PSUGLI Mexicain

Ce PSUGLI (Petit SUplément Gratuit Luxueusement Illustré) met l’accent sur certains aspects surprenants du Mexique, non abordés dans les guides touristiques mais pourtant bien visibles au quotidien.
Heureusement que Los Cyclomigratos sont là pour rétablir la vérité et enseigner au bon peuple ce qu’il doit savoir avant de s’aventurer dans ces contrées lointaines…


Las farmacias

Les pharmacies mexicaines ont ceci de troublant est qu’elles ne vendent pas que des médicaments, mais aussi de l’épicerie style boissons, sodas, produits ménagers, cigarettes, conserves, bonbons et autres sucreries.
Elles rivalisent d’ingéniosité pour attirer le chaland, à grand renfort de musique braillarde, de soi-disant réductions impressionnantes et d’enseignes imposantes.
Outre le personnel qui attend les clients sur le pas de la porte, il arrive qu’on trouve à l’entrée de « l’officine » un drôle de personnage du style Bidendum qui s’agite dans tous les sens pour attirer l’attention des passants ; Au début nous avons cru qu’il s’agissait d’un personnage gonflable, en réalité c’est un homme qui fait de la pub pour la « pharmacie ».

La pilule de Viagra en promotion à 20 pesos, c’est irrésistible, non ? Faire plaisir sans se ruiner, c’est possible au Mexique. Si ça vous intéresse, on peut faire un achat groupé et obtenir encore un meilleur prix, pour cela consultez-nous en message privé, discrétion assurée. Minimum de commande : 1 000 pilules, frais de port en sus.

A noter que pour à peine plus cher (35 pesos, soit 1,58€), vous pouvez bénéficier d’une consultation médicale au sein même de la pharmacie. 

Le fléau Coca Cola

Le Mexique est le premier pays consommateur de Coca-Cola dans le monde ! La production de cette boisson sucrée, très gourmande en eau, contribue à assécher le pays tandis que sa surconsommation fait des ravages sur la santé des habitants qui ne peuvent se détacher de son emprise.

Plus la région est pauvre, moins le Coca-Cola est cher, c’est une stratégie de la marque pour pouvoir s’implanter dans les villages assez reculés : vendre plus mais à moindre coût. Ils veulent être sûrs de pouvoir atteindre les familles les plus modestes qui vont dépenser leurs moindres pesos là-dedans. La firme propose aux petites échoppes de leur faire « une jolie déco », en les repeignant en blanc et rouge afin qu’elles soient plus visibles. Elle leur donne aussi des tables et des chaises en plastique Coca pour que les gens « puissent s’asseoir et consommer plus », elle leur met à disposition de grands frigos qui parfois sont remplis d’aliments qui côtoient les bouteilles de soda.

Au Mexique 70% de la population est en surpoids, les taux de diabètes, d’hypertension et le nombre de maladies cardiaques augmentent. Les enfants sont biberonnés au Coca, avant même d’avoir des dents…

De plus, se pose le problème du manque d’eau. Les politiques publiques pour assainir les réseaux d’eau sont totalement inexistantes, ce qui se traduit par une absence d’eau potable dans les régions reculées. Au Chiapas, il y a une réserve aquifère au pied du volcan Huitepec mais l’usine Coca-Cola s’y est installée pour puiser le plus possible, elle est en effet très gourmande : pour 1L de Coca, il faut 6L d’eau ! Cela assèche les villages alentour, ceux raccordés au réseau n’ont plus rien au robinet et ceux habitués à vivre de l’eau des puits les voient se vider de plus en plus.

Et pas moyen d’échapper à ce fléau en achetant d’autres boissons, la plupart des marques appartiennent à Coca Cola et ce sont toutes des cochonneries bourrées de sucre et d’additifs, même quand ils se présentent  comme « nectar de fruits » (C’est la même chose en France, sauf qu’on a la chance de pouvoir choisir de bons produits). Même boire de l’eau enrichit Coca Cola, ils ont également mis la main sur ce marché. Ainsi que Nestlé, qui ne vaut guère mieux.

