Du lac Piano au lac d’Iseo, on inaugure deux hôtes WarmShowers, parcours Bergame et Côme, mange des pizzas et des pâtes et fait connaissance avec les carabiniers…
Après notre nuit en camping au bord du lac Piano, dans lequel nous ne nous sommes pas baignés, on doit attendre 9 heures que s’ouvre la boutique pour récupérer la batterie du vélo d’Irène et descendre vers Menaggio. Ceci après avoir mis à jour le blog (donc l’article précédent), ce qui nous fait démarrer en début d’après-midi.
Magnifique descente tout en lacets, la veille on s’était assurés que ce n’était pas une montée car il y avait de quoi prendre peur. On y rencontre un couple hollandais sur un tandem « Pino », les initiés savent de quoi qu’on cause, les autres regardez la photo :
Le couple en question est une maman avec son fils âgé de douze ans, il est légèrement handicapé. Tous les deux pédalent pendant trois semaines autour des lacs italiens, ils sont en autonomie totale. Ils vont emprunter la route que l’on vient de descendre (longue montée pour eux) mais la maman ne s’affole pas, son fils peut marcher et ils pousseront ! Bravo, ce type de rencontre nous rend humbles.
On longe une côte archi chic en quittant Menaggio, ce n’est pas dans ce genre de propriétés entourées de hautes clôtures que nous allons demander l’hospitalité. La Lombardie est riche et ça se voit.
Arrêtés manger un panini dans un petit café nous remarquons un motard asiatique qui s’arrête devant un restaurant, lui aussi asiatique, il ne fait pas attention à une petite bordure sur le trottoir, et v’la la moto sur le côté, il n’est pas bien fier notre bonhomme, car incapable de la relever tout seul, c’est plus lourd qu’un vélo pour sûr ! Des âmes charitables (pas nous, sommes trop fluets !) viendront lui porter secours et remettre la bête sur ses roues.
Arguenio est un joli village longeant le lac. Il n’y a pas foule, ce sont surtout des locaux qui sont attablés aux terrasses devant leurs petits verres, ils nous saluent et nous encouragent. On s’arrête, Joël veut une glace pendant qu’Irène va faire trempette à ses jambes, mais elle finira par succomber à la dolce tout en savourant la vue paisible de cet endroit pittoresque. Juste avant de partir, on reçoit un message de Marie et David, ces deux là sont déjà à Côme, alors on se dépêche, on va essayer enfin de se retrouver.
Avant d’arriver à Côme on se fera encore un tunnel de 2,4km…. Cette fois ci nous n’avons pas vu de route pour les vélos (peut être que notre subconscient n’a rien voulu voir, allez savoir !) N’empêche que nous avons vu des cyclistes non éclairés dans ce tunnel, c’est tout de même assez flippant !
A Côme, David et Marie sont repartis depuis une demi-heure, l’office du tourisme est fermé et nous savons qu’il n’y a pas de camping dans la ville, alors on trouve l’auberge de jeunesse.
Il n’y a pas de chambre pour les couples, qu’à cela ne tienne, on fera dortoir à part cette nuit, finalement c’est pas mal, il nous faudra juste nous organiser pour les petites affaires de toilette.
Nous rencontrons un canadien de Toronto qui voyage en train en Europe avec son amie, des personnes dans nos âges (c’est à dire des jeunes quoi). Son amie a cassé les roulettes de sa valise, mais à la vue du bagage on rigole, elle ne voyage pas léger la dame, elle nous fait penser à notre gazelle mal nourrie préférée (qui se reconnaîtra). En plus, aujourd’hui il y a eu des grèves de transports en Italie, les pauvres, ils sont tout dépités d’avoir été confrontés à des événements sociaux alors qu’ils n’ont pas de moyens de locomotion privés. Nous, nous n’avons rien vu.
Nous visitons Côme à la tombée de la nuit, laissant les sacoches à l’auberge, c’est bien aussi de rouler léger. Nous découvrons de magnifiques monuments mis en valeur par des jeux de lumières. C’est surprenant de voir que les bords du lac arrivent aux pieds des trottoirs, les coques des bateaux sont au niveau de la rue, on se prend à imaginer la pagaille si le lac venait à déborder. Mais on suppose que ça ne déborde jamais, un lac, il doit y avoir quelque part un trop-plein qui joue bien son rôle.
Avant de quitter Côme, on s’arrête faire un fameux contrôle INR dans un labo en ville, les résultats vont suivre par internet, c’est sacrément pratique.
