
Voici une semaine typique de Cyclomigrateurs, sachant toutefois qu’aucune journée ne ressemblant à la précédente, il n’y a pas deux semaines semblables. Mais celle-ci contient un peu tous les ingrédients qu’on aime : De beaux paysages, des rencontres sympas, des bivouacs jolis, des hébergements bienvenus, des chemins agréables, des expos d’art. Et aussi quelques ingrédients pour épicer : Un peu de pluie, des camions, des ours.
En route !
Nous vous avions quittés chez Jill et Ruedy lors de notre précédent article, nous avons dû faire 20 km quand nous sommes dépassés par deux voitures klaxonnant à tout va. Arrêt près du lac de Rotoiti et découvrons un petit groupe de la famille venu nous faire ses derniers adieux, dont Brian et Jane qui vont en Europe (les deux de droite) dans quelques semaines et surtout en Bretagne ! Irène a ramassé sur le bord de la route une belle paire de pinces coupantes (« On ne sait jamais ça peut servir !« ), on en connaît d’autres qui ramassent des chiffons pour nettoyer leurs vélos… ils vont se reconnaître ! Bon on ne va la trimballer quand même cette pince qui pèse lourd, c’est Jill qui va en hériter. Regardez bien la photo elle l’a tient dans la main près de Irène !
Les kiwis-fruits
Aujourd’hui sera une journée pentue, on entame les côtes allègrement jusqu’au village de Paengaroa où nous mangeons un morceau dans une station service en compagnie de Gédéon.
Originaire de l’île de Wanatu, Gédéon travaille au ramassage des kiwis 6 mois de l’année en Nouvelle Zélande. Il veut acheter des terres dans son pays et offrir une bonne école à son fils de 7 ans. Il vient de faire une centaine de kilomètres en stop pour venir à l’église ce dimanche (laquelle ? On ne sait plus), c’est dire s’il est motivé. Il nous fait la promotion de son île nous invitant à nous y rendre prochainement, tiens c’est une idée ça ! Et si on veut s’acheter un terrain là bas, il dit que ce n’est pas cher. Une très agréable rencontre avec des échanges joyeux et instructifs de part et d’autre. Courageux Gédéon bon courage à toi et bonne chance !
A partir de maintenant le relief s’applatit et nous sommes tout près de la côte dans la baie d’Abondance . C’est l’abondance en effet, de kiwis-fruits (ainsi nommés pour les distinguer des kiwis-oiseaux et des Kiwis (avec une majuscule) humains) en tout cas, des vergers à n’en plus finir. Nous en traversons la capitale : Te Puke qui signifie en maori « la colline ». Le climat y est chaud et humide et en dehors du kiwi sont produits dans la région oranges et citrons, sans compter les élevages de bovins évidemment.

Il semble que cette ville d’environ 8 000 habitants soit devenue prospère. Pourtant elle a été victime du volcan Tarawera le 10 juin 1886 lors d’une éruption qui a saccagé les cultures les recouvrant par endroit jusqu’à 35 cm de cendres et tué beaucoup d’animaux. Les fermiers ont dû libérer leur bétail pour le laisser libre de se débrouiller mais beaucoup n’ont pas survécu, ils n’avaient plus d’herbe à brouter.
Il y a eu une autre éruption en 1995 du mont Ruapehu (ce joli cône visité précédemment près du Tongariro) mais avec beaucoup moins de dégâts. L’histoire de cette ville est riche depuis l’arrivée des colons répondant à la ruée vers l’or : la construction du chemin de fer, des routes, les différents successions d’essais de plantation y compris la vigne. C’est depuis le début des années 1920 que les premiers plants d’arbres fruitiers ont commencé à rapporter, la production n’a cesser de croître depuis.
Mais le meilleur moyen pour acheter des fruits à prix raisonnable est de s’arrêter aux petits stands en self-service au bord de la route. Au moins, ça ne profite pas aux chaines de supermarchés.
Tauranga

75 km auront raison de nos jambes aujourd’hui. Nous trouvons une petite place sur un coin d’herbe dans un camping plein (c’est un long week end). Nous sommes face à l’océan, sauf que nous en sommes séparés de sa vue par la route et une dune, nous n’entendons que le bruit des vagues. Qu’à cela ne tienne on va tout de même pouvoir accéder à la plage de plusieurs kilomètres et assister à un fabuleux coucher de soleil sur le Mont Maunganui, avec une couverture nuageuse du plus bel effet qui soit. The Mount, ainsi nommé familièrement en nouvelle Zélande est un grand dôme de lave formé il y a environ 3 millions d’années.
