Edam, Gouda & Mimolette

Cet épisode fromager se déroule en Hollande, vous aurez les images et le son mais pas les odeurs, ce qui ne change pas grand chose parce que les productions locales sont loin d’être aussi performantes que le maroilles en ce domaine.

Edam

Le passage dans cette petite ville au nom évocateur aurait pu mieux se passer, mais nous avons été fort ballots sur ce coup là : La veille nous avons dormi au bord d’un port de plaisance, il y avait un vent à décorner les boeufs alors nous en avons profité pour faire une lessive et mettre le linge à sécher, puis faire une balade à pieds, mais il y aurait eu bien mieux à faire ; nous ne nous en sommes rendu compte qu’en arrivant à Edam le lendemain matin, à seulement 2 km de là, il y avait un concert de jazz sur la place centrale et nous avons raté ça ! Le pire est qu’à l’étape d’avant, à Enkhuizen, nous avions également raté une fête africaine, quand nous sommes passés tout était terminé.

Il va falloir vous ressaisir les Cyclomigrateurs, vous ne nous avez pas habitués à ça !

Edam est une petite ville bien agréable avec ses canaux, ses ponts, ses vieilles maisons joliment décorées et penchées. Penchées, comme nous le verrons en maints autres endroits, parce que les constructions sur un sol gagné sur la mer nécessitaient des pieux de bois enfoncés dans ledit sol, et le bois a fini par pourrir ; mais comme elles sont collées les unes aux autres, tout ça se tient et se soutient. Pour celles qui penchent vers l’avant, il y a une toute autre explication, nous verrons cela à Amsterdam, patience !

Le long de la route

Beaucoup de maraichage par ici, ce qui demande de la main d’oeuvre, par exemple pour éclaircir les rangs de carottes dans des champs gigantesques. De nombreuses chaumières aussi, souvent superbes, aussi bien anciennes que contemporaines ; certaines ont un toit partiellement recouvert de chaume, avec des découpes incroyables. Quelques moulins aussi, sinon ce ne serait pas la Hollande. Et puis, accessoirement, un vélo couché complètement sur le dos, heureusement pas tombé dans le ruisseau juste à coté (quoique c’eut été un bon test pour vérifier l’étanchéité des sacoches).

Amsterdam

Tout comme la Bretagne, la Hollande ne serait pas ce qu’elle est sans pluie. C’est pourquoi nous nous hâtons de monter la tente dès notre arrivée, laquelle est un peu plus compliquée que prévu parce que Joël s’était trompé de camping, comme ça on a visité les environs de la ville à l’insu de notre plein gré. La pluie est là, on patiente sous la tente puis on s’endort, réveil soudain à 20 h : Heureusement aussi qu’il y a un restau au camping parce que nous sommes à l’écart des commerces et que pour y aller c’est un peu compliqué, il y a des escaliers. Repas à l’abri, on traine jusqu’à minuit en jouant au bush rami, il pleut toujours quand on retourne sous notre guitoune.

Le lendemain on (re)découvre Amsterdam, cette fois-ci on a un hôtel en plein centre ville et la chance de pouvoir disposer de la chambre dès le matin, comme ça on peut mettre la tente à sécher avant de partir en vadrouille. Un circuit en bateau (payé en ligne bien moins cher qu’au guichet) nous apprend beaucoup sur la ville, laquelle comporte plus de ponts (1500) que Paris et plus de canaux (100 km) que Venise. Plus de vélos aussi que dans les deux villes précédemment citées ; Pour Venise, ça s’explique, le vélo y étant impraticable, pour Paris il y a du progrès mais encore une sacrée marge de progression quand on voit comment ça pédale dans tous les sens ici. En tant que piétons, il faut faire attention aux pistes cyclables parce que ça circule intensément et chacun a son domaine réservé.


A propos des maisons qui penchent vers l’avant, il y a une explication simple : Des marchandises comme le coton, les épices et le cacao étaient stockées dans des entrepôts, mais aussi dans les greniers des maisons de marchands le long des canaux ; Elles disposent tout en haut d’une poutre avec une poulie afin de hisser les marchandises qui y étaient stockées, et pour ne pas que celles-ci heurtent la façade et l’abiment, le mur était penché vers l’avant. Jusqu’au début du 19ème siècle, les lois de construction d’Amsterdam précisaient que toutes les maisons devaient pencher en avant. Elles déclaraient même de combien.

