De Kalbarri à Geralton

En vrac dans cet article : Des pélicans, un anniversaire anticipé, des fleurs à foison, une mer rose, un drone, du blé à gogo, un drôle de prince et une histoire de slip…


Kalbarri City

Dans cette petite cité balnéaire, devinez dans quel endroit on dort ? Le camping Tudor, ça ne s’invente pas. Toujours en compagnie de la famille Motte, on n’arrive pas à s’en débarrasser (et vice et versa).

Coucher de soleil sur la plage avec les pélicans qui se laissent approcher. Évidemment, parce qu’ils sont nourris tous les matins pour faire plaisir aux touristes. Quelle drôle d’idée de nourrir des oiseaux alors qu’ils savent pêcher tout seuls !

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Ca faisait bien longtemps que nous n’aurions pas eu du mauvais temps, voilà-t-il pas qu’il se met à pleuvoir. On n’en profite pour rester au camping, bien installés dans la pièce commune. Ce soir ce sera « Crêpes party », c’est reparti pour un tour et ça dépote, Irène n’a pas perdu la main et elle se fait aider par Joséphine contente de mettre les mains dans la pâte. À s’en faire péter le ventre les crêpes, on fait preuve de gourmandise en s’offrant un pot de Nutella. C’est qui qui est content ?

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Pour la première fois ce soir nous rencontrons des gens infects à la Camp Kitchen. Un Suisse imbu de lui-même, il connaît tout, il a tout vu et il ramène sa science, coupant la parole à sa femme, visitant l’Australie un peu à la japonaise sautant d’un avion à l’autre, en plus il est raciste, on finit par le laisser de côté (imbuvable comme on dit )!

Nous sommes restés trois nuits au camping Tudor, durée record, en profitant pour visiter tous les environs, notamment par les sentiers pédestres longeant la côte. Quand on pense que c’est l’Océan Indien que nous admirons…

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Kalbarri, le parc qu’il est fleuri

Le parc de Kalbarri regorge d’espèces d’arbres et de buissons fleuris que nous n’avions jamais vus. Nous sommes dans un immense jardin fleuri, un paradis pour botanistes. On ne sait plus où donner de la tête, d’autant plus que nous sommes vraiment contents de retrouver de la verdure et des couleurs habitués que nous sommes depuis plusieurs mois à la sécheresse du nord.

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Attendez, c’est pas fini, il y en a encore plein :

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Nous allons visiter tous les spots possibles de ce parc, le Z Bend, The Loop, Nature Window, une roche percée sur la paroi rocheuse d’où on peut admirer à 360° les environs. A noter qu’à cet endroit, le fameux Suisse s’est fait remarquer en monopolisant la place pour se faire longuement prendre en photo alors que d’autres attendaient…

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Les mouches sont passées à la vitesse supérieure, nous sommes obligés de porter des grillages telles les femmes afghanes. Y compris les hommes, au moins c’est égalitaire faute d’être confortable. Mais comme nous n’aimons pas être voilés nous achetons une crème locale à base de romarin et de cèdre, ça ne marche pas trop mal et ça sent bon. Si seulement les femmes musulmanes au visage grillagé pouvaient en faire autant…

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Un anniversaire en avance

Nous nous apercevons aujourd’hui que ça fait 10 ans que nous sommes mariés, alors on va s’empresser d’envoyer un clin d’œil à tous les invités du mariage en leur envoyant un florilège de photos.

Sauf que deux ou trois personnes s’aperçoivent que cela ne fait pas 10 ans que nous sommes mariés, mais 9 !!!
Pas grave, pour l’occasion Irène va descendre une bouteille de vin en compagnie d’Aymeric et de Julie, Joël se contentera d’une citronnade. Par contre, l’année prochaine on ne pourra pas refaire le coup, peut-être seront-ce nos invités qui nous écriront… A vos agendas !

Port Gregory

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Que s’est-il donc passé, la mer est devenue rose ! Vérification faite, il s’agit d’un lac rose, source de Bêta-carotène. Le bêta-carotène est une source de vitamines A produite par les algues, il combat également les risques de cancer et les problèmes cardiaques, merveilleux, n’est-ce pas ?

