Los Pueblos Mágicos

Les Pueblos Magicos sont des villages ou villes remarquables, un peu comme les « Petites cités de caractère » en Bretagne. On va donc organiser notre parcours de manière à en visiter quelques uns, même si d’autres villages ne bénéficiant pas de cette appellation vont nous surprendre comme par magie.


Après notre séjour à Zacatecas, nous choisissons de passer par de petites routes afin d’éviter la 45, ce qui est autrement plus agréable. Nous nous retrouvons en sortie de ville à pousser nos vélos parce que certaines « côtelettes »  nous coupent les jambes. Puis c’est la banlieue de Guadalupe où a eu lieu la charerria à laquelle nous avons assisté (c’est bien plus calme que ces derniers jours, plus un cheval en vue !). La route choisie file enfin tout droit à travers la campagne puis serpente quand on bifurque pour une route soit disant non asphaltée. En fait nous avons l’agréable surprise de rouler sur un revêtement qui ne doit pas être bien vieux, un vrai billard ! Le relief s’accentue, il n’y a aucune voiture ni camion, c’est calme et serein, nous sommes presque seuls au monde pardi !!!

Après la traversée d’un petit village on décide de pique niquer sur les hauteurs avec une vue imprenable sur les collines et savourons avec justesse ce petit écrin de verdure. De temps en temps passe une mobylette ou une voiture, les gens ralentissent et nous regardent surpris de trouver deux cyclistes installés confortablement sur leurs petits sièges. Jusqu’à ce qu’un grand boucan annonce l’arrivée d’un train, c’est l’avertisseur sonore qui résonne dans toute la vallée en bas, et il en met un coup, à moins qu’ils ne soient tous sourds c’est certain que les habitants du village sont prévenus que le train arrive. Celui-ci avance à une vitesse de tortue mais quand on voit sa longueur on comprend pourquoi, il fait pas moins de deux kilomètres de long, des wagons de transport de marchandises. Celui qui ne fait pas de bruit par contre est le joli serpent qui traverse la chaussée, sans doute est-ce plus attrayant de l’autre coté, on va l’asticoter un chouya histoire de voir comment il réagit : il va nous tirer la langue et s’en aller bien tranquillement.

La végétation est bien caractéristique du Mexique, avec des cactus qui se dressent fièrement.

L’utilisation des cactus au Mexique remonte à l’ère préhispanique, de nos jours ils sont une base de l’alimentation mexicaine, on consomme les troncs, les fleurs, les fruits et les graines. Avec les oreilles de Nopal nous faisons de bons jus vitaminés, les fruits des cactus vierges sont délicieux en tarte, les fleurs en beignets, la cuisine mexicaine ne manque pas d’idées pour tirer partie de la nature.
Ils servent aussi de matériaux de construction, on tire des teintures de certains et d’autres, hallucinogènes, sont utilisés dans des rituels religieux huicholes.

Beaucoup de fleurs sur les talus et des champs de maïs en veux tu en voilà. Dans les champs qui ont été récoltés le tiges de maïs ont étés fauchées et dressées en bottes, elles seront utilisées pour l’alimentation des animaux broyées avec d’autres fourrages.

 

Ojocaliente

En fin de journée on arrive dans le centre de la ville où la vie s’articule autour de sa place devant l’église, de son parque (petit jardin) entouré de bancs et sa fontaine où coule de l’eau pour une fois. Nous trouvons une chambre d’hôtel de l’autre côté de la place à la « maison des peaux noires ». Un petit tour pour découvrir les ruelles qui n’ont rien de bien pimpant. On s’installe dans un troquet pour y boire une délicieuse limonada faite de citron vert pressé et d’eau pétillante, un breuvage que l’on apprécie au Mexique. Le temps se gâte et les nuages noirs couvrent subitement la ville, on se carapate vite fait faire nos trois courses dans le magasin du coin quand des trombes d’eau s’abattent brutalement. Nous ne sommes pas les seuls à restés coincés dans le magasin le temps que ça se calme là haut. Les employés agitent les raclettes pour pousser l’eau dehors et les clients ont tout le temps de faire leurs courses !

