Retour en France

Douce France,  doux pays de mon enfance… mais pas très au point pour y rouler à vélo. Rencontre de nordistes couchés. Echange SDF bulgare contre prof allemande. Le feuilleton tire à sa fin, mais il reste quelques rebondissements…

« Le véritable voyage de découverte ne consiste pas à chercher de nouveaux paysages, mais à avoir de nouveaux yeux. »(Marcel Proust)

 Arrivée en France par le pont sur le Rhin à Chalampé. Douche froide pour ce qui concerne les aménagements cyclables : Le premier panneau donne le ton, il faut mettre pied à terre pour traverser le pont alors que l’espace est large ! Nous avons parcouru plus de 2000 km à l’étranger sans jamais voir ce genre de restriction.

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Ensuite, pas de fléchage vélo pour aller à Mulhouse,  un bout de piste qui part dans une autre direction et se termine en nous envoyant à l’envers sur un giratoire, finalement on se retrouve sur la D39, longue route droite sur laquelle les voitures roulent très vite et qui devient à quatre voies en approchant de la ville. Autant dire qu’on est à l’aise…
Pendant 15 kms on est dans un flot de voitures dans les 2 sens, route partagée,  ouh la la, pas sécurisant du tout on pense aux enfants ou aux familles qui ne doivent certainement pas emprunter cette fichue route, il y a peut être une piste quelque part ? En tout cas le fléchage informatif est à mettre en place urgement.
On arrivera quand même sains et saufs en longeant le canal à l’entrée de  Mulhouse.  
Nous étions décidé pour dormir à l’auberge de jeunesse,  mais finalement on se retrouve au camping de l’Ill où l’accueil est pour le moins frisquet,  fin de saison peut être,  de toute façon les clients sont là,  pourquoi donc faire un effort d’amabilité ? Nous avons le choix de notre emplacement,  et en filant vers un coin de soleil sous les arbres quelle n’est pas notre surprise de voir en face de nous,  en train de s’activer frénétiquement à l’installation de leurs deux tentes (chambre à coucher et cuisine salle à manger), Chantal et Serge (la Boussole) deux compères du forum Vélorizon, originaires du Pas de Calais. Il viennent d’arriver pour passer une semaine à sillonner les voies vertes de la région.

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Pour une surprise c’est une sacrée bonne surprise. La dernière fois qu’elle nous les avons vus c’était à la Vélorizon Breizh. Nous filons faire quelques courses chez Leclerc (chic j’étais en manque de pâté Hennaf : Irène) et après avoir fait un tour en ville,  nous cassons la croûte avec Chantal et Serge, on arrose notre rencontre avec un petit Jésus bien frais !

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Le mardi 3 sept nous prenons la route tous les quatre vers Danemarie, Chantal et Serge ont décidé de nous accompagner un bout de route qui nous permet d’apercevoir sur notre droite, au loin, les petites montagnes du Ballon d’Alsace. Les hérons cendrés sont très présents sur les rives du Rhin, ils ne sont pas farouches à notre approche, ils restent stoïques et regardent passer ce drôle d’équipage ; Chantal roule sur un trike et Serge sur un vélo couché M5, évidemment il n’y a pas que les hérons qui sont surpris,  nous sommes interrogés régulièrement sur la difficulté,  le confort, la vitesse de nos bécanes et quand on nous demande d’où on vient, alors là « sur ces vélos là ? » « et pour les côtes vous faites comment ? »

Nous quittons nos amis peu de temps après le pic nic au bord d’un lac. Rendez vous pris à la prochaine Vélorizon Sologne à la Toussaint.

Toutes les côtes et virages ne sont pas signalés sur l’EV6, c’est ainsi que je (Irène) me retrouve sur le derrière en négociant un virage surprise avec une côte courte, un raidillon quoi, à 15% et mes pieds clipés, résultat : un magnifique bleu en forme  de lune sur la fesse gauche,  mon guidon y a laissé une belle empreinte, souvenir, souvenir !!!

