Tasse Manie, on y prend goût

Second épisode en Tasmanie, après la montagne on découvre la côte Est et c’est bien aussi. Et très bien, même. On ne s’en lasse pas, vous en reprendrez bien une tasse ?

 


Rouler avec les Vainquilos

Nous avons fait connaissance avec nos voisins bretons (Juliette et Nicolas de Guidel) autour d’une bonne bière bien fraiche qu’Irène rapporte du village. Ca fait un mois qu’ils sont partis pour 17 mois de pédalage, de nouveaux aventuriers avec leurs deux bambins.
On discute de la possibilité de passer le col à l’aide d’une navette… Ben oui ça va nous faire gagner une bonne journée sur notre timing et bien des efforts de poussée de vélos, car on est certains les uns et les autres de ne pas être capables de pédaler ces longues montées. C’est donc sans honte aucune que le lendemain matin on s’en va de bonne heure chercher qui peut monter deux petits vieux et leur bazar 40 bornes plus loin.

Ce sera Buck, le boss de la compagnie de navettes Vertigo. En fait beaucoup de personnes viennent ici-même pour descendre par les pistes réservées aux VTT. Les navettes les emmènent jusqu’au col et tout ce petit monde s’éparpille dans la forêt pour la descente. 2 compagnies se partagent donc le business des transports de bicyclettes et parfois même des particuliers proposent leurs services.
C’est le cas pour Juliette et Nicolas dont personne ne veut parce qu’il n’y a pas de sièges pour les enfants dans les navettes et qu’il n’est pas question de transporter un bambin sur les genoux, sécurité oblige. Par chance une jeune femme qui passait par là a entendu la conversation et se propose de les emmener puisqu’elle a des sièges enfants dans sa voiture. En plus elle a une grande voiture parce qu’il faut charger 2 vélos, 2 chariottes et 10 sacoches ! Ça prend de la place tout ça.

Buck se révèle être un homme charmant alors que de prime abord il nous paraissait plutôt fermé. Il nous propose un arrêt pour voir des grands arbres dans une partie de la forêt humide, petite marche que l’on va apprécier tellement ces grands sont particuliers, notamment les Myrtle Trees (Myrte) et les Fern Trees (Fougères auprès desquelles les nôtres font figure de bonsaïs).

On retrouve Juliette et Nicolas en haut du col ; nous avons la tête dans les nuages avec une baisse de température et un vent qui ne nous réchauffe pas du tout. On ne traîne pas et on va s’offrir une descente rapide de 10 km zigzaguant joyeusement dans les odeurs d’eucalyptus qui fouettent nos narines pour arriver sur un plateau fait de pâturages et de fermes isolées, c’est beau comme tout, nous avons retrouvé le soleil.

Nous formons un sacré cortège qui ne passe pas inaperçu, on se prend pour les parents et grands parents , nous revoilà à nouveau avec des enfants de voyage, quelle famille !!!
On profite du paysage puis on trace jusqu’à St Helens, la pluie est annoncée, on fait la course avec les nuages et on perd nos nouveaux compagnons, ils ont dû s’arrêter en route. Car, aussi incroyable que cela puisse paraître, il semble qu’ils soient encore plus lents que nous. D’un autre coté, on n’a pas grand mérite, n’ayant pas d’enfants à nourrir, nous.

Exil à St Helens

St Helens se situe sur la Fire Bay, surnommée ainsi à cause des feux de bush des aborigènes que le capitaine Furneaux à bord de l’Adventure découvrit en 1773. Soit dit en passant, c’est pour cette même raison que la Terre de Feu en Argentine a été nommée par Charles Darwin qui naviguait à bord du Beagle, lequel a également longé l’Australie, il n’y a pas de hasard. Par contre, Napoléon n’a rien à voir avec le nom de cette commune.

Cette petite cité portuaire est une ancienne base de pêche à la baleine et reste un point d’embarquement du minerai de zinc, elle vit principalement du tourisme, de la pêche et de l’exportation de bois.

Arrivés près du port on se cache sous un abri pour pic-nic, le vent très fort fait tomber le vélo de Joël, on peut dire que ça décoiffe !
Avant d’aller faire nos achats de victuailles pour les deux prochains jours, on se réfugie de nouveau à la bibliothèque pour y publier un article, ce dont vous nous êtes évidemment reconnaissants. Le vent qui souffle en raffales et sur le côté, soulevant la poussière et le sable, nous déstabilise bien, on s’accroche !

