Le Grand Canyon (et les autres)

Poursuivons notre parcours au fil des Parcs Nationaux et des canyons, chaque jour on se demande comment on pourrait voir quelque chose de plus impressionnant, et le lendemain c’est encore pire mieux, en tout cas c’est toujours grandiose.
D’ailleurs nous avons du appeler le loueur de voitures pour prolonger la location, car à trainer ainsi partout on a besoin de plus de jours : Même quand nous ne sommes pas à vélos, nous aimons prendre notre temps, on ne se refait pas.


Antelope Canyon

Ce matin il fait déjà 28 ° à 9h, ça promet. Nous avons rencontré des français hier qui nous ont vanté ce canyon. Nous y sommes venus au flan car les places pour les visites se vendent des mois à l’avance. Bingo, deux places pour nous et c’est parti pour l’aventure. Accompagnés d’un guide charmant et d’une dizaine d’autres visiteurs nous marchons peu de temps dans le désert de sable avant d’arriver vers l’entrée de ce lieu si fantastique. Pourtant vu de l’extérieur, ce canyon a presque l’air ridicule, on ne distingue qu’une anfractuosité qui s’étire en sinuant au milieu d’une vaste étendue rocailleuse. Mais dès que l’on pénètre dedans, c’est bluffant, ça déchire grave !

A la queue leu leu nous descendons un raide et étroit escalier de fer dont les mains courantes sont recouvertes de plastique tellement ça doit chauffer au soleil ! Nous descendons lentement vers la gorge profonde qui abrite un décor magique qui va nous laisser bouche bée, sans voix ! Comment un si petit cours d’eau a-t-il pu ainsi travailler le grès pour qu’il prenne des formes aussi artistiques ? Bon, ça a pris pas mal de temps, l’artiste est patient, mais quand même.

La lumière du soleil transforme les parois et crée des effets saisissants. Les courbes de la pierre sont douces. Le torrent a façonné les parois qui sont poncées magnifiquement et nous offrent des prises de vues sous des angles étonnants que nous étions loin d’imaginer ; on mitraille à tout va, où que se porte le regard ce n’est qu’émerveillement, formes uniques, luminosité insensée, une pure beauté de la nature, un délice incroyable que nous savourons pendant une heure de marche dans cet étroit canyon où le port des sacs à dos est interdit ; on comprend pourquoi, certains passages sont si étroits que les obèses ont du mal à passer ! Notre petit groupe sympathise, nous sommes tous extasiés devant une telle magnificence. Alfredo, notre guide nous donne des tas d’explications sur les formations qui ont eu lieu au fil du temps, la nature parachevant son oeuvre. Cette exploration est vraiment sensationnelle, nous avons pris à nous deux 200 photos !!! Il faut remonter à la surface, nous regrettons déjà que ce soit fini, ce fut un moment intense que nous ne sommes pas prêts d’oublier. Un petit paradis sur terre.

Le lac Powell

S’il est on ne peut plus curieux de découvrir une marina dans cet univers minéral et aride, ce n’est pas dû à la nature cette fois-ci. Le barrage de Glenn Canyon a été construit au nord de la ville de Page, donnant naissance au Lake Powell, le deuxième plan d’eau artificiel du pays, entre l’Utah et l’Arizona.
C’est un paradis pour les amateurs de sports aquatiques et pour nous un petit tour en bateau en fin de journée pour profiter de la lumière descendante.

Horse shoe Bend

Un magnifique méandre du fleuve Colorado entourant un rocher : horse show (fer à cheval) Bend (courbe). Un endroit spectaculaire s’il en est. 3km aller-retour dans le sable sur un sentier de sable et de roches, qui plus est pentu à l’aller comme au retour. Des panneaux informatifs conseillent de prendre avec soi une bouteille d’eau ; on va comprendre pourquoi.