Quand enfin on peut mettre le nez dehors on longe les murs pour ne pas se faire rincer, les gouttières n’existent pas dans ce pays. Un arrêt à l’église où quelques paroissiens se sont abrités. Lieu d’accueil s’il en est pour tous, en effet on trouve un chien couché dans un confessionnal bien pelotonné en attendant que la pluie cesse totalement. Idem quand nous passons devant le distributeur de la banque : trois chiens ont trouvé refuge sur le paillasson, pas facile d’approcher avec sa carte !

Loreto

Quand nous quittons la ville le lendemain matin on se retrouve les pieds dans l’eau par endroits. Les rues ne sont pas goudronnées et la pluie s’est accumulée dans les creux, on slalome comme on peut en essayant de ne pas se casser la figure, les habitants nous applaudissent et nous questionnent, finalement c’est un bon moyen d’entrer en communication. Nous allons monter doucement toute la journée avec, selon la direction prise, un vent de face qui va bien nous ralentir. La route 212 traverse des petits villages dont le centre n’est pas goudronné, on se demande bien pourquoi le bitume s’arrête pile poil à l’entrée et on le retrouve à fortriori à la sortie ? Ce n’est pas chose aisée pour les villageois de se déplacer à pieds notamment pour les personnes âgées ou avec enfants. Nous aurions plutôt tendance à penser qu’il vaudrait mieux faciliter la circulation dans le village et favoriser le bien être des habitants. Voyageurs qui ne faisons que passer, nous les avons traversés de façon chaotique et désordonnée.

Grâce à un petit monsieur sur sa moto nous allons trouver un endroit où nous restaurer au village de Estancia de Animas, il va nous conduire jusqu’au seul établissement ouvert du bourg. Sans lui nous n’aurions rien vu, c’est plutôt un garage aménagé en « restaurant » où nous allons manger un hamburger avant de reprendre la route jusqu’à Loreto avec cette fois un vent de côté. Ce n’est qu’après le village de Villa Gonzalez Ortega que nous prenons la route 144 et retrouvons de nouveau un fort vent de face sur les derniers 15 kms, histoire de bien nous faire apprécier l’arrivée !

Ce Loreto n’a rien à voir avec le Loreto qui nous avait tellement enchantés en Basse Californie du Sud, il s’agit là d’une petite ville dans un milieu essentiellement agricole : choux de Bruxelles , piments, oignons et laitues et pieds de vignes. D’ailleurs on va acheter quelques grappes de raisin à un jeune homme qui file en bus avec ses deux grands seaux en plastique replis à ras bord pour les vendre en ville. C’est dans cette ville de Loreto et sa région que sont produites la majorité des laitues vendues sur les marchés du Mexique.

La ville ne présente pas un grand intérêt par elle même, c’est un Pueblo pas franchement màgico, sans monuments classés ni un patrimoine exceptionnel, néanmoins il y règne une activité joyeuse et son église moderne est très attrayante. Beaucoup de monde en fin d’après midi,  les habitants du quartier viennent prendre l’air et investissent les bancs autour du parc. Les restos ambulants s’installent et l’odeur du maïs grillé arrive jusqu’à nous. La présence de la police est bien visible, les patrouilles en 4X4 passent régulièrement, il paraît qu’il y a eu une fusillade entre bandes récemment…. Ce soir c’est calme….