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Le petit Territoire de Belfort sera traversé sur 10 kilomètres,  autant dire que nous nous en sommes à peine aperçus.
Le soleil tape fort aujourd’hui et nous vidons nos réserves d’eau, c’est ainsi qu’à la sortie du canal, au village d’Allenjoie, nous nous dirigeons vers une maison dont fenêtres et portes sont ouvertes pour demander le précieux liquide,  nous faisons connaissance de Thérèse Martelet, une dame âgée qui nous fait entrer et nous papotons avec elle un bon moment,  en fait c’est souvent qu’elle dépanne les cyclistes,  en sortant de la piste sa maison est visible en contrebas de la route qui mène au bourg, elle a plaisir a dire qu’il lui en reste encore un peu (de l’eau) « je ne peux quand même pas refuser de l’eau, ça ne se fait pas », elle offre volontiers un petit café à une jeune allemande, ou un morceau de pain à celui qui a trouvé la boulangerie fermée un dimanche, quitte à ne plus en avoir pour elle à son petit déjeuner du lendemain.  Thérèse a bon coeur c’est une évidence et puis cela lui donne l’occasion de rencontrer du monde comme elle dit, elle qui se déplace avec une canne. Nous lui promettons de lui envoyer une carte postale de Bretagne,  elle adore recevoir du courrier,  surtout des cartes,  merci Madame Martelet encore une belle rencontre tellement sympathique.

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Notre bivouac se fait en deux temps ; tout d’abord nous avisons un petit chemin qui mène vers le fleuve, en effet cela fait quelques kilomètres que nous roulons sur une départementale fraîchement réparée à grand renfort de gravier (que nous recevons lorsque les voitures nous doublent à vive allure). Nous avisons un espace entre les jardins privés et le fleuve, déballons la tente, toutefois nous apercevons un couple dans son jardin qui nous observe, afin de les tranquilliser nous leur demandons si l’espace n’est pas privé, il ne l’est pas. Mais, bien que souriant, le type a l’air un peu méfiant, il nous dit que nous allons être importunés par les moustiques, que l’endroit n’est pas sûr (alors que c’est un coin très tranquille au bord d’un petit village), que nous devrions aller un peu plus loin où il y a une nouvelle structure où les cyclistes se retrouvent. Il nous a dépassé plus tôt sur la route en quittant son travail, mais il ne savait pas que nous étions francais !!! Nous ne savons pas trop comment interpréter cette dernière phrase…
Nous quittons ce lieu pourtant très agréable et filons vers l’endroit en question, où nous trouvons un gite, (le relais de la gare) ce qui n’est pas ce que nous voulons, fermé qui plus est.
Bon, nous bivouaquons près de l’écluse Saint Maurice toute proche, ce n’est pas terrible mais pour une nuit ça ira. Là,  un voisin fort sympathique, lui, nous fournit de l’eau le soir et le lendemain matin en partant.

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Ce sera une journée où  nous ne verrons pas grand monde sur la piste, excepté un couple qui roule en tandem Pino, cet engin génial qui permet aux deux cyclistes de voir la route, celui de devant étant couché et celui de derrière assis comme sur un vélo classique. Cette rencontre et discussion passionnée a lieu devant une magnifique construction, ancienne tuilerie de Vaire le Petit, dans le Doubs.
Un bout de chemin également avec une suissesse qui s’en va rejoindre une réunion familiale en Ardèche et passage près de quelques pêcheurs en plein effort !!!