Il est 13h30 quand on entame notre marche, le soleil est au zénith, il fait 35° ! Nous sommes devenus un peu maboules de faire des efforts sous ce cagniard, mais on en veut pour notre argent. Ceci dit le site est entièrement gratuit, ce qui n’est pas toujours le cas pour d’autres. Pas un poil d’ombre si ce n’est une « pagode » au terme de la montée où tout le monde s’agglutine ; ceux qui reviennent sont cramoisis et défaillent…. Ben alors ma petite dame on n’a pas emporté sa provision d’eau fraiche ? Le site est peu sécurisé, juste une balustrade devant l’observatoire principal. Dès que l’on s’éloigne un peu pour prendre de la hauteur c’est le précipice, le vide, rien, nada, le grand plongeon. D’ailleurs un gamin coréen se fait baffer par son père, il courait (le gamin, pas le père) ! Nous avons eu aussi la trouille que le père, même qu’on l’aurait bien baffé nous aussi (le gamin, pas le père) !!!

Ca serait vraiment dommage de finir 340 mètres plus bas dans les eaux émeraudes du Colorado. On s’en va de là en ayant pris une bonne dose d’adrénaline en s’approchant, curieux, des bords du précipice. Un bel endroit pour se débarrasser d’un ennemi ou d’une belle-mère ! Nous arrivons à la voiture assoiffés, nos gourdes sont vides et en plus l’eau était devenue chaude. Quel bonheur de se mettre au volant d’une voiture climatisée et d’avoir une glacière avec des vrais glaçons qui ont gardé la bière au frais… heu non pas la bière… juste en rêve… il faut refaire le plein.

Navajo Bridge

Il nous faut avancer dans ces immensités, alors nous avalons les kilomètres ou plutôt les miles. Nous voici maintenant sur le Marble canyon, un autre, différent celui là qui enjambe la rivière c’est le Navajo bridge, un bel édifice au milieu de montagnes minérales ; c’est la désolation, la poussière, tout est jaune. Une ruine de maison construite adossée à la roche et qui témoigne de la pugnacité des chercheurs d’or, des teigneux ceux là aussi qui devaient être frapadingues pour venir chercher fortune ici.

Nous roulons sur la 89 en direction de Fredonia, une route scenic qui en effet nous offre des paysages splendides. On redescend vers la plaine pour remonter ensuite vers un plateau extraordinaire d’où nous pouvons admirer les Vermillon Cliffs, falaises vermillon qui se dressent fières et solides, dominant la plaine à l’infini. Panorama démentiel. Un fermier du coin avait à l’époque essayé d’y introduire des bisons, ils ne restaient pas en place les pauvres bêtes, il y faisait trop chaud. En désespoir de cause il les a laissé filer, en bref il les a abandonnés ; l’histoire ne dit pas où ils sont partis mais certainement vers plus de fraicheur.

D’ailleurs c’est incroyable, nous avons perdu 13 degrés rien qu’en grimpant sur ce plateau. En arrivant à Jacob Lake, le lieu de notre campement du jour, nous enfilons les doudounes et les pantalons pour faire la popote.

The Grand Canyon

A Roosevelt Point les dimensions du Grand Canyon sont gigantesques, d’où son nom (en anglais, grand ne signifie pas grand, mais à la fois immense, imposant, grandiose et superbe). Le canyon s’étend sur environ 450 km de long, sa profondeur moyenne est de 1 300 mètres, avec un maximum de plus de 1 600 mètres. Sa largeur varie de 5,5 km à 30 km.

Nous avons choisi de découvrir la rive nord en passant par la route 67 et  moins fréquentée que la sud et d’altitude plus élevée, les altitudes atteignent 2 800 mètres. On y trouve des forêts de conifères et la neige est abondante l’hiver, ce qui explique que tout soit si vert alors qu’au sud c’est la sécheresse permanente. Ici c’est le Kebab Plateau, mais de kebab nous n’en sentirons pas les odeurs ne ne verrons de commerce en vendre… Dommage on salivait à l’idée de s’en faire une sacrée tranche !

On a du mal à appréhender les distances tellement c’est immense, ça dépasse l’entendement. Encore un endroit dont on ne peut que garder le souvenir, mais que les photos ne peuvent retranscrire car c’est au delà de nos repères habituels.