Nous prenons une petite route différente que celle prise par Marie et David, et nous nous offrons une belle montée de 8 km vers Locco.
Pauvre Joël qui n’a pas d’assistance, lui, il montera vaillamment la pente avec de temps en temps des petites poussettes homéopathiques d’Irène qui passe quand même la 3 ème parce qu’elle sent bien qu’il ne faut pas trop forcer, elle est encore convalescente, n’est ce pas docteur ? (Si le cardilogue de Mende voyait ça, il en ferait une crise cardiaque (pourvu qu’il ne lise pas ce blog)). Les effluves de jasmin caressent nos narines quand nous passons dans les petits villages, on s’en remplit les poumons, surtout Irène.
Après Erba, l’arrivée dans Locco se fait par une piste cyclable qui n’en a que le nom, c’est presque pire qu’en Serbie. Dailleurs les pistes italiennes sont peu nombreuses et loin de la qualité de revêtements des nôtres qui sont parfois sujettes à caution, ce sont parfois juste des bandes réservées aux piétons et aux cyclistes mais souvent en mauvais état, il faut rester vigilants. Il nous semble que les déplacements doux sont loin des préoccupations quotidiennes des élus, mais on se trompe peut être.
Le centre ville de Locco est joli, écrasé sous le soleil, les terrasses font le plein à l’heure du déjeuner, on trouve un petit café dans une ruelle et on fait le plein de salade verte, voilà de quoi doper Irène en vitamines K alors qu’il faut en limiter la dose.
On en profite pour faire un Skype avec le Val Froment, et on apprend que le renard a encore fait un festin de volailles, la sale bête !
Ce soir nous nous dégotons un petit spot sympa au bord de la rivière Adda, à Caloziocorte, un coin herbeux près de jardins familiaux avec accès à la rivière. Néanmoins impossible de s’y baigner, le courant est trop fort, mais nous pouvons y faire notre toilette sans problème et laver notre petite garde robe !
Un orage terrible nous réveille vers minuit, non seulement c’est un boucan d’enfer là haut mais ça déclenche nos alarmes qui se donnent le tour avec les grondements de tonnerre. On laisse faire, pas envie de prendre une douche fraiche et puis il n’y a personne d’autre aux alentours, on finira quand même par s’endormir, on se fait à tout finalement. Pourtant Irène a rêvé que la rivière débordait et que nous étions emportés avec la tente par le courant… quelle drôle d’idée.
Au matin nous avons un soleil magnifique et chaud. Il fait jour depuis 5h, le jour se lève tôt, nous allons de plus en plus vers l’Est. Notre petit déjeuner est presque terminé quand un petit grand père vient nous inviter à venir nous asseoir dans sa cabane, c’est plus confortable, nous déclinons son offre mais nous apprécions sa proposition.
La route pour arriver à Bergame n’a pas beaucoup de charme, nous y arrivons vers 12h30 et prenons la direction de la ville haute, c’est la ville ancienne, fortifiée.
C’est la capitale de la province de Bergame, une grande ville de 120 000 habitants, facile à traverser à vélo, même si nous avons eu droit à quelques incivilités de mal au truc nous coupant ostensiblement la route. Irène cherche dans le vocabulaire italien, les mots qui vont bien histoire de leur montrer qu’elle a du mordant !
Nous avons eu des nouvelles téléphoniques de Marie et David, on devrait enfin se retrouver ici, ils ont une hôtesse Warmshower pour ce soir, pas nous, ils nous proposent de demander s’il y a de la place pour 4.
En attendant nous voici grimpant allègrement (surtout Irène, comme d’hab.) la route qui nous mène sur les hauteurs de la « Cita Alta ». En bout de course on rencontre 4 polonais très intéressés par nos montures, et qui nous voyant arriver en nage nous gratifient à la fois d’applaudissements et d’une expression française « chapeau bas » et le geste qui va avec bien entendu. Nous sommes bien incapables, de notre côté, de sortir une expression polonaise… voilà qui nous donne du grain à moudre.
L’entrée dans la vieille cité se fait par une ancienne porte près de laquelle on laisse nos vélos, à l’angle du mur du poste des carabiniers, ils sont sous bonne garde, la suite va nous le prouver (on en voit déjà qui s’animent et qui se demandent quelle genre d’aventure va bien pouvoir arriver, patience…)
Après nous être restaurés, nous arpentons les ruelles et visitons à la fois la basilique Santa Maria, la chapelle Colleoni et la cathédrale de Bergame, elles ont des tas d’avantages, elles sont proches les unes des autres, elles sont magnifiques, elles sont fraîches car dehors c’est la fournaise.