Juliette et Nicolas nous retrouvent enfin, Nicolas a de nouveau cassé un rayon voila pourquoi ils n’arrivaient pas et il emmène son vélo chez le mécano. Quelques heures plus tard, diagnostic et réparation : il s’agissait d’un problème de cassette de dérailleur mal montée par leur vendeur français (ouhhhhhhhhhh ! Honte à lui !), ils ont eu de la chance de trouver un mécano ici car ça aurait pu casser ensuite et là ils auraient été dans la m le pétrin…

Les campings gratuits du bord de mer ne sont pas équipés de douches, alors on va s’en prendre une d’avance au moins pour aujourd’hui, direction les douches municipales face au port où pour 2 dols ($) nous avons droit à un puissant jet et ressortons de là tout guillerets, il y a la queue : Tous ces gens partent sur les free camps ou bien en reviennent !

Il nous reste environ 13 kms à faire avant d’arriver sur celui que nous avons repéré. Les 8 premiers seront parfaits, nous longeons un lagon et les couleurs du soir sont belles, le vent s’est calmé et on bulle un peu jusqu’à ce que se dresse devant nous un beau « mur », une belle côte quoi, mince alors on ne peut même pas prendre d’élan mais on va quand même en arriver à bout et ça ne sera pas la seule, on descend dans une cuvette ensuite pour arriver presque au sommet avec la vitesse, mais non, là il faudra pousser, trop haute la vilaine !

Chez Georges

Quand on arrive à George Bay on en a plein les pattes mais sommes récompensés par la vue qui s’offre à nous. Nous piquons la tente juste en face la mer, bénéficions d’une table avec bancs et les toilettes sèches un peu plus loin. Voilà un spot bien mérité.

Nous attendons en vain la petite famille bretonne, en fait, nous apprendrons plus tard, ils ont campé sauvage. Partis trop tard de St Helens, les enfants braillaient parce qu’ils avaient faim, ils se sont arrêtés en forêt…(pauvres enfants !)
Pour économiser notre eau on fait la vaisselle à l’eau de mer, et les gamelles ont failli s’en aller avec les vagues, c’est qui qui a couru après ? Ce soir on s’endort avec le bruit du ressac si près qu’Irene se fait un mauvais film, genre « et si un tsunami arrivait, il nous emporterait avec la tente ! »

Le retour vers St Helens sera ponctué de rencontres. C’est d’abord notre petite famille que l’on croise dans une montée. Ils ont fait les courses eux aussi et ça se voit, Nicolas porte un gros sac à dos plein de bouffe en plus de tout son chargement à tirer, sac à dos dont la question se posait de savoir s’ils allaient le garder ou pas ? La réponse est trouvée, n’est-ce pas les jeunes ?

Ensuite ce sont Catherine et Alex (rencontrés à Scottsdale, souvenez vous) qui nous doublent. Étonnés de nous voir déjà là, on leur avoue avoir emprunté la navette de Derby : Rouges de confusion !
Puis ensuite Vickie et François, un couple de Suisses « greys » rencontrés à Devonport et qui voyagent eux, en voiture-tente (Ce qui est d’ailleurs une bonne formule, à retenir pour ceux qui n’ont pas envie de pédaler mais pas non plus envie de se trimballer en énorme motor home (camping-car)).

Chez Diana

C’est donc pépères que nous retraversons St Helens, avec une pause déjeuner savoureuse. Il est dit qu’on ne s’arrêtera pas la nuit dans cette commune, on ne fait qu’y passer, ce ne sera pas notre terre d’exil.

A noter pour comprendre la photo ci dessous que lorsque que l’on passe commande dans un bistrot ou un resto, on paye d’avance (c’est un risque pour le consommateur !) et on nous attribue un numéro que l’on emporte avec nous, ou bien un petit boitier bipeur qui s’agite quand il faut aller chercher son plat.

L’idée du jour est de longer la côte jusqu’à Diana Bassin, juste au bord du lagon où on profitera des couleurs du coucher de soleil, et où nos voisins de bivouac nous offrent deux bouteilles de cidre, contre du chocolat sorti des sacoches de Joël !

