Sur la route du Perche

Pas de voyage au long cours ces temps ci, simplement une escapade dans le Perche afin de participer à la Vélorizon Normandie qui a lieu à Pâques comme toutes les années (sauf confinement). Irène est au ski avec les chicoufs, ce sera donc un trajet en solitaire.

J1

Mardi, Avranche.
L’itinéraire est simple, il suffit de suivre les flèches de la Véloscénie, qui relie Paris au Mont Saint Michel, et vice versa.
Comme c’est une ancienne voie de chemin de fer transformée en voie verte, c’est super tranquille et les pentes sont douces. L’inconvénient de l’avantage, c’est que ça peut être parfois un petit peu monotone mais dans l’ensemble ça va, le parcours est assez varié. Ce qui va moins bien, c’est la météo, on voit qu’on est dans la Manche : ça crachouille, ça bruine et parfois ça pleut carrément (pour être honnête, il semble qu’en Bretagne ce soit kif kif).
Je n’ai croisé qu’un couple de cyclo voyageurs, et quasiment aucun humain, par contre plein de vaches et de moutons.
Après une soixantaine de kilomètres, le camping de Mortain est bienvenu. En fait il a l’air fermé mais comme il n’y a pas de barrière il est ouvert quand même. Ce n’est pas la foule, 2 anglaises dans un fourgon et moi dans ma tente.
La suite des aventures demain, toujours sur la Véloscénie. Et la suite de la teurgoule demain aussi, parce que je n’ai quand même pas tout mangé ce soir… Burp !

J2

Mercredi, Mortain.
Mais pourquoi les Normands ont-ils construit leurs villes à chaque fois en haut de fichues côtes ? Avranches, Mortain, Domfront, des pentes pas possibles. Quelle idée sotte et grenue…
Pour ce qui est de la Véloscénie, heureusement que la voie verte s’arrête à Domfront parce que j’allais m’endormir entre deux gares… Après ce sont de petites routes, c’est sympa, a l’exception d’un long passage dans la forêt qui aboutit sur une route en ligne droite sur 7 km, pas la partie la plus judicieuse du truc.
L’avantage de la forêt quand même, c’est que je me suis retrouvé face à un chevreuil et ça c’était drôlement chouette.
Pour changer des moutons et des vaches, j’ai rencontré des oies sur le chemin, je me disais qu’en fait on aurait mieux fait de leur confier le vote de dimanche dernier : Au moins elle auraient compris que c’était pas une bonne idée de voter pour le loup, le renard ou la belette.
Autre leçon du jour, dans la Manche c’est moche dans l’Orne c’est moins morne. Je parle de la météo bien sûr, hier ça flottait, aujourd’hui super soleil.

J3

Jeudi, Bagnoles.
Malgré son nom qui pourrait laisser croire le contraire, Bagnoles est une chouette étape cyclo : de belles pistes cyclables, un camping exceptionnel à un prix plutôt abordable (8 €), en plus contrairement à ses prédécesseures la ville n’est pas construite sur un promontoire. Et comme le thermalisme a de beaux restes, la ville est jolie.
La forêt d’Andaine, ça monte, ça descend, et c’est tout droit. Même pas de chevreuil aujourd’hui.
Jusqu’à Alençon, de chouettes petites routes dans le bocage normand, puis une voie verte. Le balisage est remarquablement bien fait, pas moyen de se planter, même pas drôle.
Après Alençon (que j’ai zappée, n’ayant aucune envie de m’enquiller dans cette ville), ça se gâte un peu, le balisage est pour le moins sommaire et le revêtement de moins bonne qualité. Je progresse en pilotage automatique, pas grand chose à voir le long de cette ancienne voie de chemin de fer.
Au bout de 80 km, divine surprise en la bourgade bien connue de Mêle sur Sarthe, le camping municipal est fermé mais accessible à vélo, il est superbe et désert. Il y a même de l’eau chaude aux bacs à vaisselle, que demande le peuple ?
Un autre cyclo arrive tardivement, il a un chargement ultra light, tout le contraire de moi, il doit me prendre pour un fada avec ma tente immense. Tout comme celui qui m’a doublé dans l’après-midi, lui il parcourt 200 km par jour ! Mais il dort à l’hôtel…
Chacun son truc, en tout cas moi je suis content comme ça et c’est le principal.