La securidad

La sécurité est un sujet majeur au Mexique. Exemple à Acapulco en septembre : Des centaines de soldats, notamment de la Marine mexicaine répartis en 40 unités, avec l’appui de plusieurs hélicoptères ont encerclé par surprise le quartier général de la police d’Acapulco avant de désarmer tout le monde. 700 des 1 300 policiers de la ville ont été interpellés et privés de leurs armes. Ils sont soupçonnés d’être des « ripoux », tous soupçonnés de collusion avec le crime organisé.

Les forces de police sont omniprésentes, que ce soit la police fédérale, la police d’État ou la police locale. Ils sont lourdement armés et se déplacent en groupe. On voit aussi l’armée, au début c’est assez étrange comme ambiance, puis on s’y fait.

Ceci à cause des cartels de la drogue, qui sont très violents. D’abord, ils rackettent la population et les entreprises, ensuite ils se font la guerre entre eux pour contrôler les territoires les plus vastes possibles. Et enfin, ils sont en guerre avec l’armée depuis de longues années. La conséquence de ces violences est que le Mexique est devenu très dangereux. Plus de 200 000 assassinats en 12 ans, près de 30 000 lors de la seule année dernière.

Il serait dommage de déduire de ceci qu’il ne faut surtout pas mettre les pieds au Mexique. Ces violences concernent le milieu de la drogue, les touristes ne sont pas visés. Il faut simplement suivre les conseils sur les zones à éviter, le pays est immense, il y a largement de quoi découvrir sans être le moins du monde en danger. En trois mois, à aucun moment on ne s’est sentis en situation délicate, au contraire, les Mexicains sont charmants et serviables.

Les coccinelles

On en voit partout, de ces petites coccinelles VW aux couleurs très diverses et dans un état qui va du « quasiment neuf » à l’épave comme ci-dessus. On les appelle des Vochos, elles sont appréciées pour leur robustesse et leur simplicité, on les adore, on reconnaît le bruit caractéristique du moteur avant même de la voir.

Elles étaient construites à Puebla (près de Mexico) depuis 1964, cette usine devenant la plus importante du monde pour cette voiture.
Un immense succès puisqu’en 1973 un tiers des voitures achetées au Mexique sont des Vochos. En 2003, la production de Coccinelles s’arrête, c’est la New Beetle qui prend la relève mais on n’en voit que très peu, d’ailleurs la production s’arrêtera en 2019.

 

La politique

Quand on est en voyage, on visite, on s’extasie devant les beaux paysages, on trouve des gens sympas mais souvent on ne s’intéresse guère à la politique locale. Pourtant c’est un élément essentiel à la compréhension d’un pays, on le constate partout mais au Mexique c’est encore plus vrai.

La violence institutionnelle n’a rien à envier à celle des narco-trafiquants, comme on peut hélas le constater. Non seulement le pays a connu de nombreux épisodes sanglants, parmi lesquelles la répression des manifestions de 1968, mais ce n’est pas fini. Deux exemples sur notre chemin :

Tepotzlan, dans l’État de Morelos, à seulement 70 km de Mexico, sont affichés sur un kiosque les portraits de quarante trois jeunes gens.

Il s’agit d’étudiants enlevés en 2014 alors qu’ils partaient manifester à Iguala contre des pratiques du gouvernement mexicain. Pendant le voyage, la police locale les intercepte et une confrontation suit. Les détails de ce qui s’est passé restent flous, le bilan est de 27 blessés, 6 morts et 43 disparus. Le maire d’Iguala est mis en cause et s’enfuit, le gouverneur de l’État est destitué, mais l’enquête piétine et semble enterrée.

À Oaxaca, dans l’État éponyme, les forces armées interdisent l’entrée du Palais du Gouverneur. Pourquoi ? A cause des banderoles contre les disparitions et les exécutions extrajudiciaires et contre les expulsions forcées des populations indigènes par les multinationales. En signe de protestation, des indigènes vivent dans des tentes érigées devant le palais. Explication : ’ Nous n’avons plus de maison depuis dix ans. Les paramilitaires et les forces gouvernementales sont venus et nous ont chassés de nos habitations, à San Juan Copala. Des gens ont été tués, des femmes violées, beaucoup ont disparu. Nous sommes ici pour demander justice.’