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Pour en savoir plus, un détour s’impose au joli port Grégory où on s’arrête le temps d’un pic-nic. C’est là que nous allons étrenner notre dernière trouvaille, un joli drone pour prendre des photos aériennes ; certes, c’est un peu encombrant et lourd, mais ça fait de sacrées chouettes images !

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Non, c’est pas vrai, vous n’avez tout de même pas cru ça ? C’est le drone de Jérôme LERAY, un jeune français installé en Australie depuis plusieurs années. Actuellement il est en train de développer un programme pour aider les agriculteurs à identifier les parcelles de mauvaises herbes à l’aide d’un drone. En attendant, pour mettre du beurre dans les épinards, il travaille pour un agent immobilier et filme à l’aide de son drone les propriétés qui sont à vendre. Sympa, le jeune, nous restons discuter avec lui un bon moment.

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Il nous apprend que les bateaux amarrés dans le port sont des langoustiers et que toute la production part en Chine, vivante, par avion à un prix fou. Bah voyons ! Si tu veux manger une langouste, tu la pêches toi même, c’est pas compliqué nous explique-t-il, il faut avoir aussi un permis de pêche.

Même vu du plancher des vaches, ce minuscule port est sympa :

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Au bagne

Plongeon dans les années de 1883 à 1886 sur le site de Lynton, ruine d’habitation abritant des convicts condamnés aux travaux forcés. Ne restent aujourd’hui que certaines parties des habitations comme le dortoir ou l’église. Le site est très joli dans une vallée encaissée adossée aux collines et face à la mer.

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Ce lieu idyllique qui pourtant à l’époque ne devait pas l’être tant que ça, les mauvaises conditions de détention, les problèmes d’eau, le site a fini par fermer parce qu’il n’était pas assez rentable : Cela coûtait trop cher de payer des gardiens pour garder les prisonniers, lesquels n’étaient pas suffisamment employés, à part pour construire la route de la mine Géraldine mais le boulot était très mal fait. Aucune reconnaissance, ces bagnards, aucune conscience professionnelle… Quand ils avaient dû construire leur prison eux-même, ils étaient plus motivés, mais il faut dire que les conditions de vie sous tente étaient déplorables (C’est ce qu’on se dit aussi, nous qui vivons sous tente…).

Du blé partout

Nous continuons notre route par l’est en choisissant les petites routes de campagne. Ici ce sont les champs aux couleurs dorées qui nous régalent les yeux, du blé ou du seigle à perte de vue, nous sommes dans la Weat Belt (la Beauce locale). Beaucoup de ces céréales partiront vers les pays asiatiques, notamment la Chine. La route vallonnée qui nous conduira jusqu’au camping Northbrook Farm Stay. Les grandes stations ont laissé place à de petites fermes disséminées dans le paysage. La région est beaucoup plus riche, l’herbe est grasse nous avons le sentiment d’opulence. Les troupeaux de moutons, les vaches ne sont plus en liberté, mais ont aussi une nourriture autrement plus riche, il faut savoir ce que vous voulez, les vaches : Courir le guilledou toute l’année mais n’avoir rien à boulotter, ou se gaver mais être enfermées.

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Nous avons le camping pour nous tout seuls, entouré de roundballers, nous sommes accueillis par Guy qui habite dans sa caravane et qui est l’homme à tout faire de la ferme. Il a pas mal roulé sa bosse, il possède des terres dans le Queensland et trouve à se salarier en fonction de ses envies de déplacement. Nous l’invitons à prendre un verre avec nous et passons la soirée tous les trois à discuter de l’Australie et de la France. Il nous apprend par exemple qu’en Australie les pintades sont considérées comme des pets (animaux domestiques) tout comme les lapins qu’ils ont du mal à cuisiner.

Le prince qu’on sort

Nous nous apercevons ce matin que nous sommes passés tout près de Hut River, village autoproclamé indépendant est géré par un « prince » et ses fils (il a 7 enfants). C’est donc une principauté, tant pis nous ne rencontrerons pas le prince Léonard Georges CAsley.

Cette Principauté de Hutt River est née en 1970 d’une famille de fermiers mécontents des quotas imposés par le gouvernement du WA sur la production de blé et qui aurait donné une valeur moindre à ses terres. À travers une série de manœuvres légales, il s’est donc proclamé Prince et reçoit la visite de tas de touristes du monde entier qui viennent faire tamponner leur passeport et acheter la monnaie « le dollar Hutt River ».

