Santa Barbaraaaaa, Los Angeles, San Diego et c’est fini…

L’itinéraire Bike Pacific road qui suit la côte du Pacifique est un peu curieux, parfois il emprunte de toutes petites routes, d’autres fois il faut prendre des sections de route à quatre voies ; s’il longe souvent la côte au plus près, il y a aussi de longues incursions dans les terres. Nous allons ainsi alterner entre des zones rurales et d’autres, de plus en plus nombreuses, urbanisées.


Routes et déroute

On aura eu droit à tout dans cette région, depuis la grosse route à plein de voies sur laquelle on n’est pas trop à l’aise, jusqu’à une route ensablée qui a le mérite d’être tranquille mais l’inconvénient de nous obliger à pousser nos vélos sous le soleil, ce qui fait bien râler Irène. Comme quoi entre deux maux il n’est pas toujours facile de choisir…

Les Américains aiment les grosses voitures, c’est bien connu, mais aussi les vieilles voitures et elles sont généralement en excellent état :

A noter qu’on voit également nombre de voitures sans plaque d’immatriculation à l’arrière, c’est pratique pour échapper aux radars. Quant à la plaque à l’avant, elle semble être facultative.

Les cultures

Nous traversons beaucoup de champs dans lesquels s’activent des travailleurs mexicains. Les choux de Bruxelles, salades et courgettes sont emballés immédiatement et emportés dans de petits camions. Tout ceci pousse grâce à une irrigation intensive, les immenses champs sont équipés de kilomètres de tuyaux.


Reportage au fil de l’eau :

Monte De Oro

Des marais salants et une longue dune de sable, puis un petit port tranquille, ici pas de touristes ni de grosses baraques, c’est curieux et plaisant comme endroit.

Sur la route de Los Osos on voit à plusieurs reprises des statues d’ours, en voici la raison :

La république de Californie fut le résultat d'une rébellion menée par des Américains en 1846 dans la ville de Sonoma contre les autorités de la province mexicaine de Haute-Californie. L'existence de cette république dura moins d'un mois mais le drapeau est resté en vigueur et l'ours est toujours très présent, il y en a plus de 20 000 dans l'État.

C’est une zone semi-urbaine, pas franchement éclatante, éloignée de la mer que l’on va heureusement retrouver un peu plus loin. La zone est très construite et touristique.

Shell Beach

Pas très original comme nom, pour une fois, il doit y avoir des centaines de Shell Beach dans le monde.

Ça fait bizarre après le calme des jours précédents, ici les campings sont pleins et réservés aux caravanes et RV (Recreational Vehicules, chez nous on appelle ça des ‘camping cars’ mais c’est un nom typiquement français ), on dirait des parcs expos tellement ils sont tassés les uns contre les autres.

Le camping du Pismo State Park est bien moins dense mais cher pour les cyclistes, $35 comme les voitures, pas d’emplacements pour les randonneurs et cyclistes, la politique des State Parks est complètement incohérente. Par contre il n’y a pas de supplément pour bénéficier des hordes d’écureuils qui risquent de venir grignoter nos sacoches pour boulotter nos provisions.

Santa Maria

Départ tardif à 10h, il fait 26°, petit vent arrière, bien. La route longe la côte mais c’est urbanisé tout du long, on ne voit pas la mer. Les maisons sans prétention sont jolies, sous les pins ou eucalyptus. Il y a de nombreuses fermes pas très grandes.

Depuis déjà pas mal de temps on rencontre des noms aux consonances espagnoles. Le long pont sur la Santa Maria River ne permet guère de se rafraichir, la rivière est à sec. Nous sommes le long de la route El Camino Real, le chemin royal qui reliait les missions espagnoles, bâties dans le but de convertir les locaux, obtenir de la main d’ouvre et gagner de nouvelles terres.

