Retour vers le futur

Suite à une inexplicable déchirure du Continuum Espace-Temps dans laquelle nous nous sommes engouffrés, voici un épisode où le présent et le passé sont entremêlés, les lieux et les dates se mélangent, un voyage dans le temps. Attachez votre ceinture extra-temporelle, on vous emmène.

Le mystère de Kakadu

Il y a dix ans de cela, quelque part dans le Parc National de Kakadu, en un endroit fort éloigné des routes où passent les touristes, un événement inoubliable s’est produit en toute discrétion. C’est ce que nous allons vous conter maintenant.
Après avoir parcouru, dans leur petite voiture pas vraiment faite pour cet usage, de longues pistes de terre rouge parfois traversées par des rivières dont les passages  furent mémorables, ceux qui allaient devenir plus tard « Les Cyclomigrateurs » arrivèrent en un lieu que la carte mentionnait comme étant un camping. En fait de camping, il n’y avait guère que quelques emplacements pour faire du feu et des tas de moustiques dus à la rivière toute proche.
N’ayant encore pas d’expérience du bivouac dans de telles conditions, et n’ayant d’ailleurs pas prévu qu’il en soit ainsi ce soir là, nos deux amoureux se trouvèrent quelque peu dépourvus quand la fin du jour fut venue : Pas d’eau, c’est embarrassant pour préparer le dîner. Mais ils avaient fort heureusement placé leur salade dans une bassine d’eau afin qu’elle ne souffre pas trop de la chaleur, voilà de quoi faire cuire les pâtes. Pour le feu, après être allés ramasser branches et brindilles aux alentours, voici une belle flambée qui démarre et la gamelle se retrouve bientôt placée dessus, ça cuit allègrement. Sauf qu’il y eut comme un problème au moment de retirer la gamelle du feu, faute de poignée, mais la faim justifiant les moyens, ce fut résolu et le dîner apprécié.
L’endroit étant fort bucolique, une promenade au soleil couchant s’imposait et elle permit d’apprécier la beauté farouche des lieux, tout en prenant garde à ne pas trop s’approcher de la rivière peuplée de sauriens affamés.
C’est dans ces circonstances si particulières que Joël demanda à Irène si elle voulait devenir sa femme, et que celle-ci, sans doute influencée par le risque de se faire croquer par les crocodiles tout proches en cas de refus, accepta ! (Quelle folie sic Irène !)


Tout le piquant de cette romantique histoire réside dans la dérisoire protection dont les futurs conjoints s’entourèrent au seuil de leur tente minuscule, afin de ne pas succomber aux cohortes de moustiques enragés : Une ribambelle de petites bougies sensées éloigner ces insectes piqueurs, sans aucun effet excepté l’aspect surréaliste de la scène. Il ne restait plus qu’à se réfugier dans la tente, mais comme la moustiquaire en avait été quelques jours auparavant déchirée par un kangourou importun, et que la réparation de fortune ne suffisait pas à empêcher les moustiques d’entrer, la soirée fut épique : Après une vaine tentative de tuer les assaillants au fur et à mesure de leur arrivée, Irène s’en fut se réfugier dans la voiture pour y passer la nuit, Joël continua le combat jusqu’à jeter l’éponge à son tour et rejoindre sa promise dans la voiture, mais la voiture en question étant très petite et la seule place restante étant celle du conducteur, donc avec le volant, cela ne contribua point à un sommeil réparateur.

Dix ans plus tard, nous avons parcouru Kakadu dans tous les sens, à vélo cette fois-ci, mais on n’a pas retrouvé le lieu de la demande en mariage… Il y a sans doute des lieux qui doivent demeurer mystérieux.

Pine Creek again

Départ à 6:30 avec les coupe-vents car il ne fait que 13° et le vent est froid. Mais la route est agréable, vallonnée juste comme il faut, nous avons le vent dans le dos et bénéficions d’une belle lumière. Nous arrivons à 11:30, après 60 km, parfait.

