On a testé pour vous : La Vélo Francette

Avec le sens du devoir (voire même du sacrifice) qui nous caractérise, nous avons choisi en cette fin d’été de tester pour vous la Vélo Francette.
Nous allons vous donner nos impressions, vous abreuver de photos illustrant parfaitement la chose, ceci afin de vous donner l’envie (ou pas) de vous lancer aussi dans cette découverte.
Sachez déjà, même sans lire l’intégralité de cet article (ce qui serait dommage, vu sa qualité) que le bilan global est plus que positif : Nous avons été emballés par nos pérégrinations durant ces deux semaines, c’est une expérience hautement recommandable et qui gagnerait même à être plus connue.

La Vélo Francette, kekseksa ?

Il s’agit d’un itinéraire vélo inauguré en 2015, partant de la Manche et descendant vers l’Atlantique (ou inversement).
600 km de Ouistreham, près de Caen, à La Rochelle, en traversant la Normandie, les Pays de la Loire et le Poitou-Charentes.La Vélo Francette est interconnectée avec les autres grands itinéraires de l’ouest de la France, ainsi on peut rejoindre La Véloscénie (Paris Le Mont- Saint-Michel) à Domfront, puis emprunter une partie des 800 km de La Loire à Vélo entre Angers et Saumur, et à l’arrivée à La Rochelle, poursuivre sur La Vélodyssée pour prolonger la balade le long de l’Atlantique. D’ailleurs notre test va comporter toutes ces interconnexions, comme vous allez le voir. Tant qu’à faire, autant tout essayer, n’est-ce pas ?

Préambule

Comment rejoindre le point de départ lorsqu’on démarre de Rennes ? Ça peut se faire en TER direct jusqu’à Caen, moins de quatre heures, c’est commode mais on va s’y prendre autrement, c’est plus cohérent d’y aller à vélo (Pour une fois on ne met pas de S à vélo parce qu’Irène n’est pas de la partie, elle rejoindra plus tard).

L’avantage est que ça permet de passer par le Mont Saint Michel, on a beau bien connaître les lieux, c’est toujours un ravissement. D’autant plus que par grande marée on peut le voir entièrement entouré par la mer, c’est plus rare et intéressant que le voir entouré par les touristes…

Ensuite de quoi, moyennant quelques morceaux de Véloscénie et plein de petites routes tranquilles, rien de plus facile que de rejoindre la Vélo Francette au niveau de Condé sur Noireau. On la prend donc en cours de route, voici pourquoi nous ne vous parlerons pas de la section qui part de Ouistreham.

La Suisse Normande

Si vous regardez la carte du parcours, vous voyez qu’il y a deux options dans l’Orne : Passer à l’ouest pour rejoindre Flers ou par l’est pour passer par la Roche d’Oëtre, c’est le choix retenu et ça vaut la grimpette. On ne s’attendrait pas à trouver de tels reliefs en Normandie, la surprise est agréable.

Après cet épisode bien pentu, le parcours le long de la Varenne est valonné et doux, propice aux découvertes et aux bivouacs bucoliques.

C’est même de plus en plus facile puisqu’après Domfront s’ensuit une belle voie verte, laquelle est loin d’être monotone, contrairement à d’autres : Il y a de quoi voir en route si on en a envie, ou en profiter pour accélérer la cadence si nécessaire ; il va de soit que la première option est la plus intéressante, elle permet notamment de découvrir une ancienne forge dont les vestiges sont impressionnants, ainsi que l’histoire de cette région.

Balade mayennaise

A partir de la bonne ville de Mayenne, le circuit longe la rivière Mayenne, c’est plutôt logique, d’autant qu’on est dans le département de la Mayenne (ils n’ont pas fait preuve de beaucoup d’imagination).

Que ce soit au fil des bourgades ou le long du chemin de halage, c’est un régal de passer par ces endroits tranquilles et charmants. En se débrouillant bien (à moins que ce ne soit un coup de bol) on peut passer chaque jour dans une ville où il y a un marché, ce qui est autrement plus chouette que de faire ses courses en supermarché.