Nous sommes en fait dans la partie nord-est de la grande banlieue résidentielle, commerciale et industrielle de Tauranga, située sur une péninsule avec des panneaux informatifs de la conduite à tenir en cas de tsunami (C’est vachement rassurant…)……

A la cuisine du camping nous allons faire connaissance de jeunes en visa « travail vacances » qui sont là pour le ramassage des kiwis, notamment Phelippo, jeune italien qui nous en offre 3 verts et 3 jaunes. On apprécie beaucoup parce que même si ces fruits sont produits localement, ils n’en sont pas moins coûteux. Les jaunes sont plus chers et plus goûtés, un peu moins acidulés que les verts. Deux jeunes allemandes ne veulent pas en manger de kiwis, elles en ont par dessus la tête, forcément elles en voient toute la journée. Elles ne sont pourtant arrivées que depuis 15 jours mais on les sent déjà désenchantées, boulot trop dur. Idem pour une jeune française déconfite de rencontrer autant de français à venir bosser ici ; ben tiens, elle fait quoi elle ?
Nous allons arriver le lendemain matin par un grand pont routier qui relie le centre ville de cette banlieue chic. On va s’attarder un peu devant le ballet des camions venus charger des troncs d’arbres dans une scierie et qui se dirigent ensuite vers le port. L’industrie du bois est très importante en Nouvelle Zélande, comme vous le savez, ce qui explique le nombre incroyable d’énormes jogging trucks qui nous doublent ou nous croisent, ainsi que la façon dont le paysage est façonné par les plantations de forêts et celles qui ont été coupées.
Un grand boulevard en front de mer nous permet d’arriver dans un centre ville de manière fort agréable. On se dirige vers le Visitor Centre puis on se décide pour la visite de l’Art galery juste en face pour y voir l’exposition « Paradoxe live and local ». Nous y avons apprécié les dessins de Banksy devenu célèbre à travers ses oeuvres de rues et son style à la Andy Warhol pour faire passer ses messages de poésie, d’humour, antimilitariste, anti système. L’identité de cet artiste est d’ailleurs restée longtemps inconnue, on reconnaît sa patte avec cette petite fille au ballon rouge en forme de coeur. Ses personnages favoris sont souvent des personnes célèbres, des rats, des policiers, des gens âgés.
Nous sommes sous le charme de certaines autres oeuvres très novatrices notamment des panneaux de verres peints entre lesquels on peut circuler et qui par une juxtaposition conduisent au final à la réalisation d’un visage, Sofles, un artiste qui a une créativité insensée. Epoque oblige, des artistes utilisent aussi les supports digitaux, il y a notamment une visite en réalité virtuelle assez bluffante ; on peut toutefois se demander ce que deviendront ces oeuvres avec le temps, alors qu’on peut toujours admirer des sculptures et toiles réalisées il y a des siècles, voire des millénaires.
On crèche à Bethlehem
La faim et la pluie annoncée nous poussent dans un pub irlandais. Super ambiance comme il se doit sauf qu’aujourd’hui c’est concours de poker, alors entre deux pintes de bière c’est du sérieux et pendant ce temps là il pleut des cordes, on met nos vélos à l’abri et sortons nos tenues de scaphandriers pour les 10 kms qui nous séparent de la chambre chez l’habitant que nous venons de réserver via internet, on n’a pas le courage de continuer sous la douche permanente. Le lieu s’appelle Bethlehem, ça ne s’invente pas.
Nos hôtes sont deux personnes âgées charmantes, la maison est splendide, on n’a jamais bénéficié d’un tel confort : Chambre immense, salle de bain aussi grande, accès à un salon privatif mais en fait on s’installe avec eux, ils sont contents d’avoir de la compagnie. C’était un peu cher mais les prestations le valaient, et ça fait du bien de temps en temps d’avoir du confort et on mangera des pâtes pendant 2 jours !!!
À Whahi (et non Hawaï)
Après une route qui commence relativement plate, ça ne cesse de monter et descendre sur la Pacific Road et il y a deux inconvénients majeurs : Malgré son nom, elle ne donne presque jamais accès sur le Pacifique, et elle est trop fréquentée. Où sont les petites routes tranquilles de l’île Sud ?