A Santa Maria, faute de camping et parce que ça fait du bien de temps en temps, on se prend un motel, il y a un lit spacieux, chouette. Et pour être bien occidentaux, on boulotte même un steak mais on n’avait pas perçu qu’ici le mode de cuisson est assez spécial, il est frit…

Mission pas impossible

Quand on quitte la route passante on se prépare à monter sur plusieurs kilomètres, pas d’ombre, des champs de primeurs. L’avantage c’est qu’il y a peu de véhicules. On va pic-niquer à l’ombre d’un taillis et arriver ensuite au sommet de la montée du jour bien rompus ! Peu avant Lompoc, Le GPS nous envoie sur une route qui s’avère ne plus exister, et c’est fort heureux parce qu’après avoir fait demi tour nous passons devant la Mission Purisima, qui est bien intéressante à visiter.

Fondée en 1785, c’est la onzième des vingt et unes missions de Californie. La communauté Chumash a compté 1 500 baptisés dans les premières années, en vertu de quoi ils devenaient citoyens espagnols (les occupants ayant besoin de main d’oeuvre, les incitations aux conversions étaient fortes, voire énergiques).

Détruite par un tremblement de terre en 1812, la mission a été reconstruite dans les années 30 où, suite à la grande dépression, il fallait donner du travail aux hommes. Même principe que pour la One Million Dollar route dont vous avons déjà parlé.

Lompoc, étape obligée

C’est bien parce qu’il n’y a pas le choix qu’on s’arrête au camping municipal Lompoc River Park. L’emplacement pour les tentes est miteux et poussiéreux, tout cabossé, plein de trous alors que les emplacements pour RV sont jolis et bien ombragés. On nous réclame $ 15, on ne met que 10 dans la boite, ça ne vaut pas plus.

Le lendemain on passe par le supermarché faire des courses pour deux jours, et patatras, cette commune est décidément maudite : A la fois une crevaison du pneu arrière du vélo d’Irène et la casse d’un nouveau rayon arrière de celui de Joël. Il va falloir qu’on surveille nos arrières. Une rustine plus tard (le rayon attendra le soir), nous voici sur la route 101, avec une large bande cyclable, faute d’autre intérêt. Prairies montagneuses, ranchs, longues lignes droites, ça monte doucement, pas terrible. Sieste sous un tilleul dans nos petits fauteuils !

Gaviotta

A cette State Beach on bénéficie d’un bon accueil (l’hôte nous offre une bière) et d’un coin où on arrive à entasser deux tentes de cyclistes. Nous sommes rejoints par David, cycliste qui revit sa jeunesse depuis qu’il est en retraite, il refait le parcours qu’il a pratiqué lorsqu’il était adolescent.

La plage est un peu curieuse, pas vraiment paradisiaque, sous un viaduc, mais c’est la seule depuis longtemps alors il y a du monde. Ce sera l’occasion de vérifier que, contrairement à ce que l’on croyait, la température de l’eau est fort agréable mais il parait aussi qu’elle s’élève d’année en année et ce n’est pas bon signe.

Santa Barbaraaaaa

8h30, c’est parti sous un temps gris comme tous les matins. La route 101 n’a toujours rien de folichon. Il y a des collines, de jolies fleurs sur les bas cotés, mais aussi plein de détritus. A Goleta, où il y a un marché fermier, on recherche d’un warmshower car il n’y a pas de camping à Santa Barbara, à 15 km.
La banlieue est carrément chicos, cette côte a la concentration la plus élevée de hauts revenus.


La traversée du campus de l’université, superbe, se poursuit par une bike route qui longe une ancienne voie ferrée, c’est très agréable. C’est l’itinéraire qu’utilise Olivia pour aller au boulot (à vélo évidemment), notre hôtesse Warmshower qui a voyagé au Mexique et nous donne des infos.

Santa Barbara est une jolie ville, très cossue, avec des maisons de type espagnol, aux toits de tuiles de couleur orange et aux murs blancs.