L’avantage de longer une rivière naturelle, contrairement à un canal, est qu’il y a régulièrement des villages ; en effet, la Mayenne est parsemée de barrages et écluses, où se situent généralement des moulins et un beau patrimoine comme nous le verrons jusqu’à ce qu’elle rejoigne la Sarthe au nord d’Angers.

Etape à Laval

Outre sa position stratégique sur la Mayenne, la ville de Laval a dans le cas présent deux avantages : Il y a une gare où Irène peut débarquer afin que nous poursuivions le chemin à deux, et il y a Eric et Patricia, une famille de Warmshowers fantastiques ; évidemment nous faisons essayer nos vélos couchés avant de reprendre la route suite à cette étape fort intéressante.

Autre attrait à cette étape : La pâtisserie « Le Petit Prince » rue Solferino, rien que pour ça il faut passer à Laval !

Poursuivons le long de la Mayenne, toujours sur des chemins de halage dont certains ont été ouverts récemment. La rivière est fort sinueuse par endroits, ce qui fait que le parcours est bien plus long que par la route et c’est tant mieux car le but n’est pas d’arriver vite mais de profiter du chemin. La Mayanne a dans ces endroits une drôle de couleur fluo due à des cyanobactéries, ce qui n’encourage pas à la baignade. Par contre les écluses et villages sont toujours aussi agréables.

 

 

Vient enfin le moment d’arriver là où l’itinéraire devient commun avec un autre beaucoup plus ancien et fréquenté :

La Loire à Vélo

De Angers à Saumur, c’est facile, beau et plat. Il y a nettement plus de monde que le long de la Mayenne, évidemment, mais c’est une section intéressante

Après Saumur, cap au sud pour longer la rivière Thouet et découvrir les atouts du Saumurois.

Les rives du Thouet

Montreuil Bellay, Thouars, Airvault, de bien belles cités qui se méritent avec les moult côtes et descentes qui caractérisent la région. Le bâti est superbe, un régal pour les amoureux de vieilles pierres.

C’est épatant, et bien caractéristique de notre pays, de constater qu’en parcourant même de courtes distances on découvre une telle diversité d’architectures, de cultures et de paysages.

L’arrivée à Niort est sympa pour aux moins deux raisons : La ville médiévale est vraiment chouette, et à partir de là c’est plat jusqu’à l’Atlantique.

La traversée du marais Poitevin mériterait de prendre son temps pour y flâner longuement, ce que nous n’avons pas pu faire cette fois-ci (mais on y était déjà venus pédaler), avant de poursuivre vers la mer ; ceci en passant par Marans où les douces courbes de la Sèvre Niortaise laissent place à un long parcours rectiligne, comme si la rivière en avait assez de trainasser et décide de se hâter pour se jeter dans l’océan.

La Vélo Francette s’achève à La Rochelle, où nous n’allons pas pour une raison toute bête : Pour rentrer à Rennes on doit prendre le train, or le seul TER quotidien part à 5h30 du matin. Pas envie de se lever à 4h, alors on va poursuivre quelques jours le long de la Véloscénie en remontant le long de la côte jusqu’aux Sables d’Olonne où il y a une gare nettement plus accommodante avec plusieurs TER par jour. Une bonne occasion de faire durer le plaisir…


Infos pratiques

La flore

En septembre il y a de quoi se régaler rien qu’en tendant la main. C’est probablement moins évident en Janvier, mais il ne doit guère y avoir de cyclistes non plus à s’aventurer par là. Nous nous sommes goinfrés de mures sauvages, de raisins et de noisettes.

Pour compléter, les spécialités culinaires locales sont fort attrayantes aussi.

La faune

Pas d’animaux vraiment exotiques, par contre il y a de belles vaches (et taureaux), beaucoup d’ânes, des chevaux attelés ou montés, et d’autres bestioles à plumes ou à poils qui gambadent allègrement dans la nature.

Il y a des gens aussi, des pêcheurs qui pêchent, des cyclistes de tous âges et nationalités qui pédalent allègrement, même avec les mains. Peu de Français, vu que les vacances sont terminées, mais pas mal d’américains.