Pour le soir, voici une petite gare charmante qui fera une excellente halte pour la nuit, il y a de la pelouse tout exprès pour camper, des toilettes, c’est parfait. La voie ferrée est toujours en service, mais uniquement pour un petit train touristique maintenu par une bande de passionnés. Elle a été construite pour l’accès à la mine d’or Martha, encore en exploitation aujourd’hui, dont nous découvrirons les vestiges le long de la route voie. (la région ressemble à un gruyère).
Nous nous donnons rendez-vous là pour le lendemain avec Janette (vous vous souvenez, la cycliste qui ressemble à notre copine Mado), elle viendra avec son amie Dole.
The Hauraki Rail Trail
Nous voilà donc partis tous les quatre sur le chemin caillouteux avec des montées et des descentes dans des virages serrés par endroits. Le train ne devait certainement pas emprunter ce même circuit, il a été déplacé c’est plus que probable !
Cette ancienne ligne à été construite pour accéder à la mine d’or Martha qui se situe à 8 kms elle longe la rivière
Ohinemuri qui serpente joliment entre les arbres, elle est alimentée par un tas de petits ruisseaux qui viennent des montagnes environnantes. Un ravissement ce circuit. On traverse pas mal de petits ponts de bois jusqu’à un pont suspendu près de l’ancienne gare de Awaikino, Irène va poser pied à terre, décidément depuis sa fameuse chute sur un pont semblable elle gère avec difficulté la roue avant de son vélo et menace à nouveau de faire un looping !
Surprise, la petite gare a été reconvertie en café- salon de thé-resto-boutique. C’est tout petit, ça sent bon, c’est adorable avec des petites tables et un feu de cheminée. De vieilles photos accrochées aux murs témoignent du nombre important de voyageurs attendant sur le quai dans les glorieuses années. Janette à fêté hier ses 64 printemps, c’est elle qui régale aujourd’hui elle nous invite à prendre un cake maison et une tasse de thé avant de reprendre la route ou plutôt le chemin.
De nouveau un passage du pont suspendu en sens inverse, cette fois ci Irène va le faire sur la moitié finale sans se casser la goule !
Nous arrivons sur un site qui a des allures de ruines romaines, en fait ce sont celle de la batterie massive de la mine Victoria. Cette grosse batterie fut construite en 1897 et fermée en 1957. On y voit encore d’énormes réservoirs qui contenaient une solution de cyanure de potassium et d’eau pour dissoudre l’or contenu dans le quartz. Cette grande usine de concassage était capable de broyer 812 tonnes de minerais par jour à la consistance du sable. Le bruit assourdissant était entendu à des kms à la ronde.
Après une vingtaine de km nos deux amies vont faire demi tour et nous laisser continuer seuls. Voilà 2 mamies soixantenaires bien dans leurs baskets et sur leur VTT, elles pètent la forme ces deux là et font plaisir à voir. On espère se retrouver sur d’autres chemins dans un autre pays et pourquoi pas chez nous en France, même mieux, en Bretagne ?!
Gorgeous !
[ Gorgeous = Magnifique, splendide, somptueux ] Adjectif parfaitement adapté à cette gorge.

Quant à nous, nous allons abandonner nos vélos en pleine nature près de l’entrée d’un ancien tunnel ferroviaire de 1 100 m et suivre un sentier qui surplombe la rivière plutôt tumultueuse à cet endroit et nous enfoncer dans Karangahake Gorges. Se dresse devant nous une magnifique paroi rocheuse qui borde la route, c’est ainsi que nous distinguons camions et voitures comme suspendus au dessus de la rivière, à peine protégés par un ridicule parapet, bigre quel drôle d’effet, assez effrayant… Ouf on ne passera pas sur cette route.
Nous aboutissons cette fois sur le site de l’ancienne usine d’extraction de quartz, en suivant les rails nous pouvons entrer sous la montagne pour rejoindre les « fenêtres » creusées dans la roche et avoir une vue plongrante sur les gorges. C’est assez fantastique, lampes frontales obligent, cette montage est un vrai gruyère emmental (dans le gruyère il n’y a pas de trous).