De bonne heure le matin on grimpe à la Mission, qu’on va se faire un plaisir de visiter. Symbole de la toute puissance de le Couronne d’Espagne colonisatrice, cette mission, comme les autres, a beaucoup accompli et reflète un passé religieux, social et culturel indélébile. On y arrive déjà en nage à 8h30, ça promet !

La ribambelle

On a du mal à en croire nos yeux : Le long de cette côte qui n’en finit pas, coincés derrière l’autoroute, une ribambelle de RV tous garés les uns à coté des autres. Pas un poil d’ombre, rien à voir si ce n’est une plage infinie, des sanitaires et des poubelles à intervalle régulier, c’est une State Beach. Les gens paient pour séjourner sur cet espèce de parking géant, ( $ 35 par jour) au son des voitures et des groupes électrogènes qui tournent pour garder les bières au frais et regarder la télé. Chacun son truc…

Pour tout arranger, la voie de chemin de fer longe la plage, heureusement qu’il n’y a pas beaucoup de trains car ils sont fort bruyants.

Quand la mécanique s’emmêle

En cette fin de parcours en Californie, il est temps de penser à préparer nos destriers pour la suite car ce sera probablement moins facile dans des pays où on ne trouvera pas tout ce qu’on veut. Alors on change les pneus, ce n’était pas du luxe, on roulait depuis belle lurette sur la bande anti-crevaisons (bleue), ce qui n’est pas franchement idéal.
A l’occasion aussi, une soudure grâce au matos d’un vieux réparateur de fourbi admirateur de Donald Trump (« Un génie qui va sauver le monde »), un bon nettoyage des chaines, ça ne peut pas faire de mal.

Et il y a ce qui s’imposait, de toute manière, comme ces deux rayons qui ont lâché à quelques jours d’intervalle sur la roue arrière de Cake, le vélo de Joël. On en profite pour s’approvisionner en rayons de rechange parce que le stock commençait à baisser dangereusement. On commence à en connaitre un rayon en maintenance de vélos.

L’aventure à Ventura

C’est chez Jack que nous allons trouver refuge, cet hôte WarmShower hors du commun qui vit dans un ancien atelier de motos à Ventura. Comme il n’est pas là quand nous arrivons, il a confié la clé de son atelier-domicile à Huey son voisin qui répare tout.

Ancien coureur professionnel, belgo-hollandais, Jack a eu plusieurs vies, dans le sens où il a exercé différents métiers et vécu dans plein d’endroits, et il a voyagé en solitaire à vélo entre 2004 et 2006, notamment en Afrique ; sa planisphère est remplie de messages de soutien, ce qu’il a fait est remarquable.

Nous allons rester deux jours en sa compagnie, le temps de faire un peu de mécanique (cf. plus haut) et discuter voyages, évidemment.
Lorsque nous nous quittons, c’est cocasse : Jack tient à nous accompagner à la gare parce que nous ne souhaitons pas nous farcir la banlieue de Los Angeles à vélos, le train Metrolink est plus pratique ; sauf que ledit train n’arrive pas, on se demande pourquoi, jusqu’à comprendre que nous ne sommes pas à la bonne gare : Avec ces compagnies privées, pas facile de s’y retrouver, ici elles ont chacune leur gare ! Heureusement, un train Amtrak arrive moins d’une heure plus tard, il est deux fois plus cher mais au moins on peut embarquer sans difficulté avec les vélos.

Los Angeles

Magnifique gare des années 20, Union Station a été récemment restaurée. Le marbre au sol est d’origine, ainsi que les vieux vieux fauteuils de cuir. On ne peut s’y asseoir que si l’on et en possession d’un ticket de train deux heures à l’avance. Cette gare a été utilisée comme décor pour certains films, The way we were en 73, Blade Runner en 82, NCIS en 2009, The Cyclomigrators en 2018 !

On y fait la connaissance de David et Maun, ils font tous les ans le parcours que nous envisageons jusqu’à San Diego et nous donnent plein de bonnes indications.