Rouler

Que ce soit sur les petites routes, les chemins de halage ou les circuits cyclables, il est toujours agréable de rouler. Le revêtement est correct, les aménagements bien fichus (à part une unique chicane pénible à franchir), les pentes pas trop raides (sauf à Thouars, avec la sacrée boudiou de côte de Crevant (ça ne s’invente pas…)).

Le balisage est exemplaire. Les très nombreux panneaux permettent de cheminer sans carte, il faut vraiment le faire exprès pour s’égarer. On a toutefois réussi à se planter lorsqu’on a choisi de quitter le parcours, difficile ensuite de le retrouver et le relief nous a fait tout de suite deviner que nous n’étions plus sur le bon chemin.

Dormir

On l’a vu, bivouaquer est partout facile le long de la Vélo Francette, on a même dégotté un emplacement au bord de l’eau en un lieu judicieusement nommé « Chambre ».

Il y a aussi de petits campings aux prix modiques tout à fait adaptés aux cyclistes.
A noter : Fuir le camping d’Angers, grand, cher et sans intérêt, au profit de celui du Grand Jard à St Gemmes sur Loire qui est super sympa avec sa roulotte-cuisine végétarienne, ses propositions de massages et autres trucs relaxants et sa salle commune bien pratique avec le coin cuisine. Un petit bijou, aux antipodes des grands campings avec plein d’étoiles.

En conclusion : La Vélo Francette, elle est chouette ! Mais vous en étiez évidemment arrivé à cette conclusion suite à la lecture de cet article.

D’ailleurs elle est tellement chouette que nous sommes repartis l’an d’après faire le bout qui nous manquait : La Vélofrancette à quatre


Postambule

Eh oui, vous avez eu droit à un préambule et en plus il y a un postambule (oui oui, ça existe). Cet article est comme un menu complet avec entrée, plat et dessert, on vous gâte.

En l’occurence c’est un petit tour par les marais situés au sud de Jar sur Mer. Ils ne sont pas très grands mais très particuliers, un dernier morceau d’exotisme avant de rentrer. C’est toutefois vu d’en haut qu’on se rend le mieux compte de la configuration des lieux, c’est là que le drone est bienvenu.

Commencer par le Mont Saint Michel et finir par ces marais, c’est quand même pas mal, non ? Un petit clin d’oeil au cousin qui trainait par là avec son drone « grandeur nature » ! Il se reconnaitra……

 

11 Comments

  1. Chouette ! La vadrouille des Cyclomigrateurs se poursuit ! C’est bien en France aussi !!!
    Mais vous n’auriez pas eu la visite d’un couple qui a fait halte au ravito AFV du PBP ??
    BIz
    Fab

  2. Ah coucou les amis.
    Contente de vous lire à nouveau.
    J’ai aimé le menu, j’ai pris entrée, plats (pas toujours vraiment plats), dessert et supplément fromage (France’tte oblige)
    J’attends avec impatience la carte suivante.
    Bizh

  3. Toujours content de vous retrouver vous vos commentaires et vos belles photos.Après le tour de Gironde et le canal des 2 mers ça nous donne une idée pour redémarrer la vélodyssée à Bordeaus et continuer sur cette Francette .
    A bientôt et bonne continuation
    Jeffry

  4. Vous me donné le goût de traverser l’Atlantique pour une visite en bonne et du forme chez nos cousins Français. La
    simplicité du cyclotourisme dans un cadre charmant.

    Merci pour ce trajet qui m’inspire.

    Isabel Turcotte

  5. Bonjour à tous…c’est très intéressant cette sympathique Vélo Francette ….A quand la « Vélo Cyclomigrateurs » …
    Bonne route . ..

  6. C’est rigolo ca! Nous l’avons parcouru en aout en famille, en velo et carriole pour les enfants. Sur la portion Rainville-Angers. C’est un super parcours bien amenagé

  7. Hello! We met this year on the La Francette (in Niort, I think),
    It looks like you had a great trip! We made it to La Rochelle and cycled to Bordeux from there – and then by train back to Dieppe via Paris and Rouen.
    It was lovely tyo meet you both. We are planning a longer cycling trip for next year and might get back to you with questions about wild camping

    Anke and Will (from England)

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