Nous emprunterons 2 ponts de treillis en acier très beaux, la sécurité du site est assurée par des aménagements impressionnants. Nous aurions bien aimé continuer de randonner dans ces gorges car d’autre pistes permettent de s’aventurer beaucoup plus loin, mais la journée avance. On rebrousse chemin. Est ce qu’on va retrouver nos vélos ? Est-ce que les sacoches n’auront pas été visitées ?
Eh bien non, même s’il y a eu des cyclistes à passer sur ce chemin personne n’a osé enfourcher ces drôles de montures ni en inspecter les sacoches, les Kiwis sont majoritairement honnêtes.
Ce tunnel de 1 100m est carrément humide et légèrement descendant. Janette nous avait prévenus de porter une frontale en plus de nos phares de vélos, au final ce tunnel n’est pas trop mal éclairé, on a croisé un groupe de cyclistes qui eux n’avaient aucune lumière, sans collision pour autant.
On retrouve la lumière du soleil de l’autre côté et on passe sur les hauteurs du village de Karangahake sans pourtant nous y arrêter, la couleur du ciel est en train de changer encore une fois et on fonce pour échapper aux trombes qui s’annoncent imminentes. Le tunnel faisait un bon abri mais ce n’est pas là qu’on va pouvoir rester durablement, il y a mieux comme spot de bivouac.
L&P
Paeroa est en ligne de mire, on y arrive à la sortie des écoles à 15h. Le ciel est incroyablement plombé c’en est grandiose. Pas de camping avec cuisine pour s’abriter, alors comme on n’a pas envie de rester coincés sous la tente pendant le déluge jusqu’au lendemain matin on déniche une chambre chez l’habitant.
La ville est célèbre pour sa boisson L&P à base de jus de citron est d’eau minérale carbonatée locale crée en 1907. L’eau en question a des caractéristiques intéressantes et reconnues mais après avoir changé maintes fois de propriétaires elle est fabriquée aujourd’hui par, on vous le donne en mille, Coca Cola qui l’a produit à Auckland avec ses autres cochonneries bourrées de sucre sodas. Non seulement la production locale a été abandonnée, mais ils ont été jusqu’à verrouiller l’accès à la source d’eau. Ceci n’entrave pas le succès de L&P qui est commercialisée aussi au Royaume-Uni et en Australie.
On y a goûté, il y a des inconditionnels, c’est juste trop sucré et euh… Bof, quoi !
Hauraki Rail Trail (suite)
Épais brouillard le lendemain matin avec une baisse des températures, on démarre avec les gants, bonnets et les doudoune jusqu’à ce que le soleil nous réchauffé la couëne.
Cette ancienne voie de chemin de fer n’a rien de ressemblant avec le tracé d’hier. Nous voici sur un chemin rectiligne au possible avec certes un paysage sympa entouré des monts et de prairies à vaches principalement. D’ailleurs on va s’offrir des traversées innombrables de cattle grids, ces barres au sol qui empêchent les bovins d’aller voir dans la pâture d’à côté, de ponts sur de petits ruisseaux, des barrières à ouvrir et refermer. Des fermes, des fermes et toujours des fermes…. Bon, on aime bien les vaches, on les adore même, si , si, c’est vrai, pleins de gratitude envers ce ruminant qui nous offre son lait, sa viande et son cuir. Elles nous attendrissent et nous font rire parfois. Elles sont capables de sauter les clôtures comme les chevaux. Notre équipage en a effrayé une qui s’est sauvée en sautant la clôture pour se diriger tambour battant vers sa ferme, nous avons nous aussi forcé l’allure des fois qu’elle décide de nous charger !
Comme ça nous prend un temps fou tous ces passages anti vaches on décide de retrouver le bitume au patelin suivant, à Puriri et même d’y faire une pause burger à la taverne sur une terrasse ensoleillée face aux montagnes.
On repart reposés et contents de ce break dans ce petit hameau paisible.
La Tamise
Thames, curieusement nommée, se trouve ici à l’entrée de la péninsule de Coromandel. Pour un peu on arriverait à Londres si ce n’était la taille de cette petit bourgade qui nous ramène vite fait à la réalité. C’est tout de même la plus grande ville de la péninsule avec presque 7 000 habitants. A une époque elle était même la 3eme plus grand ville de Nouvelle Zélande grâce à la ruée vers l’or avec une population de 18 000 habitants et 100 hôtels et toute une pléthore d’entreprises autour du Rail (construction de locomotives, construction de voitures, une fonderie). Mais comme beaucoup de villes « champignon » quand l’or à diminué la population s’en est allée vers d’autres filons laissant tout de même un beau patrimoine derrière elle.
