Sayonara !

Plus d’un mois après notre retour, cet ultime article de notre saison 6 vous donne droit à un PSuGLI (Petit Supplément Gratuit Luxueusement Illustré), un récit du retour et même un petit bilan.
Profitez en bien, les récits ne reprendront que lorsque nous irons à nouveau pédaler quelque part, mais bien malin qui pourrait dire où ni quand…


Le PSuGLI

Le Japon ne manque jamais de nous surprendre, c’est bien pour ça qu’on aime tant ce pays. En vrac, quelques aspects anecdotiques :

Fines bouches

On pourrait marcher dessus sans y prêter attention, et ce serait dommage. Les bouches d’égouts sont souvent recouvertes de très belles plaques :

Chaque ville a les siennes, parfois même déclinées en plusieurs versions.

On connait bien des pays où ce genre de plaque serait volée à peine posée, au Japon c’est inconcevable : Rien n’est vandalisé ni même abimé, ce qui est bien agréable.

 

Fines goules

« Déguster une authentique cuisine japonaise, réputée comme étant l’une des plus raffinées, variées et savoureuses au monde, représente pour la plupart des visiteurs un des attraits majeurs de leur voyage. Il est hautement probable que vous prendrez au Japon quelques-uns des repas les plus inoubliables de votre vie. »

Le Lonely Planet n’y va pas par quatre chemins, mais c’est vrai que la cuisine japonaise est aussi délicieuse que surprenante. On y prend vite gout, au point que certains plats vont nous manquer après notre retour, il va falloir se mettre à en apprendre les recettes, en espérant trouver les ingrédients.

Les restaurants présentent souvent les plats en devanture, ce sont des reproductions en plastique remarquablement réalistes, on en mangerait. C’est pratique aussi pour passer commande, parce que les menus sont parfois complètement inutiles, faute d’illustrations.

Le bon gout français

Au Japon comme ailleurs dans le monde, mais peut-être plus encore, la France fait rêver et vendre.

Si les produits « français » proposés sont parfois étranges, des trucs qu’on ne verrait jamais en France, il y en a aussi d’excellents. Les portions sont par contre bien plus réduites que chez nous, pour des prix supérieurs.

Fines toiles

Contrairement à ce qu’on pourrait croire, la densité urbaine n’est pas très élevée, même à Tokyo (Deux fois moins dense que Paris), et il y a de très nombreux parcs (très pratiques pour bivouaquer, d’ailleurs).

A Toyama par exemple, c’est l’occasion pour tout un chacun de venir s’exprimer sur des toiles tendues dans un parc, et le moins qu’on puisse dire est que ce ne sont pas des barbouilleurs du dimanche qui en profitent. L’artiste que nous observons fait preuve d’une méticulosité extrême, elle doit passer des jours entiers à peaufiner son oeuvre. Ce n’est possible que parce que son travail sera respecté, personne n’aurait l’idée de venir tagger son tableau durant la nuit.

Les Playmobils

C’est ainsi que nous surnommons les employés chargés de la sécurité aux abords des chantiers. Ils sont parfois plus nombreux que les travailleurs du chantier, mais il semble que leur rôle soit incontournable, la sécurité est prise très au sérieux. Rien à voir avec le Laos où les chantiers sont à peine signalés à la dernière minute.

C’est toujours surprenant de voir autant de prévenance, avec des employés qui s’inclinent au passage des véhicules, agitant un drapeau pour inviter à ralentir. Ce n’est pas un métier facile quand il faut rester stoïque sous les intempéries et le froid.
La plupart d’entre eux pourraient être remplacés par de simples feux de circulation, mais le pays a fait le choix d’être en situation de plein emploi, le taux de chômage ferait pâlir d’envie nos pays occidentaux. Par contre, c’est notre système de retraite qui pourrait leur faire envie, les Japonais sont souvent contraints de travailler très âgés car les montants des pensions sont très bas.

Le coup du lapin

Les Japonais sont friands de petites voitures nommées « kei cars », en ville on ne voit quasiment que ça. Elles répondent à des critères bien spécifiques, fixés par la loi, qui leur donnent souvent une allure cocasse: un moteur de cylindrée inférieure ou égale à 660 cm3, une largeur maximale de 1,48 m pour 2 m de haut et 3,4 m de long.

Outre l’aspect économique, c’est très judicieux pour se déplacer en agglomération, notamment parce que 80% des routes sont très étroites. Et à quoi bon trimballer plus d’une tonne de ferraille, on est loin de la stupide mode des SUV en occident.