Une des particularité des lieux tient à leur gigantisme : Les distances sont vraiment très grandes, on se demande comment on aurait fait à vélos ; entre l’entrée dans le National Park et le bord du canyon il y a plus de quarante kilomètres (donc 80 aller-retour) et nous y sommes allés deux fois parce que le premier jour un violent orage nous a empêché de bien profiter des paysages.

Des bisons paissent tranquillement dans le parc, les oiseaux trouvent aisément pitance, par contre pour nous autres il faut rouler fort longtemps avant de dégotter un endroit habité. Cette partie du parc a brûlé en 2000 et il reste des stigmates impressionnants d’arbres morts qui restent encore debout, tout noirs… Alors que la forêt reprend ses droits, plusieurs espèces de pins poussent ici et les petits cônes sont différents. Nos petites randonnées journalières nous conduisent vers des sentiers botaniques de rêve aux odeurs enivrantes. Le parc du Grand Canyon est classé au patrimoine mondial et c’est un des sites d’érosion les plus spectaculaire au monde ; nous sommes des petits insectes face à ce gigantisme de la nature.

Nous rencontrons pas mal de français avec qui on papote volontiers mais aussi les américains en vacances qui sont heureux de partager avec nous leur patrimoine.

Zion National Park

Nous sommes ce matin sur le territoire des indiens Païutes à partir de Carmel Jonction entre l’Arizona et l’Utah et nous quittons la 89 pour la célèbre route n°9, l’entrée du parc Zion est à 24 kms. Carmel Jonction est un croisement fait de motels, alimentation et station service, un petit village qui ne vit que grâce aux touristes qui vont dans le parc.  Il a du charme ce village style far west.

La déconvenue du jour va être de taille parce qu’arrivés à l’entrée une gentille rangers va nous conseiller de faire demi tour et de prendre l’autre entrée située à 140 kilomètres de là, des glissements de terrains se sont produit à cause des orages d’hier, la route est bloquée. Demi tour… que c’est bon d’être en voiture !!! Direction Spring Dale par la 389. On y découvre avec ravissement des petits villages perdus au milieu de la poussière. On retrouve enfin l’UT 9 Est et la banlieue de Verkin qui devient subitement verte. Des vergers font la renommée de la région, les rues et les maisons sont proprettes et coquettes, les arbustes sont en fleurs et n’en peuvent plus. Au loin se dresse le massif du Zion, où que porte le regard nous sommes face aux montagnes et la vallée est très encaissée. Un arrêt au centre info pour se faire confirmer que certains sites sont inaccessibles à cause de la boue.

La particularité du Zion National Park est qu’il se visite à pied ceci dans un souci de préservation de la nature et afin de limiter la pollution due aux gaz d’échappement. Un service de navettes (gratuites) est mis en place et conduit les visiteurs auprès des 9 sites du parc . Néanmoins les parkings pour stationner les voitures eux sont payants… resquilleurs que nous sommes nous trouvons un endroit pour stationner tout l’après midi sans bourse délier !

Nous descendons de la navette au terme de la route à Temple of Sinawava, on trouve ce nom très exotique et plein de mystère.

Les falaises ici se rapprochent pour former un défilé ne laissant place qu’à la rivière et à un sentier de randonnée très populaire : Riverside Walk Trail, c’est ce sentier aménagé qui longe la Virgin River que nous allons emprunter pour nous rendre à The Narrows un étroit canyon qui va en rétrécissant et qui fait 26 kms. Nous n’irons pas jusqu’au bout, il faut un permis spécial. Mais nous voici pataugeant dans le lit de la rivière qui charrie ses eaux jaunies par les pluies des jours précédents. Impossible d’y échapper, le chemin de rando passe par le lit de la rivière. En cas de pluie, le niveau de l’eau dans cet étroit corridor peut monter de 7 à 8 mètres en quelques dizaines de minutes… bigre ! Aujourd’hui il fait beau, pas d’orage en vue, allons y pour un joyeux moment de rafraîchissement.