On voit bien que les français sont passés par là en traversant le village de Beaumaris, l’histoire ne dit pas si tous les hommes mariés sont effectivement beaux… ou fâchés (marris) !

La pointe de Shelly est éclatante sous le soleil, on s’arrête faire une pause au village de Scamander, sur le front de mer. En voilà un de mari marri : on assiste à une belle scène de ménage en plein air, au vu et sus des personnes qui vont et viennent sans y prêter attention, trop drôle, un troisième larron essaye de calmer le jeu et se prend lui aussi une bonne avoinée de la part de la dame mécontente.
Après cette petite entracte de la vie courante, nous poursuivons le long de cette côte qui nous enchante et nous fait énormément apprécier la Tasmanie.

Mais avant cela nous allons faire la rencontre du jour qui nous manquait :

Deborah et Klass, la classe

Déborah et Klass, artistes, sculpteurs, musiciens. Klaas transforme et détourne des objets de récupération, du bois flotté, des tas de trucs, tout ce qui titille son imagination. Déborah peint selon des techniques très personnelles, tous deux jouent de la musique.
Ils ont un jardin enchanteur dans lequel le regard tombe sans cesse sur quelque curiosité. Klaas ramasse notamment des os blanchis, Irène récupère une mâchoire de wallaby qui évoque un platypus.

On découvre la vie des cigales, ces animaux extrêmement bruyants qu’on n’arrive que difficilement à voir mais qu’on aimerait parfois moins entendre tellement elles sont bruyantes.

On se demandait bien quels étaient ces insectes bruyants, genre grillons, qui faisaient autant de bruits dans certains endroits, aux abords des forets ou dans les champs. Des virtuoses du chant parait il ! Maintenant on sait que ce sont des milliers de cigales mâles qui sortent du sol après y avoir passé de nombreuses années sous forme de larves. Les mâles de la cigale australienne "Cyclochila australasiae" semblent être ceux dont le chant est le plus puissant. Cette cigale a un cri aussi strident qu'une alarme domestique. De plus, un mâle ne chante pas tout seul : il est généralement accompagné de di­zaines, voire de centaines, d'autres cigales. Tout ce boucan pour s'attirer les faveurs des femelles ! Ces pauvres cigales, mâles et femelles, sortent de terre sous forme de nymphe et se fixent sur une tige ou un tronc et commencent leur dernière mue nommée « mue imaginale ». La cigale se transforme alors en insecte adulte dit « parfait », ou imago sortant de son "exuvie" pour se reproduire durant seulement un mois et demi. Elle n'aura donc qu'une courte vie dans son corps d'insecte parfait. La cigale ayant chanté tout l'été se trouva fort dépourvue quand la bise fut venue, pas un seul petit morceau de mouche ou de vermisseau......

Bicheno, oh oh oh !

Bicheno que nous allons découvrir par le chemin des écoliers toujours sur la Tasman Highway mais en longeant à la fois une côte très découpée nous offrant une mer d’un bleu marine intense avec au loin les villages côtiers nichés dans des petits baies, on jubile.

Un petit détour par Four Mile Creek paisible, écrasé sous le soleil, village avec peu d’habitations dont beaucoup sont fermées, quel dommage, maisons de vacances sans nul doute. Quelques vignes sur les coteaux dessinent des patchwork de carrés verts, le reste appartient aux troupeaux de moutons qui broutent de l’herbe sèche.

 

Bicheno est un village de pêcheurs d’environ 700 habitants avec une petite communauté française. D’ailleurs Bertrand Cadart, un français originaire de la Somme y a été élu maire sur plusieurs mandats (C’était le seul maire français d’Australie). On cherche à le joindre, on s’est laissé dire que c’était un personnage truculent, plein de verve et d’humour et on aimerait bien rencontrer ce personnage moustachu, vêtu de vestes et de noeuds papillons de toutes les couleurs, ancien biker amoureux de vieilles voitures. Hélas pas facile, au bureau de poste on ne donne pas les adresses des administrés et à plus forte raison de l’ancien maire aujourd’hui conseiller ! Chez la boulangère même son de cloche… Mais on veut juste lui parler, pas le trucider ! On va tout de même réussir à obtenir le numéro d’un des conseillers qui accepte enfin de nous donner le précieux sésame nous menant jusqu’à monsieur Cadart. On s’empresse de lui laisser un message sur son répondeur, il ne nous rappellera pas. Nous apprendrons plus tard qu’il est chez sa fille du côté de Brisbane.

