Le matos et les cyclistes

Le but du voyage de cet été était notamment de tester et valider nos choix concernant le matériel à emporter,  et il a été riche en enseignements. Nous n’avons pas eu de réelle surprise, mais il y a clairement des adaptations à faire, surtout que nous nous préparons pour un voyage d’une toute autre ampleur. esztergom

C’était aussi un test des cyclomigrateurs,  voir ce qui nous convient comme rythme, goûter à la vie nomade, même si ce n’était que sur huit semaines.
De ce côté là, c’est concluant, nous avons énormément apprécié la découverte quotidienne, les rencontres impromptues, l’improvisation permanente et même les petites galères qui mettent du piment dans une vie déjà riche en événements. Il y a cependant des ajustements que nous allons apporter :

  • Mieux nous documenter sur les endroits que nous traversons : géographie, histoire, géopolitique, arts, etc. Il nous est arrivé trop souvent de regretter notre ignorance des lieux et des gens, ou même de rater des endroits intéressants faute d’avoir connaisse de leur existence.
  • Prendre plus de temps pour les visites, et aussi pour ne rien faire… Nous arrivions souvent trop tard dans la journée pour pleinement apprécier l’endroit,  alors qu’il était superbe mais qu’il fallait préparer le bivouac avant que la nuit ne tombe.
  • Laisser encore plus de place à l’improvisation, afin de pouvoir profiter des opportunités qui se présentent, par exemple des rencontres qu’on aimerait prolonger un peu.
  • Passer moins de temps à alimenter le blog, ou plutôt optimiser cette tâche. L’exploitation des notes manuscrites est un peu fastidieuse, d’autant qu’il n’y a qu’un rédacteur à la fois, l’autre ne pouvant apporter qu’une aide limitée. Nous envisageons une seconde tablette (ou ordi, faut voir) afin de pouvoir simultanément rédiger, publier et faire des recherches sur internet. Nous allons également mieux structurer les articles du blog, suivant l’excellent exemple d’Angélique et Vincent qui résument chaque étape, ce qui est très utile aux voyageurs qui vont parcourir les mêmes contrées.
  • Améliorer les tournages vidéos : c’était notre première expérience dans ce domaine, on a dû commettre à peu près toutes les erreurs du débutant (usage immodéré du zoom, mouvements de caméra trop rapides ou saccadés,  mauvaise mise au point, etc.). Outre le matériel à choisir, il y aura la technique à maîtriser.

Quant au matos, ce fut riche en enseignements. Revue de détails, incluant du matériel testé en d’autres occasions (avec une météo moins favorable) :

CAMPING

La tente Décathlon UltraLight Pro T3. tente Elle n’a pas survécu aux montages/démontages quotidiens, les deux arceaux ont cassé. Si elle est correcte pour de courtes vacances, on se demande pourquoi ils la qualifient de « Pro », on imagine mal des professionnels partir avec ça. La couleur noire est bien pour la discrétion, moins pour la chaleur. Et elle manque cruellement d’aération.
A remplacer.
Le réchaud à bois, modèle artisanal et introuvable dans le commerce. rechaud Très peu encombrant, les cinq plaques tiennent dans une pochette toute plate. Efficace, même si très basique. Lorsque le bois est mouillé, ça fume un max, mais ce n’est pas de la faute du réchaud.
A conserver, mais peut-être à compléter par un autre moyen de cuisson au cas où on ne trouve pas de bois, ou s’il est impossible de faire un feu de bois (chambres d’hôtel, certains campings).
La popote GSI OLYMPUS DIGITAL CAMERA Compacte et d’une contenance suffisante pour la cuisson de 250 g de pâtes (le repas typique du cycliste), elle a vite le cul très noir mais ce n’est pas grave car elle se range dans sa housse noire aussi. Elle contient les deux bols, c’est pratique.
A conserver, mais à compléter par une gamelle plus large car il n’est pas facile de cuisiner dans un récipient haut et étroit. Nous avons acheté en route une petite poêle, mais la poignée n’étant pas amovible, elle est trop encombrante.
La bouilloire
et les couverts
OLYMPUS DIGITAL CAMERA Achetée en Irlande, elle a eu le temps de faire ses preuves chaque jour, même sur des feux assez intenses. La poignée est un peu cramée, mais peu importe, c’est un ustensile indispensable pour faire chauffer l’eau du thé.
Les couverts, par contre, étaient trop élaborés pour résister à notre usage, les trucs ultra-légers et télescopiques c’est juste bien pour frimer. A remplacer par du basique et robuste.
La bassine de 10 litres, achetée en Australie Indispensable, essentielle et irremplaçable, aussi bien pour la vaisselle que la lessive et la toilette (pas nécessairement dans cet ordre là).
Généralement remplie avec l’eau de la bouilloire précitée, sauf quand on l’utilise pour repérer les crevaisons sur une chambre à air, l’eau froide suffisant alors amplement.
Seul défaut, elle s’affaisse allègrement quand elle est pleine, il faut trouver à la suspendre, mais avec les vélos ça ne pose pas de problème.
Les duvets Décathlon Ultralight
et les matelas autogonflants Thermarest
couchage Les duvets sont très compacts et relativement légers, mais adaptés uniquement pour l’été (température de confort 10 °).
A remplacer par quelque chose de nettement plus sérieux, sinon on va périr de froid dans les hautes altitudes !
Les matelas sont remarquablement confortables, compte tenu de leur faible épaisseur.
Les oreillers Thermarest oreiller Du luxe, mais si appréciable ! Bon gonflant du duvet d’oie, volume très réduit lorsque compressé, cet oreiller a tout pour plaire.
(on voit ici qu’on aime bien notre confort…)
Les sièges Trekker Chair 25 Thermarest siege Moyennant 300 g et un encombrement minime, on bénéficie d’un confort bien appréciable pour bouquiner au moment du bivouac. On installe le matelas Thermarest dans la structure et voila. Ah si, on fait attention au sol, s’il y a des épines la crevaison est probable, d’où la nécessité du kit de réparation (ça sent le vécu…). Quand on a la flemme pas le temps de sortir ce fourbi, il y a une solution beaucoup plus light: voir ci-dessous.
Finalement, on a renoncé à les trimballer, on s’en servait trop peu.

