Des gros camions au beau voilier

La dernière fois, nous roulions entre gorges et vallées (La « Suisse »), mais le reste du trajet fut infiniment moins bucolique,  on s’est retrouvés sur la A1, plus précisément la Bruce Hiway pour les 30 kms suivants jusqu’au village de Bloomsbury, mais du village nous ne verrons que la station BP (il n’y a d’ailleurs probablement pas grand chose d’autre à voir).

BP = Bruit + Pollution

En effet c’est ici en bordure de route que nous décidons de stopper,  la température est à 35°, on dégouline, on a soif et faim ! Ça tombe bien il y a un petit resto, Irène avale deux saucisses avec des frites et Joël une lasagne maousse costaud (des portions de routiers).

On prend une bonne douche, car ici c’est possible et même que les sanitaires sont super bien équipés. Puis on s’installe pour buller, jouer au Quirkle et papoter avec les routiers qui font halte.

Les routiers français n’ont rien a envier à leur collègues australiens, lesquels roulent des journées de 11 heures avec bien moins de pauses obligatoires que chez nous. Et ils ne bloquent pas les routes quand ils sont mécontents… Quant à leurs camions, c’est du poids super lourd maousse costaud, ils ne font pas dans la dentelle. Certaines compagnies sont énormes, Toll par exemple a plus de 800 camions, ça fait un sacré tas de Toll !

Ils traversent le pays en long en large et en travers (ca c’est plus compliqué vu le réseau routier), les chauffeurs sont absents de chez eux pendant des semaines !

On pique la tente sur un coin herbeux près de l’immense parking dédié aux poids lourds, caravanes et autres camper vans. On ne le sait pas encore mais ça sera une nuit bercée du bruit des moteurs de camions qui ronronnent, on se demande pourquoi ils n’arrêtent pas le contact quand ils dorment. Si au moins c’étaient des camions frigorifiques, on comprendrait, mais quand le bahut transporte des voitures c’est moins excusable ; peut-être le chauffeur a-t-il perdu la clé de contact, ou il ne sait pas démarrer, ou il n’a pas de batterie, ou il est insomniaque dans le silence, allez savoir…

Bivouac vroom vroom
Bivouac vroom vroom

Le monde est petit,  ça on a déjà eu l’occasion de le vérifier. Ce soir on rencontre un groupe de jeunes qui viennent aussi de se poser sur le parking en camper van et comme beaucoup sont en Australie en vacances-travail pour une année.

Des bretons pur  beurre ! Des p’tits gars de chez nous, même qu’il y en a un qui connaît la famille Croyal à Acigné,  parce que ses parents sont des potes aux Croyal. la majorité de nos lecteurs ne savent pas de qui on parle, mais c’est vachement bien de rencontrer, aux fins fonds d’un bled australien du Queensland, quelqu’un qui connaît quelqu’un de chez nous non ! Et l’autre là,  qui connaît Servon sur Vilaine la famille Vacher chez qui il a fait un stage à la ferme, et cet autre encore qui connait le lieu dit « la Plouzière » à Guipel, là où vit une ancienne collègue d’Irène !!!

Bon on arrête là ça devient d’un banal n’est ce pas ? On se souhaite bonne nuit non sans leur avoir communiqué les deux précédents spots au bord de l’eau que nous avons tant apprécié, ils envisagent d’y aller, ça les changera du parking de la station service.

Après un petit déjeuner avec double ration de bacon et d’oeufs, évidemment pris à la station BP, nous filons droit sur la hiway avec en vue Proserpine, petite ville de 3300 habitants qui vit de la canne à sucre, comme ses copines des alentours, et du tourisme puisque nous entrons dans la région de Whitsunday Coast.
Nos calories prises au petit matin sont vite dépensées par les 55 kms avalés d’un seul coup ( rassurez vous on avale aussi les litres d’eau re-minéralisée par nos soins).

Proserpine express

Au centre d’information de la ville nous sommes acceuillis par un monsieur en fauteuil roulant, champion de handbike et ayant participé à une centaines de courses y compris à l’étranger. Nous nous sentons bien humbles face à de telles prouesses venant d’un homme ayant perdu l’usage de ses jambes.
Sur ses conseils nous visitons le petit musée relatant la construction de la ville jusqu’à nos jours. On apprend que la communauté italienne est très représentée dans la région,  émigrés quittant l’Italie fasciste de Mussolini pour venir travailler dans les champs de canne à sucre.
C’est une belle page d’histoire mise en scène avec moult photos et documents d’époque,  ca n’a pas dû être facile pour ces nouveaux colons.
On apprend que l’armée australienne faisait dans la région des essais de gaz chimiques pendant la dernière guerre et qu’il y eu beaucoup de morts parmi les volontaires aux tests. Nous avons cherché en  vain sur internet des infos qui auraient pu nous en apprendre davantage.
Musée Proserpine

Airlie Beach

La pause dans ce musée nous a pris beaucoup plus de temps que prévu,  il nous reste encore une vingtaine de bornes pour arriver en bord de mer notre destination finale à Airlie beach. Le soleil est bien tapant sur la route bitumée et Irène manque de nous sauter un plomb, elle n’a plus de jus, râle après la chaleur (35°), qu’on aurait pas du s’arrêter si longtemps. Même les chiens qui aboient à notre passage en prennent pour leur grade !
Mais comme tout s’arrange à qui sait attendre, ce sont les nuages qui nous sauvent la mise sur les derniers kilomètres,  ils sont bienvenus ceux là pour une fois !
Comme on a bien roulé et mal dormi la nuit passée on se prend une cabin (Mobil home) au camping Seabreeze. On plonge sous la douche et vaquons aux tâches domestiques telles la mise en route d’une machine, ben oui de temps en temps ca devient nécessaire  pour ne pas sentir le kangourou sauvage ! Ce qui est bien lorsqu’on fait une lessive, c’est qu’on lave TOUT notre linge, ne gardant sur nous que le minimum pour ne pas friser l’indécence, sachant que ça sèche si vite qu’on peut se rhabiller dans la foulée.

