La panne !

À moins de mener une existence recluse dans une grotte isolée, vous avez sûrement entendu parler de la fameuse Gran Apagón, cette gigantesque panne d’électricité qui a plongé l’Espagne et le Portugal dans l’obscurité totale le 28 avril dernier. Eh bien, de notre côté, nous l’avons vécue en direct, et il faut dire que cela a été une expérience assez unique et, finalement, plutôt intéressante.


Nous sommes dans un train depuis moins d’une heure lorsque celui-ci s’arrête dans une toute petite gare ; le contrôleur semble désemparé, l’origine du problème n’a pas l’air très nette, toujours est-il que nous restons immobilisés durant deux heures, sous un soleil qui chauffe bien mais heureusement la climatisation fonctionne. C’est que ledit train n’est pas électrique, heureusement car ça lui a permis de ne pas s’arrêter en pleine cambrousse, néanmoins il ne peut pas poursuivre son trajet puisqu’il n’y a plus de signalisation ni de barrières de passage-à-niveau.

Car voilà, on apprend finalement qu’il y a une grosse panne de courant dans tout le pays, au Portugal et même en France parait-il. Tout le monde descend, nous ne sommes qu’une trentaine (de 6 nationalités), et on attend un éventuel car qui nous récupèrerait. Sauf qu’il n’y a plus de téléphone non plus pour organiser ça, la compagnie de trains ne sait que faire de nous, la mairie et la police se mobilisent pour nous apporter de l’eau, des sandwiches et même des sièges (on avait sortis les nôtres, c’est l’avantage d’avoir le matos de camping).

C’est plutôt sympa comme ambiance, personne ne râle ni ne s’impatiente, et le soir venu on nous propose de rejoindre une casa rurale où l’accueil est fort chaleureux. Dîner au chandelles, c’est romantique, le repas est basique mais l’établissement était sensé être fermé alors c’est déjà bien d’avoir réussi à assurer. Après une bonne nuit, l’électricité est revenue et nous allons visiter cette petite ville.

Quelqu’un de la mairie nous interpelle car le train va repartir, il ne faut plus trainer, on charge les vélos et retournons à la gare. Tout le monde a le sourire, le contrôleur est aux anges, nous pouvons terminer notre parcours. Comme on n’était pas pressés, ça a fait un intermède aussi inopiné que mémorable.

Caramba, encore raté !

Les plus perspicaces d’entre vous doivent se demander ce qu’on faisait dans un train, alors qu’on était censés partir à vélos de Séville pour aller vers El Rocio, puis le Portugal. Mais c’était compter sans un évènement imprévu, survenu pendant que nous étions à Séville et qui nous a conduit à rentrer en France, à notre grand dam. La décision a été dure à prendre, et la déception cruelle, mais au cours de nos voyages nous avons dû à plusieurs reprises faire face à des situations inattendues et réagir en conséquence. On s’en remettra, et on reviendra, c’est sûr.

Retour pour récupérer notre véhicule chez notre « famille en or », chargement des vélos et on remonte vers le nord. En profitant des spécialités locales, faut pas se laisse abattre.

Au commencement, le trajet de retour emprunte les mêmes chemins que ceux de l’aller, nous offrant ainsi l’occasion de redécouvrir certains lieux, notamment Salamanque, qui se révèle encore plus charmante et agréable sous un soleil radieux. Nous profitons aussi de cette route pour explorer d’autres villes qui retiennent notre attention et que nous apprécions particulièrement, comme Zamora, avec son atmosphère accueillante et ses ruelles pittoresques, ou encore León, qui, bien que moins séduisante à nos yeux, mérite tout de même un détour avant que nous ne rejoignions la côte et ses paysages apaisants.

C’est une manière de voyager qui peut sembler plus superficielle comparée à l’expérience immersive qu’offre le voyage à vélo, mais après tout, tant qu’à rentrer, autant savourer encore un moment les multiples charmes de l’Espagne. Ce pays regorge de trésors, et il serait dommage de ne pas en profiter jusqu’au bout.

En Asturie et en Cantabrie, nous retrouvons avec émerveillement les magnifiques paysages que nous avions découverts lors de notre retour de grand voyage en 2019. Cependant, cette fois-ci, grâce à la présence d’un moteur, nous pouvons nous offrir le luxe d’explorer de nombreuses petites routes sinueuses à travers les montagnes. Ces chemins, souvent méconnus, dévoilent des panoramas impressionnants.

Hasta luego, España !

4 Comments

  1. Holà,
    Merci beaucoup pour ses magnifiques photos et vidéos. Un très beau pays et des événements forts aussi.
    À bientôt sur nos terres bretonnes 😘

  2. Ouf ! sans nouvelle lors de cet épisode, je croyais que vous étiez bloqués dans un ascenseur. Vos followers le savent, pas besoin de courant pour pédaler, mais votre puissance de pédalage (environ 100W) n’était semble t-il pas suffisant pour relancer le réseau Espagnol & Portugais ?

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