De Brezoi à Peristani, seconde partie

Ca monte, ça monte, puis ça descend enfin. Et on a survécu, à notre grande satisfaction.

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On lève le camp à 7h30 pour 15 km de montée non stop. Durant l’ascension, un couple de roumains s’arrête lors d’une de nos nombreuses pauses, il nous prend en photos avec notre appareil (ça nous arrange bien), et va jusqu’à nous courir après pour nous offrir un gâteau roulé; ils étaient de retour de Moldavie pour une réunion de famille au cours de laquelle ils avaient bien mangé et bien bu. C’était à l’occasion du décès de la belle mère six mois avant…
Le long de la route que l’on croit déserte, nous apercevons des hommes et des femmes qui cueillent le long des pentes des fraises des bois, des myrtilles, des champignons (Jamais vu d’aussi gros).

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Ils se relayent aux endroits stratégiques pour vendre leur cueillette, c’est fort appétissant mais nous ne pouvons pas nous charger, à moins de consommer sur place. Ils sont courageux parce qu’il faut avoir des jambes de cabri pour se faufiler sous les résineux et revenir avec des sacs pleins sur le dos; certains se sont aménagé des panières à linge en plastique avec des bretelles. C’est sans doute un bon moyen de se faire un peu de Lei, nous pensons que ce sont des Roms. En tout cas ils nous saluent et nous encouragent.
Nous acheterons un flacon d’une boisson à base citron et miel, très énergisante nous dit la dame, ça se dilue dans l’eau. Elle aussi vend la production de ses ruches, elle a une petite caravane, une table, une chaise et un parasol, son chat lui tient compagnie, elle est au bord de la route au milieu de nulle part, en tout cas à 15 km de la prochaine ville.

N’empêche que ça continue à monter dur, il fait 40°, nous faisons une sieste (vous allez croire que nous sommes de sacrées feignasses) à l’abri de la toile de tente tendue entre des branches, c’est exigu mais assez confortable, sauf que les fichus insectes s’en donnent à coeur joie.
C’est reparti, Joël regarde souvent entre ses jambes pour voir où en est la situation (on parle du GPS, à quoi pensiez vous?), l’altitude est presque atteinte, plus que 20 m, 10 m, et finalement ça y est, le col Curmatura Vidru?ei est atteint !

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Du coup, nous faisons une folie et commandons deux miches (nom phonétique des saucisses fort prisées en Roumanie) à la roulotte bar qui se trouve opportunément là. Des cueilleurs qui rentrent avec leur récolte de myrtilles nous proposent de nous servir et refusent qu’on les paie; mais ils accepteront volontiers le reste de gâteau roulé qui nous a été donné la veille (on fait dans le recyclage).
Bien sûr au col beaucoup de motards, et voitures s’arrêtent et c’est reparti pour les photos et les combien ça coûte (Philippe on leur file tes coordonnées).

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Après 5 km de descente (enfin !), nous arrivons au lac Vidra (et non Viagra). Lieu très agréable de bivouac au bord de l’eau, comme on sait faire et très bon dîner préparé avec des restes.

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Évidemment, un chien traine dans le coin, mais aussi et surtout des myriades de minuscules grenouilles qui seraient bien surprises si elles voyaient les bestiaux qu’on a dans notre mare. Quelques chevaux nous rendent visite à la nuit tombante.

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C’est un plaisir de repartir le lendemain, sachant toute la descente qui nous attend. Mais ce n’est pas si simple, évidemment : il y a un nouveau col à franchir, (Groapa Seaca) un peu plus haut que le précédent, mais nous partions heureusement de moins bas et l’atteindrons sans trop de peine.
Le chien qui s’était couché près de la tente nous suivra pendant 7 km, à plusieurs reprises j’ai été obligée d’utiliser mon sifflet pour qu’il s’arrête. On a bien pensé que Dolphie aurait aimé sa compagnie mais tout de même il était assez pouilleux !!!
Nous avons étés surpris par tous les campements sauvages de bûcherons, ils travaillent dans la montagne et dorment sur place dans roulottes ou tentes et quand nous voyons leurs voitures elles sont pleines à craquer de tout leur fourbi. On se demande bien comment et combien ils sont payés, c’est sûr que les syndicats ne sont pas passés par là.

A 15 km du lac nous comprendrons pourquoi ça remue autant dans l’environnement forestier, un gigantesque complexe touristique est en train de sortir de terre, il sera livré en juillet 2014. Alors avis à nos amis du jumelage Seica Mare de venir voir ça sur place.
En tout cas ça déboise à tout va, il faut préparer les futures pistes de skis.
Évidemment Joël se fait remarquer avec une 3eme crevaison, et c’est qui qui va chercher l’eau pendant qu’il démonte sa roue ?

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Au col on cassera la croûte en compagnie des bergers et des ceuilleurs.