C’est bizarre, dans cette ville le téléphone fonctionne de manière aléatoire : Plus moyen de joindre David et Marie, ni le labo pour les résultats d’INR car ils ne sont pas arrivés par e-mail. Mais nous recevons finalement un appel qui nous soulage car Anna, qui héberge David & Marie, est d’accord pour nous recevoir aussi. C’est la première fois qu’elle reçoit des cyclistes en tant que Warmshower, et non seulement elle en prend quatre, mais elle a aussi deux amies portugaises qui arrivent pour la nuit (Mélanie et Stéphanie, deux soeurs qu’elle a connues en Courchsourfing, comme quoi tout ça crée des liens). Et enfin, après nous êtres poursuivis depuis la Suisse, nous allons retrouver nos deux jeunes cyclistes bretons en compagnie d’Anna et ses copines, ce sont les grandes embrassades devant la basilique, un moment on ne peut plus chaleureux.
La présence d’Anna va s’avérer précieuse pour résoudre deux problèmes. Le premier concerne le téléphone du labo, on apprend que c’était une panne de l’opérateur local ; cette fois-ci ça marche et c’est très drôle lorsqu’Anna épelle notre adresse e-mail, elle prononce « cyclomigaté ours », on ne se savait pas plantigrades.
Et le deuxième problème ? On le découvre lorsqu’on rejoint nos vélos devant chez les carabiniers, il y a un nouvel antivol qui a été installé, reliant nos deux roues avant, plus moyen de partir ! Est-ce un gag ? Où est la caméra cachée ?
En fait, ce sont les carabiniers qui n’ont pas aimé qu’on stationne là et l’ont fait savoir à leur façon, assez déconcertante. Il faut reconnaître qu’ils auraient eu du mal à glisser un PV sous l’essuie glace, mais quand même, heureusement que nous sommes revenus avant que ces gens là ne ferment boutique sinon on était bons pour scier leur antivol, ce qui n’aurait peut-être pas amélioré la situation.
Grâce à Anna qui se débrouille mieux en italien que nous (il n’y a pas de mal… et puis elle est italienne, tout de même), nous comprenons que, bien qu’ayant dû fournir nos passeports, nous ne payerons à priori pas l’amende. Laquelle eut été totalement injuste car nos vélos ne gênaient nullement, et en tout cas certainement bien moins que certaines voitures garées à proximité en bloquant tout passage aux piétons. Une fois l’antivol excédentaire retiré, nous nous retrouvons dans une situation tout de même embarrassante car les alarmes des deux vols braillent dès qu’on les touche, il faudra en arriver à les démonter pour enlever les piles afin que ça s’arrête, ça prendra un certain temps et nuira quelque peu à la tranquillité de la place. Pourquoi ces alarmes sont-elles tombées en pâmoison en même temps, cela aurait-il un apport avec les ondes négatives des forces de l’ordre ?
Quoi qu’il en soit, on le saura à l’avenir, pour éviter les ennuis, mieux vaut éviter les carabiniers.
Par contre, on n’évite toujours pas d’être reconnus en tant que bretons, c’est ainsi que Gianni Basso nous interpelle et nous découvrons qu’il connait bien la Bretagne et prépare l’exposition de photos « Water in the desert » à Chatelaudren de juillet à septembre Water in the désert » (si vous passez par là, ne ratez pas l’expo); il connait Rennes, la place des Lices, ainsi que Plélo dans les Côtes d’Armor, autant dire qu’on a de quoi discuter.
Le soir chez Anna, c’est l’auberge espagnole (avec des français, des italiens et des portugais), une ambiance fabuleuse, on dîne ensemble et on fête l’anniversaire de Mélanie. On peut se demander d’où Anna tient tant d’énergie et d’humour, mais quand on connait les parents on comprend tout de suite ; non seulement la maison est grande, mais leur coeur aussi, et la gaîté règne ici de manière bien agréable.
D’ailleurs David et Marie vont y passer une seconde nuit, nous on s’en va chez d’autres Warmshowers qui n’habitent pas bien loin mais dont l’emplacement exact nous laisse perplexe car sur la carte on ne voit pas de route qui mène chez eux, par contre les courbes de niveaux montrent que c’est sacrément haut perché. Seraient-ce des hermites vivant sur un sommet, ou de riches résidents ne se déplaçant qu’en hélicoptère ?
