Paronella, ça ne fait pas très local comme nom : Ni anglais, ni aborigène. Effectivement, c’est espagnol et c’est un endroit très particulier. Caramba !
Les adieux des campeurs de Mission Beach ont été très encourageants, nous avons dit au-revoir sous les applaudissements et serré des mains très amicales avant de longer la mer le long de la Bingill Bay road, qui est l’ancienne route de Cairns (ça a son importance). Elle est charmante, serpentant entre de petites collines où paissent les troupeaux, un régal, on retrouve une campagne rurale. Et on sait qu’en arrivant à Mona Creek on aura l’opportunité d’aller découvrir le fameux Paronella Park, ça motive encore plus.
Le temps s’est bien maintenu le temps du trajet de 52 km seulement, nous prenons une douche pourtant en longeant le Japon National Parc, le temps de se réfugier sous un abri près d’une maison que c’est déjà fini ! Pourtant ça n’est rien comparé à ce qui nous attend pour les deux derniers kilomètres avant Paronella. Là se sont des trombes d’eau bien drues, mais cette fois on ne s’arrête pas, tant pis, on arrive complètement trempés devant l’entrée du parc.
Nous sommes surpris d’entendre des cris de joies, des Welcome, des Oh my God, des What bicycles ! On pense que cette gentille demoiselle nous a déjà croisé auparavant et qu’elle est heureuse de nous retrouver ; pas du tout, elle travaille ici et fond de compassion sans doute pour nous, pauvres grenouilles françaises, arrivées jusqu’ici à la force de nos petits mollets ! Le temps d’enfiler des T Shirt secs et nous voilà accueillis comme il se doit. L’entrée n’est pas ce qu’on appelle cheap, le prix est de $44/ personne, camping compris ; mais comme nous avons promis de parler de Paronella Park sur notre blog, la gentille demoiselle nous fait entrer pour seulement $39 pour nous deux. On n’en revient pas, c’est sacrément sympathique. Alors à votre tour d’arriver trempés et à vélos devant les parcs d’attractions, on vous assure que ça fonctionne.
Un château en Espagne, non, en Australie imaginé et bâti par un immigré Catalan : José Paronella boulanger de profession. C’est un endroit complètement atypique planté au beau milieu d’une rain forest, ce château espagnol nous offre quelques ruines enchanteresses et des portions de maison ayant échappé aux cyclones et à un incendie qui a hélas détruit en grande partie cette jolie demeure. Le voyageur ne peut que tomber sous le charme de ce qui fut un petit havre de paix pour le plus grand bonheur des habitants des lieux.
C’est en 1929, que José Paronella découvre la beauté des chutes d’eau de Mena Creek au cours de ses pérégrinations à cheval, c’est un endroit sauvage et isolé. Il tombe raide amoureux de cet endroit et en visionnaire décide d’acheter 13 hectares de cette nature indomptée le long de Mona Creek. Il s’inspire donc de l’architecture des châteaux espagnols pour créer un endroit unique composé, entre autres, d’un pavillon entouré de jardins somptueux, d’un théâtre, de courts de tennis et d’une salle de bal.
Entre temps il est rentré au pays pour y chercher sa fiancée, mais hélas elle avait trouvé les 11 années d’absence fort longues et lasse d’attendre s’était mariée. Qu’à cela ne tienne, José va demander la main de sa soeur, Margarita, qui accepte et revient avec lui en Australie.
En 1935, le parc ouvre officiellement au public. Des films sont projetés, des fêtes sont organisées ainsi que de nombreux mariages et réceptions. L’endroit magique et féérique attire les foules.
Les jardins sont constitués de plus de 7000 arbres minutieusement plantés par José qui se découvre l’âme d’un botaniste. La promenade dans le parc permet de passer devant les Theresa Falls, cascades portant le nom de sa fille. L’endroit est un véritable petit paradis, un havre de paix entièrement construit et aménagé par l’espagnol. Une allée plantée de bambous avec vue sur la grande cascade est plantée, aujourd’hui les bambous sont devenus des géants et offre une perpective absolument magique avec en toile de fond, l’eau qui coule quelques mètres plus bas avec fracas.
En 1946, la saison des pluies est particulièrement violente le site est ravagé. Malgré les dégâts, dont certains irréparables, le château est en partie reconstruit et les jardins sont replantés. Le parc reprend vie peu à peu. En 1948, José meurt à 60 ans d’un cancer laissant le domaine de Paronella à sa femme Margarita ainsi qu’à leurs enfants Teresa et Joe.