Une lueur d’espoir pour le pays, le nouveau président Obrador semble décidé à s’attaquer à ces injustices. Il a ouvert une commission d’enquête sur les disparus d’Iguala et veut améliorer la situation des communautés indigènes. Il est grand temps, le pays est dans un tel état de domination par les USA et le Canada qui pillent ses ressources naturelles et humaines, conduisant à une misère insoutenable, qu’il faut absolument qu’il se passe quelque chose. Comme le souligne un mexicain : ’Notre pays a le dos au mur. Cette situation ne peut plus durer. Andrés Manuel López Obrador est notre dernière chance. Nous nous rallierons à lui, nous l’aiderons. S’il tient ses promesses, alors le Mexique changera et prospérera. Sinon, je crains que notre peuple n’ait pas d’autre choix que de prendre les armes.’

Pendant ce temps là, on se plaint de la classe politique en France. On fait l’échange ?

 

 

8 Comments

  1. Thanks for the information on the dark side of Mexico. Generally the people of a country are very friendly and welcoming, but there always the unscrupulous people who put their wants ahead of everything else.

  2. Pillés par les USA? Et le mec du Trumpistan leur construit un mur? À n’y rien comprendre!!!! Coca et nestle sont des pourris mais ils renflouent les poches d’un petit groupe et grâce à cela peuvent faire n’importe quoi!
    Mais chez nous les multinationales qui utilisent du PET sont aussi des pourris!! C’est à nous de réagir et de les boycotter!! Pas d’emballages superflus pas de bouteilles en plastiques!!
    Soyons conséquents !
    Bon voyage et merci pour ces infos! En Europe ils tentent de cacher leurs agissements catastrophiques.
    Bisous

  3. Et voilà un beau PSUGLI qui qui compète la vision de ce pays aux grands contrastes affichés que vous nous offrez. Histoire de nous ramener à la réalité économique et politique !
    Quelqu’un ici a parlé de Cuba. Voilà un autre pays dont nous aimerions avoir des nouvelles…
    Mais vous n’en avez surement pas fini avec le Mexique. Nous sommes du voyage.

    Bonnes fêtes de fin d’années à vous deux, bonne continuation.
    On vous embrasse.

  4. Merci les »cyclo-reporter » ..oui ,malgré tout on a de la chance pour l’instant en France!mais l’avenir??Il faut bien sûr rester optimiste et aussi « faire des pauses « s’écarter des « réseaux sociaux » pour communiquer en direct avec les gens..long débat!Gracias

  5. You make many things clear in this report. I find that listening to the media does not always give a balanced view. Thanks for the inside story. I am now more inclined to go visit Mexico

  6. Coucou mes voyageurs préférés
    Vous etes encore loin de la France , bon c’est vrai en ce moment ca bouge mais bon vers chez moi c’est calme et puis ils ce battent pour tout le monde personne va dire je veux pas les 100 euros même si c’est pas clair pour les avoir ,politique quand tu nous tiens …bref ..la France reste belle ……
    Le coca …berck ……
    Le viagra …berck….rien ne vaut le naturel si ca marche pas c’est pas grave a un certain âge l’amour c’est pas que sexe loin de la enfin pour moi ….😊
    Je prepare doucement noel cette année mon petit fils le 4 eme est venu mettre du soleil dans nos vies un amour il a 8 mois et s’appelle Alonzo ……Je me bats toujours avec lyme qui me laisse peu de repie mais je suis une battante ….
    Bon a bientôt pour la suite
    Bisous a vous 2 ……Lili 😍

  7. Dans cette société mexicaine gagnée par le consumérisme, c’est le consommateur qui -comme en France- décide ou non- d’enrichir les multinationales alors que rien ne l’y contraint….
    Les mexicains semblent avoir réussi à préserver leurs circuits alimentaires mais pas leurs boissons (ni leur eau!) mais c’est aussi grave à cause du sucre et autres excitants.
    Une population obèse et addicte (+ les maladies qui vont avec) peut-elle encore faire la révolution par les armes? J’en doute.
    Il faudrait que les générations suivantes au lieu d’émigrer et de s’identifier au rêve américain prennent davantage leur vie en mains. Il semblent que les mexicains aient quelques atouts : il ne sont pas encore sombrés dans l’individualisme matérialiste-athée de nos sociétés modernes et sont conscients des dégâts de la corruption.
    Les politiques ont la responsabilité de cet éveil des consciences au même titres que chez nous le mouvement des gilets jaunes (avec d’autres visées que la simple défense du consumérisme).

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