Le quartier Del Pueblo est joli, avec des immeubles historiques (C’est là qu’a été fondée la ville 1781, maintenant elle comporte vingt millions d’habitants), la rue de Olvera, la Plazza Diltura Y Artes et l’église Notre Dame de la Reine des Anges (rien que ça…).

On voit cependant beaucoup de sans-abris, des mendiants, des tentes, des gens qui font les poubelles. Dès qu’on s’éloigne du centre, c’est marquant.

Le choix de l’hôtel s’avère très peu pertinent, c’est le moins qu’on puisse dire et Irène a raison de râler (pour une fois) : C’est à Inglewood, à 20 km, près de l’aéroport. Pour l’atteindre on traverse des quartiers pavillonaires plus ou moins pauvres, avec des voitures vandalisées, des grilles aux fenêtres, c’est carrément glauque et ça n’en finit pas.

Le lendemain, pour éviter de pédaler dans ces banlieues sans fin, on prend le bus pour Marina del Rey, plus précisément le quartier Venice. Alors là, pas de pauvreté, c’est un quartier privilégié où les maisons longent des canaux, ça ne doit pas être trop mal d’habiter là.

Venice

La ville bénéficie d’un immense front de mer sur des kilomètres, c’est encore pire que La Baule.

Marina del Rey

On trouve sur les trottoirs des quantité de trottinettes électriques que l’on peut utiliser moyennant quelques dollars via une application. C’est assez ingénieux vu les distances qu’il faut se farcir à pied. Le problème et que ces trottinettes sont laissées n’importe où et qu’elles encombrent les trottoirs.

Pour rentrer à notre hôtel mal placé, c’est la galère avec les bus, attente interminable, 20 mn de trajet puis attente de 45 mn pour la correspondance, c’eut été plus rapide à vélos.
Et comme il n’y a aucun resto ou établissement digne dans le coin, on va se retrouver dans un Mac Do, quelle honte ! D’un autre coté, nous n’avions pas encore essayé un Mac Do aux USA, peut-être est-ce mieux qu’en France ? En fait non, c’est tout aussi mou et insipide, on se demande comment ça peut avoir un tel succès. Alors qu’on a dégusté aux USA d’excellents hamburgers bien goutus, comme quoi c’est possible.

Nous avons aussi trouvé un « Paris Baguette », ça nous a rappelé la Corée même si l’assortiment n’était pas le même.

Le lendemain matin nous quittons Los Angeles et ses banlieues par « seulement » 14 km de vélo dans les quartiers, puis empruntons la « ligne bleue », mais non, pas celle des Vosges ! C’est une ligne de métro aérien qui va nous mener jusqu’à Long Beach en 45 minutes. On entre facilement dans la rame sans même décharger les sacoches, le pied ! Ce que l’on voit de notre fenêtre n’est pas toujours très beau : Des sans-domiciles installés le long de la voie avec leur bric à brac de sacs et de bâches pour s’abriter du soleil. Certains dorment à même le sol dans la poussière, drogués, saouls, on ne le saura jamais, mais spectacle triste où la misère côtoie l’aisance à deux blocs les uns des autres.

Long Beach

Comme son nom l’indique elle est longue la plage, des kilomètres de sable blanc avec une piste cyclable qui passe sur la plage… des postes de secours tous les 300 mètres. Ils doivent s’ennuyer fermes les gars la haut, il n’y a pas grand monde à cette époque à faire trempette.

Un intrépide bien moulé dans son maillot de cycliste nous double un peu trop vite et dans le seul virage de la plage, le voilà affalé de tout son long, bien sonné, le vélo d’un coté, les lunettes de soleil de l’autre, le portable lui aussi a volé. Un monsieur, disons… d’un certain âge. On le ravigote à l’aide d’un peu d’eau, on lui essuie ses plaies au visage à cause des lunettes. Avec d’autres passants on le remet sur ses jambes et il repart après avoir repris ses esprits. Plus tard il nous double à toute allure sans même faire un signe. Eh duc.n c’est nous, on t’a relevé tout à l’heure, t’as déjà oublié ?