Nous traversons un peu trop vite les rues de cette charmante ville, nous voilà pressés maintenant, nous avons réservé (pour une fois) 2 titres de transport sur le ferry de Coromandel à Auckland, si nous le ratons nous serons obligés d’attendre une semaine pour prendre le suivant, c’est la morte saison, l’hiver quoi !
Allez hop, on ne traîne plus, c’est reparti pour longer cette fois la côte Ouest de la péninsule de Coromandel sur le golfe de Hauraki.
Un petit aperçu de cette péninsule : Elle fait 85 km de long 40 de large, toute sa population est répartie le long de la côte, pratiquement personne dans les terres montagneuses.
Les deux côtes de la péninsule totalisent plus de 400 km de baies et de caps. Cest un lieu privilégié des Kiwis et notamment des habitants d’Auckland qui viennent y passer leurs week-ends et franchement on les comprend.
Tapu
Le parcours est fort agréable, on a plaisir à pédaler tout en bullant et on avance bien car c’est plutôt plat (ça fait du bien), la côte est superbe (pas la montée !), la route est étroite et sinueuse ; il n’y a pas de barrières de sécurité, les imprudents peuvent faire plouf, arrivée directe à la flotte, il n’y a pas de plage.
On reste prudents, le soleil descend nous l’avons de face, les automobilistes, peu nombreux il est vrai, l’ont eux aussi et pourraient être surpris de voir deux cyclistes à contre jour, aussi nous sommes bien contents quand on arrive enfin à Tapu près du long bras de mer de First of Thames, face à la chaine de montagnes de Hunua Ranges.
Comme parfois, on s’en va faire un tour au cimetière, il est super bien placé en bord de mer, les gens ici ont une belle vue… C’est de là qu’on peut le mieux permet d’apprécier un magnifique coucher de soleil, c’est l’avantage quand on est sur une côte Ouest.
Côtes sur la côte
Après avoir encore un peu longé la mer, deux (très) grosses côtes nous attendent aujourd’hui sur la Thames Coast road, surplombant la mer à flanc de montagne, c’est superbe. Au hameau de Waikawau voilà la route qui change de nom ,c’est maintenant la Manaia road et c’est à partir d’ici que ça commence à grimper, les cuisent chauffent.
On s’arrête régulièrement pour profiter de la vue sur la baie de plus en plus petite avec des hameaux en contrebas, et le village liliputien de Te Kouma. En fait on s’arrête aussi parce qu’on n’a pas le choix, c’est dur et les pauses s’imposent.
Pour la première descente on s’habille, on a bien transpiré et le fond de l’air est frais la i yo, la i yo 🎶🎶🎵🎶
Et puis quand arrive la seconde montée on se dépoile à nouveau et on en bave des ronds de chapeaux pour arriver jusqu’en haut. On tombe en plein travaux routiers et ici ça rigole pas sur la sécurité, on doit rester derrière les plots orange, les ouvriers rigolent et nous encouragent. Finalement on capitule on descend et on pousse, pas trop fâchés quand même parce la route devient trop étroite à cause des travaux et quand un gros camion passe à côté de nous, ne laissant que l’épaisseur d’un paquet de mouchoir papier, on en mène pas large.
C’est épuisés et affamés qu’on arrive au terme de la montée. On se couvre à nouveau pour avaler un pic-nic avec vue sur les îlots en face de la baie de Coromendel : Motutapere, Waimate, Motukopake, Motukakarikitahi (île des rats)

On freine dur dans la descente pour profiter du paysage marin, laissant à main droite la Kauris grove, qui va vers une forêt de Kauris vieux de plus de 600 ans ; 309 de ces vieux arbres y sont protégés. Cette région était couverte de ces grands arbres, mais les européens ont tout exploité et tout détruit.