Pine Creek est une localité attachante et désarmante à la fois. Créée suite à une ruée vers l’or, sa population atteignit 3 000 habitants mais a été divisée par dix ces dernières années, suite aux fermetures de mines. On voit que la municipalité essaie de rendre la ville séduisante en ayant aménagé des parcs, réhabilité des terrains industriels, installé des panneaux d’informations à l’intention des touristes. Car il n’y a plus guère que le tourisme pour faire tourner les activités qui restent encore, notamment deux campings, trois pubs, une station-service et une épicerie, un hôtel, plus quelques petites entreprises.
Les commerces et établissements « historiques » sont toujours debout, sans activité évidemment, mais ça donne une idée de ce qu’était la ville en ses temps florissants.

Curieusement, le Railway Resort est un très beau restaurant, au décor design et à la bonne cuisine. Il est tenu par une une française, mais le business n’est pas florissant, il faut s’accrocher. Comme son camping est plein, on file au Lazy Lizard juste en face. Nous plantons notre tente près de la 2CV d’un couple de Finlandais, ils viennent en Australie pour la sixième fois depuis 2008, retrouvant à chaque fois leur 2CV dans la ville où ils l’ont laissée et poursuivant leur voyage avec. Rencontre également avec un couple qui nous invite à Canberra, quand nous y passerons : Sympa, non ?

Il y a aussi le « musée » ferroviaire, car le train a joué ici un rôle extrêmement important, longtemps la ligne qui descend de Darwin s’est arrêtée là. En fait de musée, c’est un hangar en tôle ondulée, l’ancienne gare, qui contient tout un bric à brac plus ou moins ferroviaire, les articles étant entassés là en compagnie d’une bonne couche de poussière; une vieille télé passe en boucle des vidéos sur les trains australiens, sans rapport avec Pine Creek mais intéressants tout de même.

En nous baladant dans la rue principale (il n’y en a guère d’autre, de toute façon), nous rencontrons un vieux monsieur qui revient sur les traces de ses ancêtres qui ont tenu l’hôtel en 1880 et des poussières, c’est touchant. Plus loin, du vieux matériel minier est exposé, c’est tout ce qu’il y a de plus vieux ici puisqu’avant les mines il n’y avait pas de ville.

On apprend l’attentat de Nice, ça passe à la télé. Et ça met un coup au moral, on se demande ce qui va advenir de notre bonne vieille Europe qui part en morceaux sous les coups des nationalistes, des extrémistes et des égoïstes de toutes natures.

A coté de ça, la vie en Australie a l’air infiniment plus cool même si ce n’est évidemment pas un paradis. Nous rencontrons assez souvent des européens installés ici depuis plusieurs années, et tous donnent la même réponse quand on leur demande s’ils envisagent de retourner un jour vivre au pays : « Certainement pas ! ».
Par contre, ceux qui sont dans leur deuxième année de visa Vacances-Travail et qui doivent prendre la décision de s’installer « pour de bon » ou rentrer sont plus hésitants : L’éloignement de la famille et la différence de culture pèsent lourd dans la balance, on peut les comprendre.

On découvre dans le journal qu’il y a un Show à Katherine le lendemain, et on ne voudrait pas rater ça parce que ce serait trop bête : On a bien l’intention d’y aller à Katherine, c’est à une centaine de km, mais dans plusieurs jours seulement et le show sera terminé, il faut donc trouver un moyen de faire l’aller-retour dans la journée. Ce sera donc en stop, on se place au bord de la Stuart Hiway en montrant bien notre panonceau et ça marche ! Peu après avoir vu passer la 2CV de nos Finlandais, une voiture s’arrête pour nous prendre, deux filles qui bossent dans un pub et vont faire leur shopping en ville.

Le Show

Mélange de « Fête à Neuneu », de kermesse, de foire-exposition agricole et de prestations sportives plutôt surprenantes, ce type de show est à voir au moins une fois.