La joyeuse équipe du restaurant Marisco Mazatlan est au taquets quand on vient prendre notre petit déjeuner le lendemain matin. Ça astique dur là dedans, le sol est passé à grande eau, le trottoir également et même la rue d’en face, ça sent l’eau de javel, adieu les microbes. Tout est nickel chrome dans ce minuscule resto, on pourrait même manger au petit coin ! D’une manière générale les commerces sont nettoyés généreusement, le pas de la porte y compris et comme on dit chez nous chacun balaye devant sa porte, ça se confirme partout où nous passons. La fine équipe est heureuse de venir faire selfies et photos souvenirs, nous avons écrit un petit mot dans leur cahier de visiteurs. Un endroit sympa où se poser et y manger sans problème, servis généreusement et avec le sourire.

Real de Asiento

Entre les cactus aux oreilles de Mickey et les champs cultivés, le chemin que nous avons choisi est fort agréable. Nous avons quitté la ville dans le sens de notre arrivée et ce matin ça descend doucement et avec un petit vent dans le dos, normal on l’a eu dans le nez à l’arrivée !

Une route en terre qui dessert les fermes aux alentours, on va plus vite que le camion de lait qui arrive en cahotant. Nous sommes entourés par les champs de salades irrigués, les prairies d’herbe verte et ceux de maïs. les champs sont délimités par des bordures de pieds d’agaves. Un homme fauche à la main l’herbe qu’il va transporter sur sa mobylette, petits moyens pour des petits paysans. On verra aussi dans les champs de maïs récoltés les voitures « pic-up » chargées des fanes séchées de maïs surmontées d’un ou deux paysans pour bien tasser le chargement. La sécurité routière ici est toute relative.

Nous allons retrouver bien plus tard le goudron et on le regrette un peu, on était bien au milieu des champs. Se dresse devant nous au loin sur la colline notre petite ville étape de Real de Asiento. Un jeune cycliste sortant d’on ne sait où reste à notre hauteur et engage la conversation sur les quatre derniers kilomètres. Nous n’avons pas eu le temps de l’inviter boire un coup avec nous qu’il a disparu aussi vite qu’il est apparu au détour d’une ruelle, mince alors ! Fugace rencontre qu’on aurait bien aimé poursuivre mais il devait avoir sans doute autre chose à faire qu’à bavasser avec ces deux là !

Nous voila arrivés dans un Pueblo Màgico et ça se voit, cette petite ville est charmante.

Nous sommes en début d’après-midi il fait un temps superbe, température avoisinant les 26 degrés. Il y a du monde sur la place centrale. Nous laissons nos deux vélos (même pas cadenassés !) sous les arcades devant la petite boutique d’un marchand de glaces, prenons nos sacs à dos et filons voir d’un peu plus près ce qui se passe ici. Une information sur le dépistage du cancer du sein est organisée par un service médical ; Les femmes font la queue pour s’inscrire afin de pouvoir passer une mammographie gratuite, les stands abritent de longues files d’attente et les inscriptions vont bon train, le tout sur fond de musique et marchands ambulants de tacos ou de maïs qui font leur petit business. Octobre rose au Mexique est très bien organisé, la sensibilisation semble atteindre le but recherché pour ce que l’on en a vu.

À quelques pas du centre-ville, sur la Plaza Juarez, se trouve la paroisse Notre-Dame de Bethléem. Comme d’habitude on visite, mais cette fois ci on cherche quelqu’un qui puisse nous ouvrir la porte du cimetière qui parait-il vaut de s’y attarder. Ce sera en vain parce que personne n’est capable de nous renseigner (ou bien c’est nous qui ne comprenons rien !)

Au-dessous de cette paroisse, il y a une série de tunnels qui ont servi d’aqueducs souterrains pendant la splendeur minière. Les gardiens de la paroisse organisent des visites, alors nous voilà partis dans les tunnels avec une bougie à la main, c’est assez drôle finalement de circuler sous la ville entre les différents édifices religieux. Nous n’avons pas de photos, (il faisait décidément trop noir !) On termine notre visite par une salle fermée à clé sous une église où sont protégées des peintures sacrées datant du XVII et XVIII siècles dont une unique sur tout le continent qui représente la circoncision de l’enfant Jésus. Visiblement, d’après notre guide, ces oeuvres sont le trésor de la petite ville de Real de Asiento.

