
Rassurez vous, il ne s’agit pas du Cid qui, au collège, vous faisait bailler aux corneilles. C’est un parcours que nous allons faire sur les traces d’un autre Cid légendaire, par monts et par veaux vaux. Arriverons nous, cette fois-ci, au bout de notre périple ? C’est ce que nous allons voir…
Un village complètement perché
Le circuit pressenti commence normalement dans la petite commune de Ojos Negros mais dès le départ on va faire une digression pour aller voir un des plus beaux villages d’Espagne.
On a laissé notre véhicule sur un parking à priori bien tranquille dans la commune de Cella (c’est là qu’on reviendra le chercher au retour, c’est un bon moyen mnémotechnique pour se rappeler où il est), pas trop loin d’une gare, et cette fois-ci on se fiche pas mal de ce que dira le traceur, on ne l’écoutera pas.
Bien qu’elle soit montante, la route est très agréable pour arriver à Albarracín. Et là c’est le coup de coeur, cet incroyable village est construit dans un cirque (pas Pinder ni Bouglione), entouré de montagnes sur lesquelles, comme si ce n’était pas assez abrupt comme ça, ont été édifiées des fortifications.
Les maisons sont comme accrochées dans le vide, on se demande comment ça tient. Il y a plus de verticales que d’horizontales dans cet endroit, toutes les rues sont en pente raide et pleines d’escaliers.
Heureusement que nous ayons fort judicieusement laissé nos vélos au bas de la ville, car y déambuler à pieds demande déjà une certaine énergie mais ça vaut la peine tellement c’est beau.
El camino del Cid
à l’issue de ce préambule, il est temps d’attaquer ce fameux chemin.
Le Camino del Cid est un itinéraire touristique culturel qui traverse l’Espagne du nord-ouest au sud-est et suit les traces littéraires et historiques de Rodrigo Díaz de Vivar , le Campeador du Cid, le célèbre chevalier médiéval du XIe siècle.
Comme l’itinéraire fait 1400 km par des sentiers de randonnée et 2000 km par la route, nous n’allons en faire qu’une partie sinon il nous faudrait largement plus d’un mois, surtout que c’est montagneux cette histoire là.
Les ruelles de Teruel
La première ville traversée est superbe, avec un centre historique où les monuments se bousculent à chaque coin de rue(lle).
L’architecture mauresque est impressionnante, on n’avait pas encore vu ça. Ça change du gothique et du roman…
On décide de quitter la ville en fin d’après midi pour rejoindre le chemin du Cid, mais ça s’avère une vraie galère, on se retrouve à grimper des sentiers abrupts plus faits pour des randonneurs que des Cyclomigrateurs.
Le premier bivouac sera bien mérité, on a dégotté un chouette coin dont on se plaît à parcourir les environs à pieds dès que la tente est installée
Les yeux noirs
La Via verde (voie verte) que nous allons suivre a une histoire assez particulière. Le but était de transporter le minerai de fer de Ojos Negros (les yeux noirs) jusqu’à la côte méditerranéenne, 200 km plus loin. Il y avait bien une ligne de chemin de fer mais la compagnie ferroviaire était trop gourmande sur les tarifs alors la compagnie minière a décidé de créer sa propre voie en parallèle. Curieuse idée car il a fallu édifier moult ponts et viaducs, creuser de nombreux tunnels, tout ça pour au bout du compte ne pas pouvoir acheminer assez de minerai et finalement signer un contrat avec la compagnie ferroviaire. C’est ballot !
Le parcours traverse une magnifique zone montagneuse et la piste est bien entretenue, même si le balisage laisse parfois à désirer. Les ponts et viaducs sont chouettes mais, comme d’habitude, ce n’est pas en roulant dessus qu’on s’en rend compte, il faut s’écarter un peu. Mais pas trop, car il y a généralement des ravins vertigineux et pas de barrière, mieux vaut ne pas avoir abusé de la sangria avant de s’aventurer sur ce type de piste.
Concernant les nombreux tunnels, c’est au contraire en roulant dedans qu’on les voit le mieux. Ils ne sont généralement pas très longs et dotés d’un éclairage automatique, c’est agréable.
Comme on a choisi d’aller de la montagne vers la mer, le profil est globalement descendant, ce qui n’est pas désagréable non plus. Il n’y a qu’en Nouvelle Zélande qu’on avait fait l’inverse (la fameuse piste Alps2Ocean qu’on avait renommée Ocean2Alps) mais c’était logique puisque là bas on marche la tête en bas.
Pour bivouaquer, c’est plutôt simple car il y a des aires de picnic plutôt plates (le reste est tout pentu), par contre il faut penser à prendre de l’eau parce que c’est une région extrêmement sèche.
Il y a des restes d’installations minières et ferroviaires, mais tout ça tombe plutôt en ruine, ce qui n’est guère étonnant car on voit mal comment entretenir dans des endroits aussi désertiques où il ne passe que quelques cyclistes et randonneurs.
Train train
Puisque l’acruelle voie de chemin de fer et l’ancienne se côtoient par moments, il était possible qu’à un moment nous croisions le train mais pour celà il fallait tenir compte des horaires car il n’y a que 3 trains par jour. À un endroit stratégique, nous avons donc attendu une heure et demi que le train arrive pour prendre cette photo :

Non, même pas vrai, c’est juste du talent de la chance.
L’histoire touche à sa fin à Segorbe, pour une fois nous décidons nous-mêmes du moment de notre retour, sans aucun incident particulier qui nous ait contrarié.
Le train nous ramène à notre point de départ où notre véhicule nous attend sagement, impeccable !
Morale de l’histoire
Si vous êtes cycliste, il faut absolument faire cette Via Verde qui est vraiment remarquable, jamais ennuyante, enthousiasmante. Si vous n’êtes pas cycliste, il faut le devenir pour pouvoir connaître ça.
Merci Le Cid !
Et ce n’est que la première…vous allez parcourir celle de la Terra Alta ? Encore plus belle ….
Ah ! Ça commence à devenir vraiment intéressant et donner envie !
Nous trouvons que vous rajeunissez et que le temps n’a pas de prise sur vous.
Discrètement mais fidèlement, nous vous suivons toujours dans vos aventures qui apportent à chaque fois leur ballon d’oxygène.
Deux tandemistes de rencontre de la première heure.
Philippe & Isabelle
Belle ballade en effet. Juste une question : est-il plus facile de transporter des vélos couchés, ou un tandem par la Renfe espagnol, que par la SNCF ?
Bonjour à vous toutes et tous
Super voyage quelque peu hors piste touristique ..sympa ..merci Kenavo Bernard
Très belle région! Va vraiment falloir que je me mette au vélo 🤣🤣🤣
Coucou les cyclos,
toujours un plaisir de voir et lire
vos belles aventures.
A bientôt,
Cousinement.