Très populaire, il est typique des petites villes de province, et la foule est ravie. Parmi les attractions se déroulent sur l’hippodrome de drôles de courses mettant en jeu des voitures V8 et des chevaux, ou bien des motos et des chevaux ; au début ça surprend, d’autant plus que les voitures en question ne sont que deux (ce sont donc les mêmes pour toutes les épreuves) et mis à part le bruit du moteur V8 dont les Australiens raffolent, ça n’a rien de bien spectaculaire. Quant aux courses entre chevaux et motos, ce sont presque toujours les motards qui gagnent, même si les cavaliers font de leur mieux.

Ranger, une vie particulière

Diane est Ranger, bien qu’elle ne soit pas Australienne mais Française, originaire de St Germain en Laye comme un certain Cyclomigrateur que vous connaissez ; c’est possible dans le Territoire du Nord parce que le recrutement est particulièrement difficile, les candidats ne se bousculent pas au portillon alors les critères ont été élargis.


Par exemple, dans le Parc où elle travaille, son prédécesseur n’a tenu que quelques semaines, et le précédent a jeté l’éponge au bout de quelques mois. Il faut dire que c’est assez particulier comme vie, puisque pour rejoindre la ville la plus proche (Katherine) il faut entre six et huit heures de route et ils ne sont que trois rangers sur un Parc de 10 000 km2. Autant dire qu’il vaut mieux aimer la solitude, faire une croix sur sa vie sociale ou culturelle, savoir s’entendre avec ses collègues et être particulièrement débrouillard(e). Par exemple, pour la nourriture il faut apprendre à découper le buffle après l’avoir abattu, et savoir pêcher ; ils ont aussi en projet d’élever un jeune sanglier (pour le boulotter) car les adultes sont infestés de vers et donc immangeables. Quant aux risques, il faut vivre avec, car une intervention médicale d’urgence implique de faire appel aux Flying Doctors mais il peut être trop tard, le temps que l’avion arrive.

Diane nous explique comment ça se passe avec les aborigènes, les difficultés rencontrées, les tentatives d’aide et les désillusions, on comprend bien que c’est loin d’être simple. Nous en reparlerons prochainement.

Pour retourner à Pine Creek, nous choisissons le bus car on n’est pas sûrs que faire du stop soit bien judicieux une fois la nuit tombée. Ça nous fait rater le rodéo, tant pis, on en verra bien un ailleurs.

Edith Falls (Again)

Encore ? Eh oui, on vous en a déjà parlé et comme prévu nous y revoici. Comme nous étions en Motor Home la fois précédente, on n’avait pas pu y rester pour la nuit, d’où une irrésistible envie de revenir, mais à vélos cette fois-ci ; en effet, il y a toujours de la place pour les cyclistes, pas la peine de réserver.

On se plait bien ici, à tel point qu’on va y rester trois nuits. Les journées sont ponctuées de balades, de baignades dans le magnifique plan d’eau sous la cascade, de repos, de parties de Qwirkle et de flemmingite aigüe.

Comme souvent dans les Parcs Nationaux, un ranger vient faire une présentation, c’est intéressant mais il parle si vite qu’on ne comprend qu’une partie de ce qu’il raconte. Un soir, nous partons avec nos petits sièges pour assister à une projection également organisée par les rangers mais trouvons curieux qu’il n’y ait personne d’autre : Nous nous sommes trompés de lieu, c’est à l’autre bout du Parc, à plus de 100 km de là…

Nous rencontrons à nouveau Valérie, Elouen et Moya qui viennent de Nouvelle Calédonie, dont on a fait connaissance au camping de Merl ; avec eux nous allons faire une petite rando matinale au dessus des chutes d’eau.

Quand enfin nous quittons ce lieu enchanteur, c’est au petit matin, éclairés par une magnifique lune rousse. Un couple qui fait son footing matinal nous accompagne aisément tellement on roule lentement, mais ça monte, après on les sème (gnark gnark!). Le paysage est superbe ; on l’a déjà parcouru dans l’autre sens, car Edith Falls est dans un cul de sac, mais avec le soleil levant tout est sublimé.

Les Géants

Il existe des géants en Australie, on en a la preuve ! Non qu’on les ai vus directement, car ils sont très discrets et ne sortent que la nuit, mais les traces de leurs activités sont manifestes : Ils habillent des termitières de plus de 3 mètres de hauteur, sans doute pour célébrer un culte mystérieux dont le sens nous échappe ?

