chaine dans sa gaine, elle peut toutefois claquer lorsqu’elle se retend quand on reprend le pédalage après une descente par exemple. C’est très anecdotique.
      Le mieux pour s’en rendre compte est de venir à un rassemblement de vélos couchés, il y en a un à Pâques en Normandie.

  7. Bonjour !
    Je me suis mis au vélo couché la semaine dernière (Nazca, 26/20) et après 125km environ, je ne suis toujours pas très stable dans ma trajectoire, et l’équilibre en côte est plus que précaire… Aussi pour l’instant je ne me sens pas de prendre une route normalement fréquentée par des voitures et avec des côtes (sur le plat ça commence à venir, s’il y a suffisament de place réservée aux vélos…), et à la fin de mes petites sorties je suis tout de même très tendu… Combien de temps vous a-t-il fallu pour vous adapter au vélo couché ? Mon vélo est de même géométrie que les vôtres, mais savez-vous s’il y a des différences au niveau de l’équilibre et de la stabilité ? Sinon avez-vous quelques conseils d’apprentissage et d’entraînement ?
    Et d’autre part, avez-vous testé l’usage d’une remorque mono-roue avec vos vélos ? Est-ce que le chargement (quel poids avez-vous en tout ?) modifie beaucoup l’équilibre ?
    Beaucoup de questions, mais que je suis content de pouvoir poser à des personnes d’expérience ! Merci beaucoup !
    Olivier

    • Pour moi (Joël), il a fallu plusieurs semaines avant que je sois suffisamment à l’aise sur le vélo, j’étais très crispé et ça n’a disparu qu’après environ 500 km.
      Pour Irène, ce fut plus rapide, elle était bien plus souple que moi sur son Nazca Paseo.

      Donc pas d’inquiétude, ça va venir… Après ce n’est que du régal, jamais on ne reviendrait sur un vélo droit. On utilise des pédales SPD pour avoir plus de puissance dans les côtes, et même plus de confort, mais ce n’est à essayer qu’une fois bien à l’aise sur le vélo.

      Pas d’expérience de remorque mono-roue, on a opté pour les sacoches que l’on charge entre 20 et 30 kg selon le trajet : Notre tente est lourde mais confortable (comme les vélos…), et en voyage on a les vêtements pour le chaud comme pour le froid, plus de la bouffe et de l’eau. ça modifie l’équilibre, comme sur tout vélo, mais on s’y fait très vite ; par contre, quand il faut pousser dans les côtes on en a vite marre, heureusement que ce n’est pas souvent.

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