Evidemment le gouvernement australien ne reconnaît pas juridiquement cette micro nation qui existe depuis 45 ans. La principauté a son propre drapeau et son sceau officiel. Le prince a aujourd’hui 90 ballais et a encore bon pied, bon oeil avec plein de projets. Lequel de ses sept enfants lui succédera ? L’avenir nous le dira.

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Nous poursuivons toujours par la campagne où nous observons la moisson et la rotation des tracteurs jusqu’au silo à grains temporaire où ils déversent leur cargaison. Plus tard nous croiserons des road trains venus chercher les céréales pour les conduire jusqu’au port de Géralton.

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Northampton

A Northtampton, petite ville historique, nous visitons à la fois l’église méthodiste et la cathédrale catholique. Un homme vient nous parler, le sujet porte sur l’architecture comparée des églises françaises et australiennes. Il nous dit «c’est juste que l’Australie est un pays jeune », cet homme là a oublié que les aborigènes étaient présents bien avant les blancs… Mais c’est vrai qu’ils n’ont pas construit d’églises, ni cherché à imposer leurs croyances à qui que ce soit, eux.

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Et puisqu’on parle d’aborigènes nous allons découvrir une très jolie galerie d’art tenue par une jeune artiste aborigène, laquelle n’a pas à rougir devant les autres toiles exposées au musée de Geralton.

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Nous découvrons la légende des sept soeurs qui se sont transformées en étoiles :

Juste après la création de la Terre, le Soleil-créateur y envoya les Wati Kutjarra (les 2 ancêtres du temps de la création ou Dreamtime) pour la modeler. 

Ils ont créé les collines, les vallées, les lacs et les océans. Ils avaient presque terminé, quand le Soleil envoya Sept soeurs, étoiles de la Voie Lactée, pour embellir la Terre. Elles y créerent les fleurs, les oiseaux, et d’autres animaux et plantes. Les sept soeurs étaient occupées a créer les fourmis à miel lorsqu’elles eurent soif, et demandèrent à la plus jeune d’aller chercher de l’eau dans les collines. 

Les Wati Kutjarra, cachés dans les buissons, épiaient les sept femmes. Ils suivirent la plus jeune. Celle-ci tomba amoureuse des hommes-esprit. Les six autres soeurs partirent à sa recherche, car elles avaient besoin de boire. Elles finirent par la découvrir. Le Soleil les avait prévenues, que si cela se produisait, elles ne pourraient pas retourner dans la Voie Lactée. Une fois leur travail terminé, les Six soeurs restantes reprirent leur place dans le ciel. La septième resta sur Terre avec les deux hommes et tous les trois perdirent leurs pouvoirs et devinrent mortels. Ce sont les parents des peuples du desert et de leurs Lois. 

Cette jeune artiste, Rinea, a 29 ans et un talent fou, ses toiles sont superbes, on aurait bien aimé en rapporter une à la maison. En nous interprétant une de ses toiles, on y découvre qu’elle est issue de métissage. Elle ne connaît pas sa langue maternelle qui est en voie de disparition.

Geralton

Sur la route pendant que nous photographions des émeus, Julie et Aymeric en profitent lâchement pour nous doubler, pour une fois ils n’arriveront pas après nous au camping. Cette fois c’est nous qui nous installons près de leur emplacement, c’est que l’on devient collants et puis faut bien que l’on surveille nos nouveaux enfants et petits enfants puisqu’au campement précédent certains campeurs on cru que nous étions les grands parents !

Il n’y a pas de doute, c’est bien une ville portuaire, d’immenses cargos s’en vont vers l’Asie, emportant des montagnes de grains et de minerais.

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Visite du musée des naufrages, car il y a un musée entier consacré à ce sujet et il y a de quoi faire, ça naufrageait sec dans cette région.

Le Batavia bateau néerlandais qui a coulé en 1629 sur les côtes de l’archipel des iles Abrolhos et dont les survivants ont connu un véritable enfer. Le livre de Sylvain Metafiot, « anatomie d’un massacre » raconte très bien ce qui se déroula à cette époque.