J4

Vendredi, Mêle sur Sarthe. Dernière étape.
Une fois de plus il y a de la voie verte sur ancienne voie de chemin de fer, plutôt jolie, jusqu’à Mortagne au Perche où ça se gâte.
Déjà, l’Office de tourisme de Mortagne ne fait pas bien son boulot par ce que, depuis la voie verte qui passe en contrebas rien n’indique que la commune est à portée de pédales, aucun panneau de direction, pour un peu on filerait tout droit sans s’arrêter. Ce qui serait ballot car la visite vaut son pesant de boudin noir…
Dès l’entrée dans l’église, fort vieille et à l’architecture bizarre, je suis saisi par une odeur de renfermé extrêmement forte, d’ailleurs je ressors sans tarder tellement c’est désagréable. C’est là que je rencontre le curé plutôt jeune et en soutane. Il est très intéressé par mon vélo et on en discute un petit peu, il a envie d’essayer, mais quand je lui fais remarquer que la soutane n’est pas le vêtement le plus approprié pour un vélo couché, il dit « ce n’est pas grave je vais enlever tout ça ». Finalement il y renonce, à mon grand soulagement car je n’aurai voulu me trouver en situation ambiguë avec un curé, même si je n’ai plus rien d’un enfant de chœur.
De retour sur la voie verte, enfin c’est ce que je croyais, car il y a une déviation. En fait c’est un chemin tout pourri, on a l’impression de rouler sur du ballast, puis dans de la gadoue, c’est pour le moins surprenant, je ne pense pas que les trains passaient par là. Heureusement ça s’arrange ensuite.
Un chouette pique-nique sous les Pommiers, encore pas mal de voie verte puis ce sont enfin les petites routes du Perche et là c’est nettement plus vallonné.
Enfin le camping (pas terrible) et les joyeux drilles avec leurs vélos bizarres (eux par contre sont terribles). Les choses sérieuses vont pouvoir commencer…

J5 à J7

Week-end de Pâques, Longny au Perche
Plus d’une soixantaine de participants à ce rassemblement tant attendu, une météo super favorable, des parcours sympas, que demander de plus ? Comme annoncé, on constate que le Perche n’est pas tout plat, mais quand bien même il l’eut été, on peut compter sur nos Gentils Organisateurs pour pimenter un peu la chose.

Au lieu de rester bêtement sagement sur les petites routes, une partie de l’itinéraire emprunte (sans le rendre après) un chemin forestier quelque peu escarpé (dans le sens de la montée évidemment).

Et comme ce n’est pas suffisant, ils ont cru bon d’abattre un arbre pour voir si on est cap’ de passer. La réponse est OUI,  il suffit de tout faire passer au dessus de l’obstacle.

Ou bien par en dessous, c’est sympa aussi. Surtout qu’il y a de la gadoue, sinon ce ne serait pas drôle.

A part cet intermède, ça roule allègrement sur les circuits « Bambino » (une trentaine de kilomètres) ou « Classico » (une soixantedizaine de km), personnellement j’ai opté pour un mix des deux, vu que les points de pic-pic étaient communs. Le lundi de Pâques, jour du départ, c’est un petit circuit commun d’une trentaine de km aussi pour tout le monde, et ça va bien comme ça.
Retour en voiture, Irène ayant fort opportunément rejoint le groupe le dimanche soir, afin de ne pas rater le banquet rituel.

Morale de l’histoire : Ah la vache, qu’est-ce que ça fait du bien ! 

 

7 Comments

  1. Hi Joel & Irene, we hope you are both well and enjoying life. For some reason the translator has gone from your blog, so we are unable to read the text. The photos are great. Cheers Dean & Petreah

  2. super les cycles de retour!! par contre je ne comprends pas comment vous pouvez avoir autant de lignes de chemins de fer abandonnées à une époque ou l’on prône l’abandon de transports individuels polluants à souhait!!! Drôle de politique!! Peut être en effet que si tu faisais voter les oies il y aurait des progrès …. bisous de Suisse

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