Nous avalons le menu du jour dans un petit resto sous les yeux curieux des ouvriers du coin. Tout le monde se salue et se souhaite une bonne journée le repas terminé. Nous aimons bien cette ambiance simple et chaleureuse nous nous sentons immédiatement à l’aise dans ce genre d’endroit, et nous y sommes toujours accueillis avec le sourire. Tout comme dans le petit hôtel où nous trouvons une chambre. C’est loin du confort standard des hôtel européens sans aucun doute, mais du moment que nous avons un toit, un lit et une douche, ça nous va bien. On fait fi de la peinture qui craque, du lavabo qui bouge et des toilettes qui fuient….nous avons chacun un lit, aussi dur l’un que l’autre mais nous allons bien dormir quand même !

On va faire provision d’eau le lendemain matin à l’épicerie du coin. Devant sa porte sur le trottoir, le patron est en train de faire cuire du gras et des abats de cochon dans une friture. Les morceaux de couenne cuisent jusqu’à ce qu’ils soient tous racornis et qu’il ne reste plus que la peau, le coeur, poumons, reins et queue plongent dans le même bain. Ce gentil monsieur  nous en offre un sac en nous conseillant d’acheter les tortillas pour les accompagner, c’est généreux et un peu embarrassant, on va trimballer ça plusieurs jours, pas moyen de le manger….on se demande bien pourquoi ? et on ne trouve pas l’opportunité de les offrir…

En sortant du village nous rencontrons un homme portant une charge sur ses épaules, avec à bout de bras, deux grands seaux de fruits de nopal (figues de barbarie) épluchés, prêts à être dégustés. Chaque seau pèse une vingtaine de kilos, il s’en va les vendre en ville. Quand on lui demande ce qu’il transporte, il nous propose d’y goûter, c’est vraiment rafraichissant (un coupe diarrhée à l’occasion) on lui en achète quelques uns. Beaucoup de travail en amont pour ce petit boulot entre le ramassage dans les buissons de cactus, l’épluchage, le transport (on l’a vu descendre d’une voiture) et il s’en va à pied vers le centre ville à 1 bon kilomètre avec son chargement, le temps qu’il va mettre pour vendre ses fruits à la fin de la journée. S’il vend la totalité il aura gagné entre 600 et 800 pesos ce qui représente 26 à 34 euros.

Santa Rosa, la fiesta

Santa Rosa, ce n’est pas bien grand et la route qui y mène est bien rurale, tout du moins les petits raccourcis que nous prenons. Nous commençons par descendre des hauteurs de Real de Asiento, route bien agréable avec en toile de fond les collines verdoyantes et un cours d’eau, qui serpente entre les champs, tout comme la route.

Les conducteurs sont patients derrière nous et nous doublent avec prudence, ça nous rassure parce qu’ils ont la réputation d’être « chauds » au volant.

A midi nous passons aux abords d’une petite ville, pile poil pour y dégotter un restaurant fort convivial, avec de très bons tacos. C’est l’occasion de boire de l’eau de Lourdes, découverte miraculeuse, il eut été dommage de rater ça (Avouons toutefois que la différence avec de l’eau ordinaire ne saute pas au palais). Pour celles et ceux qui s’étonnent de nos repas pris dans des restos, sachez qu’en moyenne nous mangeons pour environ 6 à 8 euros à deux, moins cher que si nous devions acheter notre nourriture. Prendre le temps de s’attabler dans une petit commerce permet de lier connaissance avec les gens les locaux, la cuisine y est bonne, autant en profiter. Aujourd’hui c’est une famille dont le jeune homme est pâtissier avec sa boutique juste à côté qui partage son laboratoire avec son père qui s’occupe de l’épicerie-resto.