Il y a beaucoup de visiteurs mais beaucoup font demi tour au premier passage de la rivière, il faut dire que son courant est assez déstabilisant et en plus on ne voit pas où on pose les pieds.

Les petits écureuils sont familiers et se laissent facilement approcher, normalement il ne faut pas nourrir la faune sauvage, ils arrivent pourtant à  grappiller quelques morceaux de biscuits par ci par là. Lézards et petits scorpions qu’on évite soigneusement de titiller, même petits ces animaux là peuvent vous faire passer un sale quart d’heure.

Nous allons quitter le parc par la route que nous n’avons pas pu emprunter ce matin. Elle a été dégagée et c’est tant mieux parce que cette portion nous réserve encore de beaux panoramas et de belles images.

Un enchantement sur cette route N°9 qui mérite sa popularité. Ses lacets nous permettent de une vue sur les formations de grès rouges puis de grés gris. Les falaises portent des noms bibliques « Court of Patriarche », « Abraham », « Jacob », Isaac »,  » Angels landing » (piste des anges).

Traversée d’un vieux tunnel non éclairé construit en 1930, il fait un kilomètre et demi et nous y sommes introduits par une voiture pilote, étrange sensation de rouler juste avec les veilleuses dans ce long boyau noir. A la sortie l’orage menace et change les couleurs du ciel pour notre plus grand plaisir, la pluie peut tomber, pour une fois nous avons une carrosserie qui  nous protège. A Glendale, notre bivouac de ce soir sera bien humide mais on trouvera un abri sous un auvent pour faire notre popote. Bien que motorisés nous ne changeons pas notre mode de campement et recherchons toujours des spots sympas en pleine nature.

Prochain rendez vous à Bryce Park , encore un truc de oufs !!!!


Des nouvelles du fan club

Rencontre improbable au Visitor Centre de Moab :

Nous sommes interpelés par Aline, que nous ne connaissons pas mais qui semble nous connaitre, en tout cas elle nous reconnait. Avec Pascal et Zoé, ils sont en vacances pour six semaines aux USA et avaient assisté à notre départ en fanfare le 6 avril 2014 au salon Randofolies de Saint Herblon. Ils sont rennais et travaillent au lycée Louis Guilloux pas loin de chez nous.
On a une bonne excuse pour ne pas les reconnaitre, il y avait quand même un peu de monde présent au moment du départ, mais eux font partie des fidèles puisqu’ils suivent le blog depuis le début. Bravo, c’est une bonne et saine lecture, et ça permet de se rencontrer inopinément bien loin de la Bretagne ! Salut à vous Aline et Pascal on a été ravis de vous rencontrer, ce fut une belle surprise.

8 Comments

  1. Nous sommes toujours dans décors de rêves ..félicitations au sculpteur Nature!Aussi et effectivement les bretons sont partout !hi A bientôt

  2. Coucou
    Je comprend que vous faites pleins de photos ,je serais comme une dingue moi qui adore en faire…..Bon quand vous rentré en France allé visiter Roussillon ca a des petits air de ce que vous avez vu …..
    2 Posts rapproché super
    Bisous a vous 2 …..Lili

  3. Quelles sculptures incroyables ! C’est magique! Et faut aussi dire que les photographes sont bons!!! Merci et bonne suite! On se réjouit déjà de visionner la suite…

  4. Que la Terre est belle !
    Tous les jours votre périple intercontinental nous en apporte la preuve avec textes et images. Merci à vous.

    Bon voyage. Portez-vous bien.
    Bises

  5. Très belles vues de l’Antelope Canyon. Vos descriptions pourront être utiles lors d’un futur voyage en ces contrées (c’est sur ma liste !). J’ai perdu le fil : où sont donc restés vos destriers ? Bizz bretonnes, AnnMary

  6. Commentaires toujours aussi intéressants même si je suis plus muette, je vous suis toujours !!!
    Quels paysages, quel chance vous avez. Je vous embrasse bien chaleureusement.
    Mamie Nicole

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