ÉQUIPEMENT DES CYCLISTES

Les Sandales Shimano SD66  sandales Clipser les pieds sur les pédales, c’est gagner en puissance de pédalage (un pied pousse, l’autre tire) et en confort (plus de risque qu’un pied glisse lors d’un passage chaotique). Il ne faut pas oublier de déclipser au moment de l’arrêt, mais quand on a oublié une fois, on s’en souvient…Opter pour des chaussures ou des sandales est un autre choix à faire, vu qu’on ne peut emporter les deux (ou plus exactement les quatre, ça va par paire ces trucs là). Nous avons opté pour les sandales, très agréables en été, même si ça fait un bronzage assez spécial. Quand il pleut, ça lave les pieds, et ça sèche vite.
Les chaussettes SealSkinz sealskinz Les sandales c’est bien, mais quand il fait froid ? Eh bien on met on met des chaussettes étanches SealSkinz. C’est pas super élégant, mais au moins on a les pieds au sec (on peut marcher dans l’eau avec) et s’il fait vraiment froid on porte des chaussettes en mérinos au dessous.

LES VÉLOS ET LEUR ÉQUIPEMENT

l’AZUB SIX d’Irène Azub_Six Le plus beau, évidemment… Équipé d’une « boite de vitesses » Rohloff, il est très agréable et costaud, prêt à parcourir toutes les routes et pistes du monde.Quelques soucis de jeunesse ont été corrigés, avec cette monture Irène ne redoute plus rien (ou presque).
l’Azub 5 de Joël Azub_5 Il a déjà pas mal roulé sa bosse au fil des années, mais sa robustesse légendaire s’est confirmée au fil du temps (De là à imaginer qu’il se bonifie au fil du tempos, faudrait pas exagérer).La capacité de chargement est impressionnante, l’agrément de conduite appréciable, il n’y a qu’un défaut: il faut pédaler, il n’avance pas tout seul…
Les sacoches Ortlieb sacoches Avec ça, on ne prend pas de risques: Ortlieb c’est costaud et étanche. 4 sacoches chacun, plus un sac (RackPack) sur le porte bagages, et y’a plus qu’à ranger.
Comme nous sommes organisés, chaque sacoche a son rôle:

  • La cuisine
  • La chambre
  • Le salle de bain
  • La garde-robes
  • La salle de billard
  • L’atelier
L’alarme M-Wave alarme C’est tout petit mais ça fait un sacré boucan quand on fait bouger un tant soit peu le vélo. On se plait à croire en l’effet dissuasif de cette alarme, en tout cas on se rend compte de son efficacité chaque fois qu’elle se met à brailler parce qu’on a oublié de la désactiver (le matin, au camping, ça met de l’ambiance…).Il n’y a que le vélo d’Irène qui en soit équipé, mais on les attache toujours ensemble.
Ces deux alarmes sont tombées en panne suite à un orage, problème d’étanchéité. Gênant pour un matos à placer sur un vélo…
Les antivols
Abus Bordo
antivol Contrairement à l’alarme, c’est lourd mais si on veut quelque chose d’un peu sérieux il n’y a pas trop le choix. Et, une fois replié, l’encombrement est minime. Le pack de deux antivols permet d’avoir 4 fois la même clé, on peut donc en perdre 3 avant d’être dans le pétrin.