Puisque c’est comme ça on s’en va randonner autour de ce petit port et découvrons la fameuse
Governor Island où l’on peut voir des milliers d’oiseaux marins comme les huitriers au bec rouge et surtout des pingouins.

Pingouins qu’on ne verra pas puisqu’il ne fait pas nuit, ces oiseaux là sont plutôt nocturnes. Des sorties en bateau sont organisées mais comme on peut en apercevoir sans bourse délier, en se promenant le soir au bord de l’eau, on laisse notre place aux vrais touristes qui font le bonheur de Bicheno.
On ce contente d’un beau sentier logeant la mer, un sentier des douaniers comme chez nous, qui nous mène jusqu’à un point de vue sur la ville ; ce ne sont pas les mêmes muscles qui travaillent !

Ils ont de bonnes idées dans cette ville : L’église sert à différents cultes (Peut-être changent-ils le décor entre chaque cérémonie), ce qui évite d’en construire plusieurs alors que ces édifices ne servent que quelques heures par semaine. De même, la Poste fait aussi restaurant, boutique, épicerie, etc. Au moins, quand on y va on a de quoi s’occuper.

Bon, on est bien là mais il faudrait voir à s’arracher, on a encore plein de trucs à voir.  Mais c’était bien la peine de se lever à 6h30 pour un départ à 10h…. ça traine, ça papotte ! En plus on fait un arrêt à la boulangerie qui vend du vrai pain (y’a sûrement un français dans le pétrin).

Freycinet National Park

Ça roule bien ce matin en direction de Coles Bay, la route n’est pas des plus transcendantes parce qu’elle est bordée de bois ou de forêt dense, néanmoins elle n’est pas ennuyeuse avec tout de même un peu de circulation, nous sommes sur un grand week end férié et la fin des vacances scolaires d’été. C’est le bon plan pour les petits jeunes qui font du stop, ils sont pris illico.

Au village de Swanwick on se déniche un petit coin pour pique niquer du tonnerre avec une vue plongeante sur la mer splendide et sur la petite ville de l’autre côté de la baie Swan Sea. On joue les prolongations assis à l’ombre d’un abricotier en rêvant posséder une de ces petites maisons de pêcheurs bien entretenues avec vue imprenable sur la mer. On observe les familles en train de pêcher à la ligne, les enfants qui pataugent, les uns et les autres qui vont et viennent sur leur paddle ; on est tout simplement bien et profitons du moment autant que possible.

Assez rêvé, il nous faut devenir à la réalité, nous devons avoir un lieu pour camper ce soir, pas question de bivouaquer sauvage dans le Parc National sous peine de forte amende.
On pousse quand même vers la cale à bateaux voir si des fois on ne pouvait pas rencontrer un pêcheur local qui nous ferait traverser ce bras de mer dans deux ou trois jours, histoire de nous faire une économie d’un retour par la route.
D’énormes stingrays sont au bord du ponton, nous n’en avions pas revu depuis la ville d’Augusta dans le sud ouest. Elles s’approchent on pourrait les caresser mais on a appris que le dard au bout de queue pouvait être très douloureux…

Un type arrive avec des passagers dans sa barque, on lui demande si éventuellement il pourra nous faire passer de l’autre côté avec nos vélos ? Pas de problème, il a un business de location de bateaux et de kayaks justement et assure, entre autre, le transport sur l’autre rive, Bingo on est sauvés on a rencontré la bonne personne ! On s’empresse d’envoyer l’info à Juliette et Nicolas qui n’auront pas non plus envie de revenir sur leur pas par la route.

Coles Bay est en fait un point de passage obligé située sur la Great Oyster Bay pour entrer dans le parc national de Freycinet avec une population d’environ 500 personnes, autant dire que l’habitat y est dispersé. Quelques bars restaurants, une station essence, une poste, une épicerie et c’est tout ce qu’on trouve dans la rue principale du village qui longe la mer.

