Pas facile de quitter le Portugal !

Au revoir le Portugal !

C’est bien un « au revoir », car il est certain que nous reviendrons. Un mois, c’est loin d’être assez pour ce pays qui nous plait tant, il va falloir approfondir le sujet. Mais pour le moment, voyons comment nous allons nous y prendre pour passer à la contrée suivante. Aucun suspense cette fois-ci, quand on est au Portugal on n’a pas trop le choix pour partir par voie terrestre, l’Espagne est incontournable, à peine plus de cent kilomètres plus au nord.


Nous avons quitté la ville de Porto ce matin en freinant des quatre fers ; les pentes que nous avions montées en poussant ne sont pas pour autant faciles à descendre entre les rues étroites et les voitures mais surtout à cause des pavés irréguliers. Genre « casse goule » on ne fait pas mieux. Arrivés sur les rives du Douro on respire, ouf, sains et saufs (Irène n’a pas vraiment apprécié l’exercice) ! Nous démarrons en même temps que les pèlerins à pieds chargés de leur sac à dos. Beaucoup d’entre eux démarrent en effet le « camino Portugues »  partir de Porto. Nous allons en doubler quelques uns tout au long de notre parcours jusqu’à Santiago.

Les gilets jaunes

A peine quitté Porto, alors qu’on se dirige vers Rio Alto, on tombe sur une manif de gilets jaunes…. si, si. Mais ceux-ci semblent bien jeunes, et pour cause, c’est une école primaire qui a entrepris de nettoyer la plage.  Les gilets et les gants sont trop grands, mais peu importe, l’enthousiasme des enfants l’est aussi. C’est le jour de la manif des étudiants pour la sauvegarde de la planète, nous leur donnons un petit coup de main, une toute petite contribution de notre part.

Déambulations déambulatoires

Nous efforçant de rester au plus près du littoral, nous bénéficions de chouettes infrastructures comme les passerelles de bois qui serpent dans les dunes, mais c’est au détriment de la vitesse moyenne parce qu’il y a des difficultés : des passages ensablés, des mémés à doubler, des pavés à se coltiner.

Dans l’ensemble, qu’est-ce que c’est chouette ! Le printemps est là, la végétation a dû être prévenue parce que ça fleurit de partout.

Les citronniers et les orangers croulent sous les fruits, nous n’avons même pas osé en prélever sur notre passage !

Nous pique-niquons au soleil sur un banc de la jolie église de Villa Nora de Anha. Pas un chat dans le bourg, calme plat si ce n’est le petit bistro des anciens. Nous passons inaperçus.

Les pèlerins

Comme les pèlerins qui cheminent vers Saint Jacques de Compostelle, nous suivons peu ou prou le camino portuguès depuis Porto. C’est facile, il suffit de suivre les flèches. Enfin non, ce n’est pas toujours facile parce que le chemin est fait pour les piétons, à vélo ce n’est pas praticable par endroits.

On aurait pu se munir d’une credential del pelegrino et la faire tamponner le long de la route, afin d’obtenir à l’arrivée la célèbre compostela, si ce n’est qu’il faut parcourir au moins 200 kilomètres si l’on est à vélo, nous n’avons pas du tout pensé à s’en munir au départ. Pas grave, on fait le parcours quand même et le carnet de bord d’Irène aura quelques coups de tampons aux étapes.

Un détour par Cuba

Au détour d’un hameau sur la route entre Belinho et Mar, surprise, par une sorte de paradoxe improbable (sans doute provoqué par une déchirure du continuum spatio-temporel) nous revoici à Cuba. Ou plus exactement dans le bistro de David au café Lampao, lui même se fait surnommer « Che David », tellement il est passionné par le sujet. Nous lui offrons pour son livre d’or un billet de cinq CUC cubains qu’il va immédiatement scotcher avec une bafouille en souvenir de notre passage. Outre cette excentricité, il a construit un tricycle surélevé qui pourrait bien plaire à Félix, notre Cubain qui aime pédaler en hauteur.

Moulins sans ailes

Vieux moulins, vieux forts, vieilles pierres, plein de vieilleries ravissantes. D’ailleurs, nous ne sommes plus jeunes non plus, on va bien dans le décor. Il y a belle lurette que les moulins ont perdu leurs ailes, pourtant le vent est toujours là. Les éoliennes d’aujourd’hui n’ont pas vraiment le même charme.

Les patates

Il est temps de planter les pommes de terre (Batatas en portugais), la machine aide bien avec ses trois rangs de patates semées sur un passage, mais la dame dans le champ, son outil à la main, a exactement la même allure que les ancêtres du siècle précédent. Elle peaufine le travail en recouvrant les semis que la machine n’a pas correctement couverts. Elle assure la petite dame, c’est un travail en famille.

Prisonniers du Portugal

C’est à Caminha que nous avons prévu de prendre le bac pour traverser l’embouchure du rio Miño afin de passer en Espagne. On ne connait pas ses horaires, mais il doit y en avoir souvent. Sauf que nous sommes samedi, et qu’on découvre n’y en a pas le week-end ! Pire, il n’y en aura pas non plus avant trois semaines, il est immobilisé pour un problème technique.
Heureusement, une solution de substitution nous est proposée, utiliser un bateau-taxi le lendemain matin. Comme quoi tout s’arrange toujours, nous passerons la nuit à Caminha et puis voilà. La ville n’est pas vilaine, on peut se faire  un dernier repas portugais bien roboratif, ça va. (et encore une petite pastel de nata en supplément s’il vous plait !)

Sauf que le lendemain matin le bateau-taxi n’arrive pas, pour une raison que nous n’avons pas comprise il est annulé ! Bigre, comment allons-nous quitter le Portugal ? Eh bien à vélo, en remontant le fleuve jusqu’à trouver un pont, lequel se trouve à une quinzaine de kilomètres, à la suite de quoi il faudra revenir sur nos pas sur la rive opposée.

On fait le plein avant de partir de provisions et d’essence pour le réchaud, passons par des chemins parfois scabreux, mais peu importe, on est dans la bonne direction.

Sauf qu’il parait que le pont s’est effondré !!!  Affaire à suivre.

 

6 Comments

  1. Bonjour les Cyclocompostelois……Bien les gilets jaunes .au Portugal .ça pourrait être un bon exemple pour manifester à Paris et et c’est fédérateur !Il y a du »boulot »!!A bientôt..

  2. Ah non le porto on aime….😊 peut être un oubli, un.moment de paresse, ou de bien être après votre lecture…ou d en avoir trop vu..du porto.😩

  3. A votre santé, nous buvons un bon petit porto et croisons les doigts pour que le pont ne se soit pas écroulé.
    Merci pour vos récits

Répondre à Les filles de st gin Annuler la réponse

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée.


*