Naples

Nous en avons fini de la piste près de la plage, c’est confortable mais pas vraiment attractif. Nous voici maintenant arrivés à Naples, oui on sait, on voyage vite parfois ! Ici c’est une jolie marina que nous allons longer, y’a pas à dire, le coin est bien fréquenté si on croit le nombre de bateaux qui y sont amarrés. On va casser la croûte chez Valentino, une petite pizzeria avec 3 tables et on va se régaler d’une part de pizza, faire le plein d’eau fraiche et repartir sous le soleil qui ne nous quitte plus.

Nous trouvons en cours de route un petit orphelin qui cherche désespérement son maitre, c’est un doudou mouton à pattes rouges. On l’emmènerait bien avec nous pour tenir compagnie à Petit Chat et Popple mais on se dit que ça ne serait pas sympa pour le petit maître de le savoir en vadrouille avec des étrangers ! Alors on le place bien en évidence. On espère bien qu’il a retrouvé son maître ou sa maîtresse.

 

60 km au compteur, il est temps de faire des courses pour ce soir, mais nous n’avons pas vu la queue d’une boutique sur notre trajet. Alors on sollicite monsieur GPS qui va nous dégoter un petit centre commercial à Corona Del Par. Le moins qu’on puisse dire, c’est qu’il a fait les choses bien, on est dans un endroit à taille humaine et plutôt chicos, heureusement les prix restent les mêmes que les autres boutiques où nous nous approvisionnons habituellement. Un monsieur nous aborde, il vient régulièrement faire du vélo en France, il s’enquiert de savoir où on va dormir ce soir… On n’en sait rien, comme d’hab.,  il y un camping pas très loin mais on ne sait pas s’ils vont nous accepter… Heu, il n’a pas le réflexe de nous proposer son coin de pelouse, alors tant pis on va au camping.

Crystal Cove

C’est le nom du camping, on se tape la  montée de fin de journée pour s’entendre dire à l’accueil qu’ils sont « full » Argggggg ù$@&  !!! et qu’il n’y a pas de place pour les cyclistes. On essaye bien d’insister mais le ranger est « sorry » et nous envoie au prochain camping. Autant dire qu’on se fait jeter… Inutile de vous dire dans quel état d’esprit est Irène, elle a tout bonnement envie d’étrangler la bête !!!

Vingt (longues) bornes plus loin, avec encore des montées, arrivée à Laguna Beach. De nouveau une jolie côte où les belles demeures bordent le rivage, certaines avec gardiens. Personne ne va nous accueillir ici c’est certain, on ne s’y risque pas. Direction LE camping à Diana Point le Doheny State Beach. Comme on s’y attendait presque il est évidemment full et il n’existe plus d’emplacements pour les bikes ici non plus alors qu’ils figurent sur le site web ! De toute façon on reste, c’est décidé… Les rangers, voyant nos airs déterminés sans doute, nous proposent de partager un emplacement avec un campeur,  » it’s free »  sachant que ça nous fera économiser $ 40, le prix d’un emplacement pour véhicule. Finalement, comme d’habitude, ce n’est pas full du tout, il y a de nombreux emplacements vides, on s’installe sur l’un d’entre eux, sans même demander à partager avec quelqu’un d’autre.
Au matin, on trouve un mot du ranger sur la table comme quoi on n’a pas payé, déposé à cinq heures du matin. Pas question, ils se fichent de nous dans ce camping, on décide d’ignorer le papelard et on s’en va par la bike lane sans passer par la cabane à péage. Chut !!!

Nous sommes samedi matin et il y a beaucoup de cyclistes sur cette piste ainsi que des joggeurs, ça gigote dans tous les sens. Le seul avantage de cette piste est qu’elle est protégée de la voie de circulation et qu’elle longe la mer, mais elle est trop canalisée parce qu’elle a des barrières de chaque côté, on pédale dans un couloir quoi !