Coco’s

Encore un bon bout de Stuart Hiway avant d’arriver à Katherine. La circulation est un peu trop dense à notre goût mais ça se passe bien. Il arrive que des road trains patientent derrière nous jusqu’au moment où ils peuvent enfin doubler, c’est un peu flippant de voir cette masse énorme pleine de roues nous dépasser dans un gros grondement de moteur, mais on s’y fait.

Cherchant un endroit où nous poser pour quelques jours, nous arrivons devant chez Coco’s, 21 First Street. Et là on se regarde, interloqués : Il y a dix ans, nous étions exactement à cet endroit, rien n’a changé (Nous avons vérifié plus tard sur les photos de l’époque, aucune différence). Nous avions acheté un Didjeridoo magnifique, lequel a d’ailleurs orné notre cuisine au Val Froment. Mais qu’est-ce qu’on fait là, on ne va tout de même pas acheter un second Didjeridoo ? Filons donc au camping le plus proche. Mais un type qui traine là nous explique en français (car il est français, ça tombe bien, non ?) qu’il semble que le lieu permette aussi l’hébergement, il a vu des tentes au fond. En effet, chez Coco’s on peut aussi séjourner, dans un cadre aussi cool que le propriétaire des lieux.

Et ce jour là il y a justement plein de cyclistes, c’est l’occasion d’échanger sur les parcours des uns et des autres, ceux qui arrivent (nous) et ceux qui partent (les autres).

Le « problème » de cet endroit, c’est que c’est comme une espèce de piège, quand on y est on y reste… Ainsi Lucie, française,  est arrivée pour quelques jours, un mois plus tard elle est toujours là, s’y trouvant si bien qu’elle n’a pas hâte de rejoindre Darwin. Nous allons rester six jours, ce qui est un record pour nous dans une si petite ville, et n’allons pas nous ennuyer un instant.

La ville est organisée autour de la Stuart Hiway et ses quelques rues parallèles, on trouve à peu près tout ce dont on peut avoir besoin, et si on ne trouve pas il faut s’en passer, ou monter à Darwin.

Dans les rues, la culture aborigène est très présente, ce qui est normal pour une ville où une grande partie de la population est aborigène.

Cocktail surprise

Au cours de nos pérégrinations dans et autour de la ville, nous nous arrêtons devant un beau bâtiment visiblement récent, un peu excentré et déjà repéré la veille. Il s’agit d’un genre de centre culturel, on tombe un peu comme des cheveux sur la soupe parce qu’ils sont en train de terminer la préparation d’un vernissage qui aura lieu le soir même ; nous sommes donc invités à revenir à 18h, ce que nous faisons malgré nos tenues fort peu protocolaires alors que la foule qui est là est fort bien habillée.

L’exposition est belle, certaines oeuvres sont remarquables même si le niveau général est moins bluffant que ce que nous avons pu voir dans le Queensland, notamment à Townsville et Cairns. Par contre, le buffet est au top, un vrai régal, aussi bien que celui où nous avions déjà joué les pique-assiettes à Darwin avec la complicité involontaire du Premier Ministre.

CyclomiStarTrek

Ça fait un bout de temps qu’Irène a envie d’aller voir comment ça se passe dans un cinéma australien, celui de Katherine est juste en face de chez Coco’s, ça tombe bien. Eh bien ce n’est pas si différent d’un cinéma français (en plus ringard mais à Katherine c’est normal) avec des pots de pop-corn énormes et des salles immenses (en Australie TOUT est immense) ; sauf qu’il n’y a que deux autres personnes que nous dans ladite salle, pour l’ambiance il y a mieux.

Le super vélo du futur
Le super vélo du futur

Le dernier Star Trek a un avantage, c’était la raison du choix (et puis ça va bien avec Retour vers le futur) : Même si on rate une partie des dialogues on comprend quand même. C’est comme quand nous étions allés pour la première fois dans un cinéma en plein air, à Athènes, voir un autre film pas trop intello non plus, « Lucy » qui parlait anglais sous-titré en grec !