 

11 Comments

  1. Ça sent le vécu
    Roulez, roulez jeunesse jusqu’à nous ce soir, vous pourrez planter la tente dans le jardin !
    Petit dèj fourni,
    Douche chaude,
    Et rencontres inattendues dans un cadre de rêve !
    Bizh encore une fois je suis fière de vous : vous donnez vie à vos rêves.
    Nanou et Fred

  2. vous m’impressionnerez toujours !!!!!!Je découvre plein de choses… qui ne me servirons sans doute jamais….c’est pas grave, je vous lis avec un très grand réel plaisir.
    C’est sympa de vous suivre dans vos réflexions et vos préparatifs…
    Biz
    Michelle

  3. 😉 Salutations à vous deux,

    Votre article est super et je vais me permettre de faire quelques remarques et re-filer quelques tuyaux.

    Comme nous, vous êtes partis à l’aventure. Nous avons du coup aussi regretter de ne pas être assez documenté sur les lieux traversés (et de na pas pouvoir le faire à cause de la langue, bien que dans les pays du nord de l’Europe, presque tout le monde parle plus ou moins anglais). L’improvisation des étapes nous a fait aussi regretter de ne pas pouvoir planifier des rencontres comme en couchsurfing ou avec le réseau Warm Shower. On aurait aimé en faire plus, surtout en ville (milieu exotique pour nous), où nous aurions pu « poser » les vélos et visiter, découvrir la population et la culture. La prochaine fois on voyagera à l’improviste de manière programmée, c’est à dire avec des projets à confirmer avec les locaux une fois sur place.

    Côté matériel (pour reprendre le fil de l’article), nous avons aussi notre expérience « montagne et trekking » qui nous à bien servi. Pour la tente (4 saisons), on a adorer la houba houba (testée jusqu’à 5500m d’altitude) mais peu être un peu juste avec les six sacoches. Sinon il y a aussi la dragonfly (en grands vents en Patagonie) qui à une belle abside. Nous pour une question de budget, on avait pris la jamet 4000 qui est moins chère que les deux autres et bien moins respirante! Mais quel confort de pouvoir cuisiner en étant assis dans l’abside et en ayant toutes nous sacoches à l’abris.

    Pour le réchaud, je ne connais pas le votre à bois, mais selon les pays, l’altitude ou le froid un réchaud à essence est génial. Certes plus lourd que le votre mais universel (on peut y mettre n’importe quoi tant que c’est liquide et que ça brûle). Et maintenant, ils sont même mixte : gaz et essence.

    Je confirme le grand confort de l’oreiller bien qu’au début j’y sois retissant.

    Grâce à vous je découvre le siège Thermarest, et là, je crois que se sera pour le prochain voyage!

    Profitez bien de l’hiver et de la famille avant ce beau voyage qui vous attend. On continue bien entendu de vous suivre et peut être que la prochaine fois qu’on se croisera, se sera à vélo…

    • Merci Matthieu, ce commentaire, comme tous ceux que nous recevons, a été lu avec plaisir.
      Et là, il y a de quoi lire 🙂
      Pour le réchaud, oui, nous pensons au multi-combustibles. Nous continuerons à privilégier le feu de bois le soir, mais ce n’est pas toujours possible et c’est assez long (ramasser le bois, réussir à allumer la chose, attendre que ça chauffe…).
      Les échanges d’expériences sont toujours intéressants.

  4. Désolé de te décevoir, mais vu la tête des vélos, j’ai un grand doutes qu’ils soient utilisables sur certaines des pistes que je pratique tout les jours. Même en VTT c’est pas gagné, et quand il faut traverser les rizières avec 1m d’eau de chaque côté et un petit talus tout mou de 20cm de large (et du coup il faut porter le vélo sur le côté), j’ai du mal à vous imaginer le faire ^^

    • Quel type de vélo, lourdement chargé, serait adapté aux chemins malgaches ?
      A priori aucun, en effet. Hors les routes ou les pistes, le vélo est une galère, il faut souvent pousser (sable, boue, pente) mais ce n’est heureusement qu’une portion infime des dizaines de milliers de kilomètres qu’on parcourra.

  5. Bonjour,
    Je lis avec attention vos article car je souhaite faire un peu d’autonomie mais je n’ai pas envie (les moyens) de me planter dans le choix du matériel.
    Je suis étonné de voir l’azub 5 en vente ? quelle est la monture idéale (selon vous) ?

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