En arrivant dans le petit village de Santa Rosa, la question de l’hébergement se pose mais est vite réglée : Il n’y a pas d’hôtel, donc on demande à un homme qui passe dans la rue principale, s’il sait où nous pourrions poser la tente,  il s’absente quelques minutes et revient avec la solution ! Sa soeur, qui tient la rôtisserie dont il sort, nous propose d’aller dormir dans une ancienne ferme qui se trouve tout près de là. Les locaux sont rustiques, il n’y a aucun mobilier, mais peu importe puisque nous avons notre matos de camping. Nous allons faire la connaissance de toute la famille de Maria qui est très impliquée dans la vie du village. Il s’y passe quelque chose chose durant tout le week-end, c’est l’anniversaire du village, alors tous à la fête !

De l’ancienne ferme qui sert aujourd’hui de lieu d’accueil pour la famille et les amis, nous sommes juste à coté du lieu où se déroule la fête, c’est un sacré coup de chance d’être là juste au bon moment. Dans une immense salle vont se succéder des danses traditionnelles, dont certaines assez surprenantes (Des petits vieux fort agiles, en réalité incarnés par des femmes), ainsi que le couronnement de la Miss de l’année en présence de ses dauphines. C’est kitch à souhait, mais ça plait.

Ce soir c’est également l’inauguration du musée du village. La mémoire des hommes et femmes qui se sont battus pour la révolution est honorée. Nous découvrons des images des héros qui ont marqué l’histoire de cette petite communauté. Gerardo, le papa de Maria veut absolument que nous y soyons présents et nous présente aux personnalités, les élus de la commune.

L’inconvénient de l’avantage, c’est que quand on va se coucher on subit la sono surpuissante toute proche, mais quand on est fatigués on dort de toute manière. Au réveil nous sommes attendu par la famille derrière la rôtisserie pour un petit déjeuner en commun, c’est Theresa, la grand mère qui gère le petit déjeuner, elle a déjà fabriqué des piles de tortillas fraiches (on se régale) qui vont être vendues lors de la fête. Un joyeux moment d’échange autour de la table, un vrai bonheur.

Nos hôtes auraient aimé qu’on reste pour la suite de la fête, qui va s’étirer sur trois jours, mais on choisit de poursuivre la route et on a bien raison puisqu’à la prochaine étape nous aurons aussi une bonne surprise. Après des essais de vélos couchés nous les quittons avec un pincement au coeur, tant de générosité, un lien facile et une complicité immédiate, le plaisir de la rencontre prend, auprès de cette famille, tout son sens.

El Puesto, le rodéo

Encore de petites routes comme on les aime, des paysages variés et bien typiques (surtout les cactus, évidemment). On repasse par La Paz mais ce n’est pas celle de Basse Californie du Sud, et encore moins celle de Bolivie, ce n’est qu’un lieu-dit.

Il y a toujours un village bien placé au moment où on a l’estomac qui crie famine, dans celui-ci un groupe de cavaliers a la bonne idée de passer entre nos vélos et le barbecue de l’autre coté de la rue, on n’a même plus besoin de se déplacer pour prendre des photos sympas. C’est dimanche on s’offre un morceau de poulet grillé, sans frites hélas (las papas a la francès) !!!
Dans les campagnes, des peintures sur les rochers ou de vieux murs annoncent les événements à venir (ou passés, les peintres ne passent pas effacer quand c’est terminé). Il y a quelque chose le 21 octobre, donc le jour même, mais on ne sait pas encore de quoi il retourne.

Arrivés à El Puesto, même topo que la veille : Où peut-on aller crêcher ? Nous demandons l’hospitalité. Ici il y a une église, on va demander au curé, sauf qu’il n’habite pas la commune. Deux jeunes hommes se proposent d’aller cherche le sacristain pour qu’on puisse dormir dans l’église. Chic, on n’a encore jamais fait ça. Pendant leur longue absence, une femme nous suggère d’aller demander à un petit vieux qui sort de chez lui, juste à coté de l’église ; le monsieur accepterait volontiers mais sa femme ne veut rien entendre, elle est butée comme une mule. Pas grave, les deux jeunes reviennent, ils ont trouvé une solution, on va chez le maire (Faute de Père à l’église, il y a le Maire et en plus il s’appelle Jesùs Maria, ça ne s’invente pas).