Walking with Spirits

L’Office du Tourisme est très agréable, nous l’avons déjà fréquenté par le passé, mais ce n’est pas lui qui nous a fourni cette info : Il y a un festival aborigène à ne pas manquer, et pour une fois on a la chance d’être dans le coin à la bonne date. Walking with Spirits se déroule dans une communauté  située à Beswik, à une centaine de kilomètres ; par contre le camping est plein et ça ne nous arrange pas du tout, on ne va pas faire l’aller-retour à vélo dans la journée, surtout le retour de nuit. Qu’à cela ne tienne, nous sommes maintenant des pros du stop, Coco nous dépose à la sortie de la ville, cinq minutes plus tard une voiture nous embarque, deux femmes qui vont justement au festival. L’une est physiothérapeute, l’autre kiné, elles travaillent pour les communautés aborigènes, nous aurons le long de la route l’occasion d’en apprendre encore un peu plus à ce sujet. L’entrée dans le village est contrôlé par la police, obligation de souffler dans l’alcotest, interdiction d’apporter et de consommer de l’alcool sur le site.

Ce petit village est doté d’un centre d’art absolument génial, il ne date que de quelques années. Y sont exposées des oeuvre d’un artiste local David Blanasi, maître de didjeridoo, artiste peintre, chanteur de renommée internationale qui a disparu en allant chercher du bois pour faire un didjeridoo, sans être jamais retrouvé. 50% des oeuvres exposées ici ont été sauvées d’une inondation qui a détruit le reste. Elles ont été stockées dans un musée de Darwin en attendant d’être exposées cette fois ci en un lieu sûr pour notre plus grand plaisir. De toutes les expos que nous avons vues jusqu’à présent, aucune peinture n’avait cette finesse de trait, c’est tout simplement un ravissement pour l’oeil, un doigté d’une délicatesse et d’une finesse extraordinaire.

Sur la place du village se trouve la scène qui va accueillir les artistes à partir de 18h00. En attendant tout les festivaliers se sont installés sur l’herbe, à l’ombre autant que possible sous les arbres, chacun apporte qui son plaid, qui sa chaise, tout le monde papote en sirotant ou cassant la croute, les enfants aborigènes jouent dans le sable devant la scène, les petits « blancs » se joignent timidement à eux. Un peu plus loin s’est ouvert un atelier de tissage de « baskets », des petits paniers fabriqués par les femmes à base de feuilles séchées, dédoublées, teintées de pandanus (un palmier). On peut s’offrir des jus de fruits et de légumes frais pressés sur place, bouloter des pâtisseries « maison », notamment le fameux gâteau aux carottes avec plein de crème dessus… miam. On écoute les artistes qui répètent à côté de nous en grattant leur guitare. Les enfants viennent nous voir et c’est ainsi que pople se retrouve à passer de mains en mains, les enfants sont ravis.

Ca s’agite soudainement, un groupe d’hommes et de jeunes garçons s’avancent au son des bâtons de musique et de didjeridoos, pour une danse de cérémonie d’ouverture. Le rythme est saccadé, ils se déplacent sur la partie sableuse du terrain et heureusement parce quand ils tapent du pied c’est avec force. Leur corps et leurs visages sont enduits de peintures grises, certains d’entre eux portent une ceinture de cérémonie faite de plumes d’oiseaux, ils sont habillés de culottes rouges. Les enfants nous étonnent par leur agilité à effectuer ces pas de danses où on devine qu’ils imitent parfois le kangourou et d’autres animaux. Ils sont initiés dès leur plus jeune âge par les anciens. Leurs corps et leur membres sont d’une finesse incroyable, tout en muscles. L’accompagnement musical est simple, deux didjeridoos et des clap sticks (bâtons de percussion), mais bigrement efficace ; nous tombons sous le charme.

Place ensuite à la scène, avec tout d’abord un beau spectacle en ombres chinoises, raconté par trois femmes qui se relaient pour le récit. Avouons ne pas avoir tout compris aux textes, mais l’impression est charmante. Il s’agissait d’une histoire d’oiseaux de toute évidence en relation avec leurs traditions et croyances.