Comme Joël a oublié quelque part, la veille, l’adaptateur pour brancher nos prises européennes sur celles d’ici, il est bon pour se faire le supermarché d’à côté pendant qu’Irène fait la sieste… À chacun ses priorités. Finalement,  on laisse tomber le machin pour touristes, trop cher et trop gros, pour changer carrément nos prises françaises au profit des australiennes, autant s’adapter sans adaptateur, vu qu’on n’a pas l’intention de rebrancher nos trucs en France avant longtemps.

Nous passerons le reste de l’après midi à siroter nos boissons favorites, devinez lequelles ? En admirant les bandes de Dandrocygnes d’Eyton (on devient savants) qui courent d’un coin d’ombre à un autre en espérant glaner quelques graines au passage, ces canards sont très gracieux et ils ont le bout des ailes magnifiques remontant vers le haut du dos. Ils poussent de petits cris mignons qui n’ont rien à voir avec ce qui sort habituellement d’un bec plat. Mais pas question d’en boulotter un au menu de ce soir, Irène refuse d’être de corvée de plumes, tant pis !

Airlie Beach vit du tourisme et ça se voit : La rue principale est essentiellement composée d’agences de voyages et de restaurants. Quant à la marina, elle est immense comme il se doit, avec des aménagements somptueux et on doit reconnaître que la commune a fait fort pour les cyclistes et piétons, avec un magnifique circuit en bord de mer.

Du coté végétal, ce n’est pas mal non plus, on roule en plein jardin botanique :

Mais bon, si nous sommes venus à Airlie Beach ce n’est pas pour la ville, c’est comme pour tout le monde : Aller sur les îles Whitsunday.

C’est un fameux deux mats…

Les deux jours qui suivront seront donc consacrés à la visite des iles aux alentours, sans les vélos, pour une fois on met les voiles direction l’île de Whitsunday.

Le Providence V est un bateau de 62 pieds (19 m), construit de manière traditionnelle mais il est néanmoins récent puisque datant de 1988. C’est une réplique à demi-taille d’un Gloucester Schooner, qui étaient des bateaux de pêche rapides et agiles (Tout n’est cependant pas à demi-taille, l’équipage n’étant pas constitué de nains…).

C’est bien agréable de se laisser transporter sur cet engin là, on n’a rien d’autre à faire qu’admirer, c’est plutôt reposant.

Les séquences de snorkeling (Masque & tuba) ne nous laisseront pas un souvenir impérissable, la visibilité est médiocre et le peu de fond qu’on peut voir est blanc. Rien à voir avec les chatoyantes couleurs des coraux et poissons qu’on avait découverts à Madagascar, on a beau être sur le même tropique (celui du Capricorne, vous vous souvenez ?), pour une fois c’est le pays (très) pauvre qui surpasse le pays (très) riche.

Sur l’île, par contre, on découvre un site fabuleusement beau, Whitehaven, une des plages les plus belles du monde avec 7 kms de sable blanc, au patroine Unesco. Une plage où on peut enfin  se baigner sans craindre les méchantes méduses, lesquelles ont un pouvoir de nuisance considérable puisque les douleurs provoquées par le contact de leurs filaments (jusqu’à 3 m de longueur tout de même !) sont si intenses qu’elles peuvent conduire à un arrêt cardiaque.

Dommage qu’on ne puisse y passer autant de temps qu’on aimerait,  c’est toujours le problème avec les excursions en groupe et ça ne nous convient pas trop. Mais il y a des endroits comme celui là où il est difficile de faire autrement, sauf à déployer les grands moyens (l’expression « grands moyens » est d’ailleurs assez curieuse, s’ils sont moyens ils ne peuvent être grands…)

Oli

De retour à Airlie Beach, nous faisons connaissance avec Oli(ver), Londonien qui voyage à moto depuis plus de deux ans. Il y a vraiment des gens qui ont de drôles d’idées, non ?

Pour finir, et avant de vous emmener à Townsville, un petit clin d’oeil ensoleillé :

10 Comments

  1. Bon, le camp vroum vroum ça fait pas rêver… Nous on belle étoile sur le plateau de Valensole, on conte sous un grand chêne, on randonne sur les sommets provençaux et des fois… on bosse! Bises

  2. Coucou mes voyageurs de l’etrême ………….
    Je vous suis toujours avec plaisir , pour le moment vous etes sages , calment …lol ….pas de bebêtes a l’horizon ……lol…..Quel idée dormir au milieu des camions , c’est leur clim qui fait du bruit …..lol …Vous avez trop chaud , moi trop froid , c’est bien compliqué tout ça …………greeee……. mais c’est vrai que le manque de soleil tape un peu sur le moral , heureusement lundi je pars dans la drôme et la semaine d’après 3 jours de mer …youpi …. Bonne continuation Bisous Lili

  3. On a eu il y a quelques années « Les routiers sont sympas »sur RTL avec Max Meynier ..maintenant on a « Les cyclomigrateurs sont sympas »avec Irène et Joël sur les pistes australiennes ..à suivre …kenavo

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