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Besançon en ligne de mire, tout shuss sur le camping.  Arrivés à l’écluse de Chalèze nous sommes à seulement 6 kms de la ville et de sa célèbre citadelle.
Il était écrit que la fin de journée serait contrariante. Quand nous arrivons sur Besançon l’itinéraire routier qui mène au camping est en travaux pour cause de futur tramway,  nous traversons une partie de la ville avec la circulation, les déviations,  les bus qui vous coincent sur les bords de trottoirs,  avec en plus une impression de faire le tour de la ville et de retourner vers l’est. Quand enfin nous arrivons à destination, en passant par une bretelle et une route à 4 voies, nous nous apercevons que nous sommes seulement à 3 kms du village de Chalèze ! (Nous avons fait au moins 15 kms pour des prunes).
Avis aux cyclistes qui arrivent par l’est à Besançon :
Si vous cherchez le camping, il n’y a aucune indication le concernant. A l’écluse du village de Chalèze, ne pas suivre la voie verte qui part à gauche , tourner à droite sur la départementale qui va à Besançon,  le camping est à 3 km du rond point sur la gauche. Il est cher et bruyant, mais il n’y en a pas d’autre.

Pour la première fois de notre séjour nous utilisons la machine à laver du camping et en profitons pour faire une grande lessive. Ca a l’avantage de nous faire gagner du temps par rapport à nos lessives à la main,  mais surtout on lave tout et on rigole de voir la couleur de l’eau.  Par précaution on double la dose de détergent !
Le linge aura bien du mal à sécher pendant la nuit et on l’étalera allègrement sur nos sacoches le lendemain matin (sèches linge ambulants).
Départ très tardif le 5 septembre après la publication laborieuse de l’article, il aura fallu s’y reprendre à plusieurs reprises,  bugs sur le blog ! Nos lecteurs n’imaginent pas les trésors de patience et de persévérance qu’il nous faut déployer pour arriver à publier ces articles, sans compter le temps nécessaire à la rédaction. Ce n’est même plus du dévouement,  c’est un apostolat ! Mais avec un tel public, les efforts sont récompensés.

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Nous reprenons la route du canal  de Franche Comté sous le soleil,  appelé également canal de Monsieur en l’honneur du prince de Condé, gouverneur de Bourgogne lors de son inauguration en
1784.
Une pause méritée nous fera découvrir la voûte de Thoraize où le canal passe sous la roche. Le lieu est mis en valeur par l’artiste Jeppe Hein qui y a développé un jeu d’eau et de lumières, et de l’architecte Olivier Vadrot. La nouvelle installation lumineuse fait désormais du tunnel de Thoraize une oeuvre d’art.

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L’heure du pic nic arrive,  et comme nous n’avons pas fait de ravitaillement à Besançon et n’avons pas traversé de village, nous nous  contenterons d’un quignon de pain, d’une boîte de sardines et d’un reste de raisin. C’est aussi la raison pour laquelle vous verrez bientôt nos os !
On en profite pour faire sécher la tente et les articles vestimentaires un peu plus récalcitrants.
Quelle n’est pas notre déconvenue ensuite, après quelques tours de roues de longer une crêperie avec également spécialité de carpes, nos petites sardines ont tout à coup un goût amer.

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L’après midi, rencontre avec une allemande qui va vers l’Atlantique, nous roulons dans le même sens, ce qui va faciliter le contact, comme on le verra.
Arrêtés dans un bar au bord du canal, qui affiche un beau « gwen a du » bien de chez nous, on se jette sur deux diabolos menthe bien frais ; évidemment,  on rencontre un breton expatrié six mois de l’année dans la région.

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Après avoir traversé Dôle par le centre historique et ses pavés, nous bivouaquons le long du canal, dans un pré à Abergement la Ronce. Nous ne sommes pas vraiment seuls puisque les passagers d’un bâteau amarré pour la nuit ont également décidé de faire un feu. Nous grillons des saucisses, miam !

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Arrivée en Bourgogne. Tout change, le revêtement de la piste est moins roulant, et le fléchage plus ou moins fantaisiste, au point de nous faire faire demi tour, mais on ne se laisse pas avoir, notamment grâce à la rencontre providentielle d’un couple originaire de Vesoul, venu sillonner les côteaux et visiter quelques cépages.
Nous nous découvrons (Irène) une connaissance commune. Il y a plus de 25 ans un dénommé Patrick (ai oublié le nom de famille) est venu apprendre à Rennes à faire des galettes à la crêperie St Michel, il avait épousé une bretonne et avait un projet d’ouverture de crêperie à Vesoul.
A cette époque j’ai eu l’occasion de leur rendre visite et puis la vie a fait que l’on se perde de vue. La jeune femme se souvient très bien de cette crêperie quand elle était petite, elle habitait dans la même rue et allait manger des crêpes de sarazin très souvent avec ses parents. Ne dit on pas que le monde tient dans un mouchoir de poche ?