Nos boissons favorites

On découvre quand même de jolies villas sur les pentes face à la mer, le prix de l’immobilier ici nous interroge, elles sont spacieuses, magnifiques et entourées de jardins qui laissent rêveurs ! De plus elles bénéficient d’une vue imprenable sur les pics de granit rouge et rose nommés connue « The Hazards » sur la péninsule de Freycinet.
Cette petit bourgade a été « la première au monde » à interdire les sacs en plastique en 2003 sous l’impulsion de son boulanger Ben Kearney, qui a été déclaré l’année suivante héros local pour son engagement en faveur de l’environnement. Si seulement tous les États d’Australie pouvaient en faire autant !

Nous avons la désagréable surprise d’apprendre au visitor center situé à l’entrée du parc que tous les campings sont complets !
Ben oui, si vous avez suivi, c’est le dernier week end des vacances scolaires avec en plus le lundi férié en Tasmanie….
Ce que nous ne savons pas c’est qu’il y a des places overflow situées aux abords pour les campeurs de dernière minute. Le type à l’accueil ne nous en parle pas parce que la place est déjà prise par d’autres cyclistes que l’on va rencontrer plus tard. Irène est décomposée, avoir fait autant de bornes sous ce soleil pour devoir faire demi tour, pas question ! Il y a certainement une solution ! (Il y a toujours une solution). On patiente un peu en essayant de se calmer (surtout Joël qui se la joue vengeur masqué). La solution va se présenter toute seule sous la forme d’un coup de fil pour un désistement, stop on prend !!! 2 nuits d’un coup, on assure, c’est beau ici, envie d’en profiter un peu beaucoup et nous voilà installés sur l’emplacement numéro 20 d’où il faudra déménager le jour suivant pour le 19 car le 20 est déjà réservé, vous suivez ?
Les emplacements sont parfaitement délimités, sur des carrés spacieux de terre batue en bordure des dunes et surplombant la mer, faudrait vraiment être difficiles pour ne pas apprécier l’endroit. Toilettes et douches froides, eau au robinet , BBQ et tables abrités sous un toit avec en plus de l’électricité, on est en pleine nature avec un confort ++, ça nous va bien.

On en prend plein les mirettes avec un coucher de soleil aux couleurs incroyables, mais bon, tous les couchers de soleil sont beaux et romantiques non ?

De l’overflow voilà que nous arrivent Audrey la Québécoise et Max l’Autrichien. A vélo tous les deux ils parcourent le monde. Audrey veut vendre son appartement de Québec pour faire comme Max qui voyage depuis 10 années ! Il pédale sur un vélo cargo d’un poids de 100 kilos avec tout son barda, gloups on est admiratifs et petits joueurs face à un type pareil qui trimbale ses Lonely Planet, guide des campings et autres guides sous forme de bouquins papiers….
Ces deux là nous plaisent bien, on passe la soirée à discuter voyage et admirer respectivement nos montures.

Passage en mode rando

Randonnée pédestre prévue pour le lendemain, c’est le paradis des randonneurs ici. Il est vrai que les cinq monts qui forment la chaîne « the Hazard » se laissent découvrir par des sentiers bordant la mer Les monts Parsons, Baudin, Dove, Amos et Mayson nous entourent, malheureusement c’est une matinée grise et ils font plutôt la tronche sous leurs habits de forêts sombres.


Tant pis on y va quand même enfourchant nos vélos on rejoint le point de départ des randos et nous ne sommes pas les seuls, c’est carrément la foule ici, incroyable, il y a longtemps qu’on n’avait pas vu autant de monde sur les sentiers. C’est également d’içi que partent les treks de plusieurs jours, on va rencontrer des marcheurs chargés de sacs à dos bien conséquents qui rentrent de leur périple et on les admire parce que les sentiers sont bien pentus, même pour nous qui ne sommes là qu’à la journée.