Suzuki a une marque plutôt destinée aux femmes, ce sont les « Lapin ». Outre leurs couleurs pastel, il y en a des tas de versions, dont une nommée « Lapin Chocolat », en vente seulement à Pâques. Et même une qui imite une 4L bien de chez nous.
La plus rare, réservée à une élite, est le modèle « Salinge » qui a d’ailleurs fait l’objet d’une fabuleuse chanson :

Lapin Salinge par les Quatre Barbus. Si vous aimez, vous pouvez prendre du rab(le).

Insolite

Le Japon présente de nombreux aspects insolites, parfois on a du mal à comprendre mais peu importe, c’est toujours intéressant.

La notion de service est impressionnante, par exemple les stations-service méritent bien leur nom, il y a des pompistes qui se précipitent dès qu’un client arrive (ils ne dorment pas dans des hamacs comme au Vietnam) et nettoient les vitres, vérifient la pression des pneus, etc. Le client ne descend pas de sa voiture. C’est vrai dans tous les domaines, dès qu’on a besoin de quoi que ce soit, quelqu’un arrive pour proposer son aide.

Comme il n’est pas convenable de manger dans la rue, les Japonais s’arrêtent volontiers dans les kombini pour s’acheter un repas et le dégustent dans leur minuscule voiture, sur le parking, en laissant le moteur tourner pour avoir du chauffage (ou de la clim, ça dépend du temps).

Les maisons ne sont pas isolés, bien qu’il fasse bien froid en hiver. Seule une pièce est chauffée, ailleurs on se caille grave, d’où les grosses couettes super lourdes pour bien dormir sur le futon. Les pièces des maisons ne se mesurent pas en mètres carrés mais en tatamis, ce qui est logiquee puisque grâce aux cloisons amovibles la disposition des pièces peut changer entre le jour et la nuit.

Le retour

Nous avions prévu de passer quelques semaines au Japon, la crise sanitaire n’aura que peu impacté nos projets, nous serons finalement restés 40 jours.

Alors que notre arrivée avait été précipitée pour anticiper la fermeture des frontières, le départ ne pose guère de problème. À part pour trouver un vol, car il y en a fort peu et on tient à éviter les correspondances, de peur de se retrouver coincés dans un pays en cette période où les frontières se ferment à toute allure.

Après moult recherches, un vol Air France direct Tokyo – Paris s’avère être maintenu, on va en profiter.
Ça nous fait prendre un vol intérieur depuis Toyama, nous ne sommes que sept dans l’avion, puis un car entre les deux aéroports, où nous ne sommes que deux passagers. Autant dire qu’il y a plus de personnel pour s’occuper de nous qu’on n’oserait l’imaginer, nous sommes soignés comme jamais. Mais l’ambiance est tout de même des plus étranges, avec des halls d’aéroport déserts, les boutiques fermées, quasiment tous les vols sont annulés.

Après douze heures de vol dans un Airbus aux trois quarts vide, l’arrivée à Paris est encore plus déconcertante : Roissy est vide, il n’y a aucun contrôle sanitaire ou autre à l’arrivée, même les douaniers sont aux abonnés absents. On aurait pu trimballer des tonnes de drogue et des bombes atomiques, ça passait.

On rentre en Bretagne avec une voiture de location, car notre idée initiale de rentrer à vélos est plutôt compromise avec les difficultés de bivouaquer en plein confinement et la météo qui vient de tourner à la pluie alors qu’en notre absence il parait qu’il faisait un temps splendide. Nous avions prévu une nuit à l’hôtel afin de ne pas prendre la route sans avoir dormi et en subissant le décalage horaire, mais on se fait jeter à cause d’une nouvelle directive interdisant aux hôteliers d’héberger des non professionnels. Cette règle stupide s’ajoute à la longue liste de celles que nous avons du mal à comprendre dans ce pays, du coup on rentre d’une traite en se relayant sur l’autoroute, et on arrive fourbus mais entiers, c’est le principal.

Bilan

Les chiffres, pour ceux qui aiment ça, sont là :

Mais l’essentiel ne se chiffre pas, il est dans les coeurs, et là il y a du monde ! D’excellents souvenirs dans chacun des quatre pays, très différents les uns des autres:

  • 🇹🇭 La Thaïlande si accueillante, avec ses temples incroyables, les gens qui sourient tout le temps, les chiens qui aboient, et la première fois qu’on voyageait à quatre (et même à six sur la fin)
  • 🇱🇦 Le Laos si tranquille, avec ses superbes paysages de montagne et ses routes qu’on n’est pas près d’oublier, les gens qui écoutent le riz pousser et les chiens placides.
  • 🇻🇳 Le Vietnam, dont on n’a eu qu’un aperçu trop bref et dans des circonstances défavorables pour ne pas avoir envie d’y revenir dans le futur afin de l’apprécier sereinement.
  • 🇯🇵  Le Japon si raffiné, dont la culture, la cuisine et les paysages nous ont une fois de plus enchantés. Ce n’est pas sans raisons si c’est le seul pays dans lequel nous soyons revenus, et le pire est qu’on aimerait y retourner encore.