Nous la quittons à  San Clemente pour suivre le fléchage bike qui traverse les lotissements coquets de cette petite station balnéaire. Irène est abordée par Robbin, une femme qui fait du vélo avec son amie, échange de coordonnées et adresse d’un ami vivant en Argentine. C’est aussi simple que ça, on collectionne les adresses pour de futures rencontres. C’est bien joli par ici et ce sont les montagnes russes dans ces lotissements jusqu’à ce qu’on retrouve une zone le long de la mer, mais hélas sans la voir. Elle est de l’autre côté d’une large butte couverte d’épais taillis avec quand même de temps en temps un espace d’accès pour les surfeurs. Nous longeons une propriété du gouvernement sur Cotton Point, zone bizarre, longue ligne droite, plate avec des panneaux nous recommandant de ne pas s’arrêter. En effet nous découvrons une centrale nucléaire près de la mer. Nous n’avons pas franchement envie non plus de trainer par là.

Nous savions que nous risquions être refoulés par les militaires du camp de Pendleton à Las Flores Marsh. C’est un   check-point qui entre en zone militaire surveillée par les marines. Nous n’avons pas de permis de conduire californien et en plus nous sommes français, c’est carrément rédhibitoire, nous voilà priés de faire demi tour et d’aller pédaler sur la  2 x 4 voies qui bouchonne !!! Ca n’est pas vraiment le top puisqu’on va faire pas moins de 15 bornes dans une circulation digne du périphérique parisien un vendredi soir.

On va presque aussi vite que les voitures ; heureusement que notre espace est aussi large que le leur.

 

On arrive ainsi puant la transpiration est les gars d’échappement à Oceanside. Nous sommes sur la route Historique 101, qui traverse la ville. Stop obligé à une enseigne qui affiche « Café La Petite Madeline ». Très bonne idée, la crêpe fourrée aux champignons et au jambon est extra, et comme on est affamés on se dit qu’une part de gâteau nous comblerait de plaisir. Alors là c’est carrément divin, le pâtissier est un maitre dans cet art, digne des meilleurs pâtisseries française, c’est peu dire ! D’ailleurs des clients viennent chercher leur commande pour une fête et nous sommes priés de faire des photos.

San Diego

Si on n’est pas encore au Mexique, en tout cas on en est tout près et ça se voit. La vieille ville (Old Townest intéressante à visiter, elle a été réhabilitée de manière remarquable et ça donne une bonne idée de la vie à l’époque. Chevaux, mules ou boeufs et leurs attelages, les transports n’étaient pas faciles. On laisse nos vélos attachés près d’un petit marché et partons visiter les lieux.

Nous voici 200 ans en arrière. Le village a conservé quelques vieilles maisons de l’époque des colons, aujourd’hui abritant boutiques ou musées. Attirés par la musique qui émane d’une petit place ombragée, on se laisse prendre aux sons des airs de violon et de guitare. Trois musiciens se produisent sur une scène. Au répertoire des chansons espagnoles dont certaines sont reprises par le public, super ambiance on savoure.

Un petit tour ensuite au « Visitor Centre » qui se trouve dans une vieille maison, la « Robinson Rose House » construite en 1859 par James Robinson. Elle est très imposante et elle a servi tour à tour de prison, de cabinet médical, d’école, de siège du journal local. Il paraît qu’elle est hantée par les anciens propriétaires. Nous n’avons quant à nous rien remarqué d’anormal.

Outre les cactus énormes, la végétation est intéressante, on trouve dans la rue des fleurs qui, chez nous, seraient dans les vitrines des fleuristes et elles sont bien sûr ENORMES !

Trois heures plus tard on retrouve nos vélos qui n’ont pas bougé d’un poil.