Notre cheminement le long du canal est monotone, trop linéaire,  le paysage a perdu son relief,  nous pédalons pour avancer et ne rencontrerons plus de cyclistes avec qui bavasser.
Ravitaillement et pic nic sous les marronniers de la place du même nom à Seurre en face du port fluvial. Beaucoup d’activité avec le  passage des bateliers, le ciel est bleu, le soleil brille,  un air de vacances surtout que la ville est calme, les enfants ont rejoint les bancs des écoles et la plupart des adultes travaillent. Tout le monde ne peut se permettre de se balader à (ou EN) vélo à longueur de temps…

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A Verdun sur le Doubs, confluent de la Saône et du Doubs nous passons le pont en direction de Chalon sur Saône.
Le fléchage est inexistant en sortant de Verdun, ce n’est pas la première fois mais c’est tout de même pénible,  certaines communes ne font aucun effort.
Nous arrivons finalement à Chalon sur Saône juste avant un orage qui menaçait depuis plus d’une heure et a le bon goût de ne se déclarer qu’une fois la tente montée, ouf ! Repli stratégique sous l’auvent d’un couple de suisses qui nous offrent un verre de vin (et d’eau,  devinez pour qui ? ) et des chips, chic !

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Verena, la cycliste allemande rencontrée précédemment, moins chanceuse,  arrive trempée. Elle installe sa tente près de la notre, tout comme Rumen nous avait tenu compagnie au bivouac (ceux qui auraient omis de lire les articles évoquant Rumen ne savent pas ce qu’ils manquent, reportez vous y sans tarder). Mais nous y gagnons au change, tant du point de vue visuel qu’olfactif, d’autant qu’elle parle très bien français, ce qui facilite nettement la conversation.
Nous ferons davantage connaissance à l’accueil du camping qui fait aussi bar et propose une petite restauration. Verena est partie de Huringen il y a 4 jours, elle va sur Nantes et ensuite redescend sur le sud ouest faire un stage de surf. Elle est professeur de biologie,  géographie et sport.  Elle a pris une année sabbatique et a des tas de projets. 

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Nous allons bien nous entendre et pour commencer lui proposons de faire route ensemble, elle aussi a trouvé le parcours de la journée ennuyeux et elle était seule,  excepté au moment du déjeuner où elle a rencontré et discuté avec le couple de Vesoul.
Pendant que nous échangeons sur nos expériences cyclopédiques,  la pluie se déchaîne,  le tonnerre gronde,  nous n’avons toujours pas investi notre tente, pas d’accalmie depuis qu’elle est montée, nos fringues sont dans les sacoches et on n’a pas envie de courir sous le déluge, nous passons une agréable soirée également avec les gérants du camping qui eux ont fait l’Asie avec sac à dos il y a quelques années. Aujourd’hui ils ont un petit bout de chou de 4 ans, ce qui limite un peu leurs possibilités de déplacement.

Le lendemain, pas moyen de quitter le camping, la pluie est intense et persistante,  on se demande si on ne va pas passer une seconde nuit sur place, ce qui nous contrarie passablement. Le midi, une accalmie, on replie les tentes bien trempées et on file vers Montceau les Mines, on avale les kilomètres sans problème,  la région est belle et le trajet sinueux à souhait. Mais ça se gâte, on se fait doucher abondamment 15 km avant Montceau, c’est cuit pour le bivouac.

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Sans un poil de sec, nous arrivons à l’hôtel Ibis Budget en espérant qu’ils aient une chambre libre pour trois. Non seulement ils ont, mais dans cet hôtel tout neuf il y a une place pour les vélos : la salle de conférence ! La moquette doit encore se souvenir de nos traces de roues boueuses,  et la table de conférence a sûrement dû servir pour la première fois à faire sécher des tentes.