Le second jour nous tentons d’aller visiter la maison d’Anne Frank, mais faisons chou blanc : Il faut réserver au moins une semaine à l’avance, ce n’est pas trop compatible avec notre mode de voyage où l’improvisation prend le pas sur la planification. Nous quittons donc « A’dam » pour aller découvrir, pas bien loin, une ville très différente.

Utrecht

Sur le trajet le long d’une rivière se trouvent de magnifiques demeures avec, pour certaines, des parcs somptueux, on a l’impression d’être dans Le Vésinet hollandais. Visiblement ça paie le fromage !

Des maisons flottantes, comme à Amsterdam, de petits ponts charmants, c’est un enchantement de pédaler dans cette contrée, on flâne joyeusement avec l’impression de parcourir des cartes postales.

Utrech n’a pas beaucoup de canaux mais ceux-ci sont très encaissés, ce qui donne un aspect particulier à la ville. Il y a de nombreuses places qui dominent l’eau, avec en contrebas des restos et des bars, tout ceci est très animé bien que nous soyons en semaine.

Nous n’aurons jamais vu une telle circulation de cyclistes que dans cette ville, c’est impressionnant. Une mini vidéo pour vous faire partager quelques instants glanés à Amsterdam et Utrech :

Gouda

Quand les gens nous demandent où on va et qu’on répond « Gouda », ils ne comprennent pas. Et pour cause, dans cette langue bizarre où il y a des sons « R » partout, ça se dit quelque chose comme « Rrrrraouda ». C’est ainsi qu’on apprend que le G se dit Rrrr mais ce n’est pas si simple, ça dépend où il se trouve (Alors imaginez comment on dit Van Gogh…). Quoi qu’il en soit, si par chance vous venez visiter cette ville, arrangez vous pour arriver un jeudi matin, c’est le jour du marché, et pas n’importe quel marché !

Bien que surprenant, le protocole (assez rigolo) de négociation du prix des lots de fromages entre producteurs et marchands fait partie du folklore ici représenté avec un certain sens de l’humour. L’ambiance est bon enfant, tout le monde se prête au jeu, on passe un bon moment. Aperçu de l’ambiance en vidéo, au son d’un magnifique limonaire :

Quand, après avoir visité l’Hôtel de ville et la superbe église Saint Jean aux superbes vitraux, on quitte la ville l’après-midi, la Plaza Markt est toute vide et tranquille, ça fait un sacré contraste avec l’activité du matin.

Et la mimolette dans tout ça ?

Non seulement on ne risquait pas de vous emmener dans une ville nommée Mimolette car il n’en existe pas, mais en plus ce fromage n’a rien de hollandais, il est français : C’est une imitation de l’édam, lorsque les fromages de provenance étrangère étaient interdits sous Colbert. La mimolette a pris sa couleur orangée pour marquer la différence entre les fromages français et les fromages néerlandais. Le Canada Dry de l’édam en quelque sorte… Mais comme les Hollandais se sont aussi mis à la couleur et même aux arômes les plus fantaisistes, on est quitte.

6 Comments

  1. Merci pour toutes ces photos et vidéos ! On y sera la semaine prochaine et çà fait vraiment envie. J’adore vous suivre, vous nous faites déjà voyager avant l’heure et çà c’est super !! Bonne route à vous 2

  2. Hello Oui beau reportage ..ça donne envie de manger du fromage ..ou faire du vélo..A propos les cyclistes ne portent pas de « casques » …Bon Voyage

  3. Vous avez visité le côté le plus pittoresque des Pays-Bas. Cet été, nous avons suivi un itinéraire « horizontal » à travers les provinces de Zeeland, Noord-Brabant et Limburg pour redescendre sur Maastricht et Aachen. Beaucoup de fermes très industrielles: élevages de porcs en batterie, odeurs persistantes de lisier, maïs à perte de vue et beaucoup d’épandages pas très « bio »: c’est aussi un aspect moins sympathique des Pays-Bas. Quant à la prononciation du « G », elle se rapproche de celle de la « Jota » espagnole.

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