Nous sommes hébergés ce soir et pour deux nuits chez Judd et Victoria, un couple de Warmshowers incroyablement organisés ; Comme ils reçoivent beaucoup de cyclistes, ils ont tout prévu autour de leur belle maison centenaire placée sur une hauteur : On peut planter la tente sur la terrasse, il y a des prises de courant, un kit pour le petit-déjeuner, des endroits où s’installer près de la petite chute d’eau au bas de laquelle sept carpes clapotent allègrement, c’est bien agréable. Quatre poules avec chacune leur prénom, deux énormes chats « Maine coon ». Douche extérieure dont l’eau sert à arroser les plantes juste de l’autre côté.

Après nos Warmshowers, on déménage à l’auberge de jeunesse 563 Market Street en plein dans le vieux quartier. Cet endroit est vraiment sympa, les chambres y sont petites mais les espaces communs très agréables. Par contre, la première nuit sera fort agitée : A deux heures du matin, les alarmes retentissent là dedans, on essaie de dormir tout de même mais au bout d’un temps certain quelqu’un vient ouvrir notre porte pour nous demander d’évacuer au plus vite, il y a un incendie au rez-de chaussée ! Il s’agit d’un feu de cuisine dans le restaurant du dessous. On se retrouve avec une vingtaine d’endormis sur le trottoir et fort heureusement le feu est rapidement maitrisé, on peut retourner dormir après cet intermède. Pour la peine, le lendemain on a tous droit à une soirée pizzas gratuites, c’est cool. Ils peuvent organiser des incendies tous les deux jours s’ils le veulent…

La ville est agréable avec ses belles bâtisses. Curieusement, c’est extrêmement calme, très peu de voitures circulent et pourtant nous sommes restés quatre jours, donc on a eu le temps de constater qu’il en est ainsi chaque jour.

L’achat d’une carte du Mexique sera l’occasion de constater à quel point l’organisation des villes américaines est particulière : En centre-ville on trouve pléthore de restaurants et bars, par contre les commerces sont dans des centres commerciaux en périphérie, il nous aura fallu plus d’une demi-heure de tramway pour atteindre une librairie.

Comme la ville est sympa, on qu’on y reste quatre jours, c’est l’occasion de se régaler notamment dans le quartier Little Italy chez Nonna (Miam !). On trouve aussi des Gyozas et ramen…. comme au Japon (re miam)!

Il y de beaux voiliers dans le port, notamment le trois-mats Star of India construit en 1863, bateau-musée, et même un grand porte-avions désaffecté auprès duquel notre Charles de Gaule aurait l’air d’un jouet. L’aéroport est tout près, les avions volent très bas au dessus des habitations, ça ne donne pas envie d’habiter en dessous.

Nous quittons la ville grâce à un bac (A notre âge on passe encore le bac…) qui nous dépose sur Coronado Island, laquelle n’est d’ailleurs pas une île mais une péninsule au bout de laquelle on va enfin arriver à la frontière mexicaine.
C’est une station balnéaire assez cossue, on apprend que le sénateur Mac Cain y habitait.

Il est une adresse qu’on ne devait absolument pas rater à Impérial Beach, c’est le Taco shop Don Pancho’s. (pour ceux qui passent par là ! Cette adresse nous a été chaudement recommandée par David, rencontré à Union station. On confirme, on y mange des tacos absolument délicieux. C’est d’ailleurs là que nous allons rencontrer Javier……

Mais qui est donc Javier ? Ah ça c’est une fameuse rencontre, l’effet papillon, vous connaissez ? On vous dira tout au prochain article, promis.

 

3 Comments

  1. Bonsoir l’Amérique…j’ai eu « un mirage  » j’ai cru voir l’Hermione..la frégate de la Liberté!!hi
    Bye bye

  2. Coucou les voyageurs
    Vous descendez doucement vers le sud ,mais quand vous rentrez en France ? En meme temps vous avez raison comme ca je voyage ….un peu …Ma fille m’envoie de belles photos de tahiti ,mooroa et d’autre ile paradisiaque depuis juin ,ils rentrent debut octobre …..
    Comme d’hab j’attends la suite c’est qui ce Javier ?un bel homme ?
    Bisous bisous …….Lili

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