 

Les artistes se succèdent, certains sont très connus (notamment Gawurra, que vous entendez en ce moment si vous n’avez pas coupé le son) il a une voix puissante  incroyable à vous donner des frissons. Les prestations sont d’une telle qualité qu’on ne sent pas le temps passer, bien que le concert dure plus de cinq heures. Ce festival a lieu tous les ans et est connu dans la région. Bien qu’il n’y ait pas la foule comme chez nous dans de telles circonstances, si nous sommes 300, 350 personnes c’est bien tout, et ça fait plutôt familial et bon enfant en tout cas très décontracté, nous avons adoré et c’est peu dire.

 

La nuit est fort avancée quand on se décide à penser à rentrer, on ne sait pas encore comment mais le problème va être rapidement résolu : Après avoir sollicité quelques automobilistes qui quittaient le parking, un couple qui va justement à Katherine s’empresse de faire de la place dans leur voiture pour nous caser, et le tour est joué, ils nous déposent même à la porte de chez Coco’s.

Back to Darwin

Puisque nous jouons à « Retour vers le futur », nous voici repartis à Darwin alors que ce n’était pas du tout prévu. Mais on y va en mode light avec juste les vélos et un minimum de bagages, sans trimballer tout le matos de camping, et comme la route n’a rien de passionnant (300 km de Stuart hiway qu’on commence à trop bien connaître), on prend un bus et en cinq heures c’est fait.

Arrivés à l’auberge de jeunesse, nous retrouvons la même chambre que quelques semaines auparavant, ça fait bizarre de se retrouver dans le même lieu exactement. Rien n’a changé, sauf les deux autres occupants de la chambre, les précédents ne nous ont pas attendus.

Une fois qu’on a fait ce pourquoi nous étions venus (on en parlera bientôt), nous repartons en direction de… Katherine. Si vous avez l’impression qu’on tourne un peu en rond, vous n’avez pas tout à fait tort, vous allez voir que ça fait partie du charme du voyage inorganisé, car ça va nous donner à nouveau l’occasion de faire un saut dans le temps tout à fait inattendu. Mais ce sera l’objet du prochain article, ne brûlons pas les étapes !

10 Comments

  1. Se retrouver dix ans plus tard au même endroit !!! Souvenirs souvenirs ….Que d’émotions non??
    Super l’idée de faire souffler dans l’alcool test!! On devrait faire cela à l’entrée des matchs de foot chez nous!!!!!
    Bisous

  2. Ici c’est l’été. Chez vous c’est l’hiver.
    L’été c’est le moment des voyages.
    Et quel voyage nous faisons, délicieusement installés dans nos hamacs qui se balancent doucement, au son d’une belle musique aborigène.
    Vous êtes les vrais grands organisateurs de nos vacances.
    Continuez !
    Bises

  3. Bonjour à tous…Super voyage loin d’internet avec cet « Art-spirit »…je pense souvent à vous en empruntant une section de la Vélodyssée à Rochefort oü l’on s’était rencontrés il y a deux ans je crois!!Hier j’ai croisé une jeune fille qui avait fait un parcours de Melbourne à Darwin il y a 5ans en »Van » ..Elle habite La Roche sur Yon …je lui ai parlé d’ABM…
    Merci pour cette belle séquence Australienne.
    kénavo
    Bernard

  4. Coucou de Seb, Jean-Yves et Nanou réunis à Rennes. On a juste regardé qq photos, vous êtes tellement bavards… Vous pédalez des fois??? Seb fait du vélo couché en tandem avec James et PJ, ils s’entrainent pour vous rejoindre. Ils sont au régime sans sel (dixit JYY et Seb qui se mare aux goélands. BIIIIIIIIIISES bretonnes.

  5. Merci de nous avoir donné l’occasion de voir notre fille Diane ( ranger ), nous avons eu l’occasion de faire ce périple en 4X4 ; nous partageons votre enthousiasme et l’amour pour ce pays et ses habitants ….

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