Made in Normandie

Oubliez les idées reçues, le folklore, les brochures des offices du tourisme, la Normandie ce n’est pas ce qu’on veut vous faire accroire.

Au Havre il y a des containers partout, ça c’est vrai, par contre l’histoire des pommiers et des vaches en dessous, ça reste à prouver. Il y a surtout des champs de patates à perte de vue, ils ont du confondre pommes et pommes de terre. Il y a aussi plein de cultures de céréales et de trucs verts, mais comme je ne sais pas les reconnaître je n’en parlerai pas plus que ça. Quant aux vaches, ce n’est plus ce que c’était, il n’y en a presque pas avec des tâches dessus, j’ai du faire des détours pour en trouver pour vous : (mettez le son, sinon vous perdez quelque chose)

Grèves à gogo

Bon d’accord, ce n’est pas la région du bocage mais plutôt celles des plages. Enfin, ce qu’ils appellent plages, car en fait ce sont des grèves, vu que les galets y remplacent le sable (Encore un coup de l’office du tourisme qui préfère embaucher des plagistes que des grèvistes). Ce qui explique peut-être pourquoi il y a si peu de monde dessus, tellement on galère sur les galets. Pour s’allonger là dessus il faut être maso, alors les gens s’installent sur des espèces de palettes en bois ; à part le confort tout relatif de la chose, il y a un avantage certain en cas d’assoupissement alors que la mer monte, la palette flotte et se transforme en radeau. Une telle ingéniosité, il y a de quoi en être médusé…

Il existe une variante intéressante, où c’est d’abord une grève bien caillouteuse mais plus bas il y a du sable qui n’est découvert qu’à marée basse (une sorte de préavis de grève). C’est mieux mais pas tant que ça :  Quand, après trois entorses, on a enfin réussi à franchir la zone de galets, on n’a pas l’esprit tranquille parce qu’on sait qu’il va falloir la franchir à nouveau au retour… N’ayant pas de maillot de bain dans mes deux tonnes de fourbi, je n’ai pas pu tenter l’expérience. Dommage, n’est-ce pas ?

Tout chauvinisme mis à part,  tout ça ne vaut pas les plages bretonnes.

Falaises balaises

Comme il faut bien que ces fichus galets viennent de quelque part, les gens du coin ont installé des falaises juste au dessus. Et là il faut reconnaître qu’ils n’ont pas fait les choses à moitié, elles sont sacrément hautes ces falaises. Ce qui entraîne un inconvénient certain, c’est que les chemins et les routes montent et descendent sans arrêt. Parce qu’une fois en haut de la falaise c’est relativement plat, mais le problème c’est qu’il y a des ports, et ils ont mis les ports en bas alors il faut descendre, puis remonter, et ainsi de suite.

De port en port

Il y a une quantité de ports impressionnante, ils ont dû en faire un élevage. En Bretagne on fait plutôt dans l’élevage de porcs, c’est moins intéressant à visiter (et l’odeur n’est pas la même). Et comme quand il y a un port il y a une ville avec, c’est pratique pour faire des provisions et déguster une glace. Pour faire un tour de manège aussi, mais je n’en ai pas encore trouvé avec un vélo couché dessus, alors qu’il y a un tas de trucs improbables, même des licornes.

Fécamp, Saint Valery en Caux, Dieppe, Le Tréport, ce sont quelques uns des chouettes endroits que je vous propose ici :

Le vrai camping Paradis existe !

Il y a désormais une chaîne de ”campings Paradis”, dans lesquelles les animations comprennent la venue d’anciennes vedettes du show-business tellement passées de mode que même Radio Nostalgie ne les passe plus. Comme vous pouvez l’imaginer ce n’est pas vraiment le genre d’établissement que je recherche. Par contre, alors que ce n’était pas du tout prévu ni même prévisible, je suis tombé sur le vrai Camping Paradis (c’est moi qui l’ai nommé comme ça, il le vaut bien).

Comme j’étais arrivé  plus tôt que prévu au Tréport,  j’ai décidé de rejoindre un camping dans un patelin à un vingtaine de kilomètres de là. En fait je suis passé devant sans le voir, pas grave il y en a un autre à quelques kilomètres.  La seule contrariété est qu’il y a des averses et quand j’arrive à destination le dit camping est fermé (il n’ouvre qu’à partir de juin, bizarre). Bon, c’est parti pour le suivant, là il pleut carrément bien, j’y arrive tout dégoulinant (et fatigué, heureusement qu’il est ouvert, j’avais téléphoné avant).

La divine surprise ne tient pas tant au prix, scandaleusement bas (7€60 !), qu’à la proposition de bénéficier sans supplément d’une caravane. Elle n’est pas de première jeunesse (moi non plus) mais sacrément appréciable, surtout que non seulement la pluie persiste, mais un orage éclate. Moi aussi je m’éclate, confortablement installé là dedans, à cuisiner mes pâtes sur le réchaud électrique, c’est autrement plus pratique que par terre sous la pluie.

Alors amis cyclo voyageurs, retenez bien ce nom : Saint Martin aux Buneaux, la commune bienfaitrice de l’humanité marchante et pédalante.

 

 

13 Comments

  1. Bravo pour votre effort car le parcours est très pentu le long du littoral normand
    Entre Fécamp et Dieppe il y a la route du lin qui beaucoup plus doux
    Merci pour vos vidéos et bonne route

  2. On a l’impression qu’à part vous, il ne passe plus grand monde en Normandie,
    Mais manger ses pâtes au beurre dans une caravane pourrait bien devenir un privilège, si l’on en croit les annonces de pénurie.
    Le secret du bonheur n’est-il pas d’apprécier les petites choses y compris de jouer avec les mots, ça tient le lecteur en haleine et ça émet zéro carbone !

  3. J’adore, c’est drôle, surprenant, beau…bref ça fait rêver, mais pas seulement. C’est un avant goût de notre futur voyage de cet été, le même itinéraire (en partie) que nous ferons en sens inverse, sur nos tricycles couchés! A quand la suite, on a hâte!!!

  4. Bravo pour cet excellent compte-rendu. Une question, cependant : as-tu goûté à la spécialité de la région : la côte de port. A jeudi. Bon pédalage

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