Coromandel
Coromandel qu’on imaginait plus grande est en fait un gros bourg niché dans une jolie baie. C’est mignon comme tout, il y a de vieilles villas et un beau patrimoine. Charles Ring fut le premier européen à y découvrir de l’or en 1852, ce qui n’a pas été pour rien dans la croissance de la ville mais a également achevé le massacre de la forêt qui était bien déjà bien mal en point suite à la surexploitation des kauris ; une fois que les forestiers ont quasiment tout ratiboisé, ils sont partis puisqu’il n’y avait plus rien à gratter, puis les chercheurs d’or ont brûlé le reste…aujourd’hui place aux touristes…
On va loger à l’Anchor, un backpacker. La chambre est minuscule, on empile nos sacoches les unes sur les autres et on file prendre une bonne douche chaude. La cuisine est spacieuse et bien équipée, une jeune française, entre autre, en assure l’entretien, elle travaille ici depuis 2 mois et va partir sous peu. Elle a apprécié cette petite ville du bord de mer, calme avec juste ce qu’il faut d’activités pour qu’il soit agréable d’y faire des connaissances et passer de joyeuses soirées au pub, sans compter les bains dans les sources chaudes à quelques km de là.
Nous allons rencontrer Roberto, un jeune Suisse, comme son nom ne l’indique pas, il est d’origine italienne. Il voyage également en visa vacances travail. C’est en ce moment sa période de vacances qu’il consacre à la pêche et ça marche, il nous cuisine un snapper bien délicieux même si la cuisson est un peu laborieuse dans une poêle qui attache. Irène partagera sa bouteille de vin blanc avec lui, un bon deal !
Une petite balade mène à un endroit d’où l’on surplombe les alentours, le relief arrondi des anciens volcans est typique de la région. Le plus haut mont culmine à 892 m, c’est Moehau.
La baie étant très peu profonde, elle se prête bien à la conchyliculture, comme en témoignent les nombreux parcs à moules.
Quand on regarde de près c’est sympa aussi, il y a des plantes très diverses et certaines prennent des formes surprenantes.
Il y a des pièges pour les petits mammifères indésirables, dévoreurs d’oeufs de kiwis notamment. Comme partout dans le pays, de nombreux animaux ont été introduits par les colons au détriment de la faune locale et ils ont proliféré, faute de prédateurs.
L’écotourisme se développe dans la région, les Kiwis ayant (enfin) pris conscience de l’importance de prendre soin de ce bijou.
Le Ferry
Il y a une ligne de ferry qui mène de Coromandel à Auckland (et vice versa) le week-end. Mais pour aller le prendre, ce ferry, il faut parcourir dix kilomètres d’une route incroyablement sinueuse et étroite. Chaque virage donne sur une petite crique, c’est charmant mais surprenant surtout quand le goudron cède la place à une gravel road, on se demande si c’est vraiment par là.
En fait de ferry, c’est plutôt une navette pour piétons, avec de la place pour quelques vélos. Il n’y a pas de port, juste un ponton au bout d’une longue passerelle, c’est sympa.
A 16h30 on embarque, les vélos ont réussi à franchir la coupée dont la largeur a dû être calculée pour eux. La traversée peut commencer, le soleil se couche, pas nous.
La rubrique à brac
Quelques photos qui n’ont pas trouvé place ailleurs dans cet article :
- Le coq qui habite sur une aire de pic-nic. C’est courant, même quand on ne voit aucune ferme ni maison aux alentours, la volaille semble bien aimer ces endroits où des miettes sont à récupérer. Certains coqs sont même casse-pieds, à la limite de l’agressivité, donnant de soudaines envies de coq au vin.
- Le chat qui a adopté nos vélos, peut-être aimerait-il voyager avec nous comme Petit Chat
- Les limitations de vitesse farfelues. Ils n’ont qu’un panneau « 100 » qu’ils placent partout même quand la route est pleine de virages et étroite.
- Les deux-roues de rêve !
Great hearing about your travels. Love your photo’s and descriptions.
Encore une bonne recette ; »Nature+Rencontres « pour passer de bons moments …je vous expédie du soleil de Charente -Maritime d’aujourd’hui car demain ça va changer ..aujourd’hui 32° à l’ombre!!Bon voyage en NZ
Hi! Quand ça monte qu’est ce qui chauffe??? Les cuisent ou les les cuisses???😂😂
Bisous et bonne route mes cyclos préférés !!
Sympa la salle de bain du « Couple joyeux » : les saccoches semblent prêtes pour sauter dans le bain. Ont-elles apprécié ? Bisoux affectueux, Ann Mary