 

 

Contrairement à nos voyages précédents, celui-ci était de courte durée (A peine plus de trois mois) et on avait dès le départ un objectif de retour, heureusement sans date fixe. Les imprévus n’ont pas manqués, notamment à cause de l’avancée de la pandémie, mais on a toujours réussi à progresser comme prévu ou presque grâce à quelques acrobaties et un peu de débrouillardise. Jamais confinés, toujours en liberté, on en a bien profité !

Juste un regret, qui ne s’est pas atténué : On aurait aimé rester davantage, le voyage aurait pu continuer, mais des impératifs nous rappelaient à la maison. L’envie de repartir est forte, il y a comme des fourmis dans les pattes…

 

16 Comments

  1. Ou bien vous venez nous rejoindre à Ste Mere Eglise ou bien on vient vous surprendre dans votre home… a condition que vous y soyez au bon moment ! A bientôt (enfin on espère)

  2. Bonjour
    superbe périple ça donne envie de tout lâcher…c’est mon projet … petites étapes et le grand jour ds que je pourrais…
    Question budget, quelques données ? Hôtels ? chez l’habitant? pas de campement ?
    Vos avis sur le type de vélo ? Toujours des vélos couchés pour vous?
    Rentrés en Bretagne ?
    Bien à vous

  3. j’adore cette idée de toiles populaires en plein air!! Bravo le Japon bien que ce soit un pays dans lequel je ne pourrais vivre car trop policé. Merci de ces merveilleuses photos et peut être à la revoyure en France quand les frontières se rouvriront..

  4. Encore merci pour cette belle évasion, car ici avec le confinement les escapades ont été limitées… J’attends avec impatience de pouvoir m’envoler dans le sud cette été.
    Espérons que cette pandémie restera un mauvais souvenir et que le virus ne se « réveillera » pas à l’automne. Mais il y a encore des cas graves et des « gens » au comportement irresponsable !!!
    Bonne « pause » en Bretagne. Bises amicales à vous deux.

    Mamie Nicole

  5. Bonjour à vous deux … futurs (re) migrateurs ! Toujours un plaisir de vous lire.
    C’est vrai que le Japon est un pays très intéressant à découvrir et ce qui est la norme là-bas – respect du bien d’autrui, respect des espaces publics – étonne et enchante les voyageurs occidentaux. On a les mêmes comportements en Corée du Sud.
    Franchement on aimerait bien que cela soit aussi la norme dans notre hexagone !
    Bonne réadaptation aux plaisirs de la Bretagne, vive la galette saucisse Rennaise.

  6. bonjour et merci pour le bilan…au plaisir de se recroiser peut-être en Nouvelle aquitaine ou en Bretagne
    kenavo sayonara

  7. Merci beaucoup pour ces supers récits qui donnent aussi l’envie de voyager ! J’ai vérifié pour le titre, car cela me semblait bizarre (sayonara), et aussi sur votre 1ère photo ; je ne savais pas que Joël avait 2 mains gauches… 😉 Bonne continuation à vous !

    • Coucou
      Depuis que je vous ai rencontré en Australie en janvier 2017 près des twelves appostles, je pense souvent à vous.
      Je lis que vous êtes rentrés pour un moment.
      L’opportunité de se revoir ?
      Nous habitons à Chantepie.
      Ce serait vraiment cool.
      Christine et Philippe

  8. Il y avait du décalage en effet entre vos envois et l’actualité; cela créait du suspens : Reviendront, reviendront pas ? Revenus !!!
    Bravo pour avoir inventé au fur et à mesure l’itinéraire qui vous a régalé et nous avec… jusqu’au Japon. Merci aussi pour vos photos toujours très parlantes et votre humour (çà, c’est irremplaçable).
    On n’attend que la suite pour retrouver « la vie d’avant »…

  9. Bravo pour ce psugli très détaillé et imagé. Contrairement à vous la cuisine japonaise ne m’avait pas plu par contre les paysages et la gentillesse des japonais m’avaient enchantée. Bon séjour parmi nous Bizz AnnMary

  10. Bon, je serai sans doute le dernier à commenter votre sixième saison. En fait c’est le coup du « bicross » qui m’a tiré de ma torpeur estivale. Et je suis bien heureux de renouer avec le suivi de votre « Voyage autour de la Terre ».

    J’avoue que j’aimerais bien goûter à cette délicieuse cuisine japonaise. Vous m’avez mis l’eau à la bouche !

    Au plaisir d’une prochaine rencontre
    Amicalement
    Bises

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