Le Zuytdorpt un autre néerlandais qui s’est écrasé contre les falaises côtières de Shark Bay en juin 1712 avec 200 personnes à son bord et dont on ne sait pas très bien ce que sont devenus les survivants et, si il y en a eu, comment ont-ils survécu ? Sans doute grâce aux aborigènes. Des objets et des pièces de monnaies ont été retrouvées sur d’anciens campements aborigènes sur le haut des falaises ce qui prouve que certains ont survécu pendant une période ultérieure. Le témoignage d’autochtones racontent qu’ils connaissaient l’existence d’une épave parsemée de pièces de monnaie et à 50 km de là il y a un important point d’eau douce et les survivants n’auraient pas connu son existence sans les locaux.

Il semble probable que l’épave du Zuytdorp a été le premier contact connu entre les Européens et les Australiens. Mais est-il possible que les deux peuples aient pu vivre ensemble et aient eu même des enfants ?

Les chercheurs étudient actuellement la possibilité d’un lien génétique entre les survivants de Zuytdorp et la population locale. Ils pensent que la fréquence relativement élevée d’une affection héréditaire rare, le syndrome d’Ellis-van Creveld, chez les peuples autochtones de l’Australie occidentale est liée aux naufragés hollandais, étant donné que cette malformation était très répandue aux Pays-Bas au moment du naufrage.

Le « Sydney II » un croiseur australien coulé lors d’une bataille navale par les Allemands sur le Kormoran en novembre 1941 au large des côtes de l’Australie occidentale. 645 personnes y ont perdu la vie. Des bateaux et des radeaux transportant des survivants du Kormoran ont été récupérés en mer, tandis que d’autres ont atterri au nord de Carnarvon: 318 des 399 personnes du Kormoran ont survécu.  Jusqu’en 2008 l’emplacement exact des deux épaves est resté indéterminé .

Un dôme magnifique fait de 645 mouettes à la mémoire  des marins australiens surplombe la ville de Geralton. Une jolie statue de bronze de femme attendant le retour a été réalisée par l’artiste Greg James de Fremantle. On retrouvera plusieurs autres de ses statues dans les villes suivantes.

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Moments forts d’histoire et d’histoires passionnantes autour de tous ces navires partis sur les mers dans des conditions parfois extravagantes. A vrai dire ils avaient à la fois du courage, de l’inconscience, un brin de folie, de la détermination tous ces gens prêts à tenter l’aventure sur d’autres continents au péril de leurs vies.

Il est pas frais mon poisson ?

Incroyable, pas moyen de trouver du poisson frais dans cette ville de bord de mer ! Une seule boutique avec très peu de poissons près du port, genre coopérative où ils congèlent presque tout sauf le saumon qui est frais mais vient de Tasmanie et deux ou trois poissons locaux !

Les gens survivent tout de même, la ville semble prospère et son architecture est intéressante. Organisée autour du port, les quartiers les plus huppés surplombent le centre-ville sur des collines bien escarpées d’où la vue est superbe.

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Et il y a des lieux de culte pas vilains du tout, c’est quand même autre chose que le tôle ondulée omniprésente plus au nord.

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The Lost Thing

L’Art galerie est surprenante, avec une magnifique exposition sur le film d’animation the Lost thing tirée d’une BD sortie en 2000. La salle de musée est décorée des planches de dessins ayant servi à la réalisation de ce court-métrage, ainsi que d’éléments de décor très pertinents. Ce film de Shaun Tan a été primé 29 fois dont 1 à Annecy. On y passe une bonne partie de la matinée tellement c’est chouette.


Clin d’oeil

Ceci ne signifie aucunement qu’un dérangement dans le slip provoque un risque…

9 Comments

  1. Coucou les voyageurs ….
    Vous l’avez noyé le suisse avant de partir …..lollllllllllllllllll
    Je me serais régalée a prendre en photo toutes ses fleurs et arbustes trop beaux…Les pélicans ont bien raison pourquoi ce faire chier a chercher le poisson alors qu’il arrive dans la grande bouche ……lollll
    Je vous envoi un peu de froid …..je suis gentille n’es pas ???? ….lolllll
    Bisous Lili

  2. Toujours du rêve : cette eau rose, ce parc avec ses magnifiques fleurs et arbres, que du rêve !
    Et tout le reste …. merci encore et encore pour ces escapades !

    Mamie Nicole.

  3. Lili a raison! Vous auriez dû noyer le vilain manant ! Ça aurait évité qu’il ne rentre au pays!!! J’espère qu’il n’est pas valaisan….😂

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