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Évidemment, on refait la déco de la chambre en étendant du linge partout et on fait même cuire nos pâtes sous le détecteur d’incendie impassible.

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Tout est sec, on peut partir pour Paray le Monial.

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Ce n’est certes pas le soleil qui nous gêne,  mais on arrive tout de même à progresser sans se faire trop doucher, ce qui nous laisse le loisir de visiter Paray et ses moult églises de style très différent les unes des autres.Un café accepte que nous prenions notre pic nic sur sa terrasse, à l’abri.

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Poursuivons notre route, c’est joli par ici mais il faut quand même qu’on avance un peu pour rattraper la matinée passée à glander à l’abri. Au passage, nous nous arrêtons devant une jolie tuilerie, classée monument historique, à Signy le Noble. Le Pont canal de Digouin nous séduit aussi, évidemment on le traverse en vélo alors que c’est verboten.

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Mais la pluie n’en a pas fini avec nous, elle repointe le bout de son nez à Pierrefitte sur Loire, alors que nous demandons où se trouve le prochain camping à un jeune monsieur qui se promène au bord du canal avec sa petite fille.
En fait, il habite tout près et nous propose un coin d’herbe pour planter les tentes, c’est ainsi que nous faisons connaissance avec Fred et Ludivine, et leur fille Lana de 4 ans, arrivés ici depuis 1 mois seulement et berceau de la famille de Ludivine.

Finalement,  nous nous retrouvons dans la grange que Christian, le voisin, nous propose fort aimablement. Avec les bottes de paille comme sièges et table, c’est le grand confort. Il revient avec une quantité de tomates de son jardin, « ca vous fera des vitamines »

Et nous voilà tous les trois grimpant à l’échelle pour atteindre la « mezzanine » où sont stockés les roundballers.

Nous préparons nos couches dans la paille pour une nuit moelleuse pour laquelle nous n’aurons pas eu besoin de monter la tente. La compagnie des chauve-souris et du chat poilu ne nous dérange guère, si le second a couru après les premières, il l’a fait en silence.

Après avoir voyagé avec un SDF, nous voici sur la paille…
La pluie tombe dehors mais nous sommes à l’abri,  néanmoins les degrés ont baissés.
Pas de chance au matin,  le thé préparé la veille dans la thermos est froid, mince alors, on garde les chaussettes le temps de s’activer aux préparatifs du départ. Nous prenons la direction de Diou non sans avoir salué Christian et son épouse Chantal qui accueillent en fait régulièrement des marcheurs ou des cyclistes  si l’occasion se présente,  ils nous racontent d’ailleurs plein d’anecdotes sur les voyageurs rencontrés.  Merci à vous deux pour votre gentillesse et la simplicité de votre accueil,  ca nous réchauffe le coeur de rencontrer des gens qui savent ouvrir leur porte.

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La matinée  est assez belle côté météo et les villages traversés sont calmes et tranquilles, ils semblent s’être endormis après le passage des estivants de l’été.
On s’approvisionne dans un petit Proxi et pic-niquons près du petit port de Dompierre sur Besbre. Luxe suprême,  nous prenons une douche gratuite dans les sanitaires de ce petit port et discutons de la vie des bateliers de la région avec une dame qui a son bâteau amarré ici.

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Repartons sous un soleil radieux, pourtant il joue avec quelques nuages. Le trajet vers Decize est fléché voie verte,  mais arrivés sur la départementale,  il disparaît à 18 kms de notre but. En discutant avec un petit père dans son jardin, il nous apprend qu’en effet il n’y a plus de fléchage mais que le projet est en cours en reprenant l’ancienne voie de chemin de fer, si ce n’est que ça a tellement traîné que des sections ont été vendues à des particuliers qui ne vont pas être d’accord pour laisser passer des cyclistes sur leur propriété.
Va donc pour 18 kms de départementale, mais après s’être offert une belle montée on avise un fléchage vélo sur notre gauche, sans réfléchir plus on le prend et, têtes baissées avec Verena (en fait, seule elle baisse la tête,  nous on la garde droite, vu notre position allongée),  filons bon train. La météo se gâte, les nuages sont bien gris, puis noirs et deviennent menaçants.