Après être parvenus jusqu’aux lookout pour se régaler dans la Wineglass Bay en contrebas, on va s’y engager pour aller la fouler par un sentier où les moustiques ont décidé de nous mener la vie dure. Extravagante baie que nous découvrons avec un ravissement certain. Une courbe presque parfaite de sable blanc bordé par des eaux turquoise a valu à Wineglass Bay une réputation d’une des dix plus belles plages dans le monde. Nous prenons conscience que nous sommes des privilégiés à pouvoir admirer une telle splendeur. Dame nature dans ses plus beaux atours.
Immense plage toute en cercle bordée de forets qui montent vers The Haszard en des courbes qui se dessinent finalement sur un ciel partagé entre le gris et le bleu.
Les pistes que nous empruntons ont été dessinées au moins 20 000 ans avant nous par les autochtones de la tribu Oyster Bay dont nous allons découvrir plus tard le triste sort que leur ont réservé les colons.

Ce croissant presque impeccable de sable blanc éblouissant et de mer couleur saphir face a des pics de granit rose et gris est l’un des plus beaux environnements naturels de l’Australie et ça n’est pas surfait. C’est un endroit visité par beaucoup de jeunes mariés en lune de miel. On aimerait y rester longtemps mais voilà qu’un nuage a décidé de crever au dessus des spectateurs assis sur le sable ; certains se déshabillent et filent dans l’eau, nous on n’a pas pris nos maillots, alors on retourne dans les sous bois sous les feuilles qui nous protègent un peu de la pluie qui au final ne sera pas bien méchante et on continue notre rando entre marécages avec des portions aménagées de pontons en bois, et sentiers côtiers pour arriver sur la plage de la pointe Fleurieu où on s’offre une belle pause.

La plage et les dunes sont couvertes de coquilles d’huitres larges et épaisses comme la main. Irène commence à avoir mal au dos : plus l’habitude de porter de sac à dos et qui n’est pas suffisamment sollicité à vélo… souvenir indien, sacré chameau !!!

On arrive enfin à notre tente bien fatigués et surtout affamés, nous n’avions emporté que des barres de céréales et des fruits secs et pas assez pour les efforts que nous venons de faire, c’est qu’on deviendrait un brin délicats !

Jason vient d’arriver, c’est un cycliste Coréen qui voyage seul en Australie et quitte la Tasmanie dans 2 semaines. Lui non plus n’a pas réservé et il cherche l’overflow pour y piquer sa tente. Quand Irène lui montre l’emplacement il préfère finalement s’installer sous l’abri BBQ, ça ne dérangera personne vu que la nuit arrive. On ne le sait pas encore, mais nous retrouverons Jason quelques temps plus tard par un hasard incroyable. On vous racontera ça la prochaine fois, si vous êtes sages.

Wineglass Bay sous le soleil

8 Comments

  1. Aaah la Tasmanie!!
    que de bons souvenirs et une excellente mise en bouche pour la Nouvelle Zelande!!
    Ca va vous plaire aussi cette histoire la 😉
    Bises des Motte

  2. Ah ça fait envie tout çà !
    Je vous confirme que l’allure d’une famille à vélo n’est pas bien élevée 🙂
    Profitez à fond et si jamais vous trouvez quelques graines de légumes / fleurs… Je suis preneur !
    Bisouilles de nous 4

  3. Salut:) Dites, le cargo de Max, ca serait pas un Douze? Faut oser prendre un vélo français pour faire le tour du monde 🙂 ok c’est pour rire, je suis déjà parti en trike 🙂

  4. Coucou les z’amoureux
    La dernière photo est juste magnifique …C’est que rien que de vous lire assise sur mon canapé je suis ……….épuisée ….lolllll……Vélo , rando …et re vélo ……ouffffff …je vois que pleins de monde partent car vous en croisez des vélos du monde entier ….Super ça fait du bien de belles histoires , ça change de tout ce qu’on entends a longueur de journée ……Vu ma maladie je suis beaucoup devant la télé , je fais le maxi pour regardée les reportages sur des pays ou même en france ………..france 5 est pas mal pour ça ……..
    Continué a me faire rêvée
    A plus
    Bisous Lili

  5. Waouh ! Toujours aussi magnifiques vos photos … Merci !
    La vue de votre balcon à Swanwick est un peu surfaite, non !
    Oui j’avoue un peu d’envie et surtout de l’admiration pour tout ce que vous vous autorisez à vivre de merveilleux.
    Merci
    Bizh Nanou

  6. …Bien aimé les rencontres avec les Artistes …vous aussi vous sculpté un sillon du rêve pour les gens « à terre »..super super …toujours de bons moments en votre compagnie!Bernard

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