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Cette montée est vraiment pittoresque, c’est une jolie voie avec un environnement sauvage (pas vu les ours).
Nous déplorons néanmoins le manque de poubelles et quand il y en a, ça déborde de partout, les éboueurs ne viennent sûrement pas jusqu’ici. Des bouteilles en plastique jonchent les bas côtés, c’est assez hallucinant. Près d’un barrage un nombre effroyable de bouteilles flottaient à la surface, il reste beaucoup à faire pour changer les habitudes, quand on en parle certains déplorent ce manque de respect de l’environnement.

A partir d’ici c’est parti pour 15 km de descente sur une route tellement pourrie que parfois on ne va guère plus vite qu’en montée, mais au moins il n’y a pas d’effort à faire. On passe entre les trous, les bosses, les gros cailloux pour boucher les trous, on roule à gauche à la recherche d’un coin de bitume correct, on en trouve parfois de longues portions, mais pourquoi donc les roumains ne refont ils leurs routes que par petits morceaux homéopathiques ?
C’est franchement casse gueule, on serre les fesses et on savoure les parties neuves, on longe une rivière où les abords sont par endroits pris d’assaut par les locaux venus profiter du soleil et du cadre enchanteur.

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On arrive la bouche en coeur à Petrosani et on se prend une chambre dans un hôtel du même nom, typique de l’époque communiste avec ses halls immenses et son ambiance ringarde. Grande lessive dans la baignoire, et douche bienvenue (quand même, une femme de chambre ouvrira la porte et s’enfuira quand elle me verra mécontente de son intrusion). On refait la déco de la chambre en tendant un fil à linge devant les rideaux.
La ville, minière, est du même style que l’hôtel, immense avenue, immeubles hideux et délabrés, des efforts pour toiletter un peu tout ça mais on ne fait pas une Miss Monde d’un boudin…

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Certains bâtiments publics sortent du lot, ainsi que, évidemment, les églises

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On dort mal, si la literie date de Ceaucescu, les moustiques sont tout neufs. On est mieux sous la tente sur nos matelas autogonflants.

16 Comments

  1. Vous n’avez pas trouvé un p’tit roumain pour vous poussez dans les montées, sinon je vous envoie Pascale, elle aime bien pousser les vélos dans les côtes, MDR.
    Bonne route.
    Aldo

  2. Ah! Sur cette photo, on voit bien le drapeau breton!!! Vous ne l’avez pas oublié, c’est bien!
    Ici, beaucoup d’orages, heureusement, ce n ‘est pas le cas, pour vous! Mais bon courage, sous vos 40 degrés!!!

  3. Vous n’êtes pas toujours seuls sur la route. Mais ce sont souvent des chiens, attention à vos mollets ils sont peut-être affames.
    Joël en est déjà à sa 3e crevaison. Il faut suivre la roue d’Irène. Pas de mal dans ta chute.
    Vous êtes courageux tout de même. Bonne route et bonne continuation. Vous avez encore du chemin.
    Ici beaucoup d’orages qui nous ont bien rafraichis.
    Bises .

  4. super les cousins , vous etes des aventuriers tres prormeteurs pour faire le tour du monde..
    bonne continuation , nous voyageons avec vous gros bisous de toute la famille .
    nos velocypedes sont bien rentrer , avec quelques piqures de moustiques????attention a vous .
    kenavo

  5. bjr vs 2 vs commencez à apprécier les embûches çà forme la jeunesse (il est temps !!) -Irène baignoire, douche que demande le peuple !! as-tu voulu reproduire l’affaire DSK ? on comprend sa fuite, déçue du spectacle aurait préféré sans doute JOEL …Alors lui, ce pôvre, a tous les déboires, mais a quand même tjrs la « roue manie » , ton GPS 3 « C GARD, C’EST CREVAISON LA ROUMAINE » attention à toi ça devient la « roue tine » – à quand les pneus pleins pour des fesses rebondies ? –
    BZ à vs 2 et bon courage pour la suite.
    LM

  6. Attention maman, tu as une petite bete verte dans la main, elle a au moins 26 ans, il a un œil en moins, il est tout fripé, et pleins de bave séché… (c’était mon doudou…)
    un grand plaisir de vous suivre avec ces belles photos!!!!

    de gros poutoux bisous de nous 3!!!

  7. Passionnant avec plein de rencontres intéressantes.
    Il est vrais qu’un menu accompagné d’une boisson énergisante ,de quelques miches avec de gros champignons devrait vous permettre de franchir des montagnes…ce que vous faites!
    Bonne continuation.

  8. BONJOUR IRENE ET JOEL

    pas de montée sans descente mais que de beaux paysages

    à travers votre reportage je voyage et vous envie un peu!!!!!

    prenez bien soins de vous avec cette chaleur bisous MADO

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