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Mais on se plante dans le parcours,  on fait bien trop de kilomètres,  la météo est très maussade, pas de points de repère faute de voir le soleil (on n’a pas pensé à sortir la boussole ), on se retrouve sur la départementale à un endroit où nous sommes déjà passés ! C’est au GPS que nous demandons de tracer un itinéraire plus adapté à nos attentes, c’est à dire sans camion ; il fait bien son boulot, trop bien même puisqu’il nous fait passer par un chemin de ferme plein d’ornières boueuses pour finalement rejoindre une ex-future voie verte en médiocre état,  puis gravir une côte invraisemblable. La prochaine fois, nous resterons sur la route…

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Le soir, la série noire continue au camping de Dezine, le second arceau de la tente casse, une réparation de fortune permet de
passer la nuit, mais il faudrait qu’on trouve un plombier pour bricoler une pièce de substitution. La thermos confirme son état de mort naturelle, et la roue arrière du vélo de Verena est voilée. Il y a des jours où on ferait mieux de rester couchés…
Au matin, nous recherchons un réparateur de vélos et un plombier. Le premier est trouvé sans problème,  le second sera finalement un serrurier qui nous enverra chez Weldom acheter du tube d’aluminium qui, tronçonné, fournira assez de manchons pour casser les arceaux une dizaine de fois. On va pouvoir en revendre à Decathlon qui est incapable de fournir des pièces de rechange pour ses tentes.

Autant dire que ce matin là on ne roule guère, mais on aura arpenté la ville. Départ pour Nevers dans la joie, l’enthousiasme et la fraîcheur automnale. C’est au moment du picnic que la route de Verena se sépare de la notre,  elle ne va pas visiter Nevers, elle file vers La Charité sur Loire. C’est avec un petit pincement au  coeur que nous la laissons partir avec les recommandations d’usage,  soit prudente,  ne prend pas froid,  ne parle pas aux inconnus…elle aura été un peu comme notre fille pendant quelques jours, et nous portions un regard protecteur sur cette jeunette de 30 ans. Bonne route Verena,  à bientôt, ce fut un réel plaisir de pédaler à tes côtés.

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Nous nous retrouvons un peu esseulés pour la suite du parcours vers Nevers, finalement on s’attache très vite aux gens sympas, nous aurons des nouvelles ce soir de son bivouac, elle nous a promis un texto ; de même qu’elle donne des nouvelles rassurantes à ses parents tous les soirs.
Nous stoppons notre journée au camping à l’entrée du pont qui mène dans la ville de Nevers,  sans payer l’octroi comme il se devait autrefois.
Seulement 49 kms au compteur !!!

La météo maussade ne nous incite guère à rouler, d’autant que nous prendrons le train le lendemain en gare de Nevers pour Orléans chez la cousine Nelly qui nous attend de pied ferme.

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Visite de la ville à pieds, de nombreux monuments intéressants,  particulièrement la cathédrale à deux choeurs,  l’un roman, l’autre gothique ; un guide particulièrement érudit et passionné nous expliquera longuement l’histoire de l’édifice, notamment les vitraux contemporains qui ont été réalisés par quatre artistes peintres et maîtres verriers.

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Pour clôturer la fin de notre périple et fêter les 58 ans de qui vous savez, un excellent dîner aux chandelles au restaurant La Botte de Nevers,  dans une maison de maître. Ça change des nouilles au thon des bivouacs !