En fait non, il y a bel et bien une route mais Umberto propose de venir nous chercher au village d’en bas car il sait bien que sinon nous n’arriverons jamais à escalader monter jusqu’à chez lui.
Pile poil à l’heure convenue, Umberto et Elena nous attendent devant l’église du village avec leur grand véhicule dans lequel les deux vélos rentrent à l’aise; il faut dire qu’ils roulent en trike, d’où le véhicule adapté. Umberto a également un vélo couché de fabrication italienne, mais nous ne le verrons pas car son garage est déjà bien plein avec tous ses engins à roulettes. Et, comme Anna, c’est leur première expérience d’hôtes Warmshowers, c’en est à se demander si nous sommes destinés à étrenner ce mode d’hébergement. En tout cas c’est bien agréable et il n’y a pas que la douche qui soit warm, l’accueil l’est tout autant. A tel point qu’ils étaient sur le point de partir en vacances, en trike évidemment, et se sont empressés d’aller faire les courses pour notre venue, ainsi que récupérer un lit !
On aimerait bien revoir toutes ces personnes si accueillantes et généreuses, mais pour cela il faudrait refaire un tour du monde à l’envers…
c’est super tout cela mais j’ai l’impression que vous allez trop vite… rassurez moi ! bye mf doulin
EH ben…dites moi : comment faites vous pour avancer si vite (oui pour Irène je sais!!!)avec toutes ces rencontres…et en plus vous vous installez pour lire…non mais c’est super…
Je vous embrasse
Michelle
En suivant votre route, grâce à vous nous découvrons une humanité chaleureuse et accueillante qui réchauffe le cœur, si loin des réseaux virtuels. C’est une belle vision positive pour l’avenir.
L’Italie est un beau pays.
Bonne continuation.
Amicalement
Avec toutes ces rencontres, ces petites bouffes dans ce si beau pays voilà Irene plus que requinquée, vous deux en super forme…et nous qui voyageons par procuration ! Merci de tout ce que vous faites pour nous faire partager vos aventures.
bonne continuation et grosses bises
vi piace l’Italia ? peligrosso mangiare troppe gelate ! anch’io volglio bene andarci nell’Italia ! da molto tempo non ci sono andato , purtroppo …. mi manca sai . Buon viaggio irène i Joel
J’ai pris bonne note de l’exposition à voir à Chatelaudren (au « Chatais » comme on dit par ici) cet été.
Bonne continuation et continuez à nous faire voyager devant l’ordi. Bises
Coucou ……….. Ca va , apparament oui avec les pizzas et les pates ,mangez en pas trop quand meme sinon il va falloir 2 moteurs sur le velos …………. je rigole …………… les carabiniers c’est bien comme en france , essayé de vous garé 2mn a une place payante avec notre police municipale ils disent allez y, juste le temps de poser une personne agée et vous revenez et paf un pv et c’est une histoire vrai !!!! paranthese fermé …..lol …. Je vous suis avec passion !!! Bisous Lili
super coin en Italie, et le rosé Italien toujour aussi bon???
Magnifique que du bonheur de vous lire. Bonne continuation
Je trouve que Joël aurait pu faire le tour de France car il a déjà le bronzage des cyclistes pro !!! Il faudrait passer au maillot à pois cela donnerait un nouveau look.
Sage adage : « les carabiniers il faut s’en méfier!! » retors ces bêtes là!!
Profitez des douceurs lombardes et permettez encore à nos têtes endoctrinées dans le miasme médiatique de rêver encore de rencontres humaines si belles et chaleureuses!
Bon vent et merci de nous faire partager votre aventure!
Cathy et Stéphane
cc vous deux, après une absence de 3 semaines, je reprends la lecture de vos commentaires très détaillés aussi j’ai du retard!!!! Ce sera ma lecture du soir, je vois en gros que tout est reparti après l’épisode « santé » et j’en suis heureuse pour vous!!!! Un petit commentaire sur le fait que le Gwen Ha Du est utile!!! oui, je l’ai affiché sur mon sac à dos sur le GR 20 en Corse (fière d’être bretonne) et je confirme, les gens y sont sensibles et connaissent ce drapeau et donc les bretons!!!! ça crée des liens! Bon, promis, je ratrappe le retard de lecture! Merci pour ce beau voyage virtuel!!! Françoise