Par la suite, le domaine subit de nouvelles inondations et des cyclones qui rajoutent encore de nouveaux travaux, sans compter l’incendie qui ravage le château en 1979. De plus, la construction de la nouvelle hiway vers Cairns a complètement détourné le traffic, l’affaire n’est plus viable.
En 1993, Mark et Judy Evans (les actuels propriétaires) rachètent le parc puis mettent en place un plan pour le rénover car ils le considèrent comme une œuvre d’art à reconstruire et à préserver. Après des années de travail, le site retrouve son panache et est récompensé pour sa démarche écotouristique.
Nous avons parcouru ce parc en après midi avec un guide, puis seuls avec un petit livret botanique, fort bien fait pour nous aider à retrouver les espèces, et une fois encore le lendemain tellement c’était bien.
Le jour, on découvre l’architecture et les jardins composés de nombreux détails, les couleurs sont incroyablement vives et c’est un régal pour les yeux.
En soirée avec des lampes torches et toujours accompagnés d’un guide, la promenade nous a bouleversés par la beauté que dégagent ces ruines sous les projecteurs.
La nuit cet endroit revêt une ambiance et un aspect inquiétant, à la fois mystérieux et féerique. Nous prenons la pleine mesure du travail titanesque qu’ont dû effectuer José et ses amis pour laisser aux générations suivantes un tableau d’une telle beauté, une ode à la nature. Ce parc est emprunt de l’âme de José, il respire le romantisme, la douceur, la magie, on s’y promène avec délice et émerveillement. C’est un endroit hors du temps, Merci José le Catalan visionnaire !
Innisfail
C’est reparti sur l’ancienne route de Cairns, toujours bien agréable et longée de plantations de bananes et de mangues.
Le camping est incroyable : En bordure de rivière, la cuisine est la plus grande et la mieux équipée qu’on ait jamais pu voir, ni même imaginer. On y trouve même une bombe anti-fourmis qui nous sera bien utile car notre tente en était infestée et certaines sacoches aussi, (celles de Joël) ça devenait pénible.
La propriétaire est très sympathique, et on fait des rencontres agréables aussi, notamment Paul, ouvrier paysagiste, qui nous invite à passer chez lui à Palm Cove le week-end prochain. Deux jeunes françaises aussi, qui travaillent dans une bananeraie et nous expliquent comment ça se passe, pour les filles ça va même si le rythme est très soutenu, pour les garçons c’est plus pénible et dangereux car les régimes de bananes peuvent être très lourds et ils hébergent parfois des serpents et araignées.
Seul bémol, on s’est fait voler une serviette de toilette, il va falloir la remplacer parce que notre placard n’en contenait pas des dizaines.
Babinda
Toujours les mêmes : On retrouve la femme au lait solaire, ils sont pourtant en voiture ceux là mais on se retrouve aux mêmes étapes.
Au camping, gratuit mais où il faut payer pour avoir de l’eau chaude dans la douche, on voit arriver un grand car : L’engin héberge une famille qui voyage pendant trois mois, au moins ils ont de la place. Par contre, ça consomme 42 litres/100 km ce machin là, ça doit faire mal quand ils passent à la pompe ou doivent changer des pneus. Et comme si ça ne suffisait pas, dans l’énorme remorque il y a le 4×4 pour aller acheter le pain au village.
Une caravane arbore cette phrase qui nous interpelle (c’est la caravane de la dame au lait solaire) :
La route reprend, les paysages sont bien agréables même si c’est de la ligne droite.
Nous serons à Cairns demain, alors mieux vaut faire une pause à Gordonvale où nous dégotterons une pâtisserie qui fait d’excellentes pies, d’ailleurs nous y reviendrons dans quelque temps tellement l’adresse est bonne. Il fait trop chaud pour aborder Cairns avec sa circulation de fin de journée, alors on trouve refuge à la bibliothèque pour l’accès internet comme d’hab !
euh y’a un truc je comprends plus trop la carte ouskisson ??? vous faites marche arrière puis marche avant?
Bien vu, la carte « Ouskison ? » montre une progression un peu zarbi, ça s’expliquera dans le prochain article. Patience…
Encore une fois, magnifique récit de votre périple et Magnigiques et MERVEILLEUSES photos.
Merci !!!
J’ai failli passer à coté de celle où l’on voit vos deux visages en silhouette …
Passée à la photo suivante mon inconscient m’a alertée « Tu viens de voir Irène et Joël ».
J’ai cru a une hallucination !
Non en y retournant c’est juste un effet d’optique en passant de la première photo : le palais enrobé de ses lumières, à la suivante, je voyais toujours le palais en entier.
OUI tout va bien pour moi !
Gros bizhouxxx et Merci Merci comme d’hab !
Nanou et Fred
Grandiose! Merciiiii