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Nos prochaines étapes, partiellement en train faute de temps :
◆ jeudi 12 : Nevers – Orléans
◆ vendredi 13 : Orléans – St Ouen des Toits, chez Simon et Delphine
◆ samedi 14 : St Ouen – Domagné,  chez Evelyne et Noël,  à vélo
◆ dimanche 15 : Domagné – Brécé ( galettes saucisses chez Mado ) – Acignė,  à vélo bien sûr.

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1° jour (2 septembre) : Bâle – Mulhouse.  75 km, moyenne 15,6
2° jour : Mulhouse – Ecluse St Maurice,  Montbéliard.  80 km, moyenne 17
3° jour : Ecluse St Maurice – Besançon. 95 km, moyenne 17
4° jour : Besançon -Dôle. 90 km, moyenne 17,3
5° jour : Dôle – Chalon sur Loire. 84 km, moyenne 15,7
6° jour : Chalon – Montceau les Mines. 69 km, moyenne 15,7
7° jour : Montceau les Mines – Pierrefitte sur Loire. 74 km, moyenne 17
8° jour : Pierrefitte – Dezine. 85 km,  moyenne 15,7
9° jour : Dezine – Nevers. 49 km, moyenne 14,5
10° jour : Nevers,  visite pédestre de la ville. 0 km

12 Comments

  1. Et oui même constat en france sur la signalétique de la velodyssee, beaucoup de différence d’une région a une autre. Nous approchons de l’Espagne. Nous allons récupérer notre nouvelle tente hillberg car la decat est trop petite pour manger a l’abris et trop galère a monter sous la pluie.
    Gros bisous d’anniversaire a JoCo et gros bisous classiques a mimulus.

  2. toujours aussi passionnants vos recits ; vos photos sont toujours aussi belles , et j’aime particulierement votre tete a tete au restaurant !!!! elle est tres touchante bisous a vous deux et a tres bientot !! au fait bon anniv joel avec un peu de retard !!!! oups

  3. les dernières étapes n’ont pas été du gâteau, BRAVO A VOUS DEUX, malgré tout que de souvenirs agréables vous avez engrangés et que d’ailleurs vous avez su nous faire partager avec moult détails parfois drôles, avec humour, MERCI, l’ennuie est que tout à une fin……ça va me manquer , mais j’attends de pieds fermes de vous voir arriver plus jeunes que jamais et malgré les projets en instances…ne suis pas pressée que vous y donniez suite …à moins de penser à ajouter une remorque.. vous voyez à quoi je fais allusion – pardon de vous avoir charriés un peu. Bises affect…
    Rappel :…. ils vous attend au frais ….
    LM

  4. Encore une belle histoire, mais après comment je vais faire? Plus d’histoire, le vide….. mais la joie de vous revoir!!! Je vais m’arranger pour être présente dimanche ? Bises

  5. c est toujours avec le meme plasir que je lis vos article qui me font sourir par moment,je vois l arrivée en france fut compliquée,vous allés revenir la tete pleins de souvenirs, par toutes ces rencontres attachantes. Encore bravo a vous, hate de vous revoir, pleins de gros bis

    • Cela a été un plaisir pour nous de passer ces quelques moments ensemble après la surprise de notre rencontre au camping de Mulhouse. Nous constatons qu’il y a encore beaucoup de péripéties dans la suite. Félicitations pour ce périple, bon anniversaire à Joël et bon retour chez vous.

  6. Que de belles rencontres ! que de souvenirs !
    fini la lecture de vos superbes commentaires et vos belles photos.
    C’est la fin de notre voyage aussi.
    A dimanche.
    Bises a vous deux.Paulette.

    • Coucou
      Je n’ai pas pu suivre tout votre périple pour faute d’internet pendant un mois mais tout est classé dans le dossier pour les longues soirées d’hiver
      Je ne serai pas là dimanche mais mes pensées seront pour vous deux

      Bises et à bioentôt

      Martine

  7. je suis d’acore avec Yvette très belle photos vous nous avez fait voyager avec vous bel exploit que vous venez de faire et c’ est vrai la plus belle photo c’est celle dans le restaurent gros bisous a vous deux et bon retour vers la Bretagne

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