Jesus Maria est ravi de nous accueillir chez lui. Il vit seul et on sent bien qu’avoir de la compagnie lui fait plaisir, sa gaité et sa générosité sont un vrai régal. Il partage un mezcal qui débouche bien le gosier, ça fait partie de l’hospitalité mexicaine.

Le rodéo

Ça y est, on sait ce qui a lieu aujourd’hui « en ville » : Un rodéo ! On ne va pas rater ça, même si on fausse un peu compagnie à notre hôte qui est resté chez lui (il a un problème de genoux). Nous sommes partis chercher de la bière et des tortillas pour le repas et on se retrouve perchés sur des gradins, cible des deux présentateurs  qui savent déjà qu’il y a deux « franceses » qui se sont joint aux réjouissances. On en prend plein notre grade !!!

C’est autrement plus tonique que les représentations des charros dont on vous a parlé dans le dernier article. Ici ce n’est pas l’élégance du geste qui compte, c’est de rester le plus longtemps possible sur ce fichu taureau qui saute dans tous les sens, et ça a l’air assez dangereux. Ça rappelle les rodéos qu’on a vus en Australie et aux USA.

Certains participants portent un casque, c’est moins classe que le chapeau, mais peut-être ne sont-ils pas entièrement assurés de l’efficacité de la prière qu’il font tous ensemble avant que les cabrioles ne commencent. Homme de peu de foi…
L’ambiance est joyeuse, les deux commentateurs ont un bagout digne des meilleurs pires politiciens, néanmoins on ne reste pas jusqu’à la fin, car Jesùs Marie doit se demander où on a bien pu passer. Nous allons finir la soirée en sa compagnie et casser la croute ensemble.

Une bonne nuit de repos, les adieux chaleureux et nous voici repartis, comme d’hab. Jesus Marie nous a averti que ça aller monter en sortant d’El Puesto et qu’on allait devoir pousser, c’était rien de le dire, sauf qu’on ne va pas pousser, non mais !!! Notre hôte nous dépasse 20 bornes après que nous l’ayons quitté, il fille en réunion à Lagos de Moreno, un grand coup de klaxon nous a fait sursauter. De nouveau en fin de journée nous allons le croiser, il est sur la route du retour, nous arrivons en ville, nous sommes heureux de le saluer à nouveau. Adios amigo, à un de ces jours en Bretagne quand tu veux !

Lagos de Moreno

Encore une ville superbe, décidément ça devient lassant… Alors que nous cherchons un hébergement, un policier à moto propose de nous guider, c’est donc sous escorte que nous débarquons à l’hôtel La Troje, en plein centre de cette commune de 140 000 habitants.

La vie est si pénible ici qu’on va y rester trois jours, le temps de flâner tranquillement parmi les vieilles rues. On prend vite nos marques, notamment dans un café italien super bien placé face à la place centrale, avec vue sur la cathédrale évidemment ( Laquelle n’est d’ailleurs pas une cathédrale, même si elle est gigantesque et que sa construction a duré plus de 130 ans, ce n’est que la « simple » église de la Asunciòn ).

D’un style très différent, l’église El Calvario est située sur une colline, c’est l’occasion de traverser des quartiers fort animés et de découvrir une belle vue d’ensemble de la ville. Nous avons la chance de pouvoir y pénétrer, car juste après notre passage une dame en ferme les portes. Sauvés par le gong !

Une dernière église, pour compléter notre culture, mais elle nous laissera sur notre faim : La Paroquia de la Luz est fermée, on ne peut pas gagner à tous les coups. Elle est placée au bout d’un pont vanté sur les documents touristiques, mais qui ne vaut guère le déplacement ; la rivière sent les égouts, il n’y a pas grand attrait dans ce quartier éloigné.

 

Mais dès qu’on revient vers le centre, on retrouve les couleurs harmonieuses des belles bâtisses et l’ambiance plaisante de ce quartier.

L’ancien couvent des Capucines abrite désormais la Maison des Arts, ses murs sont couverts de fresques impressionnantes.

Située dans un vieux bâtiment bien conservé, la bibliothèque municipale est vaste et on voit que les bibliothécaires font de leur mieux, néanmoins les livres sont souvent fort âgés et les équipements assez basiques, notamment le catalogue sur fiches bristol. Petit Chat n’y trouve rien à redire, puisqu’il ne sait pas lire, il se plait dans le coin des enfants.

Un photographe talentueux nous aide à mieux comprendre certains aspects de la culture mexicaine, notamment concernant les jeunes filles et leur passage à la vie adulte ; c’est très intéressant et si différent de notre vie en Europe.
Un jeune garçon nous sollicite pour lui donner de l’argent, nous l’invitons à manger un morceau de pizza avec nous. En voilà un qui ira loin, il a tout plein d’arguments pour nous faire céder à ses demandes qui ne sont pas banales : un vélo, un cellulaire, un appareil photo… On adore ce gosse, il est vraiment débrouillard. Il s’en va avec une pizza pour la famille. Et une photo de lui qu’on est allés faire tirer à quelques rues de là. On le retrouvera les jours suivants à faire la manche dans les bars et boutiques avec un copain qui marche avec une canne, il viendra nous saluer.

Nous allons découvrir dans les jours suivants un aspect de la culture mexicaine qui est bien loin de nos traditions, et autrement plus réjouissant, mais nous en parlerons dans le prochain article.


7 Comments

  1. Beaucoup d’admiration pour vous.
    La constance de la qualité de vos écrits (et de vos images) reste une parenthèse de fraîcheur et d’espace qui transcende notre perception du voyage.
    Bravo à vous deux et merci de cette procuration à l’évasion.

    • Merci Philippe, ça fait grand plaisir de savoir qu’on ne se décarcasse pas pour rien. Parce qu’écrire tout ceci prend un temps fou, mais on considère que puisqu’on a la chance de pouvoir voyager c’est bien d’en faire profiter un peu ceux qui ne le peuvent pas.
      Et puis c’est plus rejouissant que les actualités, n’est pas ?

  2. J’ai hâte de lire la suite de votre périple qui me rappelle des souvenirs !J’avais beaucoup aimé ce voyage !Merci à vous de nous faire partager vos photos et découvertes! Bravo

  3. Hola « los invasores »!:-)
    Tant d’amitié et d’hospitalité de la part de vos hôtes me met presque la larme à l’oeil..
    Tant de gaité et de générosité aussi…
    Merci de nous faire partager ces beaux moments , qui en plus d’être touchants et passionnants, nous donnent à réfléchir, à l’aulne de l’actualité « Trumpitoresque »…
    Bonne route pour la suite!

  4. Vos Posts sont un rayon de soleil dans la grisaille de notre automne pluvieux, quel plaisir de vous lire et de contempler ces belles photos qui nous font rêver ! et quelle admiration aussi ! A bientôt

  5. Quelle richesse que vous procurent les rencontres!on à l’impression vu d’ici que tout se passe naturellement au gré du hasard !super encore super cette découverte de ce pays aux multiples facettes!Kenavo

  6. Ah, les belles pièces frites de cochon… J’adore !
    Bonne suite de votre voyage, de découvertes en découvertes, d’amitiés en amitiés, et n’oubliez pas de nous communiquer quelque bonne cuisine locale à déguster dans le mois qui vient…

    On vous embrasse

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